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Ce père chancelant, affecte pour son fils!
Triomphe, Coranus; ces biens te sont acquis;
Ils sont le prix du sang; le prix de la constance;
Le bonheur appartient sur-tout à la vaillance;
Et l'intérêt des chefs, l'intérêt de l'état,
Est de récompenser, d'honorer le soldat.

NOTES

SUR LA SATIRE XVI.

1. ARGUMENT. Cette Satire dont l'auteur paraît s'étre proposé 'de passer en revue les avantages, les prérogatives et surtout les abus de la profession des armes, n'est qu'une ébauche imparfaite, ou peat-être qu'un fragment d'une pièce qui n'est pas arrivée jusqu'à nous. Quoiqu'il en soit, on y chercherait envain la touche vigoureuse de l'auteur du Turbot, de la noblesse et des eux. Quelques uns même ont douté qu'elle fût de Juvénal. On y retrouve cependant quelques uns de ses vers, quelques unes de ses pensées; et il ne serait pas impossible que ce fût le début d'une dernière Satire commencée dans sa vieillesse, et que sa mort aurait interrompue.

2. L'un sort pour respirer, l'autre pour autre chose. Macrobe, Hb. 3. cap. 16. trace un tableau fidèle de ces juges indécens. Ludunt alea studiose unguentis delibuti..... ubi horce decem sunt, jubent puerum vocari, ut comitium eat percunctatum, quid in foro gestum sit, qui suaserint, qui dissuaserint: quot tribus jusserint, quot vetuerint inde ad comitium vadunt, ne litem faciant suam. Dum eunt, nulla est in angiporto amphora, quam non impleant; quippe qui Vesicam plenam vini habeant. Veniunt in comitium tristes, jubent dicere, quorum negotium est, narrant : judex testes poscit: ipsus it minctum. Ubi redit, ait se audivisse omnia, tabulas poscit, litteras inspicit, vix præ vino sustinet palpebras.

3. A seul droit de tester du vivant de son pere. Justinian. de militari testamento. Ulpian. in lege 1. Digest. de testam milit. Militibus liberam testandi factionem primus quidem D. Julius Cesar concessit: sed ea concessio temporalis erat. Postea vero D. Titus dedit: post hunc Domitianus postea D. Nerva plenissimam indulgentiam in milites contulit: eara que et D. Trajanus

secutus est.

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ADDITIONS.

A l'exemple du traducteur d'Horace, au lieu de faire le parallèle déjà fait tant de fois de ce poëte et de Juvénal, j'ai cru devoir essayer la traduction d'une des plus ingénieuses Satires du favori de Mécène. C'est la neuvième du premier livre. Je l'ai regardée comme la plus propre à faire sentir la différence du génie de ces deux satiriques. On s'appercevra sans doute, à plus d'un trait, que j'ai lu M. Daru. Je ne prétends pas le dissimuler, et c'est au contraire un hommage que je me plais à lui rendre. Il serait difficile de remplir aussi bien qu'il l'a fait, la tâche la plus délicate qu'un traducteur en vers, et même en prose, se soit jamais proposée.

Je joins à cette pièce, le fragment de Messaline, inséré dans les œuvres Posthumes de Thomas. Ce beau morceau, ainsi que la Satire des vœux, qui se trouve au même endroit, font regretter qu'un poëte aussi vigoureux n'ait pas traduit notre auteur en entier. Il aurait été curieux de comparer Juvénal ainsi rendu, avec Juvénal imité et quelquefois aussi plus qu'imité par Boileau.

SATIRA IX, LIB. I.

IBAM forte via Sacra, sicut meus est mos,
Nescio quid meditans nugarum, totus in illis.
'Accurrit quidam, notus mihi nomine tantum
'Arreptaque manu : Quid agis dulcissime rerum?
Suaviter, ut nunc est, inquam, et cupio omnia
Cum assectaretur: Numquid vis? occupo at ille,
Noris nos, inquit; docti sumus. Hic ego, pluris
Hoc inquam, mihi eris. Misere discedere quærens,
Ire modo ocyus,
interdum consistere, in aurem

Dicere nescio quid puero; cum sudor ad imos

Manaret talos. O te, Bollane, cerebri

Felicem, aiebam tacitus. Cum quidlibet ille

Garriret, vicos, Urbem laudaret; ut illi

quæ

vis.

SATIRA IX, LIV. I.

DE quelque bagatelle occupé gravement,

Un jour, hors de nos murs, j'allais nonchalamment,
Sans penser où j'allais, comme c'est mon usage.
Un quidam (j'ignorais le nom du personnage)
Accourt à ma rencontre, et, me prenant la main,

Eh bon jour done? comment va la santé? Fort bien,
Monsieur, et que le ciel vous puisse être prospère.
Il ne s'en allait pas. Mais monsieur, sans mystère...
=Vous me remettez bien, je suis savant aussi,
Je fais des vers! Vraiment! vous m'en voyez ravi.
J'enrageais cependant, et cherchais, en ma tête,
A faire doucement une retraite honnête,
Ici rallentissant, là redoublant le pas,
Plus loin à mon esclave exprès parlant tout bas,
J'en étais en sueur. O, pour sortir d'affaire,
Que n'ai-je, Bollanus, ta franchise grossière,
Disais-je, entre mes dents! il me suivait toujours;
Il me vantait les champs, la ville, les faubourgs,

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