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perpendiculaires fur les parties polaires de l'Aimant, & elles feront inclinées plus ou moins vers ces mêmes poles, dans toutes les autres parties de fa furface.

Rien n'arrête la vertu magnétique; un Aimant placé dans l'air ou dans le vide, plongé dans l'eau, dans Thuile, dans le mercure, ou dans tout autre fluide, agit toujours également; renfermé dans une boîte de bois, de pierre, de plomb, de cuivre, ou de tout autre métal, à l'exception du fer, fon action eft encore la même; l'interpofition des corps les plus folides (f) ne lui porte aucune atteinte, & ne fait pas obftacle à la tranfmiffion de fa force; elle n'eft affoiblie que par le fer interpofé, qui acquérant par cette pofition la vertu magnétique, peut augmenter, contrebalancer ou dé truire celle qui exiftoit déja, fuivant que les directions de ces deux forces particulières coincident ou divergent.

Mais, quoique les corps interpofés ne diminuent pas l'étendue de la fphère active de l'Aimant fur le fer, its ne laiffent pas de diminuer beaucoup l'intensité de la force attractive, lorfqu'ils empêchent leur contact. Si l'on interpofe entre le fer qu'on veut unir à l'Aimant

(ƒ) Un bloc de plomb d'un pied d'épaiffeur interpofé entre l'Aimant & le fer, n'en diminue pas la force attractive. Mujchembroëck, page 59.

un corps auffi mince que l'on voudra, feulement une feuille de papier, l'Aimant ne pourra foutenir qu'une très-petite masse de fer, en comparaison de celle qu'il auroit foutenue, fi le fer lui avoit été immédiatement appliqué; cette différence d'effet provient de ce que l'intensité de la force eft fans comparaifon beaucoup plus grande au point de contact, & qu'en mettant obftacle à l'union immédiate du fer avec l'Aimant, par un corps intermédiaire, on lui ôte la plus grande partie de fa force, en ne lui laiffant que celle qu'il exerceroit au-delà de fon point de contact. Mais cet effet, qui eft fi fenfible à ce point, devient nul, ou du moins infenfible à toute autre diftance, car les corps interpofés à un pied, un pouce, & même à une ligne de l'Aimant, ne paroiffent faire aucun obftacle à l'exercice de fon attraction.

Le fer, réduit en rouille, ceffe d'être attirable à l'Aimant; la rouille eft une diffolution du fer par l'humidité de l'air, ou, pour mieux dire, par l'action de l'acide aërien, qui, comme nous l'avons dit, a produit tous les autres acides; auffi agiffent-ils tous fur le fer, & à-peu-près de la même manière, car tous le diffolvent, lui ôtent la propriété d'être attiré par l'Aimant ; mais il reprend cette même propriété lorfqu'on fait exhaler ces acides par le moyen du feu. Cette propriété n'eft donc pas détruite en entier dans la rouille, & dans les autres diffolutions

du fer (g), puisqu'elle fe rétablit dès que le diffolvant en est séparé.

L'action du feu produit dans le fer un effet tout contraire à celui de l'impreffion des acides ou de l'humidité de l'air; le feu le rend d'autant plus attirable à l'Aimant, qu'il a été plus violemment chauffé. Ce fablon ferrugineux (h), dont nous avons parlé, & qui est toujours mêlé avec la platine, eft plus attirable à l'Aimant que la limaille de fer, parce qu'il a fubi une plus forte action du feu, & la limaille de fer

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(g) En faisant diffoudre la limaille de fer dans les acides vitrioliques ou nitreux, elle ceffe d'être attirable à l'Aimant, cependant on ne peut pas dire qu'elle perd entièrement la vertu magnétique; il en eft de même du vitriol de fer, dont l'attraction est à la vérité très-petite, mais non pas nulle, comme le dit l'Emery (Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1706). Il faut, pour s'en appercevoir, le préfenter à une très-longue aiguille aimantée, la diffolution féparant les parties du fer, fait le même effet que le mouvement de fecouffe qu'on donne à la limaille, en disposant ses parties en différens fens, & c'est ce qui détruit la vertu magnétique. Mufchembroëck, page 125.

(h) Muschembroëck & quelques Phyficiens, ont douté que ce fablon fût réellement du fer, parce qu'à l'exception de fon attraction par l'Aimant, il paroît avoir perdu toutes les autres propriétés métalliques; mais fa denfité démontre qu'il eft ferrugineux; car, felon Mufchembroëck lui-même, la pefanteur spécifique de ce fablon, étoit à celle du fable, comme 161 à 71, ce qui eft à-peu-près le rapport du poids spécifique de la fonte de fer, au poids du grès ou du marbre blanc.

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chauffée jufqu'au blanc, devient auffi plus attirable qu'elle ne l'étoit auparavant; on peut même dire qu'elle devient tout-à-fait magnétique en certaines circonftances, puisque les petites écailles de fer qui se séparent de la loupe en incandefcence frappée par le marteau, présentent les mêmes phénomènes que l'Aimant. Elles s'attirent, fe repouffent & fe dirigent, comme le font les aiguilles aimantées. On obtient le même effet, en faisant fublimer le fer par le moyen du feu (i); & les volcans donnent par fublimation des matières ferrugineufes qui ont du magnétisme & des poles, comme les fers fublimés & chauffés.

On augmente prodigieufement la force attractive de l'Aimant, en la réuniffant avec la force directive, au moyen d'une armure de fer ou d'acier; car cette armure fait converger les directions, en forte qu'il ne refte à l'Aimant armé, qu'une portion des forces directives qu'il avoit étant nud, & que ce même Aimant nud, qui, par fes parties polaires, ne pouvoit foutenir qu'un certain poids de fer, en foutiendra dix, quinze & vingt fois davantage, s'il eft bien armé ; & plus le poids qu'il foutiendra, étant nud, fera petit, plus l'augmentation du poids qu'il pourra porter, étant armé,

(i) Expériences faites par MM. de l'Arbre & Quinquet, & commu niquées à M. le Comte de Buffon, en 1786.

fera grande; les forces directives de l'Aimant fe réuniffent donc avec fa force attractive, & toutes fe portant fur l'armure, y produifent une intenfité de force, bien plus grande, fans que l'Aimant en soit plus épuisé; cela feul prouveroit que la force magnétique ne réside pas dans l'Aimant, mais qu'elle est déterminée vers le fer & l'Aimant, par une caufe extérieure, dont l'effet peut augmenter ou diminuer, felon que les matières ferrugineuses lui font présentées d'une manière plus ou moins avantageufe; la force attractive n'augmente ici que par fa réunion avec la force directive, & l'armure ne fait que réunir ces deux forces fans leur donner plus d'extenfion; car, quoique l'attraction, dans l'Aimant armé, agiffe beaucoup plus puiffamment sur le fer qu'elle retient plus fortement, elle ne s'étend pas plus loin que celle de l'Aimant nud.

Cette plus forte attraction produite par la réunion des forces attractives & directives de l'Aimant, paroît s'exercer en raifon des furfaces; par exemple, si la furface plane du pied de l'armure contre laquelle on applique le fer eft de 36 lignes quarrées, la force d'attraction fera quatre fois plus grande, que fur une surface de neuf lignes quarrées; autre preuve que la caufe de l'attraction magnétique eft extérieure, & ne pénètre pas la masse de l'Aimant, puifqu'elle n'agit qu'en raifon des furfaces, au lieu que celle de l'attraction univerfelle, agiffant toujours en raifon des

maffes,

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