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venoit la confiance si entière, la foi si vive que cet homme avoit en Jésus?

On le suivoit à la trace de ses bienfaits. Après avoir guéri le serviteur du centurion, «il s'en alloit en une << ville appelée Naïm, et ses disciples alloient avec lui, et <«< une troupe nombreuse. Or, comme il approchoit de la « porte de la ville, voilà qu'on emportoit mort un fils « unique de sa mère, et celle-ci étoit veuve; et une grande « foule l'accompagnoit. Le Seigneur l'ayant vue; il fut ému « de pitié sur elle, et il lui dit : Ne pleurez point. Et il « s'approcha, et toucha le cercueil (Ceux qui le portoient « s'arrêtèrent.) Et il dit: Jeune homme, je te le com« mande, lève-toi! Et celui qui étoit mort se leva sur son « séant, et il commença à parler. Et Jésus le donna à sa << mère 2. »

Qu'ajouter à ce récit d'une simplicité si divine? Qu'ajouter à celui de la résurrection de Lazare enfermé depuis quatre jours dans le tombeau, et déjà en proie à la corruption? « On ôta donc la pierre; et Jésus ayant levé les « yeux en haut, dit: Mon Père, je vous rends grâces de «< ce que vous m'avez écouté. Pour moi je savois que vous « m'écoutez toujours; mais j'ai dit ceci à cause du peuple « qui m'environne, afin qu'il croie que vous m'avez en« voyé. Alors il éleva la voix avec un grand cri: Lazare, «<sors de ta tombe! et aussitôt celui qui étoit mort sortit,

1 Pertransiit benefaciendo et sanando omnes.... quoniam Deus erat cum illo. Act., x, 58.

* Deinceps ibat in civitatem, quæ vocatur Naïm ; et ibant cum eo discipuli ejus, et turba copiosa. Cùm autem appropinquaret portæ civitatis, ecce defunctus efferebatur filius unicus matri suæ et hæc vidua erat; et turba civitatis multa cum illà. Quam cùm vidisset Dominus, misericordiâ motus super cam, dixit illi: Noli flere. Et accessit, et tetigit loculum. (Hi autem qui portabant, steterunt.) Et ait: Adolescens, tibi dico, surge. Et resedit qui erat mortuus, et cœpit loqui. Et dedit illum matri suæ. Luc., vii, 11 et seqq.

« les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage en«veloppé d'un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez«<le aller 1. >>

Quelle est donc cette voix que le sépulcre entend, et à qui les morts obéissent? L'Évangéliste remarque que «beaucoup de Juifs qui étoient venus vers Marie et Marthe, <«<et qui avoient vu ce que Jésus fit, crurent en lui 2. » Les pontifes mêmes et les pharisiens crurent aussi au miracle, et ils se dirent: «Que ferons-nous, car cet homme fait « un grand nombre de signes 5?» et, dans l'aveuglement de leur fausse politique et de leur haine, qui les poussoit à leur insu à l'accomplissement des prophéties, ils conclurent de le faire mourir.

On ne voit pas l'ombre de dissentiment, l'apparence d'un doute sur la vérité des miracles du Sauveur, même parmi ses ennemis. Sa tendre charité s'étendoit à toutes les mi

Tulerunt ergo lapidem. Jesus autem, elevatis sursum oculis, dixit: Pater, gratias ago tibi quoniam audisti me. Ego autem sciebam quia semper me audis: sed propter populum, qui circumstat. dixi; ut credant quia tu me misisti. Hæc cùm dixisset, voce magnâ clamavit: Lazare, veni forås. Et statim prodiit qui fuerat mortuus, ligatus pedes et manus institis; et facies illius sudario erat ligata. Dixit eis Jesus: solvite cum, et sinite abire. Joann., x1, 41 et seqq.

2 Multi ergo ex Judæis, qui venerant ad Mariam et Martham, et viderant quæ fecit Jesus, crediderunt in eum. Ibid., 45.

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Collegerunt ergo pontifices et pharisæi concilium,, et dicebant: Quid faciemus, quia hic homo multa signa facit? Ibid., 47.

Si dimittimus cum sic, omnes credent in eum et venient Romani, et tollent nostrum locum et gentem. Unus autem ex ipsis, Caïphas nomine, cùm esset pontifex anni illius, dixit eis: Vos nescitis quidquam. Nec cogitatis quia expedit vobis ut unus moriatur homo pro populo, et non tola gens percat. Hoc autem à semetipso non dixit: sed cùm esset pontifex anni illius, prophctavit, quod Jesus moriturus erat pro gente; et non tantum pro gente, sed ut filios Dei qui erant dispersi, congregaret in unum. Ab illo ergo die cogitaverunt ut interficerent eum. lbid., 48 et seqq.

sères humaines: il suffisoit d'approcher de lui pour recevoir comme une puissante émanation de vie.

