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eux-mêmes, ont auffi, dans plufieurs circonftances, des parties polaires, des portions électrisées en plus & d'autres en moins, dans lesquelles l'attraction & la répulsion se manifestent par des effets conftans & bien diftincts.

Les forces électrique & magnétique s'exercent également en fens oppofé & en fens direct; & leur réaction eft égale à leur action.

On peut, en armant les Aimans d'un fer qui les embrasse, diriger ou accumuler fur un ou plufieurs points la force magnétique; on peut de même, par le moyen des verres & des réfines, ainsi qu'en isolant les fubftances conductrices de l'électricité, diriger & condenfer la force électrique, & ces deux forces électrique & magnétique peuvent être également dispersées, changées ou fupprimées à volonté. La force de l'électricité & celle du magnétisme peuvent de même se communiquer aux matières que l'on approche des corps dans lesquels on a excité ces forces,

Souvent, pendant l'orage, l'électricité des nuées a troublé la direction de l'aiguille de la boussole (h) ; & même l'action de la foudre aérienne a influé quelquefois fur le magnétifme au point de détruire & de

(h) Voyez la relation de Carteret, dans le premier voyage de Cook.

Aimant,

F

changer tout-à-coup d'un pole à l'autre la direction de l'Aimant (i).

Une forte étincelle électrique, & l'action du tonnerre, paroissent également donner la vertu magné→ tique aux corps ferrugineux, & la vertu électrique aux fubftances que la Nature a rendues propres à recevoir immédiatement l'électricité, telles que les verres & les réfines. M. le Chevalier de Rozières, Capitaine au Corps-Royal du Génie, eft parvenu à aimanter des barres d'acier, en tirant des étincelles par le bout oppofé à celui qui recevoit l'électricité, fans employer les commotions plus ou moins fortes des grandes batteries électriques (k), & même fans en tirer des étincelles, & feulement en les électrifant pendant plufieurs heures de fuite (1).

Des bâtons de foufre ou de réfine qu'on laiffe tomber, à plufieurs reprises, fur un corps dur, acquièrent la vertu électrique, de même que des barres de fer qu'on laisse tomber plufieurs fois de fuite, d'une cer

(i) Tranfact. Philofoph. N.° 127, page 647, & N.o 157, page. 520. (k) Lettre de M. de Rozières, Secrétaire de la Société patriotique de Valence, & Capitaine au Corps-Royal du Génie, à M. le Comte de Buffon, du 14 Décembre 1786.

(1) Cette dernière manière n'a été trouvée que nouvellement, par M. le Chevalier de Rozières, qui nous en a fait part par fa lettre du 30 Avril 1787.

taine hauteur, prennent du magnétisme par l'effet de leurs chûtes réitérées (m)..

On peut imprimer la vertu magnétique à une barre de fer, de telle forte qu'elle présente une fuite de poles alternativement oppofés; on peut également électriser une lame ou un tube de verre, de manière qu'on y remarque une fuite de poles alternativement oppofés (n).

Lorfqu'une barre de fer s'aimante par sa seule proximité avec l'Aimant, l'extrémité de cette barre, qui en eft la plus voisine, acquiert un pole oppofé à celui que l'Aimant lui préfente. De même, une barre de fer ifolée peut recevoir deux électricités oppofées par le voisinage d'un corps électrifé; le bout, qui eft le plus proche de ce corps, jouit, comme dans l'Aimant, d'une force oppofée à celle dont il fubit l'ac

tion.

Les matières ferrugineufes réduites en rouille, en ochre, & toutes les diffolutions du fer, par l'acide aérien, ou par les autres acides, ne peuvent recevoir la vertu magnétique; & de même ces matières fer

(m) Mémoire de M. Liphardt, Journal de physique, Juin 1787. (n) Voyez à ce fujet les expériences de M. Epinus, dans la differtation que ce Phyficien a publiée à la tête de fon ouvrage, fur le magnétifme, & celles de M. le Comte de la Cépède, dans fon effai fur l'électricité, tom. I.o

rugineuses ne peuvent, dans cet état de dissolution, acquérir la vertu électrique.

Si l'on fufpend une lame de verre, garnie à fes deux bouts de petites plaques de métal, dont l'une fera électrisée en plus, l'autre en moins, & fi cette lame, ainfi préparée, peut fe mouvoir librement, lorfqu'on en approchera un corps électrique, qui jouit auffi des deux électricités, la lame de verre présentera les mêmes phénomènes qu'une aiguille aimantée présente auprès d'un Aimant (o).

Les fortes étincelles électriques revivifient les chaux de fer, & leur rendent la propriété d'être attirées par P'Aimant (p). Les foudres fouterraines & aériennes revivifient de même, à l'intérieur & à la furface de la terre, une prodigieufe quantité de matières ferrugineuses, réduites en chaux par les élémens humides.

La plupart des schorls, & particulièrement la tourmaline, présentent des phénomènes électriques qui ont la plus grande analogie avec ceux de l'Aimant (q).

(0) Voyez la differtation prononcée par M. Epinus, à Pétersbourg au mois de Septembre 1758.

(p) Voyez, fur ce fujet, un Mémoire de M. le Comte de Milly, lu à l'Académie des Sciences, & celui que M. de Vansmarum vient de publier.

(9) Voyez la differtation de M. Epinus, dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, année 1756.

Lorfque ces matières ont été chauffées ou frottées, elles ont, pour ainfi dire, des parties polaires, dont les unes font électrifées en plus & les autres en moins, & qui attirent ou repouffent les corps électrisés.

Les aurores polaires, qui, comme nous l'avons dit, ne font que des lumières électriques, influent plus qu'aucune autre affection de l'atmosphère, fur les variations de l'aiguille aimantée. Les obfervations de MM. Vanf→ winden & de Caffini, ne permettent plus de douter de ce fait (r).

Les perfonnes dont les nerfs font délicats, & fur lefquelles l'électricité agit d'une manière fi marquée, reçoivent auffi du magnétifme des impreffions affez

(r) Voyez l'ouvrage de M. Vanswinden, intitulé: de l'Analogie de l'Electricité & du Magnétifme, dans lequel cet excellent observateur a prouvé que les variations extraordinaires des aiguilles aimantées, les perturbations dans leurs variations diurnes, & même quelques changemens affez conftans dans leurs déclinaifons, ne font jamais plus grands que dans le tems où paroiffent les aurores boréales; M. le Comte de Caffini, de l'Académie des Sciences, a obfervé avec une aiguille aimantée, fuivant la méthode de M. Coulomb, que la variation diurne n'étoit ordinairement que de quelques minutes, & què les aurores boréales influoient plus qu'aucune autre cause fur cette Variation. « Le 23 Septembre 1781, la direction étoit, dit-il, le matin fur 26 minutes de la divifion du micromètre ; « à deux heures après-midi, elle parvint à 1 degré. Ce grand mouve-c ment annonçoit quelque chofe d'extraordinaire, l'aiguille enfuite rétrograda vers l'Eft, non-feulement de tout le degré où elle étoit parvenue, mais encore de 13 minutes en deçà, où elle fut obfervée à

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