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dans le tems de la confolidation du globe. Ces explofions peuvent nous être représentées en petit, par les étincelles que lance un boulet de fer rougi à blanc, en fe refroidiffant. Elles font devenues plus violentes & plus fréquentes par la chûte des eaux, dont le conflict avec le feu a dû produire de plus fortes fecouffes & des ébranlemens plus étendus. Ces premiers & plus anciens volcans, ont laiffé des bouches ou cratères, autour defquels fe trouvent des laves, & autres matières fondues par les foudres, de la même manière que la force électrique mife en jeu par nos foibles inftrumens, fond ou calcine toutes les matières fur lefquelles elle est dirigée.

Il y a donc toute apparence que, dans le nombre infini de volcans éteints qui fe trouvent à la surface de la terre, la plupart doivent être rapportés aux premières époques des révolutions du globe après fa confolidation, pendant lefquelles ils n'ont agi que par momens & par l'effet fubit des foudres fouterraines, dont la violence a foulevé les montagnes & entr'ouvert les premières couches de la terre, avant que la Nature n'eût produit affez de végétaux, de pyrites & d'autres fubftances combuftibles pour fervir d'aliment aux volcans durables, tels que ceux qui font encore actuellement agissans.

Ce font auffi ces foudres électriques fouterraines qui caufent la plupart des tremblemens de terre. Jè

dis, la plupart, car la chûte & l'affaiffement fubit des cavernes intérieures du globe, produisent auffi des mouvemens qui ne fe font fentir qu'à de petites diftances; ce font plutôt des trépidations que de vrais tremblemens, dont les plus fréquens & les plus violens, doivent fe rapporter aux commotions produites par les foudres électriques, puifque ces tremblemens fe font fouvent fentir, prefqu'au même moment, à plus de cent lieues de distance & dans tout l'espace intermédiaire. C'est le coup électrique qui fe propage fubitement, & auffi loin que s'étendent les corps qui peuvent lui fervir de conducteurs. Les fecouffes occafionnées par ces tonnerres fouterrains, font quelquefois affez violentes pour bouleverfer les terres en les` élevant ou les abaiffant, & changer en même tems la pofition des fources & la direction du cours des

eaux.

Lorfque cette force de l'électricité agit à la fur face du globe, elle ne fe manifefte pas uniquement par des foudres, par des commotions & par les autres effets que nous venons d'expofer. Elle paroît changer de Nature, & produit de nouveaux phénomènes. En effet, elle fe modifie pour donner naissance à une nouvelle force à laquelle on a donné le nom de magnétifme; mais le magnétifme bien moins général que l'électricité, n'agit que fur les matières ferrugineuses, & ne fe montre que par les effets de l'Aimant & du

fer,

fer, lefquels feuls peuvent fléchir & attirer une portion du courant univerfel & électrique, qui fe porte directement & en fens contraire, de l'équateur aux deux poles.

Telle eft donc l'origine des diverses forces, tant générales que particulières, dont nous venons de parler. L'attraction, en agiffant en fens contraire de fa direction, a produit l'impulfion dès l'origine de la matière. Cette impulfion a fait naître l'élément du feu qui a produit l'électricité; & nous allons voir que le magnétisme n'eft qu'une modification particulière de cette électricité générale, qui fe fléchit dans fon cours vers les matières ferrugineuses.

Nous ne connoiffons toutes ces forces que par leurs effets; les uns font conftans & généraux, les autres paroiffent être variables & particuliers. La force d'attraction est universellement répandue, elle réfide dans tout atome de matière & s'étend dans le systême entier de l'univers, tandis que celle qui produit l'électricité agit à l'intérieur & s'étend à la furface du globe terreftre, mais n'affecte pas tous les corps de la même manière. Néanmoins cette force électrique eft encore plus générale que la force magnétique, qui n'appartient à aucune autre fubftance qu'à l'Aimant & au fer.

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Ces deux forces particulières ont des propriétés communes avec celles de l'attraction univerfelle. Toutes Aimant.

E

trois agiffent à plus ou moins de diftance, & les effets du magnétifme & de l'électricité, font toujours combinés avec l'effet général de l'attraction qui appartient à toute matière, & qui, par conféquent, influe néceffairement fur l'action de ces deux forces, dont les effets comparés entre eux, peuvent être femblables ou différens, variables ou conftans, fugitifs ou permanens, & fouvent paroître oppofés ou contraires à l'action de la force univerfelle. Car, quoique cette force d'attraction s'exerce fans ceffe en tout & par-tout, elle est vaincue par celle de l'électricité & du magnétisme, toutes les fois que ces forces agiffent avec affez d'énergie, pour furmonter l'effet de l'attraction qui n'est jamais que proportionnel à la maffe des corps.

Les effets de l'électricité & du magnétisme, font produïts par des forces impulfives particulières, qu'on ne doit point affimiler à l'impulfion où répulfion primitive; celle-ci s'exerce dans l'efpace vide, & n'a d'autre cause que l'attraction qui force toute matière à fe rapprocher pour fe réunir. L'électricité & le magnétifme fuppofent, au contraire, des impulfions particulières, caufées par un fluide actif, qui environne les corps électriques & magnétiques, & qui doit les affecter différemment fuivant leur différente nature.

Mais quel eft ou peut être l'agent ou le moyen employé par la Nature, pour déterminer & fléchir

fe

l'électricité du globe en magnétifme vers le fer, de préférence à toute autre maffe minérale ou métallique? Si les conjectures, ou même de fimples vues font permises fur un objet qui, par fa profondeur & fon ancienneté contemporaine des premières révolu¬ tions de la terre, femble devoir échapper à nos regards & même à l'œil de l'imagination, nous dirons que la matière ferrugineuse, plus difficile à fondre qu'aucune autre, s'eft établie fur le globe, avant toute autre fubftance métallique, & que dès-lors elle fut frappée la première, & avec le plus de force & de durée par les flammes du feu primitif; elle dut donc en contracter la plus grande affinité avec l'élément du feu; affinité qui se manifeste par la combustibilité du fer & par la prodigieufe quantité d'air inflammable ou feu fixe qu'il rend dans fes diffolutions; & par conféquent de toutes les matières que l'électricité du globe peut affecter, le fer comme ayant spécialement plus d'affinité avec ce fluide de feu, & avec les forces dont il eft l'ame, en reffent & marque mieux tous les mouvemens, tant de direction que d'inflexion particulière, dont néanmoins les effets font tous fubordonnés à la grande action & à la direction générale du fluide électrique de l'équateur vers les poles. Car il eft certain que s'il n'y avoit point de fer fur la terre, il n'y auroit ni Aimant ni magnétisme, & que la force électrique n'en exifteroit ni ne fub

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