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DU SACRE

DES

ROIS DE FRANCE.

PREMIÈRE PARTIE.

DE L'ORIGINE DU SACRE ET DE LA SAINTE-AMPOULE.

CHAPITRE PREMIER.

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LOUIS XVIII, à l'ouverture de la session de 1819, avait dit:

« J'ai attendu en silence cette heureuse époque, pour m'occuper de la solennité nationale, où la religion consacre l'union > intime du peuple avec son Roi. En recevant » l'Onction royale au milieu de vous, je pren» drai à témoin le Dieu par qui règuent les

» Rois, le Dieu de Clovis, de Charlemagne >> et de Saint Louis. Je renouvellerai sur les » autels le serment d'affermir les institutions » fondées par cette charte que je chéris da»vantage depuis que les Français, par un » sentiment unanime, s'y sont franchement » ralliés. »

Vœux superflus! cette grande pensée est restée sans effet. Le Ciel ne permit pas que le Roi, dont la France porte le deuil, réalisât cette solennité nationale, que désirait son cœur. Il ne put renouveler sur les autels le serment d'affermir les institutions qu'il avait données à son peuple; il ne fut pas l'Oint du Seigneur.

Charles X, notre bien-aimé Monarque disait aux Chambres assemblées, à l'ouverture de cette session:

« Je veux que la cérémonie de mon Sacre » termine la première session de mon règne. » Vous assisterez, Messieurs, à cette auguste » cérémonie. Là, prosterné au pied du même >> autel où Clovis reçut l'Onction sainte, et en présence de celui qui juge les peuples et

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» les Rois, je renouvellerai le serment de » maintenir et de faire observer les lois de l'État, et les institutions octroyées par le » Roi mon frère ; je remercierai la divine Pro»vidence d'avoir daigné se servir de moi » pour réparer les derniers malheurs de mon peuple, et je la conjurerai de continuer à

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protéger cette belle France, que je suis » fier de gouverner. »

Ces augustes paroles ont retenti dans tous les cœurs. La France, à qui le temps et de longs malheurs avaient fait oublier la grandeur de cette solennité, s'est réveillée avec des transports d'admiration et de joie.

Et en effet, quel spectacle que celui d'un Roi de France, quittant sa capitale, entouré du cortège imposant d'une Cour brillante s'avançant au milieu de son auguste Famille, des Chambres héréditaire et élective, de ses Ministres, des Ambassadeurs des puissances étrangères, des Maréchaux, des grands Dignitaires de la Couronne, et aux acclamations d'un peuple immense, vers une ville où, depuis

quatorze siècles, la plupart des Rois de France ont reçu l'Onction royale; entrant dans cette même Basilique où Clovis, le premier de nos Rois, le fondateur de la vieille Monarchie, où Saint Louis, qui réunit les vertus d'un anachorète aux vertus d'un grand Roi, où Louis XII, le père du peuple, où François Ier., le père des lettres, où Louis XIV, Louis XV, le vertueux et l'infortuné Louis XVI, et tant d'autres membres de l'auguste Dynastie, sont venus recevoir l'Onction royale!

Lorsque, prosterné au pied de l'autel, la main droite appuyée sur le Saint Évangile, il renouvellera, en présence de celui qui juge les peuples et les Rois, le serment de maintenir, de faire observer les lois de l'État, et de veiller au bonheur de son peuple; c'est alors que toutes ces grandes Ombres, évoquées par ces augustes paroles, viendront se ranger autour de lui, se donnant témoins et garans de ces promesses solennelles.

Quel spectacle plus digne des regards et de la vénération d'un grand peuple! Il voit son

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