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cédé, qui eft l'un des meilleurs auxquels on puiffe avoir recours pour cet effet, & nous penfons qu'on doit le préférer pour aimanter les aiguilles des bouffoles. M. Epinus fuppofe. que l'on veuille augmenter jusqu'au degré de faturation la vertu de quatre barres déja douées de quelque magnétisme. Il en met deux horizontalement, parallélement, & à une certaine distance l'une de l'autre, entre deux parallélipipèdes de fer; il place fur une de ces barres horizontales les deux autres barres qui lui reftent; il les incline, l'une à droite, l'autre à gauche, de manière qu'elles forment un angle de quinze à vingt degrés avec la barre horizontale, & que leurs extrémités inférieures ne foient féparées que par un espace de quelques lignes; il les conduit enfuite d'un bout de la barre à l'autre, alternativement dans les deux fens, & en les tenant toujours à la même distance l'une de l'autre; après que la première barre horizontale a été ainfi frottée sur fes deux furfaces, il répète l'opération fur la feconde barre; il remplace alors la première paire de barres par la feconde, qu'il place de même entre les deux parallélipipèdes, & qu'il frotte de la même manière que nous venons de le dire avec la première paire; il recommence enfuite l'opération fur cette première paire, & il continue de frotter alternativement une paire fur l'autre, jufqu'à ce que les barres ne puiffent plus acquérir du magnétifme. M. Epinus emploie le même

procédé avec trois barres, ou avec un plus grand nombre; mais, felon lui, la manière la plus courte & la plus sûre, eft d'aimanter quatre barres; on peut coucher entièrement les Aimans fur la barre que l'on frotte, au lieu de leur faire former un angle de quinze ou vingt degrés, fi la barre est affez courte pour que fes extrémités ne fe trouvent par trop voifines des poles extérieurs des Aimans, qui jouiffent de forces oppofées à celles de ces extrémités.

Lorsque la barre à aimanter eft très-longue, il peut fe faire que l'ingénieux procédé de M. Epinus, ainsi que celui de M. Canton, produise une fuite de poles alternativement contraires, fur-tout fi le fer eft mou & par conféquent fufceptible de recevoir plus promptement le magnétisme.

M. Epinus s'eft fervi du procédé du double contact de deux manières; 1.° avec quatre barres d'un fer médiocrement dur, longues de deux pieds, larges d'un pouce & demi, épaiffes d'un demi-pouce, & douze lames d'acier de fix pouces de long, de quatre lignes de large & d'une demi-ligne d'épais. Les quatre premières étoient d'un acier mou, quatre autres avoient la dureté de l'acier ordinaire, avec lequel on fait les refforts, & les quatre autres barres étoient d'un acier dur jufqu'au plus haut degré de fragilité. Il a tenu verticalement une des grandes barres & l'a frappée fortement, environ deux cens fois, à l'aide d'un gros marteau; elle

a acquis, par cette percuffion, une vertu magnétique affez forte, pour foutenir un petit clou de fer; l'extrémité inférieure a reçu la vertu du pole boréal, & l'extrémité fupérieure la vertu du pole auftral; il a aimanté de même les autres trois grandes barres. Il a enfuite placé l'une des petites lames d'acier mou, fur une table entre deux des grandes barres, comme dans le procédé du double contact, & l'a frottée fuivant le même procédé avec les deux autres grandes barres; il l'a ainfi magnétifée; il l'a fucceffivement remplacée par les trois autres lames d'acier mou, & a porté la force magnétique de ces quatre lames au degré de faturation; il a placé, après cela, deux des lames qui avoient la dureté des refforts, entre deux parallélipipèdes de fer mou, les a frottées avec deux faisceaux formés des quatre grandes barres, a fait la même opération fur łés deux autres, a remplacé les quatre grandes barres par les quatre petites lames d'acier mou, & a porté ainfi jufqu'à la faturation la force magnétique des quatre lames ayant la dureté des refforts: il a terminé fon procédé par répéter la même opération, & pour aimanter jufqu'à faturation les lames qui préfentoient le plus de dureté, il les a fubftituées à celles qui n'avoient que la dureté du reffort, & il a mis celles-ci à la place des grandes barres.

La feconde manière que M. Epinus a employée, ne diffère de la première, qu'en ce qu'il a fait faire

les quatre grandes barres d'un fer très-mou, & qu'jl a mis la petite lame molle à aimanter, ainsi que les deux grandes barres placées à fon extrémité, dans la direction de l'inclinaifon de l'aiguille aimantée. Il a enfuite frotté la petite lame d'acier avec les deux autres grandes barres, en les tenant parallèlement à la petite lame, ou en ne leur faisant former qu'un angle très-aigu (ƒ).

Si l'on approche d'un Aimant une longue barre de fer, la portion la plus voisine de l'Aimant acquiert à cette extrémité, comme nous l'avons dit, un pole oppofé à celui qu'elle touche; une feconde portion de cette même barre offre un pole contraire à celui de la portion contigue à l'Aimant; une troisième présente le même pole que la première, une quatrième, que la feconde & ainfi de fuite; les poles alternativement oppofés de ces parties de la barre, font d'autant plus foibles, qu'ils s'éloignent davantage de l'Aimant, & leur nombre, toutes chofes égales, est proportionné à la longueur de la barre (g).

Si on applique le pole d'un Aimant fur le milieu d'une lame, elle acquiert, dans ce point, un pole contraire, & dans les deux extrémités, deux poles fem

(f) Epinus, n.o 255, 383 & fuivans, (g) Epinus, n.o 203.

blables

blables à celui qui la touche; fi le fer est épais, la furface opposée à l'Aimant acquiert auffi un pole semblable à celui qui eft appliqué contre le fer, & fi la barre est un peu longue, les deux extrémités préfentent la fuite des poles alternativement contraires, dont nous venons de parler (h).

La facilité avec laquelle le fer reçoit la vertu magnétique par le contact ou le voifinage d'un Aimant, l'attraction mutuelle des poles oppofés, & la répulsion des poles femblables, font confirmées par les phénomènes fuivans.

Lorsque l'on donne à un morceau de fer la forme d'une fourche, & qu'on applique une des branches à un Aimant, le fer devient magnétique, & fon extrémité inférieure peut foutenir une petite maffe de fer; mais fi on approche de la feconde branche de la fourche un Aimant dont le pole foit opposé à celui du premier Aimant, le morceau de fer foumis à deux forces qui tendent à se détruire, recevant deux vertus contraires, ou, pour mieux dire, n'en recevant plus aucune, perd fon magnétisme, & laiffe échapper le poids qu'il foutenoit.

Si l'on fufpend un petit fil de fer mou, long de quelques pouces, & qu'on approche un Aimant de fon

(h) Epinus, n.o 211 & 212.

Aimant.

T

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