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et l'avait retrouvée chez Brébeuf. I la juge mauvaise (O., I, 132); Chevreau l'avait blâmée chez Malherbe (Rem. s. Malh., I, 269 et 358). Il la recondamna dans ses Œuvres meslées (1, 454-455). Littré l'a rencontrée chez S'-Simon. En réalité, elle était du style familier et appartenait à la comédie 1.

POUR AUTANT QUE.

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Il était signalé comme barbare dans les Remarques posthumes de Vaugelas (II, 421). Alemand dit qu'il est vieilli (Nouv. Rem., 258).

SOUDAIN QUE. Andry l'a trouvé chez Sarasin, mais déclare qu'il n'est plus en usage (Refl., 642). En fait les exemples en sont rares3.

QUELQUES REHABILITATIONS. Th. Corneille et l'Académie (dans Vaug., II, 160) s'accordent avec le P. Bouhours (Rem., 595) pour juger de façon que et de manière que tout à fait irréprochables, malgré Vaugelas.

A raison que est défendu par Andry contre quelques personnes qui le trouvaient moins bon que parce que (Refl., 16; cf. Suit., 4). Il cite: On aura de l'inclination pour ceux qui ne seront point sujets à reprocher les fautes d'autruy, ni le bien qu'ils ont fait, à raison que ceux qui font de telles choses sont importuns (Refl., 17).

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QUELQUES NOUVEAUTÉS. POUR QUE (Cf. t. III, 397). Après Vaugelas, on reprit la discussion de cette «< nouveauté ». Patru y était hostile (dans Vaug., I, 73). Marg. Buffet aussi (N. O., 51). Th. Corneille (Vaug., 1. c.), Bouhours (Rem., 578) s'étaient également prononcés contre elle. Mais Andry fut d'un autre avis; et il cita avec éloge Bourdaloue: c'estoit assez qu'elle fust louange, pour qu'il ne pust pas la soutenir (Refl., 443). Autour de 1690 l'opinion commença à changer en ce sens. A. tolérait pour que « dans la conversation ». Le P. Bouhours, revenant sur son opinion, reconnait qu'il s'est presque établi, et qu'on entend dire tous les jours aux honnêtes gens sa conduite a esté toûjours trop reguliere, pour qu'on croye les discours de ses ennemis (Suit., 419). Andry, constatant cet assentiment, triomphe. Il cite le P. Bouhours lui-même la Cour de Savoye, est assez polie, pour que son témoignage soit ici receu3 (Suit.,

1. Où qu'elle soit, Monsieur,... qu'elle s'y tienne (Baron, L'Andr., act. I, sc. 1).

2. Soudain qu'elle m'a vu (Corn., I, 460, La Veuve, v. 1484); Mais soudain qu'elle eut pris un siége (Loret, 27 déc. 1653, v. 33); Soudain qu'elle eut ce present (Fur., Rom. bourg., 1, 72).

3. Quand on n'écrivait pas ainsi, on se servait parfois de assez que de: assez téméraires que d'en approcher; ainsi : s'il est jamais assez heureux que de vous entendre parler de temps en temps (Rac., VII, 66, Lett.); ou bien de assez de: je fus assez sot D'offrir un diamant dont on me prit au mot (Th. Corn., Am. à la m., act. I, sc. 5); Pradon, le

261-262). On remarquera qu'il ne s'agit pas là de pour que au sens de (( afin que ». Celui-là n'avait pas encore vaincu les résistances 1. EN CAS QUE. Suivant Bouhours, il est seul usité « quand il suit un substantif » (Rem., 344). C'est en effet la forme la plus commune dans les textes en cas que je me résolve (Mol., III, 159, Ec. des Fem., préf.); mais n'y songez qu'en cas que la considération... eût besoin (Sév., VII, 267); Vous me ferez reproche en cas que je vous trompe (Th. Corn., Gal. doublé, act. II, sc. 6). Littré a cependant relevé plusieurs fois au cas que: Au cas qu'on ait accordé les principes (Pasc., Pens., I, 3); au cas qu'il me dise (Sév., 410).

OBSERVATIONS SUR LES FORMES DE QUELQUES LOCUTIONS. NE PLUS, NE MOINS. (Cf. t. III, 391). Recommandée par Vaugelas et ses copistes (Marg. Buff., N. O., 59), employée par Balzac, acceptée par Ménage (O., I, 433), cette forme se rencontre assez souvent 3. Toutefois il n'est pas bien sûr que Molière n'ait pas cherché à faire rire aux dépens de Th. Diafoirus, quand il lui fait dire : ne plus ne moins que la statue de Memnon... (IX, 351, Mal. Imag., act. II, sc. 5). Andry constate que la locution a vécu (Refl., 326). A. n'enregistre plus que ny.

