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ble bâiller. On pêche dans les mers du Levant des serrans dont les couleurs sont très-variées; leur chair est blanche, ferme et de bon goût, mais elle est remplie de petites arrêtes qui la rendent fatigante à manger.

22. L'aveugle cherchait une aiguille dans du foin, et celui qui est perclus des deux mains faisait une corbeille pour l'y mettre.

23. Qu'est-ce que la future a à faire chez la bellemère, quand le prétendu n'y est pas ? Ne va pas là où tu n'as rien à chercher.

24. Ne prends pas le pêcheur pour compère, ni le boucher pour ami, et ne fraternise pas avec le jardinier, car tous trois sont des ânes,

25. Si l'on te dit que tu es ivre, appuie-toi, en marchant, contre la muraille. Il faut céder à l'opinion, il faut faire comme les autres : maxime suspecte, qui signifie presque toujours, il faut mal faire.

26. Celui qui met des culottes pour la première fois, s'arrête à chaque pas pour les admirer. Tout nouveau, tout beau.

27. Soigne bien ta vigne, tu n'auras pas besoin d'envier celle de ton voisin.

28. Si tu gagnes de l'argent à parler, tu gagnes de l'or à te taire.

29. Celui qui a trop de poivre, en épice jusqu'à son charbon. Les Turcs ont un proverbe à peu près pareil; ils disent: Celui qui a beaucoup de poivre, en met jusque sur ses choux. Ces deux proverbes sont dirigés contre le luxe et la prodigalité. Pour moi, dit La Mothe-Levayer, j'improuve le luxe, qui n'est bon à rien qu'à paraître vain; mais je ne saurais

condamner une vie aisée : il me serait impossible de vivre dans une trop exacte frugalité; j'adopte la maxime est modus in rebus.

30. Celui qui boit et mange avec des grands, court grand risque de se lever de table avec la faim.

31. C'est par la tête que le poisson commence à sentir mauvais. Les Grecs donnent à connaître par ce proverbe que lorsque les mœurs des chefs sont corrompues, celles des inférieurs ne tardent pas à l'être. (Voir le prov. grec 128.)

32. C'est aujourd'hui un proverbe parmi les il Grecs modernes que, pour parler agréablement, faut la locution d'Athènes et l'accent de Napoli. Napoli de Romanie est la ville de Grèce où l'inflexion de voix est la plus douce et la plus naturelle.

33. La poule va crier en une place et pondre dans une autre. Ne te fie pas à l'apparence, elle trompe fort souvent.

34. Quand le feu est à la maison de ton voisin, la tienne est en danger.

35. Écoute l'opinion des autres, mais ne renonce pas pour cela à la tienne, et fais ensuite ce que tu jugeras le plus utile. L'opinion publique est une demidivinité que l'honnête homme doit respecter comme l'objet du culte des autres, mais à laquelle il ne doit personnellement que des hommages volontaires.

36. D'un mauvais payeur prends un sac de paille. 37. Il vaut mieux avoir l'œuf aujourd'hui que la poule demain.

38. Bois et mange avec tes parens, mais ne t'engage avec eux dans aucune affaire.

39. Les yeux

chouette.

du lièvre sont autres que ceux de la

40. Cracher contre le ciel, c'est se cracher au visage. 41. Il y a eu un incendie l'année dernière, et on le sent encore cette année. (N'est pas sauvé qui traîne son lien, disent les Français. ). C'est sans doute un avis que les Grecs se donnent entre eux de se défier de l'avidité des Turcs et surtout des janissaires, qui excitent souvent des incendies pour avoir occasion de les piller.

42. La vieille a trouvé les figues douces, maintenant elle en cherche toute la journée. Qui a bu, boira; qui a joué, jouera.

43. Dans la ville des pécheurs, l'impie est magistrat. 44. La nuit fait un évêque, le matin un àrchevêque. 45. Le vaisseau peut périr pour avoir trop de pilotes. Trop de précautions entraînent trop de soins; la foule cause embarras.

46. Si tu entends dire qu'il y a quelque part une grande abondance de cerises, tu n'as besoin de prendre avec toi qu'un petit panier.

47. Basile, honore ton père; et toi, père de Basile, observe-toi.

48. Le sang qui doit couler ne saurait toujours rester dans la veine. Il faut tôt ou tard se préparer à mourir; la vie n'est qu'un sommeil dont le réveil est la mort.

49. Tâche de gagner le chien par des caresses, mais ne dépose pas ton bâton.

50. Chacun est débiteur du brigand et de celui qui a la force en main. Depuis le padischah, ou le grand-seigneur, jusqu'au moindre topdji, canon

nier, tous les Turcs s'entendent pour rançonner les Grecs.

51. Il n'y a pas de menteur qui ne trouve quelqu'un qui témoigne pour lui.

52. Que sert d'avoir une cuvette d'or pour y cracher du sang?

53. La souffrance est un bon médecin.

54. Celui qui s'est brûlé en mangeant trop chaud, souffle même sur un morceau froid.

55. Ne consulte pas le médecin, mais celui qui a été malade. Les médecins grecs sont très-ignorans et ont bien dégénéré de leur compatriote Hippocrate; toute leur science ne consiste qu'en un recueil de recettes qu'ils appliquent à tout propos : le punch est leur remède favori, parce qu'ils le boivent avec leurs malades.

56. Chacun a l'heure de sa mort écrite sur son front en caractères qui sont indéchiffrables pour l'homme, mais que le doigt de Dieu a tracés.

SIII. LATINS, spécialement des Romains.

A la différence des Grecs qui dans leur origine ont été enfans, les Romains dans la leur ont été barbares; leurs mœurs ont varié suivant la diversité des temps. Sous leurs premiers rois ils vécurent dans la plus grande simplicité; toute leur existence était partagée entre le besoin de pourvoir à leur nourriture et le péril de la guerre, pour repousser un ennemi jaloux de leur établissement. Ce période dura 244 ans. Sous les consuls ils furent souvent en proie à de cruelles dissensions: d'un

côté, l'envie de dominer chez les patriciens, de l'autre, l'amour de l'indépendance chez les plébéïens excités par l'esprit turbulent des tribuns, firent naître de dangereuses factions, qui mirent la république naissante à deux doigts de sa perte. Cette série de dissensions civiles, où cependant la république romaine eut quelques jours de gloire, dura plus de trois siècles, depuis l'expulsion des rois jusqu'au temps des Gracques. Enfin la destinée du peuple romain devait s'accomplir et le rendre maître du monde; mais ce ne fut que lorsque l'esprit de faction eut fait place à l'esprit d'ordre, à l'amour de la patrie, lorsque les mœurs se furent épurées, et que de grands hommes, tels que les Curius, les Cincinnatus, les Scipion, eurent donné l'exemple des vertus civiques et guerrières, et inspiré à leurs concitoyens le désir de se distinguer par de grandes actions. La guerre civile vint replonger ensuite la république romaine dans un gouffre de maux, dont elle ne sortit que pour devenir la proie des empereurs, qui disposèrent des Romains comme de vils troupeaux d'esclaves soumis à leurs caprices et aux infamies de leurs dissolutions. Tel a été l'état politique des Romains. Nous ne remonterons pas aux causes de la décadence de leur empire, que l'on peut cependant attribuer à l'entreprise méme de le porter bien au-delà de l'Italie, et de lui donner une étendue à laquelle aucune espèce de gouvernement ne pourrait suffire; nous nous occuperons seulement de retracer les traits les plus saillans de leur caractère, de leurs usages et de leurs mœurs.

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