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ensuite pas plutôt les maîtres qu'ils persécutèrent sous différens prétextes les presbytériens, et que le roi éluda les promesses qu'il leur avait faites étant encore à Breda.

(76) Cromwell bercé par un grand vent

Abdiqua son gouvernement.

Cromwell eut au mois d'août 1658 une fièvre qui ne parut pas d'abord dangereuse. Il était alors à HamptonCourt (*); mais son mal augmentant, il se fit transporter à Whitehall, où après avoir nommé Richard, son fils aîné, pour son successeur, il mourut âgé de 58 ans, le 3 septembre, à pareil jour qu'il avait gagné la bataille de Dumbar en 1650, et celle de Worcester en 1651. La nuit qui précéda la mort de Cromwell il y eut un ouragan affreux qui se fit non-seulement sentir en Angleterre, mais encore en France et en Flandre, où il fit des dégâts terribles. Waller, non content de faire le panégyrique de Cromwell pendant sa vie, fit aussi sur sa mort de très-beaux vers, dont on ne sera peut-être pas fâché de trouver ici la traduction.

Sur la mort du lord protecteur.

• Soumettons-nous ! le ciel lui redemande sa grande ◄ame au milieu des tempêtes, dont le mugissement

(*) Hampton-Court; maison royale, située sur la Tamise, à quinze ou seize milles de Londres, dans la province de Middlesex. Les jardins en sont très-beaux.

égale le bruit immortel de sa renommée. Ses derniers soupirs ébranlent notre île. Les arbres, sans être • abattus par le fer, tombent pour servir à son bûcher, « et leurs larges racines volent dans les airs autour de son palais.... ainsi disparut Romulus (*). Ainsi dans une tempête, Rome naissante perdit son roi, et de « l'obéissance passa à l'adoration; ainsi mourut Hercule sur le Mont-Oëta, environné de chênes et de pins abattus; on y voyait aussi le peuplier dont les « rameaux avaient tant de fois couronné sa tête victo<< rieuse. Dans sa fureur il les avait arrachés des mon

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tagnes notre héros de même emporta en mourant « des villes entières, et légua à la Bretagne les forts qu'il avait enlevés aux Espagnols.

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L'Océan, qui si long-temps avait limité nos espérances, ne put borner son vaste génie. Nos frontières « reculées furent ses derniers travaux ; la Flandre a • reçu en partie notre joug (**), et notre langue se parle sous le tropique. Il nous délivra de nos querelles intestines, donna un plus noble emploi à notre ardeur guerrière; et par sa sage conduite, il montra

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(*) Il est très - vraisemblable que les sénateurs ne pouvant souffrir l'humeur despotique de Romulus, le massacrèrent, et firent ensuite accroire qu'il avait été enlevé dans une tempête.

peu

(**) Les troupes que prêta Cromwell à la France ne contribuèrent pas à la prise de Dunkerque, qui fut remise entre les mains du lord. protecteur, suivant une des conditions du traité fait entre l'Angleterre et la France. Cette place resta aux Anglais. Charles II la vendit à Louis XIV, afin de satisfaire l'insatiable avidité de ses courtisans et de ses maîtresses.

« à sa patrie l'ancienne manière de faire des conquêtes « au-dehors.

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« Quelle ingratitude, si nous refusions des larmes « à celui qui nous a donné la paix et l'empire! Les ⚫ princes dont il était la terreur le pleurent, chagrins « de voir que le comble de la gloire n'a pu l'empêcher de subir la commune loi. La nature donna l'avis de sa mort, et jetant un profond soupir, les vagues de « la mer courroucée, s'enflèrent et portèrent aux rivages lointains les nouvelles de la destinée appro<< chante de leur maître. »

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Dryden a fait des stances héroïques sur la mort d'Olivier Cromwell. Il s'y trouve de belles choses, mais cette pièce est trop longue pour l'insérer ici.

(77) Et saints, méchants, gens raisonnables,
Tous le crurent à tous les diables.

Tous les divers partis furent bien aises de la mort de Cromwell, parce qu'ils espéraient, chacun en particulier, reprendre l'autorité dont il les avait privés.

(78) Quand Sterry crut l'en dégager, etc.

La nouvelle de la mort de Cromwell ayant été apportée à ceux qui étaient assemblés pour prier pour lui, Sterry se leva, et s'adressant au reste de l'assemblée : « Ne vous affligez pas, leur dit-il; s'il était utile « au peuple de Dieu tandis qu'il était parmi nous, il le sera beaucoup plus maintenant qu'il est monté au « ciel, où assis à la droite de Jésus-Christ, il prie

« pour nous. » (Voyez l'Histoire d'Angleterre, de Laurent Echard.

(79) L'endroit que le ciel on appelle,

Au bout de la salle où le sort, etc.

Après le rétablissement de Charles II, on exhuma le corps de Cromwell, et l'on plaça sa tête à l'extrémité de la salle de Westminster, près d'un endroit qu'on appelle le Ciel.

(80) D'aussi bonne foi Proculus

Vit monter aux cieux Romulus.

Romulus, fondateur de Rome, disparut un jour en faisant la revue de son armée, près du marais de Caprée, soit qu'il eût été tué par le tonnerre, ou que les sénateurs, qui commençaient à redouter sa puissance, l'eussent mis à mort. On dit qu'après sa mort, un certain Proculus témoigna, en présence du sénat, qu'il l'avait vu avec un air et une majesté toute divine, et qu'il lui avait annoncé la future grandeur de Rome, dont il serait le protecteur. Sur ce témoignage on décerna à Romulus des honneurs divins, et on lui offrit tous les ans des sacrifices. Jacques Gronovius publia, en 1684, une dissertation dans laquelle il entreprend de prouver que l'origine de Romulus, sa naissance et son éducation, aussi-bien que l'enlèvement des Sabines ne sont qu'un pur roman, inventé par un Grec nommé Dioclès. Il soutient en même-temps que Romulus n'était point né en Italie, mais en Syrie. Saumaise, au contraire, pense qu'il était grec.

(81) Après lui son fils succéda,

Mais pauvre sire se trouva.

Richard Cromwell, fils aîné d'Olivier Cromwell, fut nommé par son père pour lui succéder. Il fut proclamé lord protecteur par ordre du conseil privé, et il reçut en même-temps les compliments de congratulation et de condoléance du lord maire et des aldermen. On lui présenta des adresses de tous côtés, par lesquelles on lui promettait de le soutenir de sa vie et de ses biens. Il convoqua à Westminster un parlement, qui le reconnut pour lord protecteur. Mais Desborough et Fleetwood ayant mis l'armée dans leurs intérêts, le forcèrent à résigner entre leurs mains son autorité. Il se retira à la campagne, où il vécut dans la retraite et mourut en 1712, âgé de 86 ans.

Le lord Clarendon raconte, dans son Histoire des guerres civiles, que Richard Cromwell alla voir incognito le prince de Conti à Pézénas, qui le reçut avec la politesse et l'affabilité qu'il faisait paraître envers les étrangers, et particulièrement envers les Anglais. Le prince, qui ne le connaissait pas, s'entretint avec lui des affaires d'Angleterre, et après lui avoir fait plusieurs questions sur le roi, et lui avoir demandé si tout pour-lors était tranquille et soumis; eh bien, lui dit ce prince, Olivier, quoiqu'un traître et un scélérat, était un grand homme; il méritait de commander; mais pour ce coquin, ce poltron de Richard, c'était assurément le plus grand misérable qu'il y eût

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