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Aide. (Cf. t. III, 450). Au sens de secours, il avait été déclaré féminin. Ménage est encore pour ce genre (O., I, 136); de même Chevreau (Euv. mesl., I, 486), d'Aisy (Gén., 266). Mais Bouhours est indécis (D., 116), et Alemand faillit lui appliquer une règle analogue à celle de gens, mais inverse aide devait être féminin quand il précédait l'adjectif, « l'élision favorisoit beaucoup cette oppinion » (Guer. civ., 76-78). Richelet se prononçait en faveur du féminin.

Alcove. - Féminin, d'après Ménage (O., I, 137; cf. d'Aisy, Gén., 267); plutôt masculin, suivant Alemand (Guer. civ., 89); douteux, aux yeux de Richelet (Genres, 167). On trouvera là des exemples. En voici d'autres: A ce solitaire Alcove (Tristan l'Herm., Vers hér., 142); Et quand dans un alcove on plante un beau portrait (Montfl., Trig., act. I, sc. 3); Les tapis Chinois sont foulez, Dans leurs Alcoves bien meubles (Scarr., Dern. EŒuv., I, 175); Des Alcóves dorez et des Ruelles douces (Benss., Ball. de la nuit, 1 part., 4e entrée, 3 couplet).

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Automne. Féminin, suivant Vaugelas, cité par Alemand (Nouv. Rem., 412). Malgré cette décision, tous les grammairiens s'accordèrent, chose rare, à le considérer comme hermaphrodite : Ménage (0., I, 139), Bouhours (D., 118), Alemand (Guer. civ., 201 et suiv.).

occasion pourquoy l'Automne est maladif (Bachot, Err. pop., 309); la terre eust encore rapporté de semblables fruicts en l'Automne subsequente (Introd, char. en la cosm., I, 81).

:

Bronze. Commun, suivant l'Anonyme de 1657 (32). En effet, jusqu'autour de 1650, on rencontre également le masculin et le féminin revivre Estraits inanimez de la bronze et du cuivre (Montch., Hector, p. 36; cf. Hardy, Frédégonde, v. 1323); bronze verte (Almah., IIIe part., liv. II, 115). Tout le Marbre et tout le Bronze que vous mettez en œuvre ne dureront pas tant que vôtre gloire (Bours., Lett., I, 91); le Bronze obeït aux affections de celuy qu'il represente (R. Franç., Merv. de Nat., 333); Vostre nom gravé dans le Bronze, Il me faut la Rime de Bonze (Scarr., Œuv., I, 211).

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Dans la deuxième moitié du siècle, N. Bérain (Nouv. Rem., 138), Ménage (O., I, 398), d'Aisy (Gén., 278) se déclarèrent pour le féminin. Alemand penchait pour le masculin. Il citait Bouhours, de la Chambre, qui le veulent masculin, Bourdaloue et Richelet de même. Au contraire, Voiture, Brébeuf, d'Andilly veulent le féminin. Dans le public, ajoutait-il, il est peu souvent du féminin (Guer. civ., 268

et suiv.). Richelet donna de nombreux exemples du masculin et du féminin; il citait en outre des bronzes particuliers, et alléguait l'usage des spécialistes des fabriques qui usaient des deux genres. (Genres, 169-171).

Caque.

Masculin, suivant Richelet, sauf dans le proverbe; La Caque sent toujours le haranc (Genres, 171). L'Enterrement du Dictionnaire considère qu'il est masculin au singulier (274).

