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ment influoit plus que toute autre caufe fur la variation; car M. Colomb, Capitaine au Corps-royal du Génie, de l'Académie des Sciences, ayant imaginé une suspension, dans laquelle l'aiguille est fans frottement, M. le Comte de Caffini, de l'Académie des Sciences, & arrière-petit-fils du grand Aftronome Caffini, a reconnu, par une fuite d'expériences, que cette variation diurne ne s'étendoit tout au plus qu'à quinze ou feize minutes, & fouvent beaucoup moins (x),

(u) La méthode de M. Colomb confifte, dit M. de Caffini, à fufpendre à un fil de foie, de quinze à vingt pouces de longueur, une aiguille aimantée entre les jambes d'un étrier, au haut duquel le ,,fil eft accroché. L'étrier, le fil & l'aiguille font renfermés dans une boîte dont toutes les parois fent hermétiquement bouchées, & qui n'a » qu'une ouverture fermée d'une glace au deffus de l'extrémité de l'aiguille, afin de pouvoir obferver fes mouvemens, & les mesurer "par le moyen d'un micromètre extérieur placé à cette extrémité.

Cette fufpenfion a, comme l'on voit, de grands avantages fur celle › des pivots, dans laquelle le frottement feul eft capable d'anéantir l'effet » de la variation diurne. Depuis le 10 août 1780, jufqu'au 18 du même mois, le plus grand écart de l'aiguille a eu lieu communément du côté de l'oueft, vers une heure après midi; l'aiguille fe rapprochoit du nord vers le foir, reftoit à-peu-près fixe la nuit, & recommençoit >> le lendemain matin à s'éloigner vers l'oueft; la variation diurne moyenne a été de 14 minutes environ..., Depuis le 3 décembre jusqu'au 31 Janvier 1781, le grand écart de l'aiguille a prefque toujours eu lieu #entre deux & trois heures après midi, l'aiguille s'avançant depuis le

tandis qu'avec les bouffoles à pivot, cette variation diurne eft quelquefois de plus d'un degré & demi;

lever du foleil, jufqu'à deux ou trois heures, du nord vers l'oueft; &aci rétrogradant enfuite dans l'après-midi pour revenir vers dix heures duce. foir, à-peu près au même point que le matin. La nuit, l'aiguille étoit-ceaffez conftamment ftationnaire; la variation moyenne n'a été, dans ce tout ce tems, que de cinq à fix minutes. . . . Depuis le 20 Septembre « 1781, jufqu'an 29, la variation diurne moyenne a été entre 13 & 18« minutes.... Depuis le 19 Mars 1782, jufqu'au 3 Avril, & depuis le « 30 Avril, jufqu'au 11 Mai, le plus grand écart de l'aiguille a eu lieu affez conftamment vers deux heures après midi, du côté de l'oueft.« J'ai auffi remarqué le plus communément la loi de progreffion vers ce: l'oueft, du matin, vers deux heures après midi; de rétrogradation vers «< l'eft, depuis deux heures jufqu'au foir, & de station pendant la nuit.< Depuis le 14 Juin jufqu'au 25 Juillet, avec la même aiguille fortement « aimantée, & dans les appartemens fupérieurs de l'obfervatoire, la loi générale de la marche de l'aiguille du nord à l'oueft, depuis huit heures du matin jufqu'à midi, de la rétrogradation dans l'après-midi, & de la station pendant la nuit, a eu lieu, excepté le 17 Juin, où l'aiguille a été fixe depuis dix heures & demie du matin, jusqu'au lendemain ce à I'I heures du matin; même fixité le 21, depuis huit heures du matin jusqu'à cinq heures après midi; le 25, depuis dix heures du foir jufqu'au lendemain 26 à trois heures après midi; les 12, 21 & 23 Juillet toute la journée. Les circonstances qui accompagnent cette inaction de l'aiguille, «‹font une grande chaleur, & un très-beau tems; là variation diurne « dans ces deux mois a été fort inégale; nulle dans les tems très-chauds; « le plus communément de cinq à fix min. dans d'autres jours; elle n'a ce été de 12 & de 14 que le 14 & le 15 Juin.

Tandis que M. Colomb s'occupoit des moyens de donner aux aiguilles

mais comme, jufqu'à préfent, les Navigateurs ne fe font fervis que de bouffoles à pivot, on ne peut compter,

»la plus grande force magnétique poffible, je m'appliquois de mon „côté à perfectionner leur monture, leur enveloppe & leur établisse»ment. Jufqu'alors l'étrier qui portoit le fil de fufpenfion, n'étoit fixé

