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d'eau qui fe dégagent ici avec l'alkali volatil, pour en augmenter le volume & la maffe, autre preuve que l'air fixe ou acide aérien peut fe convertir en alkali volatil.

Indépendamment de l'acide aérien il entre encore de la matière inflammable dans l'alkali volatil, & par conféquent dans la composition du fel ammoniac, il fait par cette raison fuser le nitre lorsqu'on les chauffe enfemble, il rehauffe la couleur de l'or fi on le projette fur la fonte de ce métal; il fert auffi, & par la même cause, à fixer l'étamage fur le cuivre & fur le fer. On fait donc un affez grand usage de ce fel, & comme la Nature n'en fournit qu'en très-petite quantité, on auroit dû chercher les moyens d'en fabriquer par l'art; mais jufqu'ici on s'est contenté de s'en procurer par le commerce; on le tire des Indes orientales, & fur - tout de l'Égypte (c), où l'on en fait tous les ans plufieurs

(c) On fait du fel ammoniac dans plufieurs lieux de l'Égypte, & fur- tout à Damaier, qui eft un village fitué dans le Delta, avec de la fuie animale que l'on met dans des ballons de verre avec du fel marin, diffous dans l'urine de chameaux ou d'autres bêtes de fomme. Sicard, dans les nouveaux Voyages des Miffionnaires dans le Levant, tome II. Le fel ammoniac fe tire fimplement de la fuie provenue de la fiente de toutes fortes de quadrupèdes : les plantes les plus ordinaires dont ces animaux fe nourriffent en Égypte, font la crifte-marine, falicornie; l'arroche ou patte-d'oie, chenopodium; le kali de Naples, mefembryanthemum; toutes plantes qui font très-chargées de fel marin. On emploie auffi avec fuccès les excrémens humains, qui paffent pour fournir une grande quantité de fel ammoniac....

centaines de quintaux ; c'est des déjections des animaux & des hommes que l'on extrait ce fel en Égypte (d); on fait que faute de bois on y ramasse soigneusement les excrémens de tous les animaux; on les mêle avec un peu de paille hachée pour leur donner du corps & les faire fécher au foleil; ils deviennent combustibles par ce defféchement, & l'on ne fe fert guère d'autres matières pour faire du feu; on recueille avec encore plus de foin la fuie que leur combustion produit abondamment; cette fuie contient l'alkali volatil & l'acide marin, tous deux néceffaires à la formation du fel ammoniac, auffi ne fautil la renfermer dans des vaiffeaux de verre qu'on que en remplit aux trois quarts & qu'on chauffe graduelle

On regarde même comme la meilleure la fuie provenant des excrémens humains.... Vingt-fix livres de bonne fuie traitée & bien chauffée dans de gros matras de verre, donnent environ fix livres de fel ammoniac: ce fel s'attache peu-à-peu, & forme une masse en forme de gâteau, à la partie supérieure du matras, que l'on brise pour en détacher cette maffe, qui eft convexe par-dessus & plate par-deffous: elle eft noirâtre à l'extérieur, & blanchâtre à l'intérieur. C'eft dans cet état que l'on envoie d'Égypte le fel ammoniac dans toute l'Europe & l'Afie, & on en exporte d'Égypte chaque année environ huit cents cinquante quintaux. Voyez les Mémoires de l'Académie de Suède, année 1751.

(d) On pourroit faire en France comme en Égypte, du fel ammoniac; car dans plufieurs de nos provinces qui font dégarnies de bois, tels que certaines parties de la Bretagne, du Dauphiné, du Limofin, de la Champagne, &c. les pauvres gens ne brûlent que des excrémens d'animaux.

ment au point de faire fublimer l'alkali volatil; il enlève avec lui une portion de l'acide marin, & ils forment enfemble au haut du vaiffeau une maffe confidérable de fel ammoniac. Vingt-fix livres de cette fuie animale donnent, dit-on, fix livres de fel ammoniac; ce qu'il y a de fûr, c'est que l'Égypte en fournit l'Europe & l'Asie: néanmoins on fabrique aussi du fel ammoniac dans quelques endroits des Indes orientales; mais il ne nous en arrive que rarement & en petite quantité; on le diftingue aifément de celui d'Égypte, il est en forme de pain de fucre, & l'autre eft en maffe aplatie; leur furface eft également noircie de l'huile fuligineufe de la fuie, & il faut les laver pour les rendre blancs au dehors comme ils le font au dedans.

