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l'attouchement, dans l'eau ou hors de l'eau, aucun des 51 affiftans à l'expérience ne reffentit la moindre commotion. Il paroît donc que ces poiffons ne font pas électriques dans tous les tems, & que cette propriété, qui n'eft pas conftante, dépend des circonstances, & peut-être de la faison ou du tems auxquels ces animaux doivent répandre leurs œufs & leur frai; & nous ne pouvons rien dire de la caufe de ces alternatives d'action & d'inaction, faute d'observations affez fuivies fur ces poiffons finguliers.

Cette combinaison des deux forces électriques & magnétiques, que la Nature paroît avoir faites dans quelques êtres vivans, doit faire espérer que nous pourrons les réunir par l'art, & peut-être en tirer des secours efficaces dans certaines maladies & particulièrement dans les affections nerveuses.

Les deux forces électriques & magnétiques, ont en effet été employées féparément, avec fuccès, pour la guérison ou le foulagement de plufieurs maux douloureux. Quelques Phyficiens, (y) particulièrement M. Mauduit, de la Société Royale de Médecine, ont guéri des maladies par le moyen de l'électricité (z),&

(y) On peut voir à ce fujet l'ouvrage de M. l'Abbé Bertholon, intitulé : de l'Electricité du Corps humain.

(z) Voyez les Mémoires de la Société Royale de Médecine, aina que les divers rapports & avis publiés par cette Compagnie.

M. l'Abbé le Noble qui s'occupe avec fuccès, depuis .long-tems, des effets du magnétifme fur le corps humain, .& qui eft parvenu à conftruire des Aimans artificiels, beaucoup plus forts que tous ceux qui étoient déjà connus, a employé très-heureufement l'application de ces mêmes Aimans pour le foulagement de plufieurs maux. Nous croyons devoir placer dans la note ciaprès, un extrait du rapport fait par MM. les Commiffaires de la Société Royale de Médecine, au fujet des travaux utiles de ce Phyficien, qui les continue avec zèle, & d'une manière d'autant plus louable qu'il les confacre gratuitement au foulagement des malheureux (a).

(a) Dans un compte rendu à la Société Royale de Médecine, fur les effets de l'Aimant, & au fujet des travaux de M. le Noble, les Commiffaires s'expriment en ces termes. « Les affections nerveufes nous » ont paru céder & fe diffiper d'une manière conftante pendant l'ufage "de l'Aimant, & au contraire, les affections humorales n'ont éprouvé aucun changement par la plus forte & la plus longue application de l'Aimant. Dans toutes les affections nerveufes, quelque fut la nature », des accidens, dont elles étoient accompagées, foit qu'elles consistassent »en des affections purement douloureufes, foit qu'elles paruffent plus » particulièrement fpafmodiques & convulfives, quelque fût aussi leur »fiège & leur caractère, de quelque manière enfin que nous euffions employé l'Aimant, foit en armure habituelle & conftante, foit par » la méthode des simples applications, toutes ces affections ont fubi des » changemens plus ou moins marqués, quoique prefque toujours le "foulagement n'ait guère été qu'une fimple palliation de la maladie. Ces

Nous avons cru devoir y placer auffi quelques dé

affections nous ont paru céder & s'affoiblir d'une manière plus ou
moins marquée pendant le traitement. Plufieurs malades que le fou-
lagement dont ils jouifloient depuis quelque-tems, avoit engagés à«
quitter leurs garnitures, ayant vu fe renouveller enfuite leurs accidens,«
qu'une nouvelle application de l'Aimant a toujours fuffi pour faire «
difparoître, nous fommes reftés convaincus que c'étoit à l'ufage des co
Aimans qu'on devoit attribuer le foulagement obtenu........ Nous «
nous fommes fcrupuleufement abftenus d'employer aucun autre remède «
pendant le traitement. De tous les fecours qu'on peut defirer. de voir
joindre à l'usage de l'Aimant, c'est de l'électricité fur-tout dont il
femble qu'on ait lieu de plus attendre........Le magnétisme inté–«
resse le bien public; il nous paroît devoir mériter toute l'attention de
la Société. Qu'on nous permette, à ce fujet, une réflexion. De tous «
les objets fur lesquels l'enthousiasme peut s'exciter, & dont le char-‹‹
latanisme peut, par cette raison, abufer avec plus de confiance, le «
magnétisme paroît être celui qui offre à l'avidité plus de facilité &
plus de reffource. L'hiftoire feule de cet art fuffiroit pour en con-
vaincre, quand des effais qui le multiplient fous nos yeux, n'autori-
feroient pas cette présomption. C'est fur-tout fur de pareils objets,"
devenus pour le public un fujet de curiosité, qu'il eft à defirer que «
les compagnies favantes portent toute leur attention, pour arracher à ce
l'erreur une confiance qu'elle ne manqueroit pas de gagner,
fi l'on ne "
diffipoit aux yeux des gens crédules les preftiges du charlatanifme,«<
par des effais faits avec exactitude & impartialité. De pareils projets «
pour être remplis d'une manière utile, ont befoin de l'appui du gou-«
vernement; mais où les fecours peuvent-ils mieux être appliqués,«
qu'aux objets qui touchent aux, progrès des Sciences & au bien der
l'humanité ?

