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d'habiles gens qui ne peuvent souffrir devant que, et l'Académie se prononce dans le même sens (dans Vaug., I, 435-436).

:

Pour devant, sans que ni de, il y a une remarque d'Andry de BoisRegard, qui annonce un changement imminent. « Avant est plus propre pour désigner le temps, et devant pour marquer la présence d'une personne, ou d'une chose, comme il a fait cela en ma présence, il l'a fait devant moy..... si l'on veut dire d'une personne qu'il parla le prémier, et que les autres ne parlerent qu'aprés luy. Il faut dire : il parla avant tous les autres, et non devant. Car le sens sembleroit estre qu'il parla en la présence des autres » (Refl., 73-74). Chevreau n'est pas moins net: Vaugelas trouvait, dit-il, avant que plus de la Cour et du bel usage. Son addition est sûre, et l'on doit toujours dire, et toujours écrire, avant que de mourir, avant qu'il mourút; avant sa mort........ Devant est Preposition quand il signifie en presence, comme il harangua devant le Peuple... ou vis-àvis, comme il est toujours devant son miroir (Euv. mesl., I, 457-458). Les exemples de l'ancien usage fourmillent dans les écrits de toute sorte1.

ENSUITE DE. - Assez malmenée par Vaugelas (cf. t. III, 380), cette préposition n'avait pas non plus la faveur de Th. Corneille. Cependant l'Académie jugea qu'on pouvait s'en servir même dans <«< un panegyrique qui demande le stile le plus soustenu », et qu'ensuite de quoi était même préférable à après quoi pour marquer un temps assez proche (dans Vaug., I, 266-267).

FORS. (Cf. t. III, 380-381). Bouhours entend bannir ce mot des

1. Lisipe alloit quitter Lucresse et cette ville; El devant son retour vous eussiez aisément, Fait consentir la belle à son enlevement (Quinault, Am. indisc., 1654, act. II, sc. 12); nous avons fait partie D'être devant le jour sous ces arbres épais (Regn., Fol. am., act. I, sc. 2); Trouve tout le chapitre éveillé devant lui (Boil., Lutr., IV, v. 128); Dine-t'on devant trois heures à Paris (Baron, Coquette, act. I, sc. 4); On fera la moisson devant un mois (Rac., VI, 469, Lett.); l'amour marche devant tout (Palaprat, Conc. rid., sc. 4, p. 16); Jacob meurt, et un peu devant sa mort il fait cette célebre prophetie (Boss., Hist. Univ., 16); On est en age de raison devant douze ans ; on peut avant cet age et pecher, et pratiquer la vertu (Id., Tr. de la Com. 417); je ne fais qu'expliquer ce qu'ont dit devant moy tous les Catholiques (Id., Ib., 356); saint Justin qui a souffert le martyre un peu devant saint Irenée (Id., 2o Instr. s. les Prom. de J.-C. à son Egl., 378, pour 278); La cause profonde de la préférence attribuée à Jesus-Christ, c'est son éxistence éternelle devant S. Jean, devant Abraham, et enfin devant toutes choses (Id., 2o Instr. s. la vers. du Nouv. Test., 74); Je mourrai apparemment devant vous (Mme de Maint., Lett., II, 15). 2. Ensuite de cette musique vient le premier acte (Mol., VI, 605, Le Gr. Divert. royal); Il voudroit vous prier, ensuite de l'instance D'excuser de tantôt son trop de violence (Id., 1, 139, Et., v. 525-326; cf. VI, 58, Med. maly. l., act. I, sc. 5, j. de sc., etc.); et ce pour ensuite de cinq délicieux (Sév., VIII, 99); cette troisième saignée fut bien cruelle, ensuite de la seconde (Ead., VII, 303; cf. II, 516; IV, 346, etc.); En suite des jeux, tout le temple retentissoit d'applaudissement (Rac., VI, 46, Rem. s. Pind.); En suite de quoi (Id., V, 534, Trad.); Ensuite de la promenade on alla souper (La Font., IX, 345, Lett.); En suite d'un combat où j'auroi tout risqué (Th. Corn., D. Bertr. de Cig., act. IV, se. 2); diles que tout cela ne se fit pas à l'instigation de la Renaudie ensuite des résolutions de cette assemblée (Boss., Déf. des Var., 56).

vers comme de la prose (Rem., 590). Th. Corneille applaudit à cette décision (Vaug., I, 398). La Fontaine est à peu près seul à se servir de ce terme, qui achève de mourir.

