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trois milles depuis vingt-quatre heures. La is vingt hauteur du soleil a donné, pour notre latitude, 27o 11/ nord, et, par approximation, 80° 50' de longitude ouest, méridien de Cadix.

Autant de cartes marines, autant de méridiens divers. On doit nécessairement en supposer le motif dans un amour-propre puéril, quand on voit dresser de ces cartes d'après le méridien d'une prairie nommée Washington-City.

Notre bateau fait souvenir de la tour de Babel: : on ne s'entend pas, même pour la manœuvre. Tot capita! tot linguo! 712

Les passagers et l'équipage se composent d'Espagnols d'Europe et des colonies, de Portugais, d'Américains, de Louisianais, de Saint-Dominguois et de Français. Durum genus!

Dimanche 12 janvier 1817, à la mer. Trajet de la Nouvelle-Orleans à la Havane.

Cette nuit, les vents ont molli; nous n'avons filé que trois noeuds; c'est encore notre

marche ce matin. Le temps tout-à-fait riant, la mer moelleusement agitée, et quelque chose de suave répandu dans les airs, annoncent les approches de la brillante zone équinoxiale.

Notre frêle bateau cingle solitaire sur la plaine liquide légèrement azurée. De si belles journées en janvier s'apprécient à toute leur valeur, dans le souvenir de l'Européen. Ce sont de ces temps heureux, telsí que l'imagination se plaît à les supposer aux doux climats des îles Fortunées. Il semble qu'ils infiltrent dans l'ame une secrète tendance à des idées de bonheur, même au sein des dangers. La beauté du ciel se reflète, pour ainsi dire, sur toutes nos conceptions; la mémoire déploie la richesse de son recueil couleur de rose, et l'espérance épanouie embellit l'avenir de toute la magie de son prisme.

A midi, nous sommes par 25° 59′ latitude nord, et 79° 25' de longitude ouest, méridien de Cadix.

Lundi 13 janvier 1817, à la mer. Trajet

de la Nouvelle-Orléans à la Havane.

Hier soir, la brise se raviva quelque peu vers huit heures; nous filions cinq nœuds; notre petit bateau paraissait entr'ouvrir des sillons de feu, par la quantité de matières phosphoriques jaillissant sous la proue, et jouant l'incandescence à la cime des flots sur la neige de leur écume.

Cette nuit, les vents ont passé au sud-sudest, quoique ce soit la saison du nord-est, car ils suivent communément la direction du soleil; et cet astre se trouvant aujour d'hui peu en arrière du tropique sud, où ses feux raréfient l'air de l'atmosphère, les vents s'y trouvent entraînés de la partie du nord, et changent en nord-est le cours naturel de la brise d'est dans la zone équinoxiale.

A huit heures du matin, nous avons le cap à l'est; très-beau temps, douce température, les vents au sud-sud-est. Nous aper

cevons un brick faisant voile en direction de la Nouvelle-Orléans.

Nous serons probablement sur les Sondes aujourd'hui, à l'ouest de la Floride.

A midi, nous sommes par 25° 37′ latitude nord, et 78° 25′ de longitude ouest, méridien de Cadix.

Après-midi, le temps s'est couvert, les vents ont varié; des grains continuels ont confiné les passagers dans leurs sombres cabanes. Nous étions alors au plus près, navigation détestable sur toute espèce de vaisseaux, mais d'une incommodité sans nom, à bord d'un misérable bateau.

Mardi 14 janvier 1817, à la mer. Trajet de la Nouvelle-Orleans à la Havane.

Cette nuit, nous avons atteint les Sondes; la couleur de l'eau l'indiquait sensiblement

ce matin.

A huit heures, nous découvrons les îlots de Tortugas, à six milles dans le sud-est.

Temps chargé dans la partie de l'orient.
Les Tortugas sont au nombre de cinq à

six petits ilots, dont le plus occidental est reconnaissable à une légère hauteur qui en occupe exactement le milieu.

A dix heures, nous avons mis en panne pour faire la pêche sur les Sondes. C'est là qu'on vient prendre le poisson pour l'ap→ provisionnement du marché de la Havane.

A onze heures, nous avons repris route, le cap au sud-est, directement sur la Havane.

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A midi, nous étions par 24° 30' de latitude nord, et 76° 45′ longitude ouest, méridien de Cadix.

Nous avons vu quelques oiseaux pêcheurs plus gros que des goëlans; on les nommé jardiniers. Plumage blanc, le bout des ailes

noir.

A quatre heures après-midi, rencontré un trois-mâts et un brick courant à l'ouestnord-ouest.

Mercredi 15 janvier 1817, à la mer. Trajet de la Nouvelle-Orléans à la Havane.

A la pointe du jour, nous étions en vue de la belle île de Cuba. Tandis qu'on discutait