LIBRAIRIE ARMAND COLIN Histoire de la Langue française, des Origines à 1900, par M. FerdiNAND BRUNOT, professeur à l'Université de Paris : TOMEI: De l'Époque latine à la Renaissance. Un volume in-8°, 548 pages, broché...... 15 fr. TOME II: Le Seizième siècle. Un volume in-8°, 510 pages, 8 planches hors texte, broché... 15 fr. 12 fr. 50. TOME III: La Formation de la Langue classique (1600-1660): Relié demi-chagrin, tête dorée....... 17 fr. (Le Tome III de l'HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE formera deux volumes.) Professeur d'Histoire de la Langue française à l'Université de Paris. LIBRAIRIE ARMAND COLIN 5, RUE DE MÉZIÈRES, 5 1909 Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. PRÉFACE Voici mon Tome III. Il est gros, si gros que j'ai dû le diviser en deux parties. Encore ne contient-il pas tout le nécessaire, et causera-t-il la même déception que le précédent à certains de mes lecteurs il ne «<< remplacera pas tout ». Peut-être au contraire devra-t-il être lui-même remplacé bientôt, car on ne saurait étudier avec trop de précision cette période de 1600 à 1660, pendant laquelle la langue classique s'est constituée. J'ai essayé de montrer ici quels ont été les réformateurs, célèbres ou anonymes, qui l'ont marquée de leur empreinte, comment des individus et des groupes, des grammairiens et des écrivains, des courtisans et des femmes ont mêlé et associé leurs idées et leurs sentiments pour faire une langue littéraire à leur goût, et l'imposer. Les caractères généraux de cette langue sont si connus, que je n'y ai point insisté. Mais il m'a paru nécessaire de faire une analyse minutieuse de ce travail de détail auquel toute une génération s'est passionnément attachée. Sur chaque point, je me suis efforcé de suivre l'élaboration de la règle naissante, de découvrir la date approximative où l'usage observé, codifié, sanctionné, est devenu loi. Pour y parvenir, j'ai interrogé avant tout les grammairiens qui, tout en se défendant de rien imposer, faisaient d'un usage une règle dès qu'ils le déclaraient seul reçu à la Cour, dont tout le monde acceptait l'autorité. Un texte, même signé de Descartes ou de Corneille, ne compte pas devant une remarque que Vaugelas a rapportée d'un cercle, et à laquelle il laisse ce modeste nom de « remarque ». Si donc je cite aussi souvent Malherbe ou Vaugelas, ce n'est pas par goût personnel, ni pour avoir eu avec eux une particulière familiarité, c'est que la bonne méthode l'exige. Au fond ce n'est point eux que je cite, ils ne sont que des témoins, c'est le monde qui parle par leur bouche. Assurément j'aurais pu, et cela m'eût évité bien des difficultés de toute sorte, conduire d'un seul coup mon exposé jusqu'à la fin du siècle. J'ai préféré, après réflexion, l'arrêter en 1660. Les 297986 |