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Est pretium curæ penitùs cognoscere, toto
Quid faciant agitentque die. Si nocte maritus
Aversus jacuit, periit libraria 14o, ponunt
Cosmeta 14 tunicas, tardè venisse Liburnus
Dicitur, et poenas alieni pendere somni
Cogitur. Hic frangit ferulas 142, rubet ille flagellis,
Hic scuticâ. Sunt quæ tortoribus annua præstent.
Verberat, atque obiter faciem linit; audit amicas,
Aut latum pictæ vestis considerat aurum,
Et cædit; longi relegit transversa diurni,
Et cædit, donec lassis cædentibus, EXI
Intonet horrendum, jam cognitione peractâ 143.
Præfectura domûs Siculâ non mitior aulâ '44.
Nam si constituit, solitoque decentiùs optat

Néron.) C'est à cette impératrice que les dames romaines durent l'invention du cataplasme.

a Imitation de Boileau, dixième satire :

Laisse-t-elle un moment respirer son époux,

Ses valets sont d'abord l'objet de son courroux ;
Et sur le ton grondeur lorsqu'elle les harangue,
Il faut voir de quels mots elle enrichit la langue!

Imitation de Boileau, dixième satire :

Ai-je offert à tes yeux ces tristes Tisiphones,

Ces monstres pleins d'un fiel que n'ont point les lionnes;
Qui prenant en dégoût les fruits nés de leur flanc,
S'irritent, sans raison, contre leur propre sang;
Toujours en des fureurs que les plaintes aigrissent,
Battant dans leurs enfans l'époux qu'elles haïssent;
Et font de leur maison, digne de Phalaris,

Un séjour de douleur, de larmes et de cris?

Je laisse au littérateur à examiner attentivement ces deux tableaux, c'est-à-dire, celui de Juvénal et celui du satirique français. Quels contrastes dans le premier! comme ils sont bien amenés! Quelles sont les occupations de la femme cruelle, pendant que le bourreau s'épuise en frappant l'esclave? Quels traits vigoureux ! toujours vraisemblables, ils ne sortent jamais des règles prescrites par la nature! Quelle situation

Examinons l'emploi d'une journée entière;
Et ce détail, Posthume, est assez curieux.
Malheur à l'intendante, au valet paresseux,
Si l'époux a dormi sans rien dire à la dame "!
De colère un retard la transporte, l'enflamme;
L'esclave paîra cher le sommeil du mari :
Déjà le bâton siffle, et de sang est rougi;
A l'année un bourreau, gagé par la cruelle,
Frappe.... Elle considère une mode nouvelle;
Elle écoute une amie, elle adoucit ses traits...
Il redouble... Elle lit des mémoires secrets,
L'anecdote du jour, le succès d'une intrigue...
Il frapperait encor... Mais enfin la fatigue
A désarmé son bras.... Malheureux, sors d'ici;
Sors, dit-elle en fureur... quand son livre est fini"!
Quel antre! est-ce la cour du tyran d'Agrigente?
Chez la déesse Isis, femme assez complaisante,

vraiment dramatique! Et cette fin, Horrendum exi, ne nous frappe-t-elle pas d'admiration?

les

c Isis, femme assez complaisante. Sous le consulat de Glabrion, magistrats, indignés des désordres qui se commettaient dans le temple d'Isis, qui, assez éloigné de la ville, offrait aux corrupteurs un asile assuré, prirent la résolution de le détruire ; mais Auguste, ce prétendu restaurateur des mœurs et de la décence, le fit relever; et bien plus, sous son règne, chaque contrée de Rome eut son temple d'Isis et ses mystères. L'anecdote de Mendus va nous prouver quelle était la décence qui régnait dans ces mystères rétablis par Octave. Josephe, dans son huitième livre des Antiquités, rapporte que les prêtres de cette déesse, séduits et corrompus par le jeune Mendus, firent entendre à Pulchérie, femme honnête et de moeurs très-pures, dont Mendus était éperdument amoureux, qu'Osiris voulait jouir avec elle de toutes les prérogatives d'un mari; et, comme on s'en doute bien, l'Osiris fut l'amant. Tibère condamna à mort quelques-uns de ces prêtres, et fit raser leurs temples: mais après sa mort, que dis-je, pendant son séjour à Caprée, ils furent tous reconstruits; et leurs temples, dit un auteur moderne, étaient les lieux où les femmes galantes faisaient plus volontiers leurs stations. Hé bien, M. de La Harpe, voilà votre Auguste encore accusé d'avoir cherché à corrompre les moeurs, et c'est un écrivain que vous

Ornari, et properat, jamque exspectatur in hortis,
Aut apud Isiacæ potiùs sacraria lenæ 145;
Disponit crinem, laceratis ipsa capillis,

Nuda humeros Psecas infelix, nudisque 146 mamillis.
Altior hic quare cincinnus? taurea punit
Continuò flexi crimen, facinusque capilli.
Quid Psecas admisit? quænam est hic culpa puellæ,
Si tibi desplicuit nasus tuus? altera lævum
Extendit, pectitque comas, et volvit in orbem.
Est in consilio matrona, admotaque lanis
Emeritâ '47 quæ cessat acu; sententia prima
Hujus erit ; post hanc, ætate, atque arte minores
Censebunt, tanquàm famæ discrimen agatur,
Aut animæ : tanta est quærendi cura decoris!
Tot premit ordinibus, tot adhùc compagibus altum
Edificat caput. Andromachen à fronte videbis :

aimez, c'est Josephe qui l'assure. Mais attendez encore, j'ai d'autres preuves en main, et je suis décidé à vous les présenter dans les notes de la huitième satire; vous verrez comme j'ai été retenu dans mon introduction en parlant de ce monstre.

