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y résistent et l'évitent, ce n'est pas sans beaucoup d'efforts pénibles. Mort, que fais-tu? Que fais-tu, cruelle Fortune? vous qui ne dispersez pas les biens que l'avare amasse sans les dépenser? Et quand vous le faites, à qui les distribuez-vous? Je n'en sais rien, puisque le cours d'un astre en décide là-haut. La faute en est à la Raison, qui ne corrige pas ce mal. Si elle (la Raison) veut se faire entendre en disant : Je suis prisonnière ! quels moyens de défense peut faire valoir un maître qui est opprimé par un esclave? Et c'est là où se double la honte, quand on regarde bien le mal que je signale. Animaux menteurs à votre égard, et cruels envers les autres, vous voyez errer nus par les collines et les marais, des hommes qui ont mis en fuite tous les vices, et

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vous, vous vous couvrez d'un honteux vêtement de boue!

VI. La Vertu qui invite, même ses ennemis, à la paix, vient se présenter devant l'avare en lui offrant des choses belles pour l'attirer. Mais rien n'y fait; et il s'éloigne toujours de l'amorce. La Vertu, après avoir tourné autour de lui et l'avoir appelé avec instance, lui jette son appât, tant elle prend d'intérêt à lui. Mais l'avare tient ses ailes fermées, et si cependant il s'approche, c'est quand la Vertu est partie, tant sa présence lui est désagréable. Mais je veux que chacun sache comment il se fait qu'un don n'attire pas toujours la louange à celui qui le fait. L'un par ses hésitations, l'autre par son air orgueilleux, celui-ci par la maussaderie de son visage, font qu'au lieu de donner, ils vendent très-cher ;

E voi tenete vil fango vestito.

VI. Fassi dinanzi dallo avaro volto

Virtù, che i suoi nemici a pace invita

Con materia pulita,

Per allettarlo a sè; ma poco vale;

Chè sempre fugge l'esca :

Poichè girato l'ha, chiamando molto,
Gitta 'I pasto ver lui, tanto glien cale;
Ma quei non v' apre l'ale;

E se pur viene, quando ell' è partita,

Tanto par che l'incresca.

Come ciò non possa dar, sicchè non esca
Del benetizio loda,

Io vo' che ciascun m'oda:

Qual con tardare, e qual con vana vista,

Qual con sembianza trista

Volge il donare in vender tanto caro,

Quanto sa sol chi tal compera paga;

et il n'y a que celui qui achète à si haut prix qui puisse savoir combien il paie. Voulez-vous savoir si celui qui reçoit ainsi est blessé? Eh bien, oui : et un refus lui est moins dur qu'un tel don. Ainsi se conduit l'avare par rapport à lui, et à l'égard des autres.

VII. Dames, je vous ai fait connaître dans une de ses parties la bassesse de cette race de gens qui vous admirent et vous courtisent, afin que vous les frappiez de votre colère et de votre mépris. Mais ce qui reste encore caché serait de trop, parce que cela est laid à dire. ..... Car l'amoureux feuillage tire un bien nouveau de la racine qui en contient, et tous deux ont des qualités égales. Écoutez donc quelle va être ma conclusion qui est qu'une dame, par cela seul qu'elle est belle, ne doit pas croire qu'elle est aimée réellement par des

Volete udir, s'è piaga

Tanto chi prende smaga ?

Che 'l negar poscia non gli pare amaro :
Così altrui e sè concia l'avaro.

VII. Disvelato v'ho, Donne, in alcun membro
La viltà della gente che vi mira,

Perchè gli aggiate in ira;

Ma troppo è più ancor quel che s'asconde,
Perchè a dire è lado :

In ciascuno è ciascuno vizio assembro,
Perch' amistà nel mondo si confonde;

Chè l'amorosa fronde

Di radice di bene altro ben tira,

Poi suo simil è in grado :

Udite, come conchiudendo vado,

Che non de' creder quella,

Cui par ben esser bella,

Essere amata da questi cotali:

gens tels que ceux que je viens de signaler. Car si nous voulions mettre la beauté au rang des maux, cela ne pourrait arriver qu'en assimilant l'Amour à l'appétit des bêtes. Périsse donc telle dame qui disjoint sa beauté de la bonté naturelle, pour tel ou tel motif, et qui croit que l'Amour est en dehors du jardin de la Raison.

VIII. Chanson, près d'ici est une Dame de notre pays, belle, sage et courtoise. Tous la recherchent, et aucun ne s'aperçoit de tout son mérite lorsqu'on lui donne les noms de Blanche, Jeanne, Courtoise. Pliée et modeste, va, Chanson, et arrête-toi avec elle; fais connaître à elle, d'abord quelle tu es et pourquoi je t'envoie; puis ensuite tu te conduiras selon ses ordres.

Chè se beltà fra' mali

Vogliamo annoverar, creder si puone,
Chiamando amore appetito di fera :

O cotal donna pera,
Che sua biltà dischiera

Da natural bontà per tal cagione,

E crede Amor fuor d'orto di ragione. VIII. Canzone, presso di qui è una donna, Ch'è del nostro paese,

Bella, saggia e cortese :

La chiaman tutti, e niuno se ne accorge

Quando suo nome porge,

Bianca, Giovanna, Cortese chiamando :

A costei te ne va' chiusa e onesta ;

Prima con lei t'arresta,

Prima a lei manifesta,

Quel che tu se', e quel per ch' io ti mando ;

Poi seguirai secondo suo comando.

CHANSON. XVIII.

I. Amour, puisqu'il faut que je me plaigne, afin que le monde m'entende, et que je fasse savoir l'anéantissement de toute énergie en moi, donne-moi la faculté de faire entendre mes plaintes comme je le désire; en sorte que mon chagrin, en se faisant jour, s'imprime dans mes paroles, tel que je le sens. Tu veux que je meure, Amour, et je ne puis me soumettre à cet arrêt; mais qui m'excusera de ce que je ne sais point exprimer ce que tu me fais sentir? qui pourra jamais croire que je suis accablé de tant de maux? Cependant, si tu me rends aussi éloquent que tu m'as rendu malheureux, fais, ô mon Seigneur, qu'avant ma mort, celle qui est si cruelle envers moi, ne puisse entendre mes plaintes; car si

CANZONE. XVIII.

I. Amor, dacchè convien pur, ch' io mi doglia,
Perchè la gente m'oda,

E mostri me d'ogni virtute spento,
Dammi savere a pianger, come ho voglia;

Sicch' il duol che si snoda,

Porti le mie parole, com' io 'l sento.

Tu vuoi ch' io muoia, ed io ne son contento :

Ma chi mi scuserà, s' io non so dire

Ciò che mi fai sentire?

Chi crederà ch' io sia omai sì colto ?

Ma se mi dai parlar quanto ho tormento,
Fa', Signor mio, che innanzi al mio morire
Questa rea per me nol possa udire ;

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