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révoquée, on ne pourroit se défendre de quelque frayeur, si nous ne devions avoir confiance dans la piété du Roi, et dans le zèle des ministres à seconder ses religieuses intentions. Quel que soit cependant la pureté des vues du gouvernement, ne seroit-il pas à craindre qu'on n'abusât quelque jour d'une loi qui et qui peut devenir une arme dangereuse dans les mains de quelques subalternes mal intentionnés. On a reproché à l'Angleterre d'avoir laissé subsister longtemps des réglemens atroces contre les catholiques. Ils n'étoient point généralement exécutés, disoit-on ; mais il ne falloit que le caprice d'un juge, ou la malignité d'un ennemi pour les faire revivre. En fait de lois, ce ne sont point les hommes qu'il faut considérer, c'est la chose même, et c'est un bien grand malheur pour un Etat que d'y maintenir des dispositions légales dont on sent l'injustice, et qu'on peut être tenté de vouloir remettre en vigueur au moindre prétexte. On a déclaré dernièrement dans un royaume voisin (les Pays-Bas) que les articles organiques avoient toujours force de loi, et qu'ils seroient exécutés comme par le passé. Il est vrai que c'est un gouvernement protestant qui a pris cette mesure, er qu'un monarque catholique est bien éloigné de vouloir suivre de tels erremens. Mais encore une fois ne seroit-il pas aussi prudent que juste d'ôter jusqu'à la moindre trace d'une législation imaginée en haine de la religion et des prêtres? Le ministère des cultes n'a été fondé que sur cette législation, et n'étoit destiné qu'à l'appuyer. Ses élémens, ses principes, ses usages, ses formes ne doivent-ils pas disparoître entièrement sous un autre rene? Ne convient-il pas que chacun rentre dans ses drous; que les bornes du spirituel et

du temporel soient mutuellement respectées; que les laïques n'interviennent plus dans des affaires secrètes, et que le clergé puisse se purger lui-même de ce qu'il y a de moins pur dans son sein? Des discussions de conscience, des causes spirituelles veulent être traitées avec réserve, et appartiennent de droit à ceux que leur caractère et leurs fonctions séparent du monde, et qui sont accoutumés aux secrets du tribunal de la pénitence: c'est effaroucher les fidèles, et blesser toutes les convenances que de soumettre de telles affaires à l'examen des bureaux, ainsi qu'il étoit d'usage sous un régime despotique et militaire, qui se soucioit peu de froisser, de confondre, de briser tout dans sa marche irréligieuse et violente.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Le jour de l'Assomption, la messe a été célébrée, dans la chapelle du Roi, par M. Duchilleau, évêque de Châlons-sur-Saône. Le matin, à huit heures, S. M. avoit entendu une première messe, dite par Mgr. le grand aumônier, et elle y avoit communié. Les Princes et MADAME ont aussi approché de la sainte table, à l'occasion de la fête. La manière dont ils s'acquittent de ce grand acte de religion atteste la vivacité de leur foi, et en inspireroit à ceux qui en sont le moins pénétrés. Mgr. le duc d'Angoulême, qui n'étoit point à Paris le jour de la fête, n'a cominunié que le lundi 19, et a entendu trois messes pour sa préparation et son action de grâces.

Il faut être juste. S'il est des gens un peu ardens qui ne peuvent nous pardonner de ne pas écouter M. Blanchard comme un oracle, et de ne pas regarder l'abbé Vinson comme un Père de l'Eglise, il est

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aussi, quoique dans le même parti, de bonnes ames quí ont notre conversion à cœur, et qui y travaillent avec zèle. Outre les prières que sans doute elles font pour nous, elles nous font passer des écrits qu'elles croient propres à nous toucher. On nous a envoyé dernièrement deux rétractatious de prêtres concordataires. Nous ne méritions guère cette faveur, il faut l'avouer, après la manière irrévérencieuse dont nous avions parlé de la rétractation de l'abbé Godard. Mais il y a lieu de croire qu'on a été un peu honteux de la conquête d'un tel personnage, qui n'a pas tardé à se faire connoître là comme ailleurs. En attendant qu'on le congédie, et pour amortir le mauvais effet qu'a produit une si fâcheuse acquisition, on vient de publier deux rétractations dans le même genre; l'une d'un vieillard d'un peu moins de quatre-vingt-dix ans, et qu'on n'a pas eu beaucoup de peine sans doute à gagner à cet âge; l'autre d'un M. d'Amourette qu'on nous dit être un saint, mais qui n'a pas l'air d'être un grand docteur. Ce nouveau converti dit dans son écrit: Peut-on étre chrétien et suivre le Concordat? Le plus simple fidèle répondra: Non. Ce M. d'Amourette n'est pas tendre, et les pauvres concordataires doivent être épouvantés de sa décision en vertu de la quelle ils ne sont plus chrétiens. Il ne l'étoit donc plus lui-même quand il desservoit une paroisse, et c'est une chose si manifeste que le plus simple fidèle la voit évidemment. Quelle forte théologie que celle de M. d'Amourette qui vous met sans façon hors du christianisme le Pape, l'église romaine et celle de France, et cela d’après l'avis du plus simple fidèle! Que l'on est heureux d'avoir acquis subitement de telles lumières! C'est ce qui est arrivé dernièrement à un de ces rétractés, à qui nous demandions les motifs de sa démarche. Il nous les exposa avec une naïveté qui nous confondit. Que voulez-vous, disoit-il? La personne que je sollicitois de m'accorder telle place me déclara qu'il falloit que je me rétractasse. Je l'ai fait; AUTANT EN EMPORTE LE VENT. Voilà

