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lorfqu'on les mêle au fourneau, elles les dénaturent & les brûlent au lieu de les faire fondre. Elles ne font pas difpofées comme les mines de fer en amas ou en couches; mais toujours difperfées, ou du moins féparées les unes des autres même dans les petits lits où elles font le plus contiguës.

Lorfqu'elles fe trouvent amoncelées dans le fein de la terre, & que l'humidité arriver à leur amas, peut elles produisent les feux fouterrains dont les grands effets nous font représentés par les volcans, & les moindres effets par la chaleur des eaux thermales, & par les fources de bitume fluide que cette chaleur élève par diftillation.

La pyrite qui paroît n'être qu'une matière ingrate & même nuisible, eft néanmoins l'un des principaux inftrumens dont se sert la Nature pour reproduire le plus noble de tous fes élémens, elle a renfermé dans cette matière vile le plus précieux de ses tréfors, ce feu fixe, ce feu facré qu'elle avoit départi aux êtres organifés, tant par l'émission de la lumière du foleil que par la chaleur douce, dont jouit en propre le globe de la Terre.

Je renvoie aux articles fuivans ce que nous avons à dire, tant au fujet des marcaffites, que fur les pyrites jaunes cuivreuses, les blanches arfénicales, les galènes du plomb, & en général fur les minerais métalliques, dont la plupart ne font que des pyrites plus ou moins mêlées de métal.

DES MATIÈRES VOLCANIQUES. Sous le nom de matières volcaniques, je n'entends pas comprendre toutes les matières rejetées par l'explosion des volcans, mais feulement celles qui ont été produites ou dénaturées par l'action de leurs feux: un volcan dans une grande éruption, annoncée par les mouvemens convulfifs de la terre, foulève, détache & lance au loin les rochers, les fables, les terres, toutes les maffes en un mot qui s'opposent à l'exercice de fes forces: rien ne peut résister à l'élément terrible dont il eft animé: l'océan de feu qui lui fert de base, agite & fait trembler la terre avant de l'entr'ouvrir; les résistances qu'on croiroit invincibles, font forcées de livrer paffage à fes flots enflammés; ils enlèvent avec eux les bancs entiers ou en débris des pierres les plus dures, les plus pefantes, comme les couches de terre les plus légères; & projetant le tout fans ordre & fans distinction, chaque volcan forme audeffus ou autour de fa montagne, des collines de décombres de ces mêmes matières, qui faifoient la partie la plus folide & le maffif de fa base.

auparavant

On retrouve dans ces amas immenfes de matières projetées, les mêmes fortes de pierres vitreufes ou calcaires, les mêmes fables & terres dont les unes n'ayant été que déplacées & lancées font demeurées intactes, & n'ont reçu aucune atteinte de l'action du feu; d'autres qui

en ont été sensiblement altérées, & d'autres enfin qui ont subi une si forte impression du feu, & souffert un si grand changement, qu'elles ont pour ainfi dire été transformées, & femblent avoir pris une nature nouvelle & différente de celle de toutes les matières qui existoient auparavant.

Auffi avons-nous cru devoir diftinguer dans la matière purement brute deux états différens, & en faire deux claffes féparées (a); la première compofée des produits immédiats du feu primitif, & la feconde des produits fecondaires de ces foyers particuliers de la Nature dans lefquels elle travaille en petit comme elle opéroit en grand dans le foyer général de la vitrification du Globe; & même fes travaux s'exercent fur un plus grand nombre de fubftances, & font plus variés dans les volcans qu'ils ne pouvoient l'être dans le feu primitif, parce que toutes les matières de feconde formation n'existoient pas encore; les argiles, la pierre calcaire, la terre végétale n'ayant été produites que postérieurement par l'intermède de l'eau; au lieu que le feu des volcans agit fur toutes les fubftances anciennes ou nouvelles, pures ou mélangées, fur celles qui ont été produites par le feu primitif, comme fur celles qui ont été formées par les eaux, fur les fubftances organifées & fur les maffes brutes; en forte que les matières volcaniques fe préfentent fous des formes bien plus diverfifiées que celles des matières primitives.

(a) Voyez le premier article du premier Volume de cette hiftoire des Minéraux.

Nous avons recueilli & raffemblé pour le Cabinet du Roi, une grande quantité de ces productions de volcans; nous avons profité des recherches & des obfervations de plufieurs Phyficiens, qui, dans ces derniers temps, ont soigneusement examiné les volcans actuellement agisfans & les volcans éteints; mais avec ces lumières acquises & réunies, je ne me flatte pas de donner ici la liste entière de toutes les matières produites par leurs feux, & encore moins de pouvoir présenter le tableau fidèle & complet des opérations qui s'exécutent dans ces fournaifes fouterraines, tant pour la deftruction des fubftances anciennes que pour la production ou la compofition des matières nouvelles.

Je crois avoir bien compris, & j'ai tâché de faire entendre (b), comment fe fait la vitrification des laves dans les monceaux immenfes de terres brûlées, de cendres & d'autres matières ardentes projetées par explosion dans les éruptions du volcan; comment la lave jaillit en s'ouvrant des iffues au bas de ces monceaux; comment elle roule en torrens, ou fe répand comme un déluge de feu, portant par-tout la dévastation & la mort; comment cette même lave gonflée par fon feu intérieur, éclate à sa surface, & jaillit de nouveau pour former des éminences élevées au-deffus de fon niveau; comment enfin précipitant fon cours du haut des côtes dans la mer, elle forme

(b) Voyez Supplément, tome V, in- 4. article des laves & des bafaltes.

ces

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ces colonnes de bafalte qui, par leur renflement & leur effort réciproque, prennent une figure prismatique, à plus ou moins de pans fuivant les différentes réfistances, &c. ces phénomènes généraux me paroiffent clairement expliqués; & quoique la plupart des effets plus particuliers en dépendent, combien n'y a-t-il pas encore de chofes importantes à observer sur la différente qualité de ces mêmes laves & bafaltes, fur la nature des matières dont ils font compofés, fur les propriétés de celles qui résultent de leur décomposition! Ces recherches fuppofent des études pénibles & fuivies, à peine font-elles commencées; c'est pour ainfi dire une carrière nouvelle trop vafte qu'un seul homme puisse la parcourir toute entière, mais dans laquelle on jugera que nous avons fait quelques pas, fi l'on réunit ce que j'en ai dit précédemment à ce que je vais y ajouter (c).

pour

Il étoit déjà difficile de reconnoître dans les premières matières celles qui ont été produites par le feu primitif, & celles qui n'ont été formées que par l'intermède de l'eau; à plus forte raison aurons-nous peine à distinguer celles qui étant également des produits du feu, ne diffèrent les unes des autres qu'en ce que les premières n'ont été qu'une fois liquéfiées ou fublimées, & que les dernières ont fubi une feconde & peut-être une troisième action du feu. En prenant donc en général toutes les matières

(c) Voyez l'article entier des volcans, Supplément, tome V, in -4. Époques de la Nature, page 1 3 4 ; & Additions, page 390 & fuiv. Minéraux, Tome II.

G

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