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extrémité inférieure, en préfentant auffi à cette extrémité un morceau de fer, ce morceau acquerra une vertu oppofée à celle du pole voifin de l'Aimant, repouffera l'extrémité inférieure du fil de fer qui aura obtenu une force femblable à celle qu'il poffèdera, & attirera l'extrémité fupérieure qui jouira d'une vertu

contraire.

Lorfqu'on fufpend un poids à une lame d'acier mince, aimantée & horizontale, & que l'on place au-deffus de cette lame une feconde lame aimantée, de même force, d'égale grandeur, couchée fur la première, la recouvrant en entier, & préfentant un pole opposé au pole qui foutient le poids, ce poids n'est plus retenu. Si la lame fupérieure jouit d'une plus grande force que l'inférieure, le poids tombera avant qu'elle ne touche la feconde lame; mais, en continuant de l'approcher, elle agira par fon excès de force fur les nouveaux poids qu'on lui préfentera, & les foutiendra, malgré l'action contraire de la lame inférieure.

Lorfque l'on fufpend un poids à un Aimant, & que l'on approche un second Aimant au-deffus de ce poids, la force du premier Aimant eft augmentée dans le cas où les poles contraires font oppofés, & fe trouve diminuée quand les poles femblables font les plus voifins; les mêmes effets arriveront, & le poids fera également foumis à deux forces, agiffant dans la

même direction, fi l'on remplace le fecond Aimant par un morceau de fer auquel la proximité du premier Aimant communiquera une vertu magnétique oppofée à celle du pole le plus voifin (i). Ceci avoit été obfervé précédemment par M. de Réaumur, qui a reconnu qu'un Aimant enlevoit une masse de fer placée fur une enclume de fer, avec plus de facilité que lorf qu'elle étoit placée fur une autre matière.

Les faits que nous venons de rapporter, nous démontrent (k) pourquoi un Aimant acquiert une nouvelle vertu, en foutenant du fer qu'il aimante par fon voifinage, & pourquoi, fi on lui enlève des poids qu'on étoit parvenu à lui faire porter, en le chargeant graduellement, il refufe de les foutenir lorfqu'on les lui rend tous à-la-fois.

L'expérience nous apprend, dit M. Epinus, que le fer expofé à un froid très-âpre, devient beaucoup plus dur & plus caffant; ainfi, lorsqu'on aimante une barre de fer, le degré de la force qu'elle acquiert, dépend, felon lui, en grande partie du degré de froid auquel elle eft expofée, en forte que la même barre aimantée de la même manière, n'acquiert pas dans l'été la même vertu que dans l'hiver, fur- tout pendant un froid

(i) Epinus, n.o 156 & fuivans. (k) Idem, n.o 208.

très-rigoureux; néanmoins ce favant Phyficien convient qu'il faudroit confirmer ce fait par des expériences exactes & réitérées (1). Au refte, on peut affurer qu'en général la grande chaleur & le grand froid diminuent la vertu magnétique des Aimans & des fers aimantés, en modifiant leur état, & en les rendant par-là plus ou moins fufceptibles de l'action de l'électricité générale (m).

On peut voir, dans l'effai fur le fluide électrique de feù M. le Comte de Treffan, une expérience du Docteur Knight que j'ai cru devoir rapporter ici, parce qu'elle eft relative à l'aimantation de l'Aimant, & d'ailleurs parce qu'elle peut fervir à rendre raison de plufieurs autres expériences furprenantes en appa

(1) M. Epinus dit s'être affuré que le fer dur conferve fa vertu magnétique beaucoup plus que le fer tendre ; il dit auffi que ce fer dur l'acquiert au plus haut degré en restant très-long-tems dans la fituation favorable au magnétifine, & que, quand les fers durs fe trouvent dans cette position convenable pendant plufieurs années, ils prennent une fi grande force magnétique, que ces Aimants, produits par le tems, font quelquefois plus vigoureux que les Aimans tirés immédiatement de leurs mines... Voyez l'ouvrage de M. Epinus, qui a pour titre, tentamen theoria electricitatis & magnetifmi. Petropoli, 1759, in-4.o, n.os 345 & 367.

(m) M. De Rozières, que nous avons déjà cité, l'a prouvé par plufieurs expériences... Lettre de M. de Rozières, Capitaine au Corpsroyal du Génie, à M. le Comte de Buffon, du 14 décembre 1786.

rence, & dont la caufe a été pendant long-tems cachée aux Physiciens (n). Au reste, elle s'explique très-aifé

(n) « L'expérience, dit M. de Treffan, la plus fingulière à faire fur les Aimans artificiels du docteur Knigth, eft celle dont il m'envoyac les details de Londres en 1748, avec l'appareil néceffaire pour la ré-« péter. Non-feulement M. Knigth avoit déjà trouvé alors le fecret de donner un magnétisme puissant à des barres de quinze pouces de « longueur, faites d'un acier parfaitement dur, telles que celles qui font « aujourd'hui connues; mais il avoit inventé une compofition dont il ce s'est réservé le fecret, avec laquelle il forme de petites pierres, d'une « matière noire (en apparence pierreufe & métallique ). Celles qu'il ce m'a envoyées ont un pouce de long, huit lignes de large, & deux « bonnes lignes d'épaiffeur; il y a joint plufieurs petites balles de la même compofition ; les petites balles que j'ai, ont l'une cinq, l'autre « quatre, & les autres trois lignes de diamètre. Il nomme ces petites << fphères Terrella.

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Je fus moins furpris de trouver un fort magnétifme dans les petits c quarrés longs, que je ne le fus de le trouver égal dans les petites << terrella, dont les poles font bien décidés & bien fixes, ces petites « fphères s'attirant & fe repouffant vivement, felon les poles qu'elles fec préfentent.

Je préparai donc, (selon l'instruction que j'avois reçue de M. Knigth) « une glace bien polie & pofée bien horizontalement, je disposai en rond cinq de ces terrella, & je plaçai au milieu un de ces Aimans factices « de la même matière, lequel je pouvois tourner facilement fur fon « centre; je vis fur-le-champ toutes les terrella s'agiter & fe retourner pour présenter à l'aimant factice la polarité correspondante à la fienne; c les plus légères furent plufieurs fois attirées jufqu'au contact, & ce nece fut qu'avec peine que je parvins à les placer à la distance proportion

ment par la répulsion des poles semblables & l'attrac tion des poles de différent nom.

"nelle, en raifon compofée de leurs fphères d'activité refpective. Alors, "en tournant doucement l'Aimant factice fur fon centre, j'eus la fatisfaction de voir toutes ces terrella tourner fur elles-mêmes, par une rotation correspondante à celle de cet aimant; & cette rotation étoit pareille à celle qu'éprouve une roue de rencontre, lorfqu'elle eft mûe par une "autre roue à dents; de forte que lorsque je retournois mon Aimant, de la droite à la gauche, la rotation des terrella étoit de la gauche à » la droite, & l'inverse arrivoit toujours, lorfque je tournois mon Aimant de l'autre fens. » Effai fur le fluide électrique, par M. le Comte de Treffan. Paris, 1786, tome 1.", page 26 jufqu'à 29.

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