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Lp 15.28.32.2

Harvard Can Library
Cof

Mors h. Morgan
Jan. 1, 19.0

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AVIS AU LECTEUR.

VOILA OILA un volume un peu long pour le plus bref des auteurs latins: les lecteurs n'en prendront que ce qui leur conviendra, suivant leur goût, suivant leur manière de lire.

Ceux qui s'attachent surtout à la pureté des textes peuvent donner à celui-ci quelque confiance : il n'a été établi qu'après avoir relevé et discuté toutes les différentes leçons, celle des manuscrits et des imprimés, celles des meilleures éditions de Perse. Ce travail avait été entrepris pour la Collection des auteurs Classiques Latins, et c'est là qu'il faut en chercher les détails minutieux (tome 11 des Satiriques, 115o de la Collection). Je n'ai cru devoir en reproduire ici que les résultats, avec les justifications nécessaires pour les passages les plus controversés. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle édition de mon texte de Perse est peut-être préférable à la première; j'ai trouvé à corriger encore.

II d'autres lecteurs moins exigeans sur la y qualité des textes, et, par-là même, fort difficiles

sur celle des traductions : ils veulent qu'une traduction leur tienne lieu de l'original. Ils veulent l'impossible; les traductions, quelque parfaites qu'on les suppose, sont des secours utiles, souvent même indispensables, pour lire les anciens, plutôt qu'elles ne sont de véritables équivalens de leurs ouvrages. Je n'ai rien négligé cependant pour satisfaire aussi cette classe de lecteurs, et justifier l'estime dont ils honorent cette Collection. Pour cela, je me suis tenu aussi près de la lettre de mon auteur que le respect pour notre langue et pour le goût me l'a permis : cela m'a paru encore le meilleur moyen de reproduire ici la valeur des pensées et le caractère du style de Perse. C'est par cette méthode que j'ai rétabli le véritable sens d'une foule de passages qui forment des sens faux ou des non-sens dans les traductions même les plus récentes et les plus estimables.

J'ai beaucoup éprouvé par moi-même combien il est fastidieux, après avoir lu un auteur dans son texte ou dans une traduction, d'en recommencer mot pour mot la lecture dans un commentaire. C'est pour sauver, autant qu'il est possible, cet ennui à toute espèce de lecteurs, que j'ai placé en tête de chaque satire un Argument, et, en tête des notes, une Note sommaire, qui mettent à même de bien saisir l'ensemble : il de

vient moins nécessaire alors d'avoir recours aux explications de détail.

Cependant, comme Perse est un écrivain qui se pique d'érudition, comme son style est rempli d'idiotismes et d'hellénismes, d'allusions et de citations, de phrases à double entente, la traduction serait souvent aussi obscure que le texte lui-même, si des notes fréquentes n'en développaient le sens intime. J'ai cherché à resserrer dans les miennes ce qu'il y a de plus utile dans celles des commentateurs qui m'ont précédé, et cet abrégé est encore bien long : cela ne peut guère convenir qu'aux philologues ou aux érudits de profession.

Perse a fait école; et de ceux à qui il a frayé la route, il nous reste, outre les écrits de Juvénal, une satire de Sulpicia et un fragment de Turnus. J'ai cru devoir réunir à l'œuvre de Perse, qui est si courte, la traduction de ces deux morceaux qui portent l'empreinte du même siècle et de la même manière. On trouvera encore à la fin du volume quelques notices biographiques sur Perse, intéressantes par elles-mêmes, et que leur peu d'étendue a permis de réimprimer dans leur intégrité.

Enfin, dans un Discours d'introduction, j'ai cherché à retracer l'histoire du livre de Perse et des opinions qu'il renferme. La longueur de ce

discours jure avec la brièveté de l'ouvrage luimême : mais elle ne surprendra point ceux qui savent que cet ouvrage date d'une des grandes époques de l'esprit humain; qu'il a traversé, pour venir jusqu'à nous, dix-huit siècles tout entiers, et que la doctrine philosophique sur laquelle il repose a occupé les penseurs de tous les temps.

PERREAU.

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