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tails, relatifs aux divers fuccès que M. l'Abbé le

"En defirant que le Gouvernement autorife la Société à annoncer, » sous ses auspices, un traitement gratuit & public pour le magnétisme, "nous croyons encore utile, que la Compagnie invite ceux de fes » Affociés & Correspondans, à qui ces fortes d'eflais peuvent être agréa»bles, à concourir avec elle au fuccès de fes recherches. La Société fait, "par l'exemple de l'électricité, combien elle peut retirer d'avantages de cette réunion de travaux. Le magnétifme offre encore plus de faci»lités pour répéter ou multiplier les effais que l'on jugeroit néceffaires. "Mais, pour rendre ce concours de recherches plus fructueux, on sent »qu'il eft néceffaire qu'il foit dirigé fur un plan uniforme. Le rapport » que nous foumettons ici à l'examen de la compagnie, rempliroit cette »vue, & nous lui propofons de le faire imprimer & diftribuer, par la "voie de fa correfpondance ordinaire.

» La Société, pour se livrer elle-même à fes travaux, devant s'attacher un Phyficien exercé dans la préparation des Aimans, & versé dans tous les genres de connoiffances, relatives à leur administration, nous penfons que le choix de la Compagnie doit tomber fur M. l'Abbé "le Noble. Plufieurs raifons nous paroiffent devoir lui mériter la préférence. On doit le regarder comme un des premiers Physiciens, qui "depuis le renouvellement des expériences de l'Aimant, fe foient "occupés de cet objet. En 1763, c'est-à-dire, deux ans à-peu-près

avant M. Klarich, que l'on regarde comme le principal rénovateur de »ces effais, & dont les observations ont fait attribuer à l'Angleterre la "gloire de cette découverte, les Aimans de M. l'Abbé le Noble pour »les dents, paroiffent avoir été connus dans la Capitale, & recherchés des Phyficiens. Au mois de Juin 1766, dans le même tems que » M. d'Arquier, qu'on regarde comme le premier qui ait répété en France les effais de M, Klarich dans les maux de dents, M. l'Abbé

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Noble a obtenus depuis la publication du rapport de

le Noble publia, en ce genre, plufieurs observations. Deux ans avant‹‹ que le pere Hell, à Vienne, fit adopter généralement la méthode des « armures magnétiques, il avoit annoncé plufieurs espèces de plaques c aimantées, préparées pour être portées habituellement fur différentes « parties du corps. Depuis ces différentes époques, M. l'Abbé le Noble « n'a ceffè de s'occuper de l'ufage de l'Aimant dans plufieurs espèces « d'affections nerveuses. Les résultats qu'il avoit obtenus de ces effais, c font confignés dans un Mémoire qu'il lut, au mois de Septembre 1777, ". dans une des féances de la Société. Enfin, pour compléter l'histoire de c ses travaux, on doit y joindre les différens effais auxquels ont donné« lieu nos propres obfervations, & dont nous reconnoiffons qu'il doit,« s'il en résulte quelque utilité, partager avec nous le mérite. A ce« fujet nous devons rendre compte à la Compagnie du zèle avec lequela M. l'Abbé le Noble s'est porté à nous feconder dans nos recherches.« Quoique la durée de ces effais, & fa résidence ordinaire en Province,« aient exigé de lui de fréquens voyages & de longs féjours à Paris ; « quoique la multiplicité des malades qui ont eu recours à l'Aimant, le « peu d'aifance du plus grand nombre, la durée du long traitement pendant lequel les armures ont dû être fouvent renouvellées, aient <<< été autant de charges, d'incommodités & de fujets de dépense pour « M. l'Abbé le Noble, nous devons annoncer qu'il n'a épargné ni foins, ni« peines, ni facrifices pour concourir autant qu'il étoit en lui, au fuccès « de nos épreuves & au foulagement des malheureux. M. l'Abbé le« Noble fe montre encore animé des mêmes difpofitions, & prêt à les « mettre en œuvre, fi les circonftances répondoient à fes defirs. Mais,« attaché par la Nature de fes devoirs à la place qu'il remplit en Pro-❝ vince, il ne pourroit concourir d'une manière utile aux expériences «< que nous propofons, s'il n'étoit fixé à Paris. C'est au Gouvernement «<

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