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pour lui donner l'Onction royale (1). Sadoc aussitôt alla prendre dans le tabernacle un vase d'huile consacrée (2): arrivé avec Salomon près de la fontaine de Gihon (3), il fit sonner de la trompette, et répandit l'huile sur la tête du jeune prince (4). Le peuple cria: Vive le Roi Salomon (5)! et le reconduisit, au milieu des acclamations de joie, et au son des flûtes et de toutes sortes d'instrumens (6).

(1) Dixit Rex David ad eos: tollite vobiscum servos Domini vestri, et imponite Salomonem filium meum super mulam meam, et ducite eum in Gihon,

Et ungat eum ibi Sadoc Sacerdos et Nathan Propheta in Regem super Israël. (Lib. III. Reg., cap. I, v.33, 34.) (2) Sumpsitque Sadoc Sacerdos cornu olei de tabernaculo. (Ibid. v. 39.)

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(3) Adduxerunt eum in Gihon. ( Ibid. v. 38.) (4) Unxit Salomonem, et cecinerunt buccinâ. (Ibid. v. 39.)

(5) Et dixit omnis populus : Vivat rex Salomon! (Ibid. v. 39.)

(6) Et ascendit universa multitudo post eum, et populus canentium tibiis, et lætantium gaudio magno valdè, et insonuit terra à clamore eorum. ( Ibid. v. 40.)

Nous bornerons ici nos exemples, puisés dans l'histoire du peuple de Dieu : ce que nous avons rapporté suffit pour prouver que l'institution de cette sainte cérémonie a l'origine la plus auguste et la plus recommandable. Nous ferons observer qu'on ne la voit point ailleurs que chez les Hébreux, avant Jésus-Christ, et qu'elle est demeurée comme ensevelie avec la nation Judaïque. Nous ajouterons encore que chaque Roi n'était pas oint, mais seulement le premier de la famille, tant pour lui-même que pour tous les successeurs de sa race; il ne fallait pás d'autre Onction, à moins qu'il ne s'élevât quelque difficulté touchant la succession; auquel cas, celui qui l'avait obtenue, quoiqu'il fût de la même famille, recevait l'huile d'Onction, pour mettre fin à toute dispute (jurgium), personne n'étant en droit, après cette cérémonie, de lui contester son titre. Ce fut, pour ne citer qu'un exemple, le cas de Salomon, dont noust venons de rappeler la cérémonie du Sacre; voici le fait :

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Adonias, devenu par la mort de ses frères,

Absalon et Ammon, l'aîné des fils de David, crut qu'il pouvait profiter de l'état de faiblesse de son père, pour s'emparer du trône. Déjà il avait offert des sacrifices; déjà les officiers de l'armée avaient crié : Vive le Roi Adonias! lorsque David, secondé par sa femme, par le Grand-Prêtre Sadoc et par le Prophète Nathan, fit donner en toute hâte l'Onction royale à Salomon. Alors Adonias vint, après la cérémonie, se prosterner, le visage contre terre, aux pieds de son frère, le conjurant d'agréer ses excuses et son repentir.

Ce fut aussi le cas de Joas et de plusieurs autres rois d'Israël. Chaque souverain Sacrificateur, au contraire, était oint à sa consécration, ou lorsqu'il entrait en charge; et il en était de même du prêtre qui allait à la guerre en sa place.

Mais dans la loi nouvelle, les auteurs regardent l'onction des Rois comme introduite longtemps après l'établissement du Christianisme : la raison en est palpable; les têtes couronnées ne furent pas les premières qui embrassèrent

la religion de Jésus-Christ. Un auteur ancien avance qu'aucun des Empereurs romains n'a été oint avant Justinien. Les Empereurs d'Allemagne ont emprunté cette cérémonie de ceux d'Orient; et, selon quelques-uns, Pepin est le premier des Rois de France qui ait eu l'Onction. Cependant il est constant que Clovis, après la bataille de Tolpiac, reçut le baptême et l'Onction royale des mains de Saint Remi, Archevêque de Reims.

Les chroniques ne nous font ne nous font pas connaître d'une manière exacte comment se faisaient primitivement les Onctions du Sacre. Nous lisons,

par exemple, dans la pièce la plus ancienne qui nous reste sur le cérémonial du couronnement des Rois, que l'Archevêque de Reims, Hincmar, au Sacre de Charles-le-Chauve, à Metz, en 869, fit l'Onction sur la tête du Roi, depuis l'oreille droite, en remontant vers le front, jusqu'à l'oreille gauche. Trois cents ans après, au Sacre de Philippe-Auguste, le 29 mai 1180, nous voyons que l'Archevêque tira, avec une aiguille d'or ou spatule, de l'huile de

la Sainte-Ampoule, qu'il mêla avec le SaintChrême sur une patêne, et fit les Onctions en forme de croix, sur le sommet de la tête, sur l'estomac, sur les deux épaules, entre les deux épaules, aux plis et aux jointures des bras du Roi. Les procès-verbaux des derniers Sacres nous apprennent que cet usage a été conservé (1).

On nomme les Ministres du Seigneur et les Princes, les Oints du Seigneur, Christos, mais avec cette différence que les premiers ne le sont qu'en vertu de cette Onction, et que les autres le sont par leur naissance, ou par leur droit de souveraineté, auquel, dans le fond, la cérémonie du Sacre n'ajoute rien,

(1) Le premier soin d'un Prince Ottoman qui parvient au trône, est de se laisser croître la barbe, de la teindre en noir, afin qu'elle soit plus apparente le jour de sa première sortie publique, dont l'objet est d'aller ceindre le sabre. C'est la prise de possession, le couronnement des Empereurs Turcs. Cette cérémonie se fait toujours dans la Mosquée de Youb. (On peut en lire les détails curieux dans les Mémoires du Baron de Tout, page 66 et suivantes. )

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