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on connoiffoit depuis long-tems les grands phénc

toit toujours fur le bas du dos la plaque aimantée; les douleurs avoient disparu; & il ne fentoit plus que quelquefois un peu d'engourdissement lorsqu'il avoit été fédentaire pendant trop long-tems; mais il dissipoit cet engourdillement en faisant quelques pas dans fa chambre.

Un Homme malade d'une paralyfie incomplète, fouffrant dans toutes les parties du corps, & ayant tenté inutilement tous les remèdes connus, fut adreffé, dans le mois de Septembre 1785, à M. l'Abbé le Noble, par un membre de la Société de Médecine; on lui appliqua les Aimans, &, au mois de Janvier 1786, il s'est très-bien porté.

Une Dame qui fouffroit, depuis 20 ans, des douleurs rhumatifmales qui l'empêchoient de dormir & de marcher, étoit prefque entièrement guérie au mois de Février 1787.

Le nommé Boiffel, garçon menuifier, âgé de 50 ans, a eu recours à M. l'Abbé le Noble, le 9 Novembre 1786. Il y avoit dix mois qu'il éprouvoit de grandes douleurs dans les deux bras; le gauche étoit trèsenflé & enflammé, il lui étoit impoffible de l'étendre, & la douleur se communiquoit à la poitrine, à l'estomac & aux côtés, & même jufqu'aux jambes, dont il ne pouvoit faire ufage qu'à l'aide d'une béquille; on étoit ob igé de le porter dans fon lit, où il reflentoit encore les mêmes douleurs; il avoit été trois mois à l'Hôtel-Dieu, & il y en avoit deux qu'il en étoit sorti fans y avoir éprouvé le plus léger foulagement. Mais, après l'application des Aimans de M. l'Abbé le Noble, le 9 Novembre, les mouvemens dans les jambes, ainsi que dans les bras, font devenus

mènes (b). Des Phyficiens récens ont, avec plus de fondement, attribué ce même magnétisme à l'électricité qu'ils connoiffoient mieux; mais ni les uns ni les autres n'ont fait affez d'attention aux différences de l'action de ces deux forces, dont nous venons d'expofer les relations analogues, & qui néanmoins diffèrent par plufieurs rapports, & notamment par les directions particulières que ces forces fuivent, ou qu'elles prennent d'elles-mêmes. Car la direction du magnétisme fe combine avec le giffement des continens, & fe détermine par la position particulière des mines de fer & d'Aimant, des chaînes de laves, de bafaltes, & de toutes

libres; le 19 dudit mois, il se promenoit dans fa chambre, & voyant la facilité avec laquelle il marchoit, il crut qu'il pourroit fortir fans aucun rifque.

En effet il a été, ce jour-là, à quelque distance de fon domicile, & le lendemain 20, il eft venu de la rue Neuve-Saint-Martin, où il demeure, à la rue Saint-Thomas du Louvre. Les douleurs étoient encore vives dans les jambes, quoique les mouvemens fuffent libres; mais elles fe font diffipées par degrés, & ont ceffé le 15 Février. Il s'eft établi fous les Aimans, à la cheville des pieds & fous les jarretières, des espèces de petits cautères qui rendoient une humeur épaiffe & gluante. Les jambes qui étoient confidérablement enflées, font maintenant, au mois de Mars 1787, dans l'état naturel; il marche très-bien, & jouit d'une bonne fanté.

(b) Le pere Berault, Jéfuite, auteur d'une Differtation couronnée par l'Académie de Bordeaux, a foupçonné, le premier, que les forces magnétiques & électriques pouvoient être identiques.

les matières ferrugineufes qui ont fubi l'action du feu; & c'est par cette raifon que la force magnétique a autant de différentes directions, qu'il y a de poles magnétiques fur le globe; au lieu que la direction de l'électricité ne varie point, & fe porte conftamment de l'équateur aux deux poles terreftres. Les glaces, qui recouvrent les régions polaires des deux hémisphères du globe, doivent déterminer puiffamment le fluide électrique vers ces régions polaires où il manque, & vers lefquelles il doit fe porter, pour obéir aux loix générales de l'équilibre des fluides, au lieu que la glace n'influe pas fur le magnétifme, qui ne reçoit d'inflexions que par fon rapport particulier avec les maffes de l'Aimant & du fer.

