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vulgairement couperofe, le préfente dans toutes les mines de fer, où l'eau chargée d'acide vitriolique a pu pénétrer; c'est fous les glaises ou les plâtres que giffent ordinairement ces mines de vitriol, parce que les terres argileufes & plâtreuses font imprégnées de cet acide qui, fe mêlant avec l'eau des fources fouterraines, ou même avec l'eau des pluies, defcend par ftillation fur la matière ferrugineuse, & fe combinant avec elle forme ce vitriol vert qui se trouve, tantôt en maffes affez informes, auxquelles on donne le nom de pierres atramentaires (c), & tantôt en stalactites plus ou moins opaques, & quelquefois criftallifées: la forme de ces criftaux vitrioliques eft rhomboïdale, & affez femblable à celle des cristaux du fpath calcaire. C'est donc dans les mines de fer, de feconde & de troifième formation, abreuvées par les eaux qui découlent des matières argileufes & plâtreufes, qu'on rencontre ce vitriol natif, dont la formation fuppose non-feulement la décompofition de la matière ferrugineuse, mais encore le mélange de l'acide en affez grande quantité; toute matière ferrugineuse imprégnée de cet acide donnera du vitriol; auffi le tire-t-on des pyrites martiales en les décompofant par la calcination ou par l'humidité.

(c) Parce qu'elles fervent, comme le vitriol lui-même, à compofer les diverses fortes de teintures noires ou d'encre, atramentum, c'est l'étymologie que Pline nous en donne lui-même: diluendo, dit-il, en parlant du vitriol, fit atramentum tingendis coriis, unde atramenti futorii nomen. Liv. XXXIV, chap. XII.

Cette pyrite qui n'a aucune faveur dans fon état naturel, fe décompofe, lorfqu'elle eft expofée longtemps à l'humidité de l'air, en une poudre faline, acerbe & ftiptique; en leffivant cette poudre pyriteuse, on en retire du vitriol par l'évaporation & le refroidiffement: lorsqu'on veut en obtenir en grande quantité, on entasse ces pyrites les unes fur les autres, à deux ou trois pieds d'épaiffeur; on les laisse exposées aux impreffions de l'air pendant trois ou quatre ans, & jufqu'à ce qu'elles fe foient réduites en poudre, on les remue deux fois par an pour accélérer cette décompofition: on recueille l'eau de la pluie qui les leffive pendant ce temps, & on la conduit dans des chaudières où l'on place des ferrailles qui s'y diffolvent en partie par l'excès de l'acide, ensuite on fait évaporer cette eau, & le vitriol se présente en cristaux (d).

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(d) Dans le grand nombre de fabriques de vitriol de fer, celle de Newcastle en Angleterre, eft remarquable par la grande pureté du vitriol qui s'y produit: nous empruntons de M. Jars, la defcription de cette fabrique de Newcastle. « Les pyrites martiales, dit-il, que » l'on trouve très-fréquemment dans les mines de charbon, que l'on » exploite aux environs de la ville de Newcastle, joint à la propriété » qu'elles ont de tomber aisément en efflorescence, ont donné lieu » à l'établissement de plufieurs fabriques de vitriol ou couperofe.

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Telles qu'elles font extraites des mines, elles font vendues à des Compagnies qui les payent à raison de huit livres sterlings les vingt » tonnes ( vingt quintaux la tonne), rendues aux fabriques qui, pour » la commodité du tranfport, font placées au bord d'une rivière fur

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On peut auffi tirer le vitriol des pyrites par le moyen du feu qui dégage fous la forme de foufre, une partie

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le penchant de la montagne; au-dessus, on a formé plusieurs empla- << cemens pour y recevoir la pyrite, lefquels ont à la vérité, la même «< inclinaison que la montagne; mais dont on a regagné le niveau avec <<< des murs conftruits fur le devant & fur les côtés, de même que « fi l'on eût voulu y pratiquer des réfervoirs: le fol dont la forme « est un plan incliné, eft battu avec de la bonne argile capable de «<< retenir l'eau; & dans les endroits où ces plans fe réuniffent, il y a « des canaux qui communiquent à un autre principal placé le long « du mur de devant.

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C'eft fur ce fol que l'on met & que l'on étend la pyrite pour « y être décomposée, foit par l'humidité répandue dans l'atmosphère, foit par l'eau des pluies qui, en filtrant à travers, fe charge de « vitriol avant que d'arriver dans les canaux, & de ceux-ci fe rend <<< dans deux grands réservoirs, d'où on l'élève enfuite pour la mettre « dans les chaudières....