PEUR QUE, DE PEUR QUE. (Cf. t. III, 393-394). Patru tolérait peur que, nouveau, suivant Vaugelas, non parce qu'il était ancien, mais en faveur de sa brièveté (Vaug., I, 114-115). Marg. Buffet le considérait comme nouveau, mais l'acceptait (N. O., 107); peur que manque à Richelet.

CRAINTE QUE, DE CRAINTE QUE. Le premier se trouve encore : crainte qu'on n'en cherche ailleurs (Sév., V, 82). Mais le second est préconisé par Andry (Refl., 141). A. conserve les deux formes'.

seul Pradon, eut assez de courage D'entrer chez un drapier (Regn., Tomb. de Despr.); cf. Qui fut si généreuze et bonne, Que d'en régaler ma personne (Loret, 12 fév. 1656, v. 103-104).

1. Pour ce que, avec sens final, est déjà dans Roland.

2. En cas de et au cas de pouvaient se dire également (Id., Ib.); en cas de chanteurs, symphonistes, violistes... j'ai tout cela dans ma manche (Regn., La Sérén., sc. 7); en cas de mari.... pour quinze écus on ne peut pas avoir grand chose (Id., Crit. de l'H. à bon. fort., sc. 2).

3. La vicille forme ne est paysanne ailleurs: Un mari... Qui ne sache A ne B, n'en déplaise à Madame (Mol., IX, 497, Fem. Sav., v. 1668-4669; Bossuet la gardait par tradition dans son Catechisme de Meaux Le bien d'autrui tu ne prendras, ne retiendras à ton escient. Faur témoignage ne diras, ne mentiras aucunement (7).

:

4. Crainte de et de crainte de sont également en concurrence. L'ancienne forme est encore tout à fait commune: Crainte pourtant de sinistre aventure (Mol., VI, 370, Amph., v. 267); crainte de me trop échauffer (Sév., IV, 464; cf. V, 272); Il faut tenir la teste ferme et droite sans la remuer, ni l'avancer, ni la retirer an arriere, crainte d'accident (Boss.; Catech. de Meaur, 221). Elle avait contre elle Th. Corneille (Vang., I, 145). Andry blame : un poisson qui trouble l'eau, crainte d'estre pris (Reft., 142). Et A2

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PARCE QUE. On peut encore intercaler d'autres mots entre les deux termes. C'est même une élégance, aux yeux d'Andry (Refl., 349). Tel n'est pas l'avis du Censeur de La Bruyère : « Parce que est une conjonction qui ne doit pas être divisée; il ne faloit que consulter le Pere Bouhours » (Sent. crit. s. les Caract., 344).

DE CE QUE. Cette locution continue à se constituer. A l'époque classique se plaindre que, et se plaindre de ce que entrent en concurrence. Andry de Bois-Regard fait une observation très importante sur le sens des deux formes: Se plaindre de ce que suppose un sujet de plainte vous avez tort de vous plaindre, de ce que je vous ay choqué; se plaindre que n'en suppose point: vous avez tort de vous plaindre que je vous aye choqué (Refl., 521). On observe en effet quelquefois dans les textes de ce que employé ainsi, c'est-àdire lorsque le fait existe.

Mais une foule d'autres passages présentent encore le simple que, alors que l'objet de la plainte est réel: Elle se plaint que vous avez fini la première un commerce qui lui faisoit un grand plaisir (Sév., IX, 195); Irène le consulte (Esculape) sur tous ses maux. D'abord elle se plaint qu'elle est lasse et recrue de fatigue (La Bruy., II, 23, De l'homme)3.

On remarquera que le mode est en général l'indicatif. Avec le subjonctif, que a un autre sens. Il marque que la plainte n'est pas fondée Vous-même, monsieur, pouvez-vous vous plaindre qu'on n'ait pas rendu justice à votre dialogue de l'amour (Boil., Lett. à Ch. Perr., dans L.); Encore s'est il trouvé des gens qui se sont plaints qu'il s'emportát contre Andromaque, et qu'il voulût épouser cette captive à quelque prix que ce fút (Rac., II, 35, Andr., 1re préf.).

L'observation d'Andry n'en demeure pas moins très intéressante. C'est en adoptant ces deux constructions que la langue moderne a pu marquer en bien des cas la différence entre un fait réel et un fait simplement possible.

juge ce tour familier (cf. A., dans Vaug., I, 115: avec un infinitif, on prescrit de toujours mettre de de crainte d'estre surpris).

