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livres d'ambre gris; cette pêche ne nous coûta que la ̧« peine de plonger nos crochets de fer dans les lieux que notre Guide nous indiquoit, & nous euffions encore << mieux fait fi nous euffions eu des filets..... L'ambre mou fe plioit de lui-même, & embraffoit le crochet de «< fer avec lequel il se laiffoit tirer jufque dans la barque; mais faute de filets nous eumes le regret de perdre deux des plus belles maffes d'ambre que j'aie vues de ma vie; «< leur forme étant ovale, elles ne furent pas plutôt déta- « chées que gliffant fur le crochet elles fe perdirent dans la mer. Nous admirames avec quelle promptitude ce « qui n'étoit qu'une gomme mollaffe dans le fein de la « mer, prenoit affez de confistance en un quart d'heure « pour résister à la preffion de nos doigts: le lendemain « notre ambre gris étoit auffi ferme & auffi beau que celui «< qu'on vante le plus dans les magafins de l'Europe.... Quinze jours que nous employames à la pêche de l'ambre « gris ne nous en rapportèrent qu'environ cent livres; notre « Guide nous reprocha d'être venu trop tôt, il nous preffoit de faire le voyage des Bermudes, affurant qu'il y en avoit « encore en plus grande quantité........ Qu'on en avoit tiré « une masse de quatre-vingts livres pefant, ce qui ceffa de « m'étonner lorsque j'appris, dit ce Voyageur, qu'on en « avoit trouvé fur les côtes de la Jamaïque, une maffe de « cent quatre-vingts livres (1)

(t) Voyage de Robert Lade. Paris, 1744, tome II, pages 48, 51, 72, 98, 99 & 492.

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Les Chinois, les Japonois, & plufieurs autres peuples de l'Afie, ne font pas de l'ambre gris autant de cas que les Européens; ils estiment beaucoup plus l'ambre jaune ou fuccin qu'ils brûlent en quantité par magnificence, tant à cause de la bonne odeur que fa fumée répand, que parce qu'ils croient cette vapeur très - falubre, & même spécifique pour les maux de tête & les affections nerveuses (u).

L'appétit véhément de prefque tous les animaux pour l'ambre gris, n'eft pas le feul indice par lequel je juge qu'il contient des parties nutritives, mucilagineuses, provenant des végétaux, ou même des parties gélatineufes des animaux; & fa propriété analogue avec le mufc & lacivette, semble confirmer mon opinion. Le mufc & la civette font, comme nous l'avons dit (x), de pures fubftances animales, l'ambre gris ne développe fa bonne odeur & ne rend un excellent parfum que quand il est mêlé de mufc & de civette en dose convenable: il y a donc un rapport très-voisin entre les parties odorantes des animaux & celles de l'ambre gris, & peut-être toutes deux fontelles de même nature.

(u) Hiftoire du Japon par Kampfer, appendice, tome II, page 50. (x) Voyez l'article de l'animal mufc, tome XII, page 36.8; & ceux de la civette & du zibet, tome IX, page 299.

DE LA PYRITE MARTIALE.

JE

E ne parlerai point ici des pyrites cuivreufes ni des pyrites arfénicales; les premières ne font qu'un minerai de cuivre, & les fecondes, quoique mêlées de fer, diffèrent de la pyrite martiale en ce qu'elles résistent aux impreffions de l'air & de l'humidité, & qu'elles font même fufceptibles de recevoir le plus vif poli: le nom de marcaffite, fous lequel ces pyrites arfénicales font connues, les diftingue affez pour qu'on ne puiffe les confondre avec la pyrite qu'on appelle martiale, parce qu'elle contient une plus grande quantité de fer que de tout autre métal ou demimétal. Cette pyrite, quoique très-dure, ne peut se polir & ne résiste pas à l'impreffion même légère des élémens humides; elle s'effleurit à l'air, & bientôt fe décompose en entier: la décomposition s'en fait par une effervefcence accompagnée de tant de chaleur, que ces pyrites amoncelées, foit par la main de l'homme, foit par celle de la Nature, prennent feu d'elles-mêmes dès qu'elles font humectées, ce qui démontre qu'il y a dans la pyrite une grande quantité de feu fixe, & comme cette matière du feu ne fe manifeste sous une forme folide que quand elle est saisie par l'acide, il faut en conclure que la pyrite renferme également la fubftance du feu fixe & celle de l'acide; mais comme la pyrite elle-même n'a pas été produite par l'action du feu, elle ne contient point de foufre

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formé, & ce n'est que par la combustion qu'elle peut en fournir (a); ainfi l'on doit se borner à dire que les pyrites contiennent les principes dont le foufre se forme par le moyen du feu, & non pas affirmer qu'elles contiennent du foufre tout formé: ces deux substances, l'une de feu, l'autre d'acide, font dans la pyrite intimement réunies & liées à une terre, fouvent calcaire, qui leur fert de base, & qui toujours contient une plus ou moins grande quantité de fer; ce font-là les feules fubftances dont la pyrite martiale eft compofée; elles concourent par leur mélange & leur union intime à lui donner un affez grand degré de dureté pour étinceler contre l'acier; & comme la matière du feu fixe provient des corps organifés, les molécules organiques que cette matière a confervées, tracent dans ce minéral les premiers linéamens de l'organisation en lui donnant une forme régulière, laquelle, fans être déterminée à telle ou telle figure, eft néanmoins toujours achevée régulièrement, en fphères, ert ellipfes, en prismes, en pyramides, en aiguilles, &c. car il y a des pyrites de toutes ces formes différentes, felon que les molécules organiques, contenues dans la matière du

(a) On pourra dire que la combuftion n'eft pas toujours néceffaire pour produire du foufre, puifque les acides féparent le même foufre, tant des pyrites que des compofitions artificielles dans lesquelles on a fait entrer le foufre tout formé; mais cette action des acides n'eftelle pas une forte de combuftion, puifqu'ils n'agiffent que par le feu qu'ils contiennent.

feu, ont par leur mouvement, tracé la figure & le plan fur lequel les particules brutes ont été forcées de s'arranger.

La pyrite eft donc un minéral de figure régulière & de feconde formation, & qui n'a pu exister avant la naiffance des animaux & des végétaux; c'est un produit de leurs détrimens plus immédiat que le foufre qui, quoiqu'il tire fa première origine de ces mêmes détrimens des corps organifés, a néanmoins paffé par l'état de pyrite, & n'est devenu foufre que par l'effervefcence ou la combustion: or l'acide en fe mêlant avec les huiles groffières des végétaux, les convertit en bitume, & faififfant de même les parties fubtiles du feu fixe que ces huiles renfermoient, il en compofe les pyrites en s'uniffant à la matière ferrugineuse qui lui est, plus analogue qu'aucune autre, par l'affinité qu'a le fer avec ces deux principes du foufre; auffi les pyrites fe trouvent-elles fur toute la furface de la terre jufqu'à la profondeur où font parvenus les détrimens des corps organifés, & la matière pyriteufe n'eft nulle part plus abondante que dans les endroits qui en contiennent les détrimens, comme dans les mines de charbon de terre, dans les couches de bois foffiles, & même dans l'argile, parce qu'elle renferme les débris des coquillages & tous les premiers détrimens de la Nature vivante au fond des mers. On trouve de même des pyrites fous la terre végétale dans les matières calcaires, & dans toutes celles où l'eau pluviale peut dépofer la terre Himoneufe & les autres détrimens des corps organifés.

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