Délice. Masculin, suivant Me de Gournay (O., 964; Advis, 641); féminin, au seul nombre usité, c'est-à-dire au pluriel, d'après Vaugelas (1, 390). Ménage suit Vaugelas (O., I, 289), mais l'Académie (dans Vaug., 391) et Chevreau (Euv. mesl., 486; cf. Ms. Niort, 36 ter, dans Boiss.) donnent la règle qui prévaudra : délice, masculin au singulier, féminin au pluriel '. Car mes matelas sont rabattus tous les mois; Vous vous étendez là, morbleu, c'est un délice (Poisson, Fou de qualité, sc. 4). — J'en ferois le séjour de toutes les délices (Malley., Po., 200); J'en fais toute ma gloire et toutes mes délices (Corn., VI, 407, Sert., v. 1065); ce Prince qui faisoit toutes les delices de sa vie (Segr., Nouv. fr., 1656, 6 nouv., 8; cf. Gomb., Endim., 38). Dépêche.

Plutôt masculin, suivant l'Anonyme de 1657 (30). Au contraire: Ils partirent le 28 avec cette dépêche (Richelieu, Mém.,

11, 1).

Emblème.

Féminin, suivant l'Anonyme de 1657 (31). Richelet accepte les deux genres (Genres, 173).

Emplâtre. - Suivant l'édition de Maupas de 1638, des deux genres (93). L'Anonyme de 1657 préfère le masculin (30); Ménage, le féminin, sauf au figuré : C'est un bon emplastre (0., 1, 144); Richefet est de l'avis de Ménage (Genres, 120). A tel chanfreneau telle emplátre (S'-Am., II, 414); Il avoit une grande emplâtre sur le visage (Scarr., Rom. com., I, 2; cf. Id., Ib., 17); l'emplastre noire assez grande sur la temple (Sorel, Loix de la Gal., 27). - Je pris une perruque noire: je me mis un emplastre sur un œil (BussyRab., Mem., 1, 251); un petit emplâtre en losange (Hamilt., Gram., éd. Auger, 124).

Enigme. Masculin, suivant l'Anonyme de 1657 (29). C'était l'usage général jusque vers 1660: ce m'est un énigme (Malh., III, 122); Et l'énigme du Sphinx fut moins obscur pour moi (Corn., VI, 179, Ed., v. 1059; cf. Mairet, Les Gal. du Duc d'Oss., act. III, sc. 1; Gar., Mém., 44).

1. Voici un ancien exemple du féminin au singulier, ils sont rares: il m'envoya en l'armée de ce grand Meroüée, la delice des hommes (Astrée, 1615, 1, 63").

Histoire de la langue française. IV. 2.

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Le Discours sur les Enigmes, qui se trouve en tête du Recueil des Enigmes de ce temps (Paris, 1661), non seulement fait le mot masculin, mais justifie ce genre par l'analogie des mots poëmes, théorèmes et autres neutres, tirés du grec.

Néanmoins Richelet se montre indécis (Genres, 173). Et en effet l'usage était contradictoire. Dans la Correspondance de Boileau, le mot revient constamment, toujours féminin. Le masculin se retrouve jusque dans Bossuet, ainsi dans le Sermon sur la Mort (2o part., éd. Leb., IV, 177) et l'Histoire des Variations (I, 20). Cependant Bossuet use le plus souvent du féminin (Serm. s. la Char. frat., 2o part., éd. Leb., V, 93; Hist. des Var., I, 307) o. De l'un ou de l'autre genre, suivant Richelet (Genres,

Holocauste.

178). Horoscope. Des deux genres, mais plutôt masculin, disait Vaugelas (1, 94; cf. Bary, Rhet. fr., 231); toujours masculin, suivant l'Anonyme de 1657 (29). -Les exemples sont contradictoires: Mais en toute vôtre Horoscope Je ne trouve point un convent (Benss., I, 69); mon Horoscope, qui s'est accordée avec la vostre (Cyrano de Berg., I, 249, Lett.). Voir le P. Nic. Caussin, Lettre à une personne illustre sur la curiosité des Horoscopes (Paris, 1649, in-4); le mot y est du masculin; cf. Je rapporte l'horoscope telle que je la tiens du marquis de Langey méme (Rou, Mém., II, 193).

