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négation, dans l'obéissance passive, dans les entraves de ses semblables! Hélas! il offenseroit en lui une ame immortelle.

C'étoit à la puissance législative qu'il ap partenoit de répondre aux grandes espérances de la nation et à l'attente de l'Europe; elle y a parfaitement répondu ; elle a abattu çe qu'il falloit abattre ; elle a très-bien senti que pour constituer une nation éclairée, il ne falloit que détruire , parce que alors c'étoit créer (1). Le véritable ouvrage étoit d'arracher les plantes parasites qui dévo roient la substance de l'arbre. Il étoit indis-. pensable de faucher ces corps privilégiés, inutiles ou désastreux , qui pesoient sur les peuples et qui vouloient encore usurper leur vénération.

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La place nette on a vu naître le gouverner. ment (2); car comme c'est la nature (je

(1) Ce qui rend pénible l'ouvrage de la législation, est moins ce qu'il faut établir que ce qu'il faut détruire. (Contrat Social.)

(2) Toute nation a le souverain domaine de l'universalité du territoire qu'elle occupe, cela est incontestable. L'association une fois établie, (dit Rousseau, qui va plus loin,) la communauté doit avoir un domaine réel

he cesserai de le répéter) qui le forme et qu'il se développe de lui-même ; par-tout où

il

y aura intelligence et bras, il se formera un bon gouvernement; ainsi la destruction des abus suffisoit au rétablissement de l'ordre social; il ne falloit qu'effacer de notre langue ces mots odieux de taille, de corvée, de franc-fief, de main-morte pour former tout-à-coup une législation grande et uniforme, qui ne flétrira plus les professions pénibles et utiles.

C'étoit le mélange de pouvoir législatif et de pouvoir judiciaire qui avoit abruti en France la législation, et qui avoit abusé le peuple en lui présentant comme défenseurs des magistrats qui n'avoient fait que brouiller toutes les idées de l'économie politique. Les cours dites souveraines ne devoient donc pas être associées au pouvoir législatif; le monarque avoit usurpé ce pouvoir, et les cours dites souveraines (1) usurpant de leur côté

et personnel sur tous les membres, en sorte qu'elle en puisse exiger les secours nécessaires pour se maintenir.

(1) Si les parlemens veulent bien considérer le rôle qu'ils ont joué entre le peuple et le ministere, ils se consoleront facilement de leur destruction; de quelque côté

le droit de veto, ce droit qui a quelque chose

qu'il penchât, le parlement touchoit à un danger; il avoit à se défendre et contre le cri public et contre l'autorité ministérielle. Dès que la voix publique lui promettoit protection, le ministere lui annonçoit sa vengeance; on ne parloit des abus inhérens à son corps, que lorsqu'il s'opposoit au pouvoir arbitraire; attaqué de toutes parts, comment auroit-il pu faire quelque bien? On ne pouvoit alors regarder un militaire que comme un ennemi de la patrie; il agissoit contre elle à la premiere réquisition du despotisme; il ne servoit qu'à contrarier la loi, dès qu'elle avoit une physionomie populaire ; on ne voyoit dans les édits que le langage gothique des anciens conquérans. Le tiers-état auroit perdu peut-être tous ses droits, sans les écrivains qui, comme Rousseau, ont demandé de bonnes loix fondamentales, afin de n'être plus à la merci des événemens et des ressources factices; c'est à la nation elle-même, ont-ils dit, qu'appartient le droit de se constituer, et jamais une nation ne se dépouille du droit de vouloir tout est subordonné à l'action de la volonté publique; c'est ce principe incontes table et fécond qui a formé et dirigé l'assemblée nationale.

Le garant de la volonté publique, qui est la seule loi de la liberté politique, est la force publique ; elle résulte de l'organisation du tout; on voit donc qu'il ne faut dans le corps politique qu'une tête pour délibérer et un bras pour agir ; l'union intime du pouvoir législatif et du pou voir exécutif fera donc d'un état un corps vigoureux et souple, également propre à l'attaque et à la défense, plein de vie et jamais opposé à lui-même.

de supérieur au législateur même, il en étoit résulté une confusion qui avoit fatigué tous les citoyens et désorganisé les loix.

Il étoit bien temps que ce qu'on appelloft le tiers- état se montrât; car le tiers - état (on l'a appris enfin) est réellement la nation, car c'est la force du nombre, c'est la force des lumieres, et c'est encore la force des richesses avec la faculté d'en perpétuer la

Source.

Faisons encore mieux que la constitution angloise, puisque nous sommes favorisés par les plus heureuses circonstances et que nous avons tous les élémens propres à cela; élevons-nous au niveau de nos lumieres et de nos forces, puisque notre émancipation ne ressemble pas à celle des autres peuples; que notre gouvernement ne soit pas une servile imitation de nos voisins, nous ne sommes pas eux et ils ne sont pas nous; pourquoi les trois pouvoirs qui régnent en Angle terre? jamais ils n'ont produit un équilibre réel, c'est un balancement imaginaire, c'est une multiplication de rouages inutiles; nous avons prouvé que nous n'avions pas besoin de noblesse, qu'il ne nous falloit qu'une tête et des membres dispos; nous avons

écarté le charlatanisme qui vouloit traiter de la science du gouvernement; nous aurons · une volonté publique et une force publique, et nous nous en tiendrons là; et l'organisation du tout sera plus sûre qu'ailleurs, parce qu'elle sera plus simple; nous verrons tomber l'hydropique Angleterre, et notre constitution ne fera que s'accroître en vigueur, parce qu'elle est conforme aux loix éternelles de la nature (1).

(1) Il seroit inutile aujourd'hui de prouver que les bénéfices militaires pouvoient être repris par la nation et par le souverain, parce que les possesseurs alliant l'ingratitude à la barbarie, les tyranniserent l'un et l'autre, de sorte que les bienfaits de la patrie tournerent contre elle-même.

L'intérêt du monarque est inséparablement uni à celui de son peuple; car les rois ne sont mangés et dépouillés que par ces nobles mendians, qui n'environnent le trône que pour en enlever les franges d'or, et qui auroient fini par laisser le monarque nud sur une escabelle de bois, şi des serviteurs integres et fideles ne l'eussent défendu contre la rapacité des grands; car ceux-ci détruiroienţ toute liberté publique et particuliere pour quelques jouis sances de plus.

On a vu Charlemagne faire les plus grands efforts pour rétablir l'homme dans sa dignité naturelle, et effacer ces distinctions outrageantes que les précédentes

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