La faveur de ce fel eft piquante & falée, & en mêmetemps froide & amère; fon odeur pénétrante est urineuse, & il y a toute raison de croire qu'il peut en effet, se former dans les lieux où l'alkali volatil de l'urine putréfiée fe combine avec l'acide du fel marin. Ses criftaux font en filets arrangés en forme de barbes de plumes, à-peu-près comme ceux de l'alun; ils font plians & flexibles, au lieu que ceux de l'alun font roides & caffans. Au refte, on peut tirer du fel ammoniac de toutes les matières qui contiennent du sel marin & de l'alkali volatil. Hy a même des plantes comme la moutarde, les choux, &c. qui fourniffent du fel ammoniac, parce qu'elles font imprégnées de ces deux fels.

On recueille le fel ammoniac qui fe fublime par l'action des feux fouterrains, & même l'on aide à fa formation en amoncelant des pierres fur les ouvertures & fentes par où s'exhalent les fumées ou vapeurs enflammées; elles laiffent fur ces pierres une espèce de fuie blanche & falée, de laquelle on tire du fel marin & du fel ammoniac ; quelquefois auffi cette fuie est purement ammoniacale, & cela arrive lorfque l'acide marin dégagé de sa base, s'est combiné avec l'alkali volatil des fubftances animales & végétales, qui, fous la forme de bitume, de charbon de terre, &c. fervent d'aliment au feu des volcans: le Véfuve, l'Etna & toutes les folfatares en produifent, & l'on en trouve aussi sur les vieux volcans éteints, ou qui brûlent tranquillement & fans explosion; on cite le pays de Calmouks en Tartarie, & le territoire d'Orenbourg en Sibéric, comme très-abondans en fel ammoniac; on affure que dans ces lieux il a formé d'épaiffes incrustations fur les rochers, même il se présente quelquefois en masses jointes à du foufre ou d'autres matières volcaniques.

&

que

BORAX.

LE Borax eft un fel qui nous vient de l'Afie, & dont l'origine & même la fabrication ne nous font pas bien connues; il paroît néanmoins que ce fel eft formé ou du moins ébauché par la Nature, & que les anciens Arabes qui lui ont donné fon nom, favoient le facturer, & en faifoient un grand ufage; mais ils ne nous ont rien tranfmis de ce qu'ils pouvoient favoir fur fa formation dans le fein de la terre, & fur la manière de l'extraire & de le préparer; les Voyageurs modernes nous appren◄ nent feulement que ce fel fe trouve dans quelques provinces de la Perfe (a), de la Tartarie méridionale (b)

(a) Le borax eft un fel minéral qui naît aux Indes orientales en Perse, en Tranfilvanie; après qu'il a été tiré de la terre, on le raffine peu-à-peu comme les autres fels, & il fe condenfe en beaux morceaux blancs, nets, durs, transparens, fecs; il fe garde facilement fans s'humecter; il a d'abord un goût un peu amer, après quoi il devient douceâtre: on s'en fert pour fouder quelques métaux, & principalement l'or, ce qui l'a fait appeler chryfocolla; il eft auffi quelquefois employé dans la Médecine, comme un remède incifif & apéritif. Collection académique, partie françoise, tome II, page 28.

(b) Le borax, dont les Orfévres fe fervent pour purifier l'or & l'argent, fe trouve dans la montagne de la province de Purbet, fous le Razia Biberom, vers la grande Tartarie.... Le borax vient de la rivière de Jankenckav, laquelle, en fortant de la montagne, entre dans la rivière de Maferoov, laquelle traverse toute la province, & produit cette drogue qui croît au fond de l'eau comme le corail; Minéraux, Tome IL Tt

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