A l'époque suivante, Ménage est indubitablement pour le masculin (O., I, 152); l'Académie, non moins indubitablement pour le féminin (dans Vaug., I, 95). Dans son Dictionnaire, Bayle l'emploie au masculin: l'horoscope du dauphin et celui du duc d'Orléans (éd. 1820, in-8°, VIII, 23, col. 2; cf. Ib., note U, p. 24, col. 2). De même dans la Continuation des pensées diverses, § XLIII: plusieurs horoscopes qu'il avoit dressez (Euv., La Haye, 1737, in-fo, III, 1re part., 245, col. 1). Путпе. - Selon Ménage, des deux genres; voir ses exemples (O., I, 152). L'Académie admet également les deux genres (Reg., IV, 96); même opinion dans Bouhours (D., 118) et Richelet (Genres, 177). Une hymne, par mon pere faite (Scarr., Virg.trav., I, 246) ; L'llymne en question s'est conservée: on la trouve dans Athenée (Bayle, Dict., art. Aristote, note, G). Brossette a remarqué que Malebranche fait ce mot masculin; il préfère, lui, le féminin: une belle hymne. L'Académie, ajoute-t-il, fait ce mot masculin au singulier au sens figuré et féminin au propre : « Sans attendre votre

1. Par exemple: C'est à vous à m'expliquer cette énigme (Boil., Lett. à Rac., 29 juil. 1687, éd. B. S. P., IV, 166).

2. Cf. Une Enigme si belle Qu'elle fera du bruit dans plus d'une ruelle (Bours., Com. s. tit., act. V, sc. 8).

décision là-dessus, j'ose dire que, peut être, on doit distinguer la Prose d'avec la Poésie; et que dans celle-ci le mot d'hymne auroit plus de noblesse étant employé au genre masculin » (Lett. à Boil., CXXI, 221).

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Légume. — Plutôt féminin, suivant l'Anonyme de 1657 (31). Le mot n'est pas aussi fréquent qu'on pourrait le croire; on rencontre surtout fruits ou racines. Dans la deuxième partie du siècle, les exemples de légumes au masculin sont nombreux : toute sorte de beaux et bons Legumes (La Quint., Instruct. p. les jard., II, 359; cf. I, 164, 179, etc.). Richelet ne se prononce pas : « les médecins se servent du masculin et d'honnestes gens qui parlent poliment du féminin »; il constate ensuite que La Bruyère dit: Il croit dans son jardin de bonnes légumes (Genres, 180). Le chapitre 2 du titre XV du livre V du Traité de la Police de Delamare a pour titre : Des légumes sèches. Limites. Masculin, d'après Ménage (O., I, 153), féminin, d'après Richelet (Dict.). - Et ta miséricorde, excédant tous limites (Corn., VIII, 314, Imit., III, v. 1143).

Euvre. Des deux genres, d'après Maupas (88; cf. éd. de 1638, 94; Me de Gournay, O., 574). Au sens de livre, il était masculin, au sens d'action, féminin, au pluriel toujours féminin, pensait Vaugelas (I, 97). L'Anonyme de 1657 suivit Vaugelas (33)'.

Après 1660 la discussion continua, et les distinctions s'ajoutèrent aux distinctions, les contradictions aux contradictions. On considère que:

1o Au sens général d'action, œuvre est masculin, dit Ménage. Quand il s'agit de la pierre philosophale, de même (O., I, 156157; cf. L. de Templ., Gen. et Pol., 140; A., dans Vaug., I, 98). On dit aussi : le grand œuvre de la Creation, le grand œuvre de la Redemption (Apoth., 93) 2;

2o Au sens d'action pieuse, œuvre est féminin (Alc. de S'-Maur., Rem., 51). Suivant Andry de Bois-Regard, il est masculin, quand il précède son adjectif: Un saint œuvre, quoiqu'on dise par exception de bonnes auvres ou de belles œuvres; après l'adjectif, il est toujours féminin (Refl., 338-340). Dans l'expression banc d'œuvre, il est