MOYENNANT.

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LORS DE. — (Cf. t. III, 381). Il continue à être accablé sous les censures: Chapelain (dans Vaug., I, 206), Bouhours (D., 162), l'Académie (dans Vaug., 1. c.) sont d'accord; cette dernière reconnait pourtant qu'on l'écrit quelquefois. Richelet et Furetière n'en parlent point. Ce mot trouvait des adversaires : « Il y a des personnes délicates à qui ce mot fait mal au cœur, et qui feroient scrupule de s'en servir ». Mais Bouhours l'approuvait : « Il est neanmoins françois, et nos meilleurs Ecrivains l'employent dans toute sorte de stile. Je croy pourtant qu'il convient d'avantage à un genre d'écrire grave et serieux » (Suit., 115)'.

-

OUTRE. « Cette façon de parler n'est pas supportable: Le Rhône luy a veu faire éclatter sa gloire outre ses bords; ils ont fait enfler la Seine outre ses bords, et l'on ne dira jamais, quand on voudra parler purement: La Seine s'est enflée outre ses bords, ni C'est un roi qui a fait éclatter sa gloire outre son royaume pour au-delà de son royaume. Il faut laisser cet outre aux Latins » (Chevr., Ms. Niort, 114, dans Boiss.).

Aucun lexique ne donne d'exemples de ce genre. Mais A. et A2 indiquent nettement que le mot n'est en usage comme préposition de lieu que dans certains mots composés : outre-meuse, outremer2.

DE.

OBSERVATIONS sur la forme de QUELQUES PRÉPOSITIONS.

HORS, HORS

(Cf. t. III, 377). A partir de 1650, on préfère très nettement hors de à hors (Bér., Nouv. Rem., 29; cf. Rich.). Depuis on imagina des distinctions. Dans hors cela (cela excepté), hors fut considéré comme adverbe, et on déclara que de n'était pas nécessaire (A. de B., Suit., 143). Mais, au sens propre, Bouhours voulait hors de et non hors hors de la ville (Suit., 201). C'était trop simple pour Andry « les ennemis qui sont aux portes d'une Ville, sont hors la Ville... mais si les ennemis y étant entrez, on les en avoit chassez, alors ce seroit bien parler que de dire, qu'ils sont hors de la Ville. On dit un jardin hors la ville » (Suit., 420-421)3.

1. Il est partout: Moyennant cela, il pourra espérer toutes choses de moi (Mol., VII, 169, Av., act. IV, sc. 4; cf. Id., VIII, 500, Scap., act. III. sc. 3); Je crois qu'on leur pardonnera moyennant quelques pendus (Sév., IV, 54); Je déteste, ô mon Dieu....le péché que j'ay commis...et moyennant vostre sainte grace je ne vous offenserai plus (Boss., Catech. de Meaux, 53).

2. Les exemples que j'ai sont antérieurs : Nous eussions fait enfler la Seine outre ses bords (Racan, 1, 241).

3. On lit dans Racine: une fontaine hors la ville (VI, 455, Rem. sur l'Od.). L'expression est dans A. On y trouve aussi hors la portée et hors de la portée. On avait longue

PRES. PROCHE.

La construction de ces deux mots est hésitante. On tend cependant à les faire toujours suivre de de. Richelet et Furetière considèrent proche comme « régissant toujours le génitif ». A. le fait toujours suivre de la préposition, sauf dans proche le Palais. Dans les textes, même usage: Tout proche du marché (Mol., I, 412, Dép. am., v. 164); L'Empire... sembloit proche de sa ruine (Boss., Hist. Univ., 123; cf. Pasc., Pens., XXV, 8, éd. Havet, II, 151).

