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DE LA

REGENCE

DE S. A. R. MGR.

LE DUC D'ORLEANS.
DURANT LA MINORITE'

DE LOUIS XV.
ROIDE FRANCE

Enrichis de Figures en Taille-douce

< Chevalier de Piessensy
TOME TROISIEME,

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MEMOIRES

DE LA

REGENCE

DE S. A. R. MGR.

LE DUC D'ORLEANS.

DURANT LA MINORITE

DE LOUIS XV.

J

ROI DE FRANCE.

USQUES là les François 172 avoient été bien éloigné de foupçonner le coup terrible dont ils venoient d'être accablez. Eblouis par les aparences brillan tes du fyftême de Law qu'ils ne comprenoient pas, ils y avoient donné tê te baiffée, & ils étoient encore charmez des millions en idée que le Papier pro

Tom. III.

A

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2720 duifoit fans ceffe. La Compagnie de Miffiffipi étoit l'apas trompeur qui les attireroit. On la regardoit comme une fource inépuifable de richeffes, & on croyoit gagner en achetant d'un argent réel les trefors imaginaires qu'elle diftribuoit. Voilà jufqu'où l'avarice avoit entraîné les Peuples, aufquels la vanité achevoit de faire perdre l'efprit. Cependant les Arts languiffoient, on négligeoit le commerce, on ne cultivoit prefque plus les fciences, & on traitoit de bizares & d'entêtez le petit nombre de ceux qui avoient été affez fages pour fe contenter d'une médiocrité tranquille & affûrée.

CETTE expofition doit faire comprendre quels furent les fentimens du Public à la vie de l'Arrêt qui réduifoit le papier à la moitié. On ouvrit les yeux malgré foi, & on vit avec une furprise douloureufe qu'on s'étoit laiffé tromper à des noms vuides de réalité. Chacun eut bien voulu alors retirer l'argent de fes Billets. On courut en foule à la Banque pour cet effet, & il y eut même plufieurs perfonnes d'écrafées. Mais il n'étoit plus tems

trancès

NEANMOIS comme cet Arrêt 172@ n'avoit été publié que par ordre de Remon Son A. R. fans avoir été communiqué du Con au Confeil de Régence, le Duc de feil de Régence Bourbon chef de ce Confeil, le Prin- contre ce de Conti, le Maréchal de Villeroi, l'Arrêt > du vingt & plufieurs autres Seigneurs allerent Mai, remontrer au Duc Régent le defefpoir du Peuple, & la néceffité de révoquer l'Arrêt qui le caufoit.

Celles

D'UN autre côté, le vingt-fepr au Parle fuivant le Parlement lui députa les ment Gens du Roil, pour lui reprefenter le déplorable état de la France par la diminution du papier, & pour lui demender la révocation de l'Arrêt. Il leur fut impoffible d'obtenir audience. Le Parlement les renvoya fur le champ avec ordre d'attendre au Palais Royal, jufqu'à ce que le Prince leur eut donné une réponse précise, quelle qu'elle pût être. Le Duc d'Orleans les reçût enfin, & les combla d'honnêtetez. Il leur promit même de concourir avec eux à trouver les moyens d'ajufter les intérêts du Roi avec ceux du Public, & chargea un Secraitaire d'Etat de le confirmer par un Lettre qu'il écrivit aux Chambres Affemblées.

LE Premier Préfident fe rendit

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