entre ensuite sous le pavillon qui a été dressé auprès du grand-autel, du côté de l'Evangile, et où son confesseur l'attend. Après s'être reconcilié avec lui, le Roi vient se mettre à genoux au bas de l'autel. L'Archevêque lui donne l'absolution dans la forme de l'Église; Sa Majesté reçoit ensuite la communion sous les deux espèces, savoir, une petite hostie que l'Archevêque a consacrée exprès, et le précieux Sang de Notre-Seigneur qu'il a réservé dans le calice de Saint Remi. La nappe est tenue du côté de l'autel par le Grand-Aumônier du Roi et par son premier Aumônier, et du côté du Roi le Pair représentant le duc de Bourgogne, et par le Pair représentant le duc de Normandie. Après la communion, l'Archevêque de Reims remet à Sa Majesté la couronne de Charlemagne, qu'il garde quelques momens, à genoux, en faisant son action de grâce, et pendant que le même Prélat fait la purification du calice. Ensuite le Roi s'étant relevé, l'Archevêque lui ôte cette grande couronne, et lui en met une autre plus petite et plus légère, par faite exprès, et enrichie des plus belles pierreries de la Couronne. La grande est mise entre les mains du Maréchal de France, qui est désigné pour la porter devant le Roi dans la marche, et sur un riche oreiller. La cérémonie achevée, le Grand-Prieur de Saint Remi reporte la Sainte-Ampoule dans le trésor de l'Abbaye de ce nom, dans le même ordre qu'elle a été apportée dans la Cathédrale. Les quatre Otages y laissent les guidons de leurs armes, et on les décharge de leur serment par un procès-verbal qui en est dressé. CHAPITRE XX. RETOUR DU ROI AU PALAIS ARCHIEPISCOPAL. Sa Majesté est reconduite au palais archiépiscopal par la galerie couverte, dans le plus grand appareil. Au milieu du Cortège, on voit le Roi, ayant sur la tête sa couronne toute brillante de diamans, revêtu de ses habits royaux, tenant son sceptre et la main de justice, marchant au milieu de ses Pairs, ayant d'un côté l'Archevêque de Reims, précédé de sa croix et de sa crosse, accompagné de deux Chanoines assistans en chape, et de l'autre le duc de Bourgogne : les Pairs Ecclésiastiques à la droite, en chape, avec leurs mîtres, et les Pairs Laïques à la gauche, ayant leurs couronnes sur la tête, et le Grand-Écuyer, portant la queue du manteau royal. Les deux Capitaines des Gardes et les six Gardes-de-la-Manche marchent sur les ailes du Cortège. Devant le Roi, les Héraults - d'Armes, le Grand-Maître et les Maîtres des Cérémonies, les quatre Chevaliers qui ont porté les offrandes ; un Maréchal de France, portant la couronne de Charlemagne sur un coussin de velours violet, et à ses côtés les Maréchaux de France qui ont porté le sceptre et la main de justice. Enfin le Connétable, tenant l'épée nue et droite, ayant à ses côtés les deux Huissiers de la Chambre, portant leurs masses. Le tout au bruit des acclamations de joie du peuple qui remplit les places devant l'Eglise et dans les cours de l'Archevêché. Lorsque le Roi est arrivé dans son appartement, Sa Majesté se déshabille; les gants et la chemise, qui ont touché les Onctions, sont remis au Grand - Aumônier pour être brûlés. Le Roi, s'étant reposé quelque temps, est revêtu d'autres habits et de son manteau royal. Sa Majesté conserve sa couronne de diamans sur la tête; le sceptre et la main de justice sont remis aux deux Maréchaux de France, qui avaient déjà tenu ces honneurs entre leurs mains. C'est alors que les Religieux de l'Abbaye de St.-Denis sont introduits dans l'antichambre de l'appartement où Sa Majesté vient de se déshabiller, et on leur remet tous les habits royaux qui ont servi aux cérémonies du Sacre. Ces Religieux donnent leur récépissé au Premier Valet-de-Chambre du Roi. |