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a aussi rejeté le pourvoi du nommé Pémarier, condamné à mort, à Amiens, pour tentative d'assassinat au milieu d'un rassemblement quí vouloit s'opposer, à Uzès, l'année dern ère, à l'érection du drapeau blanc.

- La cour prevôtale de Grenoble a condamné à mort six individus convaincus d'avoir fait partie de la révolte du mois de mai dernier, savoir: André Brun, dit le Dromadaire, ancien colonel; Cousseau, ex-garde des eaux et forêts; Chervet, huissier à Vizille; Aribert-Dufresne, Guillot fils et Ravanat fils, officiers à la demi-solde. Ils sont contumaces.

- Un brave soldat, nommé Bariol, ancien carabinier, a arrêté et conduit dans les prisons de Tours un homme qui osoit le solliciter de quitter le service du Roi pour prendre le parti de l'autre, dont il lui vantoit les bontés et lui annonçoit le retour.

On remarque que, depuis quelque temps, les journaux de Vienne et de Berlin s'attachent à réfuter les calomnies absurdes que certains journaux de la Belgique répandent sar l'esprit et la situation de la France.

Etat des Missions dans les îles qui appartiennent à la France.

On a parlé dans plusieurs journaux des Missions des IndesOrientales; mais on n'a encore rien dit de celles de nos colonies en Afrique et en Amérique, qui cependant ne méritent pas moins d'intéresser le zèle et la piété des fidèles.

La France possède au-delà du Cap de Bonne-Espérance, dans la mer des Indes, l'île de Bourbon; dans l'Amérique méridionale, l'île de Cayenne et la Guyane françoise; dans les Iles sous le Vent, la Martinique, la Guadeloupe, etc.; dans l'Amérique septentrionale, auprès du banc de TerreNeuve, les îles Saint-Pierre et Miquelon; et sur les côtes occidentales de l'Afrique les îles de Saint-Louis et de Gorée; la première sur le Sénégal, et la seconde sur la Gambie.

L'ile de Bourbon étoit desservie, avant la révolution, par des prêtres de la Mission dits Lazaristes; les îles de la Martinique et de la Guadeloupe par les religieux Dominicains et Capucins; Cayenne, la Guyane, les îles de Saint-Louis, de Gorée, de Saint-Pierre et Miquelon, par les prêtres du séminaire du Saint-Esprit.

La plupart des prêtres qui desservoient ces Missions à l'é

poque de la révolution, ont été massacrés, ou exilés, ou sont inorts depuis d'infirmités ou de vieillesse; de sorte qu'il n'en reste plus que très-peu pour l'administration du culte divin dans les colonies. On ne sait pas précisément le nombre des missionnaires qui restent à l'île de Bourbon; ce que l'on peut assurer, c'est que ce nombre est insuffisant, puisque les autorités qui vont prendre possession de la colonie, ont fait tous leurs efforts pour emmener quelques prêtres.

A Cayenne et dans la Guyane françoise, de vingt-un prêtres, il n'en reste plus qu'un seul.

A la Martinique, il y en avoit trente-six, et autant à la Guadeloupe. A peine en compteroit-on dix dans chaque colonie : aux îles Saint-Louis et Gorée il devoit y en avoir trois; il est douteux qu'il y en ait un seul, non plus qu'à SaintPierre et à Miquelon.

Cette pénurie d'ouvriers évangéliques dans nos colonies, est vraiment effrayante aux yeux de la religion et de la saine politique, et on ne peut pas calculer quelles en seront les suites, si le gouvernement ne prend des mesures efficaces pour y remédier.

Tout le monde convient maintenant de la nécessité de la religion pour le maintien et la tranquillité des Etats, et le bouleversement de l'Europe, dont nous avons été les malheureux témoins, n'est venu que de l'oubli des principes religieux. Aussi tous les souverains s'empressent-ils de former une sainte ligue pour mettre des bornes à l'impiété, et faire respecter la religion; mais si la religion est jugée nécessaire parmi les nations policées, combien ne l'est-elle pas davantage dans nos colonies, principalement composées d'esclaves qui ne portent qu'impatiemment le joug des blancs, et qui n'attendent que le moment pour se révolter. La religion seule peut maintenir les uns dans l'obéissance, et les autres dans des habitudes de douceur, de soins et d'humanité. La religion seule peut aussi conserver maîtres et esclaves dans la soumission au légitime souverain. Déjà un levain de sédition fermente parmi les noirs des colonies angloises: ce qui vient de se passer dans la Barbade en est la preuve. La religion seule préservera les colonies françoises d'un semblable

malheur.

Le gouvernement de l'usurpateur avoit reconnu cetie vérité, puisque dans un de ses courts intervalles de raison il avoit songé au rétablissement de la Congrégation chargée de

fournir des missionnaires aux colonies. Mais comment, dirat-on, remplir un si grand vide, et s'il faut jusqu'à cent prétres pour nos colonies, où les trouver? En France. Oui, c'est la France qui doit venir au secours des colonies, puisqu'elles sont habitées par des François. Je sais qu'en France même on éprouve les plus grands besoins spirituels; cependant personne en France ne meurt sans sacrement quand on a envie de les recevoir. Pour la messe, tous les dimanches dans les -paroisses, même où il n'y a pas de prêtres, il suffit de faire une lieue ou deux. Mais les habitans des colonies, avec la meilleure volonté, le plus ardent désir, ne sauroient se procurer ces avantages; ils sont quelquefois éloignés d'un prêtre de vingt, trente, quarante lieues et plus, comme dans une grande partie de la Guyane.