4. Hardy turel (Gar., Doct. cur., 267; cf. 299); O Dieur, s'escria Phillis, que celuy qui vous aymera n'aura pas œuvre faite (Astrée, 1615, I, 1094). Les deux genres se rencontrent dans une même page: au premier chapitre de cest œuvre... que ceste œuvre puisse redonder (L. Guyon, Div. leg., I, 1).,

a six féminins contre treize masculins. L'Incarnation est un œuvre surna

2. Tallemant rapporte que, malgré l'avis du Dictionnaire, on a trouvé bons les deux exemples suivants: « Toutes les Communautés Ecclesiastiques... cooperent à ce saint œuvre. Hesita-t'il à sacrifier tout, plustost que d'apporter à ce grand œuvre le moindre retardement? C'est le style oratoire qui probablement les fait souffrir» (Décis., 118-119). 3. Il y a ici une erreur d'impression, mais l'exemple la corrige.

féminin, d'après Ménage (O., I, 157). Pour Richelet, il est toujours féminin au pluriel, indifférent au singulier (Genres, 148);

3o Au sens de composition, Ménage cite des exemples du féminin au pluriel (O., I, 156), de même Richelet (Genres, 148). Pour ce nombre, il n'y a point de contestations, tout le monde reconnaît qu'oeuvre est féminin.

L'Académie ajoute cependant une observation qui a fait fortune, à savoir que, quand il s'agit de toutes les estampes d'un même graveur, on met le masculin (dans Vaug., I, 98)'.

Orge. Au témoignage de Richelet, les cultivateurs des environs de Paris disaient également les orges sont beaux ou les orges sont belles; d'où cette règle bizarre: Orge est féminin et plus ordinairement masculin (Genres, 180-181).

Risque. -Plutôt masculin, suivant Ménage (O., I, 162-163). Andry de Bois-Regard le croit féminin (Refl., 614); Richelet décide pour le masculin (Genres, 183); Bellegarde préfère le féminin, quoique La Bruyère et S' Evremond l'aient fait masculin. Malgré l'autorité de ces. écrivains, il croit mieux de dire: de grandes risques; courre la risque (Eleg., 268-269). Le féminin est commun: l'envie d'avoir ce bien les porte à se pourvoir bien tost, et à tirer leur honneur de la risque qu'il court (Chap., Guzm. d'Alf., III, 293); Pour assuiettir les esprits, Et mettre le repos en une estrange risque (Brébœuf, Po. div., 4); On gagne souvent quinze, et bisque Quand on s'avance à toute risque (Carneau, La Stimmim., 36); encore que je coure grande risque de ma vue (La Rochef., III, 99); Allez, courez en la risque (Boss., Touss., 1669, éd. Leb., V, 515). L'expression à toutes risques est toujours vivante (S'-Sim., III, 227).

Voici des exemples du masculin: Ton argent court grand risque (Mol., III, 412, Impr., sc. 3); l'on court grand risque de s'abuser (Id., VI, 71, Méd. m. lui., act. II, sc. 1).

Sphinx. Commun, d'après Ménage (O., I, 163-164), et Bouhours (D., 118). Andry de Bois-Regard reproche à Charpentier de l'avoir fait féminin (Refl., 646); Renaud préfère au contraire le féminin (Man. de parl., 66); Richelet admet les deux genres, mais préfère le masculin (Genres, 183).

A l'Académie, on avait trouvé que la question n'était pas « sans difficulté ». A la pluralité des voix, il fut décidé qu'il serait masculin, quoiqu'il fût féminin dans les langues anciennes, et que ce monstre eût un visage de femme (Reg., IV, 93).

1. Dans le vers de Boileau: Mais lorsque Chapelain met une œuvre en lumière (Sat., IX, v. 235, éd. B. S. P., I, 209 et note), les premières édition; (1668-1669) portaient un. C'est un éditeur étranger qui, le premier, en 1672, a mis le féminin.

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