De plus, il n'y a des rapports femblables & bien marqués, qu'entre les Aimans & les corps électriques par eux-mémes ; & l'on ne connoît point de fubftances fur lefquelles le magnétifme produife des effets pareils à ceux que l'électricité produit fur les fubftances qui ne peuvent être électrifées que par communication. D'ailleurs le magnétisme ne fè communique pas de la même manière que l'électricité dans beaucoup de circonftances, puifque la communication du magnétifme ne diminue pas la force des Aimans, tandis que la communication de l'électricité détruit la vertu des corps qui la produisent.

On peut donc dire que tous les effets magnétiques

ont leurs analogues dans les phénomènes de l'électricité; mais on doit convenir, en même-tems, que tous les phénomènes électriques n'ont pas de même tous leurs analogues dans les effets magnétiques; ainfi, nous ne pouvons plus douter que la force particulière du magnétifme, ne dépende de la force générale de l'électricité, & que tous les effets de l'Aimant ne foient des modifications de cette force électrique (c). Et ne pouvons-nous pas confidérer l'Aimant comme un corps perpétuellement électrique, quoiqu'il ne pofsède l'électricité que d'une manière particulière, à laquelle on a donné le nom de magnétifme? La Nature des matières ferrugineuses, par fon affinité avec la substance du feu, eft affez puissante pour fléchir la direction du cours de l'électricité générale, & même pour en ralentir le mouvement, en le déterminant vers la furface de l'Aimant. La lenteur de l'action magnétique, en comparaifon de la violente rapidité des chocs électriques, nous repréfente en effet un fluide, qui, tout actif qu'il est,

(c) Notre opinion eft confirmée par les preuves répandues dans une differtation de M. Epinus, lue à l'Académie de Saint-Pétersbourg; ce Phyficien y a fait voir, que les effets de l'électricité & du magnétisme, non-feulement ont du rapport dans quelques points, mais qu'ils font encore semblables dans un très-grand nombre de circonftances des plus effentielles; en forte, dit-il, qu'il n'eft prefque pas à douter que la Nature n'emploie à-peu-près les mêmes moyens pour produire l'une & l'autre force.

femble

femble néanmoins être ralenti, suspendu &, pour ainsi dire, affoupi dans fon cours.

Ainfi, je le répète, les principaux effets du magnétisme se rapprochent par une analogie marquée, de ceux de l'électricité, & le grand rapport de la direction générale & commune des forces électrique & magnétique, de l'équateur aux deux poles, les réunit encore de plus près, & femble même les identifier (d).

Si la vertu magnétique étoit une force réfidente dans le fer ou dans l'Aimant, & qui leur fût inhérente & propre, on ne pourroit la trouver ou la

:

(d) M. le Comte de Treffan a pensé comme nous, que le magnétilme n'étoit qu'une modification de l'électricité. Voyez fon Ouvrage, qui a pour titre Effai fur le Fluide électrique, confidéré comme agent univerfel; mais notre théorie n'en diffère pas moins de fon opinion. L'hypothèse de ce Physicien est ingénieuse, suppose beaucoup de connoiffances & de recherches; il préfente des expériences intéreffantes, de bonnes vues & des vérités importantes, mais cependant on ne peut admettre fa théorie. Elle confifte principalement à expliquer le méchanisme de l'univers, & tous les effets de l'attraction, par le moyen du fluide électrique. Mais l'action impulfive d'aucun fluide, ne peut exifter que par le moyen de l'élasticité; & l'élasticité n'est elle-même qu'un effet de l'attraction, ainfi que nous l'avons ci-devant démontré. On ne fera donc que reculer la queftion, au lieu de la réfoudre toutes les fois qu'on voudra expliquer l'attraction par l'impulfion, dont les phénomènes font tous dépendans de la gravitation universelle. On peut confulter, à ce fujet, l'article intitulé de l'Attraction, du I.er volume de la Phyfique générale & particulière de M. le Comte de la Cépède.

Aimant.

I

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