que par une forte femelle, d'un bois à la vérité très-sec & très-épais. » La boîte de bois qui fervoit d'enveloppe, & le micromètre étoient »également affis fur cette même bafe, dont le moindre jeu devoit communiquer du mouvement à tout l'équipage. Je fis faire en plomb la boîte ou cage qui devoit renfermer l'aiguille; au lieu d'étrier, je fis viffer & cramponner dans le haut de la boîte, contre fes parois, une traverse de cuivre, portant une longue vis, garnie d'un crochet, "pour tenir le fil de fufpenfion. Cette forte & folide boîte de plomb fut enfuite incrustée de deux pouces dans un dez de pierre dure, haut » de dix pouces, fur feize de longueur, & huit d'épaiffeur; & c'est »sur ce dez que je fixai à demeure le micromètre entièrement isolé de la boîte; c'eft ainfi qu'avec l'équipage le plus fimple & le plus folide, j'efpérai mettre, autant qu'il étoit poffible, mes aiguilles à "l'abri des courans d'air & des mouvemens étrangers; en effet, je n'avois "plus à craindre l'effet de l'humidité des tems & des lieux. L'air ne "pouvoit guère pénétrer dans une boîte de plomb qui n'avoit qu'une "porte, dont les parois étoient bouchées & collées avec foin; enfin, le micromètre portant fur un maffif, dez de pierre, ne pouvoit plus ,, communiquer de mouvemens à l'aiguille; c'eft avec ce nouvel appareil, que je fis les obfervations fuivantes.

"Depuis le 14 Février, jufqu'au 24 du même mois, avec une aiguille de lame de reffort fortement aimantée, renfermée dans une boîte de plomb, fixée fur un dez de pierre, longueur totale de l'aiguille un pied;

quà

qu'à un degré & demi, & même à deux degrés près, fur la certitude de leurs obfervations.

du point de fufpenfion à l'extrémité boréale, neuf pouces une ligne,« le plus grand écart de l'aiguille vers l'oueft a eu lieu entre midi &c une heure, prefque toutes les matinées, la progreffion de l'aiguille a« été très-régulière, & de onze minutes; mais dans les foirées, l'aiguille « éprouvoit de fréquentes irrégularités. Depuis le 16 après midi, jusqu'au « 18 au matin, il n'a pas été poffible d'obferver, l'aiguille étant dans « une continuelle agitation; il a régné, pendant ce tems, un vent très c fort de nord & de nord-eft; les jours où la marche de l'aiguille a été ce régulière, la variation diurne a été d'environ douze minutes. . . . . .co M. Coulomb a reconnu que l'acier fondu étoit la matière qui fe char-c geoit le plus de la vertu magnétique, & par conféquent la plus propre « à faire des aiguilles très-fortement aimantées. A la fin d'Avril 1783," il me remit deux de ces nouvelles aiguilles, que je plaçai dans deux c boîtes de plomb, telles que je les ai décrites ci-dessus, établies dans‹‹ deux cabinets différens; ce qui me procura une nouvelle fuite d'ob-❝ fervations dont je vais rendre compte..... Depuis le premier Maice jufqu'au 6 Juillet, avec deux aiguilles d'acier fondu, placées fur champ, c aimantées le plus fortement poffible, longueur totale de chaque aiguille « un pied une ligne; poids de l'aiguille, avec fon contrepoids & l'anneau «< de fufpenfion à l'extrémité boréale de l'aiguille, neuf pouces une « ligne; l'accord le plus parfait s'eft remarqué pendant ces deux mois << d'expériences & de comparaifon des deux aiguilles, qui fe font trouvées «< ແ stationnaires, ofcillantes & écartées dans les mêmes circonftances, dans « les mêmes intervalles de tems, de la même quantité, & dans le même « ' fens. Les exceptions à cette règle ont été fi rares, & les différences fic petites, que j'ai cru devoir l'attribuer à l'erreur des obfervations, Lea Aimant. Y

En confultant les obfervations faites par les Voyageurs récens (y), on voit qu'il y a plufieurs points fur le globe, où la déclinaifon eft actuellement nulle ou moindre d'un degré, foit à l'eft, foit à l'oueft, tant dans l'hémisphère boréal que dans l'hémisphère austral, & la fuite de ces points où la déclinaison eft nulle ou prefque nulle, forme des lignes & même des bandes qui fe prolongent dans les deux hémisphères. Ces mêmes observations nous indiquent auffi que les endroits où la déclinaison eft la plus grande dans l'un & l'autre hémisphère, fe trouvent aux plus hautes latitudes & beaucoup plus près des poles que de l'équateur.

»plus grand des écarts de nos aiguilles vers l'eft a eu lieu dans le mois "de Mai, vers l'heure de midi; dans le mois de Juin entre deux & trois

heures; le vent de nord-est & d'eft m'a femblé plus d'une fois ac"compagner ces irrégularités. J'ai remarqué quelquefois qu'un change"ment fubit du beau au mauvais tems, ou du mauvais au beau, changeoit auffi la direction ordinaire de l'aiguille pour quelques jours, & "qu'enfuite femblable changement la ramenoit à fon premier état.

"La quantité de la variation diurne n'eft pas la même dans toutes les » faifons; il paroît qu'on peut fixer la plus grande à quatorze minutes, & la. plus petite à cinq minutes. C'eft en hiver que la variation diurne paroît »être la plus petite, & j'ai remarqué qu'en été, lorfque la chaleur eft confidérable, la variation eft nulle. » Extrait du Mémoire de M. de Caffini, adreffé aux Auteurs du Journal de Phyfique..

y) Voyez les trois voyages du Capitaine Cook..

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