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que

sur la désignation des divers points de la côte, j'ai reconnu le Pain de Matance, je n'avais pas revu depuis trente-six ans.

A six heures trois quarts, le soleil s'est levé dans toute sa majesté. Nous étions précisément sous la ligne du tropique nord : il semblait que cette idée d'une part, et d'autre part le noble aspect d'une des plus belles îles du globe, ajoutait à la pompe de l'astre du jour au moment d'éclat où son disque d'or s'élevant radieux au-dessus de l'azur 'dés flots, était salué dans toutes les forêts du Nouveau-Monde, et sur les monts sourcilfeux, et sur les plages arides, par les chants variés et la mélodie de l'innombrable famille dés oiseaux, et par la voix des nations, et par les nuages d'encens qui, de leurs temples antiques, va montant aux voûtes celestes; religieux hommage au maître de la

'nature.

A onze heures, nous longeons les rians coteaux à l'est de la Havane. Ils sont parsemés d'habitations dont les cases dominent au midi l'intérieur de l'île, et au nord cette vaste étendue de mer par où les eaux du

de l'aloès, de la salsepareille, beaucoup d'yucas ou manioc, ainsi que d'écailles de

tortue.

Colomb la découvrit dans son premier voyage, après avoir reconnu les îles de Bahama. Mais, quoique charmé de la beauté

du

paysage et surpris de l'extrême fertilité du sol, il l'abandonna bientôt pour Haïti, appelée ensuite Hispaniola, et, plus tard, Saint-Domingue, où il espérait trouver plus d'or; car ce métal, ainsi que les pierres précieuses et les épices, formaient le principal objet des expéditions des premiers navigateurs. Dans l'empressement qu'il eut de faire d'Hispaniola une factorerie qui assurât la possession de tant de trésors, il ne prit pas le temps de vérifier si Cuba était une île ou une portion du continent. Ce ne fut qu'en 1508 qu'Ocampo en fit le tour. En 1511, trois cents Espagnols, sous les ordres de Valasquez, la conquirent. Il est à présumer que les écrivains du temps ont exagéré le nombre des habitans de cette île, comme il est arrivé de nos jours à l'égard d'Otahiti et d'autres pays nouvellement découverts. Sans

doute les Espagnols n'ont pas fait des miracles, et l'usage des armes à feu était alors trop imparfait pour que l'on puisse lui attribuer des effets aussi merveilleux. Les Malais, avec leurs poignards, défient nos fusils et nos canons. Les indigènes américains ne manquaient pas de courage, mais ils étaient en petit nombre; et l'on peut, sans crainte de se tromper, rabattre les neuf dixièmes de ce que l'histoire du temps assure avoir été moisssonné par la valeur ou par la cruauté des Espagnols. Ces réflexions ont pour objet de laver ces derniers du reproche d'avoir exterminé tous les habitans de Cuba. On peut remarquer que les familles indigènes s'éteignent partout également autour de toutes les colonies européennes. Les vrais exterminateurs de ces malheureux sont la petite-vérole et les liqueurs spiritueuses.

L'île de Cuba est une possession où la culture s'est prodigieusement accrue depuis. quelques années, et on y fait une quantité considérable de sucre. Le tabac qui y croît est regardé comme le meilleur d'Amérique. Cette grande île est traversée par une chaîne

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de montagnes qui se dirige est et ouest; par conséquent ses rivières, coulant au nord et au sud, ne peuvent pas avoir un cours trèsétendu. Les terres près de la mer sont basses; y a d'excellens ports.

il

Outre le sucre et le tabac, on compte encore parmi les produits de Cuba une immense quantité de café dont la culture est due à l'industrie des colons réfugiés de Saint-Domingue; du gingembre, le poivre long, le mastic, le cacao, le manioc, l'aloès, la cire, et une grande quantité de fruits que l'on transporte journellement à la NouvelleOrléans, à Charleston, à Baltimore et dansles divers ports des États-Unis. On y trouve de riches mines d'un cuivre excellent, qui sert à fournir les autres colonies espagnoles. d'ustensiles domestiques: on y rencontre quelquefois de l'or dans les rivières.

Les forêts abondent en sangliers et en bétail sauvage; elles fournissent le bois d'acajou, de gayac, etc. Le sol y est excellent; le climat y est chaud et sec, mais plus tempéré que celui de Saint-Domingue, par les pluies et les vents du nord et de l'est qui le

rafraîchissent. On y a même trouvé, au mois de janvier, dans un village au sud-ouest de, la Havane, de la glace formée dans une auge, de bois. M. de Humboldt y a aussi vu, le 4 janvier 1801, à huit heures du matin, le thermomètre à 7 degrés au-dessus dle zéro. Cependant la température moyenne des mois de janvier et de février, dans les plaines de l'île de Cuba, est de 17 à 18 degrés. La population, y est aujourd'hui de trois cent mille individus. L'ile a un gouverneur général (aujourd'hui M. de Cienfuegos), duquel relèvent les deux Florides, Elle est divisée en dix-huit juridictions, dont chacune a ses magistrats. L'histoire naturelle de cette grande île est fort imparfaite.

La Havane est la capitale de Cuba; elle fut bâtie en 1519. Morgan, célèbre boucanier, la prit en 1669; elle se rendit aux Anglais en 1761. Ils y trouvèrent de grands trésors, Depuis cette époque, les Espagnols ont considérablement augmenté les fortifications de Cuba, dont ils sentent l'importance relativement à leurs possessions du Mexi-, que. Cette ville a un port renommé qui peut

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