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pas encore mûres pour nous. Rousseau a dit: Si lors du pacte social il s'y trouve des opposans, leur opposition n'invalide pas le contrat; elle empêché seulement qu'ils n'y soient compris ; ce sont des étrangers parmi les citoyens. Il résulte évidemment de ce passage que, ou le pacte social est nul, ou la majorité doit forcer la minorité ; si la minorité doit obéir quand le pouvoir constituant s'est expliqué, le peuple n'est-il pas enchaîné par la loi de ses représentans? Rousseau ne dit-il pas précisément dans le chapitre du souverain: Afin que le contrat social ne soit pas un vain formulaire, il ren ferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale, y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie autre chose, sinon qu'on le forcera d'être libre : ces expressions ne déterminent-elles pas que la loi doit être invariable, et qu'il n'est plus permis au peuple d'y toucher? D'un autre côté, Rousseau dit : Renoncer pour l'avenir à une plus grande liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même ses devoirs.

Comment concilier ces idées? Il me semble que Rousseau n'a point été cu curieux * d'affirmer sa pensée, et nous n'avons jamais rien pu trouver dans ses écrits qui déterminât d'une maniere positive le droit de changer le gouvernement.

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Après la prémiere convention il y a eu un engagement réciproque; comment concevoir que la nation ne puisse s'imposer une loi inviolable pour elle-même ? Dès que le corps -peut rompre les liens par lesquels il a sa ila forme, il peut dès-lors se dissoudre; les loix publiques et fondamentales sont renversées; mais Rousseau dit: qu'on peut être libre et contraint en même-temps; la solution du problême est dans ces mots : il y avoit longtemps que je cherchois à concilier ces deux qualités, et j'oserai donner ici le commenwtaire de son fameux chapitre du souverain. -J'examinerai quand, pourquoi, comme et jusqu'à quel point la souveraineté est inaliénable.

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D'abord le grand principe des conventions nationales seroit-il mis en oubli parmi nous, cet serions-nous assez légers pour ne pas *exprimer la différence qui existe entre une assemblée constituante et une législature ?

Les Lettrés ont eu en général plus d'influence politique que l'envie ne leur en accordoit communément; et c'est Rousseau qui nous a enseigné les moyens les plus sûrs de cultiver à l'avenir la philosophie naturelle, base de toutes les loix heureuses et sages.

Tais-toi, Jean-Jacques, ils ne t'entendront pas. (Emile). Parle, Jean-Jacques, parle, nous avons appris à te comprendre.

DE

JEAN-JACQUES

ROUSSEAU,

CONSIDÉRÉ COMME L'UN DES PREMIERS AUTEURS DE LA RÉVOLUTION.

SECTION VI

Nous avons toujours retardé d'aborder

une question ardue; c'est de savoir d'abord s'il existe, et alors en quoi consiste le droit du peuple de changer le gouvernement à des époques variables ou déterminées. Rousseau, Mably et plusieurs publicistes ont été versa tiles sur cette profonde question, comme s'ils avoient craint eux-mêmes de prononcer nettement, ou que ces vérités-là ne fussent Tome II. A

pas

encore mires pour nous. Rousseau a dit: Si lors du pacte social il s'y trouve des opposans, leur opposition n'invalide pas le contrat; elle empêché seulement qu'ils n'y soient compris ; ce sont des étrangers parmi les citoyens. Il résulte évidemment de ce passage que, ou le pacte social est nul, ou la majorité doit forcer la minorité; si la minorité doit obéir quand le pouvoir constituant s'est expliqué, le peuple n'est-il pas enchaîné par la loi de ses représentans ? Rousseau ne dit-il pas précisément dans le chapitre du souverain : Afin que le contrat social ne soit pas un vain formulaire, il ren ferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale, y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie autre chose, sinon qu'on le forcera d'être libre ces expressions ne déterminent-elles pas que la loi doit être invariable, et qu'il n'est plus permis au peuple d'y toucher? D'un autre côté, Rousseau dit : Renoncer pour l'avenir à une plus grande liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même ses devoirs.

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