ce que nous avons entendu de la bouche d'un de ces hommes scrupuleux que la délicatesse de leur conscience pousse à rompre toute communion avec nous. Nous pouvons attester le fait, et si nous ne nommons pas le personnage publiquement, c'est par un reste d'égards dout il doit nous savoir gré.

Un autre écrit, que les mêmes gens font circuler, n'est pas moins propre que les précédens à égarer l'ignorance et la crédulité. Il commence ainsi : La foi semble vouloir reparoître dans tout son jour et avec ses vrais caractères. Nos prélats trompés viennent de s'en apercevoir. En conséquence le plus grand nombre n'entrent plus dans les églises concordatistes, et ont refusé d'assister à la cérémonie du mariage de Mgr. le duc de Berry. On nomme ensuite dix évêques qui n'ont point en effet assisté au mariage de ce Prince; mais on dissimule que parmi ces prélats l'un est attaqué depuis plusieurs mois d'une maladie grave qui le retient au lit, et que d'autres sont infirmes, et ne sortent presque jamais. Tout autre motif que celui que l'on allègue dans l'écrit a empêché les prélats de se rendre à la cérémonie, et je suis persuadé que l'auteur le savoit bien. Il savoit, comine nous, que ces évêques n'avoient point été invités, ou du moins n'avoient pas jugé qu'ils le fussent. Mais il vouloit donner le change à ceux qui sont éloignés, et qui ignorent le véritable état des choses. C'est ce qu'on appelle une ruse de guerre. Cet écrivain veut se prévaloir de ce que MM. les anciens évêques de Langres et de Châlons-sur-Marne ont assisté à la céré monie avec les pairs, comme si, dans son systême, il leur eût été permis à ce titre de communiquer avec les concordataires. Il ajoute que les prélats ci-dessus disent tous la messe chez eux; ce qui n'est pas vrai de tous, et ce qui d'ailleurs ne prouveroit rien: on sait que c'est un usage et un privilége des évêques d'avoir une chapelle intérieure. Le même fauteur du schisme, comme s'il avoit craint qu'il n'y eût rien d'exact dans son imprimé,

ajoute que M. l'archevêque de Reims n'a pas voulu dire la messe. En vérité, est-il bien étonnant que ce prélat, dont la santé est fort délicate, n'ait pu attendre fort tard à dire la messe? et, dans l'opinion de ces brûlots, ne seroit-il pas également repréhensible d'avoir assisté à la messe et conféré un sacrement dans une église concordataire? De plus, on ne nomme pas dans l'imprimé tous les évêques qui se sont trouvés à la cérémonie. M. Duchilleau, évêque de Châlons-sur-Saône, y étoit aussi Cet imprimé est donc un tissu de mensonges et d'artifices qui ne peuvent en imposer que dans l'éloignement. I faut plaindre le parti qui a besoin de recourir à de tels moyens, et qui ne fonde ses succès que sur la dissimu Jation et la tromperie. Mais ce qui est surtout odieux dans ce misérable imprimé, c'est qu'il tend à attaquer. le mariage de Mgr. le duc de Berry, comme fait dans une église concordataire. Dans la pratique, ces artisans du schisme traitent ces mariages de nuls, et les réhabi Jitent. On sent la conséquence de cette doctrine insensée, qui montre dans ces gens là d'aussi mauvais François que de pauvres théologiens, également prêts à jeter le trouble dans l'Eglise et dans l'Etat.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Il y a eu le dimanche grande réception chez le Roi et les Princes.

- On dit que la grande revue qui devoit avoir lieu le 25, à l'occasion de la fête du Roi, a été contremandée, S. M. voulant éviter les dépenses qu'occasionneroient le déplacement et le séjour des différens corps.

S. M. vient de donner, sur ses fonds particuliers, 50,000 fr. pour le soulagement de ceux qui ont souffert des dernières inondations dans le département de l'Isère.

- Le jour de la saint Louis, il y aura grand couvert au château des Tuileries. Il sera distribué des billets pour les personnes qui pourront être admises.

- Mr. le duc d'Angoulême est arrivé à Paris, le 16 août

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