Obrázky na stránke
PDF
ePub

grandes ni trop petites, & ce n'eft qu'après une infinité de tâtonnemens, qu'on a pu déterminer à-peu-près leurs proportions relatives, dans les maffes de fer ou d'acier que l'on veut aimanter au plus haut degré (a).

Lorfqu'on préfente à un Aimant puiffant du fer doux & du fer dur, les deux fers acquièrent la vertu magnétique, & en reçoivent autant qu'ils peuvent en comporter; & le fer dur, qui en comporte le plus, peut en recevoir davantage; mais fi l'Aimant n'eft pas affez puiffant pour communiquer aux deux fers toute la force qu'ils peuvent recevoir, on trouvera que le fer tendre, qui reçoit avec plus de facilité la vertu magnétique, aura, dans le même tems, acquis plus de force que le fer dur. Il peut auffi arriver que l'action de l'Aimant fur les fers foit telle, que le fer tendre fera pleinement imprégné, tandis que le fer dur n'aura pas été expofé à cette action pendant assez de tems, pour recevoir toute la force magnétique qu'il peut com

(a) Il faut une certaine proportion déterminée entre la longueur, la largeur & l'épaiffeur d'un morceau de fer ou d'acier, pour qu'il prenne la plus grande force magnétique poffible; car lorfque ces dimenfions font trop petites ou trop grandes, il prend moins de force dans les deux cas; mais la plus grande différence fe trouve entre deux morceaux, dont l'un auroit dix pouces de longueur, & l'autre quatre pouces, car celui-ci n'a porté, dans l'expérience, qu'un grain & demi, Landis que l'autre en portoit trente-trois. Mufchembroëck, expérience 32.

porter,

porter, de forte que tous deux peuvent préfenter, dans ces deux cas, des forces magnétiques égales, ce qui explique les contradictions des artiftes fur la qualité du fer qu'on doit préférer pour faire des Aimans artificiels (b).

Unę verge de fer, longue & menue, rougie au feu, & enfuite plongée perpendiculairement dans l'eau,' acquiert, en un moment, la vertu magnétique. L'on pourroit donc aimanter promptement des aiguilles de bouffole fans aimant. Il fuffiroit, après les avoir fabriquées, de les faire rougir au feu, & de les tremper enfuite dans l'eau froide (c). Mais, ce qui paroît fingulier, quoique naturel, c'eft-à-dire dépendant des mêmes. caufes, c'eft que le fer en incandefcence, comme l'on voit, s'aimante très-promptement, en le plongeant verticalement dans l'eau pour le refroidir, au lieu que le fer aimanté perd fa vertu magnétique par le feu, & ne la reprend pas étant de même plongé dans l'eau. Et c'est parce qu'il conferve un peu de cette vertu que le feu ne lui enlève pas toute entière; car cette

(b) Voyez l'ouvrage de M. Epinus, page 367,

(c) Nous devons cependant obferver que ces aiguilles ne font pas aussi actives, ni auffi précises que celles qu'on a aimantées, en les paffant vingt ou trente fois dans le même fens, fur le pole d'un Aimant bien armé.

Aimant.

portion qu'il conferve de fon ancien magnétifme l'empêche d'en recevoir un nouveau.

On peut faire avec l'acier des Aimans artificiels, auffi puiffans, auffi durables que les meilleurs Aimans naturels; on a même observé qu'un Aimant bien armé, donne à l'acier plus de vertu magnétique qu'il n'en a lui-même. Ces Aimans artificiels demandent feulement quelques attentions dans la fabrication, & de justes proportions dans leurs dimensions (d). Plufieurs Phy

