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masses, est une force qui réfide dans toute matière. D'ailleurs toute force dont les directions font différentes, & qui ne tend pas directement du centre à la circonférence, ne peut pas être regardée comme une force intérieure, proportionnelle à la maffe, & n'est en effet qu'une action extérieure qui ne peut se mesurer que par fa proportion avec la furface (k).

Les deux poles d'un Aimant fe nuifant réciproquement par leur action contraire, lorfqu'ils font trop voifins l'un de l'autre, la position de l'armure & la figure de l'Aimant, doivent également influer fur sa force, & c'eft, par cette raifon, que des Aimans foibles gagnent quelquefois davantage à être armés, que des Aimans plus forts. Cette action contraire de deux poles trop rapprochés, fert à expliquer, pourquoi deux barres aimantées, qui se touchent, n'attirent pas un morceau de fer avec autant de force, que lorfqu'elles font à une certaine diftance l'une de l'autre (1):

Les pieds de l'armure doivent être placés fur les poles de la pierre pour réunir le plus de force; ces

(k) M. Daniel Bernoulli a trouvé, par plusieurs expériences, que la force attractive des Aimans artificiels de figure cubique, croiffoit comme la furface & non pas comme la maffe de ces Aimans. Lettre de M. Daniel Bernoulli à M. Trembley, publiée dans le premier volume du voyage de M. de Sauffure.

(1) Voyez l'Ouvrage de M. Epinus, N.° 248.

Aimant.

Q

poles ne font pas des points mathématiques, ils ont une certaine étendue, & l'on reconnoît aifément les parties polaires d'un Aimant, en ce qu'elles retiennent le fer avec une grande énergie, & l'attirent avec plus de puiffance que toutes les autres parties de la furface de ce même Aimant, ne peuvent le retenir ou l'attirer. Les meilleurs Aimans font ceux dont les poles font les plus décidés, c'est-à-dire, ceux dans lefquels cette inégalité de force eft la plus grande. Les plus mauvais Aimans, font ceux dont les poles font les plus indécis, c'est-à-dire, ceux qui ont plufieurs poles & qui attirent le fer à-peu-près également dans tous les points de leur furface; & le défaut de ces Aimans vient de ce qu'ils font compofés de plufieurs pièces mal fituées, relativement les unes aux autres, car, en les divifant en plufieurs parties, chacun de ces fragmens n'aura que deux poles bien décidés & fort actifs.

Nous avons dit que fi l'on aimante un fil de fer, en le frottant longitudinalement dans le même sens, il perdra la vertu magnétique en le pliant en crochet, ou le courbant & le contournant en anneau, & cela parce que la force magnétique ne s'étant déterminée vers ce fil de fer, que par un frottement dans le fens longitudinal, elle ceffe de fe diriger vers ce même fer, dès que ce fens eft changé ou interrompu, & lorfqu'il devient directement oppofé, cette force produit néceffairement un effet contraire au premier; elle

repouffe au lieu d'attirer, & se dirige vers l'autre pole.

La répulfion dans l'Aimant, n'eft donc que l'effet d'une attraction en fens contraire, & qu'on oppose à elle-même; toutes deux ne partent pas du corps de l'Aimant, mais proviennent, & font des effets d'une force extérieure, qui agit fur l'Aimant en deux fens oppofés; & dans tout Aimant, comme dans le globe terreftre, la force magnétique forme deux courans, en fens contraire, qui partent tous deux de l'équateur en fe dirigeant aux deux poles.

Mais on doit obferver qu'il y a une inégalité de force entre les deux courans magnétiques du globe, dont l'hémisphère boréal offrant à fa furface beaucoup plus de terres que d'eau, & étant par conféquent moins froid que l'hémisphère auftral, ne doit pas déterminer ce courant avec autant de puissance, en forte que ce courant magnétique boréal a moins d'intensité de force que le courant de l'hémisphère austral, dans lequel la quantité des eaux & des glaces étant beaucoup plus grande que dans le boréal, la condensation des émanations terreftres provenant des régions de l'équateur, doit être auffi plus rapide & plus grande; cette même inégalité fe reconnoît dans les Aimans. M. de Bruno a fait, à ce fujet, quelques expériences, dont nous citons la plus décisive dans la note ci-dessous (m).

(m) « Je pofai un grand barreau magnétique fur une table de mar

Descartes avoit dit auparavant que le côté de l'Aimant, qui tend vers le nord, peut foutenir plus de fer dans nos régions feptentrionales, que le côté opposé (n); & ce fait a été confirmé par Rohault, & aujourd'hui par les expériences de M. de Bruno. Le pole boréal est donc le plus fort dans les Aimans, tandis que c'eft au contraire le pole le plus foible fur le globe terreftre; & c'eft précisément ce qui détermine les poles boréaux des Aimans à fe porter vers le nord, comme vers un pole dont la quantité de force eft différente de celle qu'ils ont reçue.

Lorfqu'on préfente deux Aimans l'un à l'autre, & que l'on oppofe les poles de même nom, il est nécesfaire qu'ils fe repouffent, parce que la force magnétique, qui fe porte de l'équateur du premier Aimaat à fon pole, agit dans une direction contraire, & diamétralement oppofée à la force magnétique, qui fe

»bre blanc, je plaçai une aiguille aimantée en équilibre fur fon pivot;. "au point qui féfaroit le grand barreau en deux parties égales. Le poleauftral s'inclina vers le pole boréal du grand barreau. J'approchai infenfiblement cette aiguille vers le pole auftral du grand barreau, jufqu'à ce qu'enfin je m'apperçus que la petite arguille étoit dans une fituation. parfaitement horizontale. » Recherches fur la direction du fluide magné sique, page 116.

(n) Principes de la philofophie de Descartes, article XXIX, des propriétés de l'Aimant,.

porte en fens contraire dans le fecond Aimant. Ces deux forces font de même nature, leur quantité eft égale, & par conféquent ces deux forces égales & oppofées doivent produire une répulfion, tandis qu'elles n'offrent qu'une attraction, fi les deux Aimans font préfentés l'un à l'autre par les poles de différens noms, puifqu'alors les deux forces magnétiques, au lieu d'être égales, diffèrent par leur nature & par leurs quantités. Ceci feul fuffiroit pour démontrer que la force magnétique ne circule pas en tourbillon autour de l'Aimant, mais fe porte feulement de fon équateur à fes poles en deux fens oppofés.

Cette répulfion, qu'exercent l'un contre l'autre les poles de même nom, fert à rendre raison d'un phénomène, qui d'abord a furpris les yeux de quelques Phyficiens. Si l'on foutient deux aiguilles aimantées, l'une au-deffus de l'autre, & fi on leur communique le plus léger mouvement, elles ne fe fixent point dans la direction du méridien magnétique; mais elles s'en éloignent également des deux côtés, l'une à droite, & l'autre à gauche, de la ligne de leur direction naturelle.

Or cet écartement provient de l'action répulfive de leurs poles semblables, &, ce qui le prouve, c'est qu'à mesure qu'on fait descendre l'aiguille fupérieure, pour l'approcher de l'inférieure, l'angle de leur écartement devient plus grand, tandis qu'au contraire il devient plus petit à mesure qu'on fait remonter cette

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