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cent auprès d'eux sur la même ligne. Le reste de la tribune est occupé par les Ministres et Envoyés des différentes Cours, et par les Princes et Seigneurs étrangers.

Les galeries en amphithéâtre, élevées entre les piliers des deux côtés du chœur, sont remplies de toutes les autres personnes de distinction.

Quatre Députés de l'Hôtel-de-Ville de Reims sont admis à entrer dans le choeur, où ils prennent leurs places sur un banc qui leur est destiné, du côté de l'Évangile, au-dessous des premières stalles des Chanoines, vers le sanctuaire.

Vers les sept heures, les Pairs Laïques sortent du Palais archiepiscopal, et arrivent à l'Église où ils sont reçus par le Grand-Maître des Cérémonies, qui les conduit à l'autel, où ils font les révérences qui sont d'usage. Ils vont ensuite se placer sur la forme qui leur est destinée, du côté de l'Évangile; elle est couverte aussi richement que celle des Pairs Ecclésiastiques.

Les Pairs Laïques sont vêtus d'une veste d'étoffe d'or qui leur descend jusqu'à mi-jambe. Ils ont une ceinture d'or, et par dessus leur longue veste un manteau ducal de drap violet, doublé et bordé d'hermine, ouvert sur l'épaule droite. L'épitoge, ou le collet rond, est aussi bordé d'hermine. Ils ont tous une couronne d'or, sur un bonnet de satin violet.

C'est le premier Prince du Sang qui représente le Duc de Bourgogne; son siège a un marche-pied plus haut que celui des autres Pairs. Les autres Princes du Sang, selon leur rang, représentent l'un, le Duc de Normandie, l'autre, le Duc d'Aquitaine, un autre, le Comte de Toulouse, un autre, le Comte de Flandres et un autre, le Comte de Champagne.

Les trois Pairs qui représentent les Ducs, ont des couronnes ducales, et les trois autres Pairs, qui représentent les Comtes, portent des couronnes de Comte. Ils portent sur leurs manteaux les colliers de leurs ordres.

CHAPITRE VIII.

LE LEVER DU ROI.

Un moment après que les Pairs Laïques ont pris leurs places, ils s'approchent, ainsi que les Pairs Ecclésiastiques, de l'Archevêque de Reims, et conviennent, suivant l'usage très-ancien, de députer l'Évêque de Laon (1) et l'Évêque de Beauvais (2), pour aller chercher le

Roi.

Ces deux Prélats, ayant à leurs côtés deux Enfans de chœur en chape, tenant chacun un chandelier avec un cierge allumé, et un troisième, revêtu de même, portant le bénitier, se mettent en marche, précédés du GrandMaître des Cérémonies. Tous les Chanoines,

(1) M......

(2) M. de Lesquen, sacré le 13 juillet 1823.

en chape, marchent devant en ordre de procession. La musique occupe le milieu des deux files qui sont terminées par le Chantre et le Sous - Chantre. Arrivés à la chambre du Roi, qu'ils trouvent fermée, le Chantre y frappe de son bâton. Le Grand-Chambellan (1), sans ouvrir la porte, dit : Que demandez-vous ? Un des Évêques répond : Le Roi. Le Grand - Chambellan réplique: Le Roi dort. Le Chantre frappe de nouveau, l'Évêque demande une seconde fois le Roi, et le Grand - Chambellan fait la même réponse. Mais à la troisième fois, le Chantre ayant frappé, et le Grand-Chambellan ayant répondu de même, l'Évêque ajoute : Nous demandons N.... que Dieu nous a donné pour Roi. Aussitôt les portes de la chambre s'ouvrent, le Grand - Maître des Cérémonies conduit les deux Évêques députés auprès de Sa Majesté, qu'ils saluent profondément. Ils sont précédés du Chantre, du Sous-Chantre et de l'Enfant de chœur portant le bénitier.

(1) Le prince de Talleyrand, Pair de France.

Le Roi est couché sur un lit de parade. Il est vêtu d'une longue camisole cramoisie, garnie de galons d'or, et ouverte, ainsi

que la chemise, aux endroits ménagés pour les Onctions; par-dessus cette camisole, le Roi a une longue robe d'étoffe d'argent, et sur sa tête une toque de velours noir, garnie d'un cordon de diamans, d'une plume de héron fine, et d'une double aigrette blanche.

L'Évêque de Laon présente de l'eau bénite à Sa Majesté, et récite une oraison. Ensuite les deux Évêques soulèvent le Roi de dessus son lit (1), et le conduisent processionnellement à l'Église, en chantant un répons.

(1) Jusque dans le douzième siècle, ceux de nos Princes qui succédaient au trône, n'étaient reconnus Rois que du jour de leur Sacre. Avant cela, le Roi dormait, disent les vieilles chroniques, et l'autorité royale demeurait si absolument aux Grands ou au Régent, que leur nom seul était marqué dans les actes. C'est apparemment ce que figure encore cet endroit du céremonial, où les deux Évêques, députés pour amener le Roi à l'Église, le trouvent couché sur un lit.

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