« Jésus s'arrêta dans un lieu champêtre avec ses disci«ples, et une multitude immense qui étoit venue de toute << la Judée et de Jérusalem, et des contrées maritimes, et «de Tyr, et de Sidon pour l'écouter, et pour être guéris << de leurs langueurs.... Et toute la foule cherchoit à le « toucher; parce qu'il sortoit de lui une vertu qui les guė«rissoit tous 1. >>

Si ces prodiges renouvelés à chaque instant n'avoient point été véritables, comment la confiance des peuples eûtelle été toujours croissant? Comment lui auroit-on de toutes parts amené des malades pour qu'il les guérit? des malades de toute espèce, et qui tous ressentoient également son pouvoir. Et cela sans cesse, et cela en présence d'une multitude immense qui accouroit, non-seulement de toute la Judée, mais encore des royaumes voisins, pour être té moin de ces merveilles; en présence des prêtres et des docteur humiliés et jaloux; en présence de tous les ennemis du christianisme naissant, qui prenoient quelquefois le soin de vérifier toutes les circonstances du miracle, afin d'en découvrir la fausseté, s'ils l'avoient pu, comme on le voit dans l'histoire de l'aveugle-né 2: et tant d'examen, tant de recherches dirigées par tant de haine, n'aboutissent jamais qu'à constater de plus en plus l'incontestable réalité des miracles opérés par le Sauveur. Il est manifeste et nous ne pouvons le nier, comme ils le disoient de ceux

1 Et descendens cum illis, stetit in loco campestri, et turba discipulorum ejus, et multitudo copiosa plebis ab omni Judæâ, et Jerusalem, et maritima, et Tyri, et Sidonis, qui venerant ut audirent eum, et sanarentur à languoribus suis.... Et omnis turba quærebant eum tangere quia virtus de illo exibat, et sanabat omnes. Luc., vi, 17, 18, 19.

2 Joann., 1x, 1 et seqy.

Quid faciemus hominibus istis ? quoniam quidem notum signum

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des Apôtres. Que veut-on de plus? que faut-il donc pour qu'un miracle soit certain? En reviendra-t-on à nier sa possibilité? Plutôt que d'être chrétien, plutôt que de vivre de la vie que le Fils de Dieu est venu nous apporter, aimerat-on mieux renoncer à la raison, et la condamner à mourir dans les angoisses de l'absurdité?

Mais, pour qui sait l'entendre, quelle force invincible dans le témoignage unanime d'un peuple contemporain? Et ce n'est pas tout; ce peuple infidèle a continué jusqu'à nos jours à reconnoître dans les miracles du Sauveur une exception réelle aux lois de la nature; les Païens en ont tous porté le même jugement. Savants, ignorants, Juifs,idolâtres, il n'y a qu'une voix sur la nature évidemment miraculeuse des œuvres de Jésus-Christ. Ils ont tout dit, ils ont consenti à tout admettre, à tout supposer plutôt que de les regarder comme des événements naturels. Les uns les ont attribués à la puissance du nom ineffable de Dieu que Jésus avoit dérobé dans le temple, les autres au pouvoir de Beelzebub, quelques-uns, comme Porphyre, à la théurgie, presque tous aux secrets de la magie1; et c'est aux incrédules de voir si ces explications les peuvent satisfaire.

Toujours sera-t-il certain que les prodiges opérés par le Christ et par ses Apôtres sont de véritables miracles, de l'aveu de tous les hommes qui en furent témoins ou qui en ont entendu parler; de l'aveu des Juifs, des païens",

factum est per eos, omnibus habitantibus Jerusalem: manifestum est, et non possumus negare. Act., Iv, 16.

1 C'est ce qui se voit dans les passages des auteurs juifs et païens cités précédemment.

Saint Justin, qui écrivoit au milieu du deuxième siècle, renvoie aux actes faits sous Pilate ceux qui révoqueroient en doute les circonstances de la Passion de Jésus-Christ, ou ses miracles, tels que la guérison des malades et la résurrection des morts. Apolog., 1, 11. 15.

des chrétiens, des musulmans1, car voici en quels termes le faux prophète des Arabes fait parler Dieu dans le Koran : « Nous avons donné à Jésus, le fils de Marie, des signes «manifestes, et nous l'avons fortifié par l'Esprit-Saint; » et ces signes manifestes, il les appelle ailleurs des mirucles évidents.

Que si, oubliant des témoignages si nombreux, si décisifs, on consulte le monde entier ou le sens commun de tous les hommes, pour savoir si des faits, semblables à ceux que l'Évangile raconte, sont dans l'ordre de la nature, ou s'ils ne forment pas au contraire des exceptions réelles à ses lois; quelqu'un doute-t-il quelle sera sa réponse?

Ainsi, nécessairement il faut ou nier le sens commun, ou avouer les miracles de Jésus-Christ, et avec eux la sainteté, la divinité du christianisme. Mais avant de développer cette dernière conséquence, nous devons parler du miracle le plus auguste du Sauveur, celui de sa résurrection*, qui eut cela de propre qu'elle s'opéra sans aucun intermédiaire, par la vertu même qui étoit en lui.

Les Persans appellent la puissance que Jésus-Christ avoit de faire des miracles, Bad Messih, le vent ou le souffle du Messie. Ils disent en effet que par son souffle il ressuscitoit les morts, etc. D'Herbelot, Biblioth. orient., art. Bad-Messih, t. I, p. 522. L'auteur du MethneviManevi, paraphrasant un passage du Koran, parle ainsi : « Le Messie, « d'un côté, ressuscite le Lazare, et de l'autre, vous voyez des Juifs << rongés d'envie et de dépit. »

We gave unto Jesus the son of Mary manifest signs, and strengthened him with the holy Spirit. The Koran, translated by George Sale, t. I, p. 47. London, 1764.

ch. II,

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Il rend également témoignage à la mission

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de Moïse. « We formerly sent Moses with our signs. » Vol. II, ch. XIV, p. 62.-Ibid., ch. xvi, p. 110.-Ibid., ch. xxш, p. 181. Et alib. 4 Il existe quatre ouvrages où la résurrection de Jésus-Christ est

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