Le ms. H. de la Rochefoucauld corrige proche le château de Há en proche du château (II, 349, n. 5).

Andry cherche à faire des distinctions. On emploie proche devant un article, un pronom ou quelque adjectif: proche l'Eglise de saint Antoine, proche son Palais. Quand le mot n'a point d'article, et qu'il n'a qu'une syllabe ou deux, il faut toujours de: Proche de moy (ef. prés d'icy et au contraire prés la maison) (Refl., 446-447).

ment discuté s'il fallait dire hors d'œuvre, ou hors œuvre (Fur., Fact., I, 187, 2e pagin.). Cf. hors de route (La Bruy., II, 108); (il) sortit un moment avant souper, hors la cour (S1-Sim., XII, 339). Un emploi à noter est celui de hors de avec une autre préposition: elle n'estoit pas plustost hors de devant luy, qu'il ne s'en souvenoit plus (Perrault, Rec., 35).

CHAPITRE XVII

LES CONJONCTIONS

ALORS QUE. (Cf. t. III, 385). Les condamnations se succèdent (Mén., O., I, 552; Th. Corn. et A., dans Vaug., I, 362; A. de B., Refl., 47; Chevr., Ms. Niort, 55, dans Boiss.). On ne trouve plus guère alors que dans les textes classiques. Il faut aller le chercher dans La Fontaine ou dans quelques pièces de Molière 1.

ATTENDU QUE. - (Cf. t. III, 397). Cette expression, venue de la pratique, eut beaucoup de mal à triompher des répugnances. Th. Corneille et des puristes ne lui étaient guère favorables. L'Académie refusa toutefois de le rejeter entièrement (dans Vaug., II, 250-231). Les Dictionnaires l'enregistrèrent. On en trouve peu d'exemples dans les textes 2.

AUPARAVANT QUE.

(Cf. t. III, 385). Th. Corneille et l'Académie considéraient que c'était non seulement pécher contre le bon usage, mais faire une faute que de s'en servir (dans Vaug., II, 208; cf. Reg. de l'A., IV, 92). On le trouve néanmoins non seulement chez d'Andilly, le seul qui à Port-Royal n'ait pas voulu suivre la règle, comme dit Alemand (Guer. civ., 189), mais chez Bossuet. Il est aussi chez Molière 3. Il se conservera bien plus tard.

CEPENDANT QUE. —(Cf. t. III, 388). Pendant que Corneille tenait bon pour la vieille conjonction, La Rochefoucauld la corrigeait (Lex., Préf., xxxX1). Ménage, après Vaugelas, la condamnait (O., 1, 552). Th. Corneille y voit une faute, et l'Académie estime que depuis plus d'un siècle personne ne l'a dit en prose (dans Vaug., I, 358).

1. Alors que l'on vous prie (La Font., V, 568, v. 123); Cependant on vous voit une morne tristesse, Alors que dans vos yeux doit briller l'allégresse (Mol., I, 220, Et., v. 47311732); qui vous salue D'un Dieu vous soit en aide! alors qu'on éternue (Id., II, 169, Sgan., v. 90; cf. 1, 419, Dép. am., v. 261, et 434, v. 484).

2. Mais attendu que cette faveur avoit été faite à des personnes que j'en estimois extrẻmement dignes (La Rochef., II, 464).

3. Tant de siécles auparavant qu'il ait paru sur la terre (Boss., Expl. prophet., 14); C'est M. le conseiller, Madame, qui vous souhaite le bonjour et auparavant que de venir vous envoie des poires de son jardin (Mol., VIII, 374, Clesse d'Esc., sc. 3; cf. La Font., VIII, 256, Songe de Vaur).

C'est dans la langue familière et comique qu'il se réfugia, avant de mourir1.