(d) Pour rendre le fer un véritable aimant, il faut, 1.o le frotter fur un des poles d'un Aimant bien armé; 2.0 plus on paffe lentement le fer, & plus on le preffe contre cette armure, ou pole de l'Aimant, & plus il reçoit de force magnétique. 3. Il ne faut aimanter le fer, qu'en le frottant fur l'armure d'un feul pole, & non pas fucceffivement fur les deux poles. 4.o Il faut frotter le fer fur toute fa longueur; & on remarque que l'extrémité qui touche le pole la dernière, conferve le plus de force. 5.° Un morceau d'acier poli reçoit plus de vertu magnétique qu'un morceau de fer fimple & de même figure; &, toutes choses d'ailleurs égales, on aimante plus fortement un morceau de fer long, mince & pointu, qu'un autre d'une forme toute différente. 6. c'est par la raison de la plus grande longueur, qu'une lame d'épée, par exemple, reçoit plus de vertu magnétique qu'une lame de couteau ; cependant il y a de certaines proportions d'épaifleur & de longueur, hors defquelles le fer reçoit moins de vertu magnétique; il eft certain qu'on peut donner à des barreaux d'acier, d'une figure convenable, & trempés fort durs, une quantité de vertu magnétique très-confidérable. L'acier trempé a cet avantage fur le fer & fur l'acier doux, qu'il retient beaucoup plus de vertu magnétique, quoiqu'il ait plus de peine à s'en charger. Extrait

ficiens, & quelques Artistes habiles, ont, dans ces derniers tems, fi bien réussi, tant en France (e) qu'en Angleterre, qu'on pourroit, au moyen d'un de ces Aimans artificiels, fe paffer à l'avenir des Aimans de

nature.

Il y a plus; on peut, fans Aimant ni fer aimanté, & par un procédé auffi remarquable qu'il eft fimple, exciter dans le fer la vertu magnétique à un très-haut degré; ce procédé confiste à pofer fur la furface polic

de l'article Aimant, dans l'Encyclopédie, par M. le Monnier.... M. du Fay dit que la figure des morceaux de fer que l'on veut aimanter, contribue beaucoup à la formation des poles, ou plutôt à leur établissement. Par exemple, on ne parviendra que difficilement à établir des poles fur un morceau de fer, dont la forme est sphérique; car il eut beau frotter une petite boule de fer fur un bon Aimant, il ne put jamais parvenir à lui donner des poles bien déterminés. Mémoires de l'Académie des Sciences, 1733. Ce que dit ici M. du Fay, eft vrai en général; cependant cela dépend encore de la force des Aimans qu'on emploie pour communiquer la vertu magnétique à ces boules; car M. Knigth a très-bien aimanté de petites boules de fer, en employant des Aimans artificiels très-vigoureux.

(e) M. le Noble, Chanoine de Saint-Louis du-Louvre, s'est sur-tout distingué dans cet art ; il a compofé des Aimans artificiels de plufieurs lames d'acier réunies ; il a trouvé le moyen de les aimanter plus fortement, & de leur donner les figures & les dimensions convenables, pour produire les plus grands effets ; &, comparaison faite des Aimans de M. le Noble, avec ceux d'Angleterre, ils m'ont paru au moins égaux & même fupérieurs.

d'une forte pièce de fer, telle qu'une enclume, des barreaux d'acier, & à les frotter enfuite un grand nombre de fois, en les retournant fur leurs différentes faces, toujours dans le même fens, au moyen d'une groffe barre de fer tenue verticalement, & dont l'extrémité inférieure, pour le plus grand effet, doit être aciérée & polie. Les barreaux d'acier fe trouvent après ces frottemens fortement aimantés, fans que l'enclume ni la barre, qui femblent leur communiquer la vertu magnétique, la poffèdent ou la prennent fenfiblement elles-mêmes; & rien ne semble plus propre à démontrer l'affinité réelle & le rapport intime du fer avec la force magnétique, lors même qu'elle ne s'y manifeste pas fenfiblement, & qu'elle n'y eft pas formellement établie, puifque ne la poffédant pas, il la communique en déterminant fon cours, & ne lui fervant que de conducteur.

MM. Mitchel & Canton, au lieu de fe fervir d'une feule barre de fer, pour produire des Aimans artificiels, ont employé, avec fuccès, deux barres déja magnétiques; leur méthode a été appellée méthode du double contact, à caufe du double moyen qu'ils ont préféré. Elle a été perfectionnée par M. Epinus, qui a cherché & trouvé la manière la plus avantageufe de placer les forces dans les Aimans artificiels, afin que celles qui attirent & celles qui repouffent, fe fervent le plus & fe nuifent le moins poffible. Voici fon pro

« PredošláPokračovať »