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même aiguille fupérieure au-deffus de l'inférieure, & lorfque les aiguilles font affez éloignées l'une de l'autre pour n'être plus foumifes à leur influence mutuelle, elles reprennent alors leur vraie direction, & n'obéiffent plus qu'à la force du magnétisme général. Cet effet, dont la cause est assez évidente, n'a pas laissé d'induire en erreur ceux qui l'ont observé les premiers; ils ont imaginé qu'on pourroit, par ce moyen, conftruire des bouffoles, dont l'une des aiguilles indiqueroit le pole terreftre, tandis que l'autre fe dirigeroit vers le pole magnétique, en forte que la première marqueroit le vrai nord, & la feconde, la déclinaifon de l'Aimant; mais le peu de fondement de cette prétention eft fuffisamment démontré par l'angle que forment les deux aiguilles, & qui augmente ou diminue par l'influence mutuelle de leurs poles, en les rapprochant ou les éloignant l'un de l'autre.

On déterminera plus puiffamment, plus promptement cette force extérieure du magnétifme général vers le fer, en le tenant dans la direction du méridien magnétique de chaque lieu, & l'on a observé qu'en mettant dans cette fituation des verges de fer, les unes en incandefcence & les autres froides, les premières reçoivent la vertu magnétique bien plutôt & en bien plus grande mefure (o) que les dernières.

(0) Nous devons cependant obferver que le fer prend, à la vérité

Ce fait ajoute encore aux preuves que j'ai données de la formation des mines d'Aimant par le feu primitif.

Il faut une certaine proportion dans les dimenfions du fer, pour qu'il puisse s'aimanter promptement de lui-même, & par la feule action du magnétisme général; cependant tous les fers étant pofés dans une fituation perpendiculaire à l'horizon, prendront dans nos climats quelque portion de vertu magnétique. M. le Chevalier de Lamanon ayant examiné les fers employés dans tous les vaiffeaux qu'il a vus dans le port de Breft, en 1785, a trouvé que tous ceux qui étoient placés verticalement, avoient acquis la vertu magné— tique (p). Il faut feulement un affez long-tems pour que cet effet fe manifefte dans les fers qui font gros & courts, moins de tems pour ceux qui font épais & longs, & beaucoup moins pour ceux qui font longs & menus (q). Ces derniers s'aimantent en quelques

plus de force magnétique dans l'état d'incandefcence, mais qu'il ne la conferve pas en même quantité après son refroidissement; un fer tant qu'il eft rouge attire l'aiguille aimantée plus fortement, & la fait mouvoir de plus loin, que quand il eft refroidi.

(p) Lettre de M. le Chevalier de Lamanon à M. le Comte de Buffon, datée de Madère 1785.

(q) Prenez, dit Mufchembroëck, une verge de fix pieds de longueur & d'un cinquième de pouce de diamètre; tenez-la perpendiculairement

minutes, & il faut des mois & des années pour les autres. De quelque manière même que le fer ait reçu la vertu magnétique, il paroît que jufqu'à un certain point, & toutes chofes égales, la force qu'il acquiert, eft en raifon de fa longueur (r); les barreaux de fer qui font aux fenêtres des anciens édifices, ont fouvent. acquis, avec le tems, une affez grande force magnétique, pour pouvoir, comme de véritables Aimans, attirer & repouffer d'une manière fenfible l'aiguille aimantée à plusieurs pieds de distance.

Mais cette communication du magnétisme au fer, s'opère très-inégalement fuivant les différens climats ; on s'eft affuré, par l'observation, que, dans toutes les contrées des zones tempérées & froides, le fer tenu verticalement acquiert plus promptement & en plus grande mesure la vertu magnétique, que dans les régions qui font fous la zone torride, dans lefquelles même il ne prend fouvent que peu ou point de vertu magnétique dans cette pofition verticale.

à l'horizon, elle s'aimantera en une minute de tems, & attirera par fon extrémité inférieure le pole auftral de l'aiguille aimantée, & repouffera par cette même extrémité le pole boréal. Si vous renverfez la verge, vous verrez dans moins d'une minute que l'extrémité fupérieure, devenue l'inférieure, attirera le pole auftral qu'elle repoufioit auparavant. Differt, de magnete, page 260,

(r) Epinus, N. 152,

Nous

Nous avons dit que les Aimans ont proportionnellement d'autant plus de force qu'ils font en petit volume. Une pierre d'Aimant dont le volume excède vingt-sept ou trente pouces cubiques, peut à peine porter un poids égal à celui de fa masse, tandis que, dans les petites pierres d'Aimant d'un ou deux pouces cubiques, il s'en trouve qui portent vingt, trente & même cinquante fois leurs poids. Mais, pour faire des comparaifons exactes, il faut que le fer foit de la même qualité, & que les dimensions & la figure de chaque morceau foient femblables & égales; car un Aimant, qui soutiendroit un cube de fer du poids d'une livre, ne pourra foutenir un fil de fer, long d'un 'pied, qui ne peferoit pas un gros, & fi les maffes à foutenir ne font pas entièrement de fer, quoique de même forme, fi, par exemple, on applique à l'Aimant deux masses d'égal poids & de figure femblable, dont l'une feroit entièrement de fer, & dont l'autre ne feroit de fer que dans la partie fupérieure, & de cuivre ou d'autre matière dans la partie inférieure, cette maffe compofée de deux matières, ne fera pas attirée ni foutenue avec la même force que la maffe de fer continu, & elle tiendra d'autant moins à l'Aimant que la portion de fer fera plus petite & que celle de l'autre matière fera plus grande.

Lorsqu'on divife un gros Aimant en plufieurs parties, chaque fragment, quelque petit qu'il foit, aura Aimant.

R

toujours des poles (). La vertu magnétique augmentera au lieu de diminuer par cette divifion; ces fragmens, pris féparément, porteront beaucoup plus de poids que quand ils étoient réunis en un feul bloc. Cependant les gros Aimans, même les plus foibles, répandent en proportion leur force à de plus grandes diftances que les petits Aimans les plus forts, & fi l'on joint ensemble plufieurs petits Aimans pour n'en faire qu'une maffe, la vertu de cette maffe s'étendra beaucoup plus loin que celle d'aucun des morceaux, dont

(J) Lorfqu'on coupe un Aimant par le milieu de fon axe, chacune de fes parties a conftamment deux poles, & devient un Aimant complet. Les parties, qui étoient contigues fous l'équateur avant la section, & qui n'étoient rien moins que des poles, le font devenues, & même des poles de différens noms, en forte que chacune de ces parties pourroit devenir également pole boréal & pole auftral, fuivant que la fection fe feroit faite plus près du pole auftral ou du pole boréal du grand Aimant; & la même chofe arriveroit à chacune de ces moitiés, fi on les coupoit par le milieu, de la même manière. Extrait de l'article Aimant dans l'Encyclopédie, par M. le Monnier, qui a traité cette matière avec autant de méthode que de jufteffe & de difcernement.

M. Epinus a éprouvé que fi on rompt en deux une barre de l'acier le plus dur, qu'on approche les deux morceaux l'un au bout de l'autre, qu'on les preffe de manière qu'ils n'en forment qu'un feul, & qu'on aimante cette barre compofée, on n'y trouvera que deux poles; mais, fi enfuite on fépare les deux morceaux, ils offriront chacun deux poles oppofés; le pole boréal & le pole auftral demeurant, chacun, au bout qu'ils occupoient, N. 103 & 104.

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