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COMBIEN QUE. Quoique très usuelle au début du siècle, cette conjonction avait déplu à certains puristes (cf. t. III, 102). On ne s'explique guère que Vaugelas l'ait épargnée, car, dès 1660, Corneille se croit obligé de la corriger dans le Cid (III, 166, v. 1133, var.). Duilier la marque d'un astérisque. Guy Miege la rejette, Richelet la déclare hors d'usage. Cf. A. : vieux 2.

de

D'AUTANT QUE. — Les exemples de cette conjonction dans le sens parce que se présentent partout. Et cependant Th. Corneille, à propos de l'orthographe à lui donner, observe « que les bons Autheurs ne se servent plus de dautant que en ce sens... et l'ont entierement banni du beau stile » (Vaug., II, 2). A. la renvoie aussi «< au stile de pratique ».

DEVANT QUE. Suivie du subjonctif, cette conjonction est encore tout à fait commune. Cependant la disgrace de la préposition correspondante l'atteignit. Richelet déclare devant que « peu en usage ». ENCORE BIEN QUE.« Il est hors d'usage », dit Ménage (O., I, 577). Le P. Bouhours est raillé pour l'avoir employé dans les Doutes (Ib.)3.

de

FIN (A CELLE

QUE). Ménage l'exclut (O., I, 577). Il y a lieu penser que, disparue de la langue écrite, la locution évolua plus à l'aise. Il est difficile de savoir à quand remonte la confusion qui en a fait à seule fin que. Elle est plus ancienne que cette orthographe. Ménage avait vu cette locution dans les vieux textes,

OU QUE.

1. Tout le monde y jouoit (aux échecs)... et cependant que le maitre du logis gagnoit (Sév., VI, 250); Cependant que mon mari n'y est pas (Mol., 1, 37, Jal. du Barb., sc. 8); Il faut battre le fer cependant qu'il est chaud (Bours., Med. vol., sc. 20); Battons le fer eur cependant qu'il est chaud (Le Boul. de Chaluss., Elom. Hypoc., act. III,

comme

sc. 1).
2. Aucun des Lexiques des Grands Écrivains ne l'a notée.

3. d'autant que les fautes qu'on y peut faire sont (Mol., V, 328, Am. méd., act. II, sc. 5; cf. IV, 35, Mar. forc., act. 1, sc. 4); D'autant que les Religieuses... veulent continuer (Rac., IV, 596, P.-R.); D'autant qu'il m'a semblé inutile de chercher bien loin des raisons (Boss., Bonté et Rigueur de Dieu, dans L.); d'autant que la nature est la racine de tout le reste (Boss., Bonté et Rig. de Dieu, 1er point, éd. Leb., I, 137).

4. je crie toujours: « Voilà qui est beau », devant que les chandelles soient allumées (Mol., II, 94, Préc. rid., sc. 9; cf. II, 420, Ec. des Maris, v. 909); Ils partiront tous devant qu'il soit six jours (Sév., II. 340); devant que le page fut de retour, il avoit déjà tout sceu d'un Suisse François (Fur., Rom. bourg., I, 37); Devant qu'il soit deux ans (Regn., Ménech., act. IV, sc. 2); devant que votre âme, Prévenant mon espoir, m'eût déclaré sa flamme (Rac., II, 549, Baj., v. 1493-1494); Son Sang (de J.-Ch.) répandu par nous à la Croir,... et devant mesme qu'on le boive, y paroissant sous la forme d'une liqueur toujours preste à couler pour nostre salut (Boss., Expl. de la Messe, 129-130); M. Jurieu luy-mesme... un an devant qu'il publiast son accomplissement des Prophéties, il écrivoit ces paroles (Id., Apoc.. 516-517); Je la ferai connoître devant qu'il soit peu (Bussy-Rab., France Gal., II, 367).

5. Cf. encor bien que ce tour Pour vous styler soit fort peu nécessaire (La Font., IV, 359-360, v. 15-16).

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