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Ayant mis dans le fond de la chaudière de la vieille ferraille «<< que l'on arrange le long des côtés latéraux, & jamais dans le «c milieu où le feu a trop d'action, on la remplit avec de l'eau des ce réservoirs, & partie avec des eaux-mères, ayant foin de la tenir «< toujours pleine pendant l'ébullition jufqu'à ce qu'il fe forme une «< pellicule. La durée d'une évaporation varie fuivant le degré de « force que l'eau a acquife; trois à quatre jours fuffifent quelquefois pour concentrer celle d'une pleine chaudière; d'autres fois elle « exige une semaine entière: après ce temps on tranfvase cette eau <<< dans une des caiffes de cristallisation, où elle refte plus ou moins « de temps, suivant le degré de chaleur de l'aunosphère....

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Chaque chaudière produit comimunément quatre tonnes, ou « quatre-vingts quintaux de vitriol, indépendamment de celui qui eft « contenu dans les eaux - mères; il fe vend aux Hollandois à raison « de quatre livres sterlings la tonne: fi on l'établit à un si bas prix, Minéraux, Tome II. Z

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de l'acide & du feu fixe qu'elles contiennent (e); on leffive enfuite la matière qui reste après cette extraction du foufre, & pour charger d'acide l'eau de ce réfidu, on la fait paffer fucceffivement fur d'autres réfidus également défoufrés, après quoi on l'évapore dans des chaudières de plomb: la matière pyriteufe n'eft pas épuisée de vitriol par cette première opération; on la reprend pour l'étendre à l'air, & au bout de dix-huit mois ou deux ans, elle fournit par une semblable lefsive, de nouveau vitriol.

Il y a dans quelques endroits des terres qui font affez mêlées de pyrites décomposées pour donner du vitriol par une feule leffive; au refte on ne fe fert que de chaudières de plomb pour la fabrication du vitriol, parce que l'acide rongeroit le fer & le cuivre. Pour reconnoître fi la leffive vitriolique est assez chargée, il faut se servir d'un pèse

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> il faut obferver que l'on n'a eu, pour ainfi dire, que les premières dépenfes de l'établissement à faire, puifque cette pyrite n'a pas » befoin d'être calcinée, & que les feuls frais font ceux de l'évapo≫ration, qui font d'un mince objet dans un pays où le charbon eft » à très - bas prix; d'ailleurs ce vitriol est de la meilleure qualité, » puisqu'il n'est compofé que du fer & de l'acide vitriolique: il n'en » eft pas de même de celui que l'on fabrique communément en » Allemagne & en France avec des pyrites extraites d'un filon, qui > contiennent prefque toujours du cuivre ou du zinc, dont il est » comme impoffible de les priver entièrement, fur-tout avec bénéfice ». Voyages Métallurgiques, tome III, pages 316 & fuiv. (e) Voyez les procédés de cette extraction, fous l'article du Soufre.

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liqueur; dès que cet inftrument indiquera que la leffive contient vingt-huit onces de vitriol, on pourra la faire évaporer pour obtenir ce fel en criftaux; il faut environ quinze jours pour opérer cette criftallifation, & l'on a obfervé qu'elle réuffit beaucoup mieux pendant l'hiver qu'en été (ƒ).

(f) Le vitriol martial d'Angleterre, eft en cristaux de couleur verte - brune, d'un goût doux, aftringent, approchant de celui du vitriol blanc. Le vitriol dans lequel il y a une furabondance de fer, eft d'un beau vert pur; c'eft celui dont on fe fert pour l'opération de l'huile de vitriol: celui d'Allemagne eft en criftaux d'un vertbleuâtre, affez beaux, d'un goût âcre & aftringent; ils participent non-feulement du fer, mais encore d'une portion de cuivre: cette espèce convient fort à l'opération de l'eau-forte.

Le vitriol vert fe tire encore d'une autre matière que des pyrites: dans les mines de cuivre où l'on exploite le cuivre, le fond des galeries est toujours abreuvé d'une eau provenante de la condensation des vapeurs qui règnent dans ces mines; quelquefois même il fort, par quelques ouvertures naturellement pratiquées dans le bas de ces mines, une liqueur minérale très - bleuâtre, ou légèrement verdâtre; c'est le vitriolum ferreum cupreum aquis immixtum. On adapte à l'orifice de cette iffue, un tuyau de bois qui conduit la liqueur dans une citerne remplie de vieille ferraille: la partie cuivreuse en difsolution, qui donnoit au mélange une couleur bleue, fait divorce & se dépose en forme d'une boue roufsâtre fur les morceaux de fer, qui ont plus d'affinité avec l'acide vitriolique, que n'en a le cuivre; alors la liqueur de bleuâtre qu'elle étoit pour la plus grande partie, se change en une belle couleur verte, fimple & martiale; on la décante dans une autre citerne, dont le niveau eft pratiqué à la base de la précédente on y plonge de nouveau un morceau de fer, lequel

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