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fenfibles; car l'Aimant peut, en certaines circonftances, fufpendre & calmer les irritations nerveufes, & appaifer les douleurs aiguës. L'action de l'Aimant qui, dans ce cas, eft calmante & même engourdiffante, semble arrêter le cours, & fixer pour un tems le mouvement trop rapide ou déréglé des torrens de ce fluide électrique qui, quand il eft fans frein, ou fe trouve fans mefure dans le corps animal, en irrite les organes, & l'agite par des mouvemens convulfifs.

Il existe des animaux, dans lefquels, indépendamment de l'électricité vitale qui appartient à tout être

"neuf heures du foir. C'eft alors qu'on s'apperçut d'une aurore »boréale, dont l'effet, fur l'aiguille, avoit été par conféquent de » 37 minutes. Le 25, une autre aurore boréale ne produifit qu'une "variation totale de 35 minutes. Il faut, à la vérité, défalquer l'effet » ordinaire de la variation diurne, qui eft d'environ 14 minutes. Il a "paru que l'effet des aurores boréales précédoit fouvent de plufieurs heures l'apparition de ces aurores, & fe prolongeoit auffi long-tems "après. Le 12 Mai 1783, deux aiguilles d'acier fondu, très-fortement aimantées, retrogradèrent de 14 minutes plus que de coutume, & »l'on remarqua un bandeau d'aurore boréale, véritable caufe de cet » effet, qui n'avoit pas eu lieu les jours précédens, & qui n'eut plus lieu "le lendemain. parmi les caufes perturbatrices de la variation diurne, les aurores boréales font fans doute les plus fortes; leur effet » dérange absolument la direction des aiguilles aimantées qu'elles agi"tent en tout fens, & d'une quantité plus ou moins grande, felon la force & l'étendue du phénomène..." Extrait du Mémoire de M. le Comte de Caffini, adreffé aux Auteurs du Journal de Phyfique,

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vivant, la Nature a établi un organe particulier d'électricité, &, pour ainsi dire, un fens électrique & magnétique. La torpille (S), l'anguille électrique de Surinam, le trembleur du Niger (t), femblent réunir & concentrer dans une même faculté, la force de l'é

(S) La torpille reffemble, par fa forme, à la raye. « C'est un poiffon des plus finguliers, & qui produit fur le corps humain d'é-« tranges effets. Pour peu qu'on le touche, ou si par hafard on vient c à marcher deffus, on fe fent faifi d'un engourdiffement par tout le « corps, mais fur-tout dans la partie qui a touché immédiatement lac torpille. On remarque le même effet, quand on touche ce poiffon " avec quelque chofe que l'on tient à la main. J'ai moi-même reffenti un assez grand engourdissement dans le bras droit, pour avoir appuyé,« pendant quelque-tems, ma canne fur le corps de ce poiffon, & je ne« doute pas que l'effet n'en eût été plus violent, fi l'animal n'avoit été ce prêt d'expirer. Car il produit cet effet à mesure qu'il eft plus vigou-« reux, & il ceffe de le produire dès qu'il est mort; on peut en manger❝ fans inconvénient. J'ajouterai encore que l'engourdiffement ne paffe « auffi vîte que certains naturaliftes le difent. Le mien diminua infen- « fiblement, & le lendemain j'en fentis encore quelques reftes .... Voyage autour du monde, par George Anfon... Amfterdam, 1748,

pas

page 211.

Dans l'ancienne médecine, on s'eft fervi de la torpille pour engourdir & calmer: Gallien compare la vertu à celle de l'opium, pour calmer & afloupir les douleurs.

