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Protegit. Ut mavis, da verba, et decipe nervos,
Si potes. «< Egregium quum me vicinia dicat,
Non credam? >> Viso si palles, improbe, nummo;
Si facis in penem quidquid tibi venit amarum;
Si puteal multa cautus vibice flagellas:
Nequicquam populo bibulas donaveris aures.
Respue quod non es; tollat sua munera cerdo ;
Tecum habita, et noris, quam sit tibi curta supellex.

et trompez aussi vos nerfs, si vous pouvez. » Mais, quand mon mérite est vanté par tout ce qui m'entoure, comment ne pas y croire? » Non, vous ne valez rien 3°; et puisque la vue d'un écu vous donne la fièvre, puisque vous vous permettez sur votre corps toutes les extravagances qui vous passent par la tête, puisque vous vous escrimez bravement contre les comptoirs du Forum 31, vous ne pouvez vous enivrer de l'encens du vulgaire. N'acceptez que ce qui vous est dû; que la canaille reprenne ses hommages 32 : descendez en vous-même, et voyez combien l'âme est peu meublée 33 !

NOTES

DE LA QUATRIÈME SATIRE.

TOUTES les satires de Perse traitent de politique d'une manière indirecte ; celle-ci en traite d'une manière spéciale. L'auteur cherche à y démontrer que l'étude de la sagesse est plus nécessaire encore aux hommes d'état qu'aux autres hommes; vérité que paraît ignorer une jeunesse présomptueuse qui prétend gouverner la république, sans avoir rien de ce qu'il faudrait pour se conduire elle-même.

L'ouvrage est mis sous la forme d'un sermon adressé par Socrate au jeune Alcibiade, au moment où il va prendre en main les rènes du gouvernement; et cela a conduit les commentateurs à penser que cette satire n'était qu'une imitation du dialogue de Platon intitulé le Premier Alcibiade, ou de la Politique. Mais les noms de Socrate et d'Alcibiade sont presque tout ce que Perse a emprunté à Platon : c'est de personnages romains qu'il trace le portrait sous des noms grecs; car je n'admets pas l'opinion de ceux qui pensent que toute cette critique est une critique générale qui ne tombe sur personne en párticulier; je me range entièreinent à l'opinion de Casaubon, que voici : « Nerone principe, quanta fuerit bonorum civium indignatio, quantus mœror, quum viderent perditissimum juvenem imperio Romano illudere, facile cuivis æstimare est. Neque dubitandum præclara ingenia, quæ illa tempestate non pauca effloruerunt, ægre se continuisse, quominus ingenui doloris testimonia monumentis suis impressa ad posteros transmitterent: cujus rei vel unius Annæi Lucani Pharsalia abunde fidem nobis fecerit. Vixit inter ceteros nobilioris ingenii viros eorum temporum et poeta noster, duorum summorum virorum, Pœti Thraseæ, et ipsius Lucani amicus ac familiaris. Hic quum impatientissime ferret, ut erat naturæ acris, et in amore virtutis ac vitio1um odio juxta vehemens, susque deque omnia misceri Romæ, re

gentibus imperium juvenibus depravatissimis et in primis Nerone ipso, qui neque usum reipublicæ ullum habebat,

, neque rationem ejus administrandi ullo modo aut didicerat aut sciebat, non abstinuit quin stili sui mucronem in Neronem tam ipsum stringeret, quam in reliquos similis dementiæ juvenes, qui, totius chriñ imperiti, gubernacula publicæ rei pro se quisque capessebant. Isti sunt adversus quos satira hæc est scripta; cujus etsi præcipuus erat scopus in Neronem invehi, atque ipsum satirico sale defricare, quod rempublicam suscepisset gubernandam, tanto oneri prorsus impar, quodque esset illius vita libidine aliisque vitiis infamis, sic tamen poeta in hoc argumento indignationi suæ habenas laxavit, ut neque palam, neque plenis velis in flagitiosissimum principem inveheretur, verum tecte et longe mollius quam vel natura ipsius ferebat, vel Neronis flagitia ac scelera merebantur : nos autem putamus tum scriptam hanc esse satiram, quum nondum totus innotuerat Nero, cujus principium laude digna habuit multa. Sed simulata, non vera fuit ista virtus, quum suis flagitiis ac sceleribus initio velamenta quæreret, ut narrant historici. Viris gravibus, quibus interior Neronis vita non erat incognita, verba dari non poterant; neque ulla simulatione effici, quin suspectam ejus indolem haberent. Postea cœpit paulatim manifesta fieri ejus monstri immanitas. Quo tempore videtur hoc carmen fuisse compositum. Ita enim meminit libidinum ejus principis, quasi tum primo vitæ ejus obscenæ opinio sinistra in vulgus emanasset, quemadmodum suo loco est a nobis indicatum.... Probe vero norat Persius, quum ad hanc satiram scribendam se accingeret, quantam rem et quam periculosam moliretur. Quamobrem consilio prudentissimo hoc argumentum Platonis imitatione sibi tractandum censuit : non solum nominibus inde petitis, sed etiam sententia propemodum universa; ut, si quis forte Corycæus, aut Cercops nomen ipsius deferret, probabili excusatione posset factum suum defendere; quasi, exercendi tantum stili causa, petitum e libris summi philosophi argumentum, Latinis versibus tentasset complecti.

"

Cette opinion de Casaubon n'est, comme on le voit, qu'une conjecture; mais cette conjecture a tous les caractères de la vérité. En effet, pour peu qu'on lise avec attention le treizième livre des Annales de Tacite, le livre quarante et un de Dion Cassius, l'article Néron dans Suétone, et que l'on compare leurs écrits avec

l'ouvrage de Perse, on demeurera convaincu qu'il est impossible qu'une satire dont tous les traits s'appliquent avec tant de justesse à Néron n'ait point été écrite contre lui.

Scilicet ingenium et rerum prudentia velox

Ante pilos venit......

C'est l'âge de Néron, qui n'avait que dix-sept ans quand on apprit le sort de Claude (SUETONE, Néron, ch. vIII).

Dicenda tacendaque calles.

C'est l'incapacité de Néron, qui, dès ses premières années, appliqua l'activité de son esprit à autre chose qu'aux études sérieuses de la philosophie et de l'éloquence (TACITE, Ann., liv. xi, et SUETONE, Néron, ch. LII).

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« Il était d'une figure belle plutôt qu'agréable. » (SUÉTONE, Néron, ch. LI.)

Assiduo curata cuticula sole.

At si unctus cesses, et figas in cute solem, etc.

« Il était d'une recherche misérable dans sa mise et dans sa toilette. Id., ibid.)

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Dinomaches ego sum. .

Néron n'était de la famille impériale que par sa mère Agrippine, comme Alcibiade n'était du sang des Pisistratides que par sa mère Dinomaque.

Cubito qui tangat, et acre

Despuat in mores...

Sic novimus: ilia subter

Cæcum vulnus habes; sed lato balteus auro
Protegit.

Si puteal multa cautus vibice flagellas.

Tout ceci convient encore à Néron plus qu'à Alcibiade lui-même ; Tacite et Suétone donnent sur ses habitudes de débauche, sur ses

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