a Dispose. Les Valois ici sont d'accord avec Achaintre sur la coiffure des dames romaines. Juste-Lipse, avant eux, était entré dans les plus grands détails, et avait prouvé, d'après la coiffure de ces dames, que la sixième satire de Juvénal avait été écrite sous Trajan. Aux argumens de Juste-Lipse, se joignent les médailles conservées au Muséum de Paris : celles de Julie, fille d'Auguste, de Messaline, de Julie, fille de Titus, de Domitia, épouse de Domitien, présentent la chevelure entortillée autour de la tête, ou bien ondoyante, ou liée derrière la tête en forme de conque ou de cône. Mais prenez Juvénal et comparez le passage de cette satire avec les têtes de Plotine, épouse de Trajan; de Matidie, sa fille; de Marcienne, sa sœur; de Sabine, épouse d'Adrien; enfin, avec la tête des Faustines, et vous trouverez les cheveux tels que les dépeint le poëte. La conclusion est trop facile à tirer pour s'appesantir encore sur des preuves aussi évidentes. Donc la plupart des sa

Dans ses jardins, la dame a-t-elle un rendez-vous ?
Au plus tôt, ses habits, ses parfums, ses bijoux;
Et Psecas, dans l'état que la fit la nature,
Vient, les cheveux épars, polir sa chevelure.
Une boucle inégale!!! O l'horrible forfait !!!
Sur Psecas aussitôt pleuvent les coups de fouet.
De cette infortunée, eh! quel est donc le crime?
D'un œil qui te déplaît doit-elle être victime?
Arrive une autre esclave, et son doigt plus heureux
Dispose, roule, arrange et polit les cheveux.'
Au conseil aussitôt, l'intendante émérite
Prononce la première; et la foule à sa suite,
Chacune, d'après l'âge et les talens acquis,
Avec plus d'importance émettra son avis
Qu'un juge prononçant sur l'honneur et la vie.
La femme cherche à plaire, et c'est là sa folie;
De ce besoin naquit cet art majestueux
Qui bâtit sur sa tête une tour en cheveux.
En face, Astyanax la prendrait pour sa mère;

tires de Juvénal ont été écrites sous Trajan; donc il était, à cette époque, dans la force de son talent; donc il n'avait pas quatre-vingts ans quand il revint d'Égypte, à la mort de Domitien; donc la vie de Juvénal, par Suétone, est apocryphe, etc.

On connaît le vers de Boileau: Bátit de ses cheveux l'élégant édifice. Sous Louis xiv, la coiffure des femmes n'était point ridicule, du moins si l'on en juge par les portraits qui nous restent de madame de Sévigné, de Ninon de Lenclos, de Deshoulières, etc. Mais, sous Louis xv, rien de plus plaisant et de plus comique que les vêtemens de nos dames avec leurs immenses paniers, avec ces bastions construits sur leurs têtes, tantôt en talus, tantôt en angle obtus, tantôt en fer à cheval; des boucles en forme de canons accompagnaient ces retranchemens, auxquels il ne manquait que les embrâsures. Le bon goût a expulsé toutes ces modes bizarres; ne reparaîtront-elles plus ? Je n'en sais rien; tant de monde se trouve intéressé à ressusciter les antiques usages : les paniers ne me surprendraient pas, voire même les croisades. Revenons à Juvénal qui a fourni l'idée à Boileau en l'adoptant, ce dernier l'a appliquée aux mœurs et aux habitudes de son temps. Un traducteur doit être plus sévère et plus exact: ce ne sont point des ta

Post minor est; credas aliam 148. Cedo, si breve parvi
Sortita est lateris spatium, breviorque videtur

Virgine Pygmæâ, nullis adjuta 149 cothurnis,
Et levis erectâ consurgit ad oscula plantâ.
Nulla viri cura intereà, nec mentio fiet
Damnorum 150: vivit tanquàm vicina mariti;
Hoc solo propior, quòd amicos conjugis odit,
Et servos gravis est rationibus 15.

Ecce furentis

Bellonæ, matrisque Deûm chorus intrat, et ingens
Semivir, obscoeno facies reverenda minori,
Mollia qui ruptâ secuit genitalia testâ

Jam pridem, cui rauca cohors, cui tympana cedunt

bleaux modernes, mais d'anciens tableaux qu'il copie; les couleurs du temps ne feraient que travestir les personnages. Cette note suffira sans doute pour justifier ma manière de traduire ce passage. Qu'y a-t-il d'étonnant que les Romaines aient eu des tours sur leurs têtes, quand les Françaises y ont mis des places fortes ?

a Née aux bords du Strymon, fleuve de la Thrace, sur les bords duquel habitaient, dit-on, les Pygmées. Mais que sont devenus tous ces Pygmées dont nous parlent Pline, Aristote, Aulu-Gelle ? Les Lapons sont les seuls Pygmées de l'univers connu. Il n'en existe plus en Thrace; et les montagnes au nord de la Perse et de l'Inde ont toujours été habitées par les Tatars, hommes robustes, vigoureux, et plus grands que les Européens. Les plus grands philosophes ne cesseront donc pas de nous débiter pompeusement des fables? qu'ils laissent ce privilége aux voyageurs et aux compilateurs des voyages. Dans nos temps même on a renouvelé cette fable des Pygmées, et le Mercure Galant du mois d'avril 1688 inséra tout entière la narration du Rochellois Gabaret, qui avait trouvé des Pygmées dans l'Amérique méridionale. Quel Pyg→ mée qu'un Bolivar !

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