(t) Il eft bon d'obferver que les espèces de poiffons électriques different trop les unes des autres, pour qu'on puiffe rapporter leurs phénomènes à la conformité de leur organifation. On ne peut donc les attribuer qu'aux effets de l'électricité. Voyez un très-bon Mémoire de

lectricité & celle du magnétifme. Ces poiffons, électriques & magnétiques, engourdiffent les corps vivans qui les touchent ; & fuivant M, Schilling, & quelques autres obfervateurs, ils perdent cette propriété lorsqu'on les touche eux-mêmes avec l'Aimant. Il leur ôte la faculté d'engourdir, & on leur rend cette vertu en les touchant avec du fer, auquel fe tranfporte le magnétisme qu'ils avoient reçu de l'Aimant. Ces mêmes poiffons, électriques & magnétiques, agiffent fur l'Aimant, & font varier l'aiguille de la bouffole (u); mais ce qui prouve évidemment la présence de l'électricité dans ces animaux, c'eft qu'on voit paroître des étincelles électriques, dans les intervalles que laiffent les conducteurs métalliques avec lefquels on les touche. M. Walfch a fait cette expérience devant la Société Royale de Londres, fur l'anguille de Surinam, dont la force électrique paroît être plus grande que celle de la torpille, dans laquelle cette action eft peut-être trop foible pour produire des étincelles (v). Et ce qui dé

M. Brouffonet, de l'Académie des Sciences, fur le Trembleur & les autres poiffons électriques, dans le Journal de Phyfique, du mois d'Août 1785.

(u) Voyez l'ouvrage que M. Schilling a publié fur cette action de l'Aimant, appliquée aux poiffons électriques.

(v) Lettre de M. Walfch à M. le Roi, de l'Académie des Sciences, dont ce dernier a publié l'extrait dans le Journal de Physique, année 1776.

montre

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montre encore que la commotion produite par ces poiffons, n'eft point un effet méchanique, comme l'ont pensé quelques Phyficiens, mais un phénomène électrique; c'eft qu'elle se propage au travers des fluides & se communique, par le moyen de l'eau, à plusieurs perfonnes à-la-fois (x).

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Or ces étincelles & cette commotion, plus ou moins violentes que font éprouver ces poiffons, font vraiment des effets de l'électricité, que l'on ne peut attribuer en aucune manière au fimple magnétifme, puisqu'aucun Aimant, tant naturel qu'artificiel, n'a fait éprouver de secousses sensibles, ni produit aucune étincelle; d'un autre côté, les commotions que donnent les torpilles, l'anguille électrique de Surinam & le trembleur du Niger, étant très-fortes, lorfque ces poiffons font dans l'eau des mers ou des grands fleuves, on peut d'autant moins la confidérer comme un phénomène purement électrique, que les effets de l'électricité s'affoibliffent avec l'humidité de l'air qui la diffipe, & ne peuvent jamais être excités lorfqu'on mouille les machines qui la produifent. Les vafes de verre électrisés, que l'on a appellés bouteilles de Leyde, & par le moyen defquels on reçoit les fecouffes les plus fortes, fe déchargent & perdent leur vertu, dès le moment qu'ils

(x) Lettre de M. Walsch, publiée par M. le Roi, Journal de Phyfique, année 1774.

Aimant.

G

font entièrement plongés dans l'eau; cette eau, en faifant communiquer enfemble les deux furfaces intérieure & extérieure, rétablit l'équilibre dont la rupture eft la feule caufe du mouvement, & par conféquent de la force du fluide électrique. Si l'on remarque donc des effets électriques dans les torpilles, l'on doit fuppofer, d'après les modifications de ces effets, que l'électricité n'y existe pas feule, & qu'elle y eft réunie avec le magnétifme, de manière à y fubir une combinaison qui augmente, diminue ou altère fa puiffance, & il paroît que ces deux forces électriques & magnétiques, qui, lorsqu'elles font féparées l'une de l'autre, font plus ou moins actives ou prefque nulles, fuivant l'état de l'atmosphère, le font également lorfqu'elles font combinées dans ces poiffons; mais peut-être auffi la diverfité des faifons, ainfi que les différens états de ces animaux, influent-ils fur l'action de leurs forces électriques & magnétiques. Plufieurs perfonnes ont en effet manié des torpilles fans en recevoir aucune fecouffe. M. le Comte de la Cépède étant à la Rochelle, en Octobre 1777, voulut éprouver la vertu de quelques torpilles, que MM. de l'Académie de la Rochelle avoient fait pêcher; elles étoient bien vivantes, & paroiffoient très-vigoureufes; cependant de quelque manière qu'on les touchât, foit immédiatement avec la main, foit avec des barreaux de fer ou d'autres matières, & fur quelque partie de leur corps qu'on portât

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