1. Il cite Il fut receu à Rome comme victorieux, parce seulement qu'il n'avoit pas desesperé des affaires de la République (Boss., Disc. s. l'Hist. Univ. ; cf. La Bruy., II, 440, Disc. à l'A.).

2. La Mouche, en ce commun besoin. Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin (La Font., II, 443, v. 17-18); Nous nous sommes plaints que la mort ennemie des fruits que nous promettoit la Princesse, les a ravagez dans la fleur (Boss., Rec. Or. fun.... Madame, 159); Phèdre se plaint que je suis outragé (Rac., III, 359, Phèd., v. 979); Théophraste mourant se plaignit de la nature de ce qu'elle avoit accordé aux cerfs et aux corneilles une vie si longue (La Bruy., I, 20, Disc. s. Théophr.).

3. Exemple contraire: Combien de fois ne s'est-on pas plaint que les affaires n'eussent ni règle ni fin! (Boss., Le Tell., dans L.).

LIVRE VI

SYNTAXE

CHAPITRE PREMIER

L'ARTICLE

THEORIES GÉNÉRALES. Depuis Vaugelas, l'article était en possession régulière de la plupart des fonctions que lui assigne notre usage moderne. Il achève, à la fin du xvir siècle, de se généraliser là où la nature des termes employés ou bien la construction de la phrase avaient permis de s'en passer jusqu'alors. Les grammairiens n'ont pas manqué d'observer ces progrès. Ils ont essayé de les régler et même de les expliquer.

Plus l'usage se précise, et plus la théorie semble s'élucider. On commence à apercevoir tout à la fois, et les fonctions logiques de l'article, telles que les concevra la grammaire philosophique, et le classement pratique de ses emplois en français. Avant Port-Royal, de nombreux grammairiens avaient indiqué déjà la raison d'être syntaxique de l'article. Lorsque la Grammaire générale et raisonnée déclara que l'usage en est « de déterminer la signification des noms communs » (55), elle ne fait qu'énoncer avec plus de précision une définition qui commençait à être traditionnelle. Mais, partant de cette conception du rôle de l'article, elle donne de cette « partie d'oraison » une théorie qui vaut d'être reproduite ici (56).

Sans

article.

Le nom commun, comme Roy.

Ou n'a qu'une signifi- ( Il a fait un festin de Roy.

cation fort confuse.

Ou en a une déterminée
par le sujet de la pro-
position.

Ils ont fait des festins de Roys.
Louis XIV est Roy.

Louis XIV et Philippe IV sont

Roys.

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La distinction s'affirme, dès lors, entre le substantif, qui prend généralement l'article, et l'adjectif, auquel il ne convient pas, parce qu'il doit prendre sa détermination du substantif (Gram. gén., 58)1 ; entre le nom commun, auquel l'article s'adjoint d'ordinaire, et le nom propre, qui s'en passe le plus souvent, parce qu'il renferme en soi une suffisante détermination. Dans le détail même des observations que Bouhours, Andry de Bois-Regard ou Chifflet publient sur divers points de' syntaxe, on sent cette pensée toujours présente que l'emploi de l'article, et de tel article particulier, peut introduire dans la phrase « plus de détermination ».

Avec Buffier, on arrive à une vision des plus nettes de la double fonction essentielle de l'article défini, qui convient partout où vous trouvez un nom pris dans un sens défini qui renferme une distinction individuelle, ou une totalité spécifique, c'est-à-dire en d'autres termes dans un sens qui désigne ou un objet particulier déterminé, ou toute une même espèce d'objets 2.

4. Cf. dans Rosset, o. c., 445 116, deux textes de Bouhours sur la nécessité qu'il y a d'écrire : Je suis l'ami de la pureté, et au contraire: qui son! bannis et étrangers sur la terre. Cf. « Quand on dit, c'est un bon-heur que d'estre Roy, cette expression est vague, mais si vous ajoutez l'article, le, devant Roy en disant c'est un bon-heur que d'être le Roy, cette expression est déterminée, et ne se peut entendre que du Roy de quelque peuple particulier dont on a déja parlé » (Lamy, Rhétor., 22).

2. « La distinction individuelle se reconnoit, 4° par des particularitez indiquées à la suite d'un nom; comme, le livre que j'estime, la personne dont je vous ai parlé; le plus savant qui soit, l'honneur de mon ami, la riviere de Seine, etc.; 2° par des

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