Chaque diocèse de France pourroit fournir deux prêtres; on s'apercevroit à peine de ce sacrifice : et quel bien n'en résulteroit-il pas dans nos colonies? Les prêtres, pleins de l'esprit apostolique, et je les suppose tels (car autrement ils finiroient par détruire le peu de religión qui reste), quels fruits ne produiroient-ils pas dans les pays où ils seroient envoyés ? La connoissance de la religion y est presque perdue, les sacremens n'y sont point administrés, d'où suit nécessairement une effroyable corruption de mœurs. Or, les prêtres que le -zèle de la gloire de Dieu et du salut des ames conduiroit dans ces contrées, détruiroient, déracineroient le mal, comme il a été dit au prophète Jérémie; ensuite ils planteroient et édifieroient le bien, et ne tarderoient pas à recueillir une abondante moisson de toutes sortes de vertus. Ils y auroient peut-être moins à souffrir qu'ils ne pensent. Les habitans sont chrétiens; ils parlent la même langue que nous, et il n'y a 'point d'étude préparatoire à faire pour se mettre en état de remplir cette mission.

Le gouvernement a donc un grand intérêt de favoriser les Missions dans nos colonies, quelles que soient les dépenses qu'il sora obligé de faire. Les évêques, n'en doutons pas, se prêsteroient à cette bonne œuvre, et ne voudront pas restreindre leur zèle aux bornes de leur diocèse. Les prêtres, surtout les plus jeunes, n'étoufferont pas les mouvemens de la grâce, qui les invite à aller porter le flambeau de l'Evangile dans les colonies, et les ames fidèles, par leurs prières et leurs aumônes, s'empresseront de prendre part à la sanctification de tant de peuples.

(Samedi 24 août 1816.)

(No. 213.)

Introduction aux ouvrages de Voltaire, par un homme du monde qui a lu avec fruit ces ouvrages immortels (1).

SECOND ARTICLE.

Les années où nous nous sommes arrêtés dans notre premier article, forment une époque remarquable, non-seulement dans la vie de Voltaire, mais dans l'histoire même du siècle, et dans celle de la littérature. Jusque-là l'ivcrédulité ne comptoit guère que des partisans isolés, timides, indécis. Alors elle devint un systême lié, une affaire de parti. Alors elle cut ses foyers, ses chefs, ses agens, ses prôneurs. L'Encyclopédie fut un de ses premiers et de ses principaux moyens. Cet ouvrage prit dès l'origine tue couleur philosophique entre les mains de ses principaux rédacteurs. Voltaire ne fut pas des moins zélés à leur fournir des articles, où il leur donnoit l'exemple de la manière dont il falloit attaquer le christianisme. Il leur reprochoit en même temps ce qu'il ap peloit leur timidité et leur modération. Il soutenoit leur courage contre les traverses que leur attiroit le but assez marque du Dictionnaire, les exhortoit à ameuter l'opinion publique en leur faveur, et leur rappeloit que toutes ses espérances étoient dans l'Encyclopédie.

Il n'étoit pas cependant tellement occupé de cette

(1) Brochure in-12 de 100 pages. A Montpellier, chez Tournel.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Roi. Ꭰ

vaste compilation, qu'il négligeât les autres moyens de succès; et en même temps qu'il contribuoit à remplir les in-folios du Dictionnaire, il composoit à lui seul des romans, des pièces de vers, des brochures sous toutes les formes, qui attestoient encore plus l'ardeur de son zèle que la fécondité de sa plume. Candide, ou l'Optimisme, la traduction de l'Ecclésiaste, celle du Cantique des Cantiques, et plusieurs facéties, furent les premiers écrits où il déploya ces sarcasmes, cette âcreté et cette humeur anti-chrétiennes, qui formèrent depuis comme son cachet, et qui rendent son style impossible à méconnoître. M. de Pompignan s'étant permis, en 1760, de signaler les dangers de la philosophie, Voltaire, qui se regardoit comme un des écrivains désignés par le magistrat, fit pleuvoir sur lui une grêle de pamphlets, que chaque courrier de Genève apportoit à Paris, et qui, colportés et prônés par de nombreux amis, décidérent la victoire en sa faveur. M. de Pompignan fut réduit au silence, et ses adversaires montrèrent dès-lors combien ils étoient unis et puissans.

Voltaire, encouragé par ce premier succès, fut encore plus fortement excité, peu après, par la vogue de l'Emile. La hardiesse de cet ouvrage Tétonna, et lui donna plus d'émulation, comme le dit Condorcet lui-même. Electrisé par les éloges que l'on prodiguoit à Rousseau, jaloux même de la réputation extraordipaire de cet autre ennemi de la religion, il fit paroître, coup sur coup, plusieurs écrits où il ne gardoit plus de mesure. Le premier de ce genre est le Sermon des cinquante, où il se livre au ton le plus ou-trageant, et à une incroyable profusion d'invectives. Le Sermon du rabbin Alib et les Homélies, sont de

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