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piege (Id., Ib., I, 61); pour suputer combien il y a eu d'Espagnols tuez depuis la bataille d'Auein (Le Pays, Am., am. et amour., 2).

Mais le voici Il s'en trouve en plusieurs lieux de falcifié (Le Pays, Am., am. et amour., 68); mais il n'y en a encore que deux de faites qu'on vous apportera ce soir (Palaprat, 73, Le Grondeur, act. II, sc. 11); Il est certain qu'il y en a du moins trois d'exceptez selon cet Oracle qu'il rapporte luy mesme (Fontenelle, Hist. Or., 144); C'en fut assez de dit (Menagiana, II, 13).

TOUT CE QUI reste de beau. Nous disons de même, soit avec ce qui, soit avec tout ce qui tout ce qu'il y a de beau, ce qui reste de mystérieux. Cette construction de l'adjectif est commune au xvii* siècle ce qui étoit de plus sensible à M. le Prince (La Rochef., II, 400, n. 1); cf. Ce qui est ici de merveilleux, c'est que... (Lamy, Rhétor., 70). Elle ne donne lieu à aucune observation, non plus que d'autres, où les verbes sont rester, paraître: Je ne vous fais point ici le détail de tout ce qui m'a paru ici de merveilleux (Rac., VI, 551, Lett.). On remarquera la présence du complément me.

CHAPITRE XV

LES ADJECTIFS DÉTERMINATIFS

RÉPÉTITION DES POSSESSIFS.

Nous avons vu déjà (t. III, 488) que Vaugelas, dans plusieurs cas, avait imposé la répétition du possessif. Désormais elle est régulière; au singulier :

A. Quand les substantifs sont de sens différent. On ne peut plus écrire Plus mon sujet qu'époux (Corn., V, 549, Nic., v. 861); B. Quand les substantifs sont «< équipollents ». Il reste cependant des locutions: mon maître et ami, mon voisin et allié;

Au pluriel:

A. Quand tous les substantifs sont au pluriel, sauf dans une énumération ses domestiques, carrosses, chariots et toute sorte d'équipage (La Rochef., III, 122);

B. Quand certains substantifs sont au pluriel, d'autres au singulier. Cette phrase de Molière est irrégulière : il n'y a pas d'inconvénient de joindre des danseurs, afin que leurs mouvements, disposition et agilité puissent exciter et réveiller la paresse de ses esprits engourdis (VII, 275, M. de Pourc., act. I, sc. 8).

Il reste des locutions: à ses périls et fortune (Mol., IX, 401, Mal. imag., act. III, sc. 3). Ses père et mère, condamné par Vaugelas, est considéré par Chapelain et Th. Corneille comme une phrase palatiale. L'Académie n'en parle même plus (Vaug., II, 300)'.

POSSESSIFS ET ARTICLES. On commence à légiférer, mais il n'y a rien de bien profond ni de bien net dans les observations faites à ce sujet. Ce chapitre n'est pas un de ceux sur lesquels on a subtilisé. D'abord, on ne peut rien tirer de ce que disent Bary ou Andry de Bois-Regard'.

4. Bussy l'emploie souvent: Je serai fort aise que le jeune Navailles soit bien marié. Ses père et mère sont mes bons amis (Corr., IV, 91); contre le consentement de ses père et mère, elle l'engageroit (Ib., 108). Cf. au contraire: ils se mirent tous contre la porte, pour écouter ce que disoient leur père et leur mère (Perrault, Contes, 143).

2. « Parce que la luxure est sa plus forte passion, et que sa raison est sa plus foible

La remarque inédite de Vaugelas n'est guère plus importante; éviter: Un loup enleva un enfant sans entamer sa peau ou sans crever ses yeux. La raison en est que la phrase serait équivoque. Dire : sans luy entamer la peau. Au contraire il n'y a pas d'inconvénient à dire sans déchirer ses habits (II, 456). Andry est plus net. Il pose en règle se laver les mains, se passer l'épée au travers du corps, s'ouvrir le sein soy-mesme (Refl., 631-632); la chose dont on parle fait alors partie de nous. Mais, si elle est purement extérieure, il faut se servir de mon, ton, son: je l'ai tiré par son manteau (Suit., 170171). Regnier-Desmarais se plait à énumérer des contradictoires: Un cheval porte bien sa teste, il se joue de son mors, il a rompu son licol, il a perdu ses fers, mais: Il perd les yeux, il prend le mors aux dents, il bat du flanc. Ailleurs l'usage est libre: le mors le blesse ou son mors le blesse, il trousse bien ses jambes ou les jambes (Gr., in-12o, 261-262). L'usage veut qu'on dise: parler du bout des lèvres, toucher du bout du doigt, donner la main à une Dame, perdre la voix, les dents. Mais se tenir sur ses jambes, donner sa main à baiser, prendre ses jambes à son cou, perdre son sang. On dit indifféremment élever sa voix ou la voix, estendre ses bras ou les bras, parler entre ses dents ou entre les dents (Id., Ib., 261).

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Dans cet état de choses, il n'y a pas à s'étonner de trouver des possessifs; les textes sont naturellement contradictoires: c'est la coustume de ces bons bourgeois d'avoir toujours leurs enfans devant leurs yeux (Fur., Rom. bourg., I, 108); Enfin les gens sensés ont leurs tétes troublées De la confusion de telles assemblées (Mol., IV, 406, Tart., v. 157-458); M. Purgon m'a défendu de découvrir ma téte (Id., IX, 346, Mal. imag., act. II, sc. 5); J'ai quelques infirmités sur mon corps (Id., IV, 60, Mar. forcé, sc. 8); et reçut sur sa téte un coup de sabre (Rac., VII, 108, Lett.); qui porte sa générosité empreinte dans ses yeux (Id., VI, 43, Rem. sur Pind.); Pour moi,... je n'ai rien sur mon cœur (Sév., VII, 292); Un homme superstitieux, après avoir lavé ses mains (La Bruy., I, 65, Les Car. de Théophr.); on parle pour les passants, pour ceux méme en faveur de qui l'on hausse sa voix (Id., I, 276, De la Ville).

La voilà derechef en danger de sa vie (La Font., I, 142, v. 21); il m'est bien doux, Seigneur,... De voir, sous les lauriers qui vous

faculté. Il faloit changer le sa en la, parce qu'il faut éviter le trop évident : et qu'il est tres-évident que ce n'est pas de la raison d'un autre dont l'on parle » (Bary, Secrets, 122); « Quand un mot se doit prendre dans un sens general, il ne faut point se servir de mon et de ma, mais de le et de la... je ne dois point dire que... ma compassion m'a porté à faire cela... il faut dire... la compassion » (A. de B., Suit., 195).

couvrent la tête, Un si grand conquérant étre encor ma conquête (Corn., V, 511, Nic., v. 1-4); C'est tout ce qu'on estime et ce qu'on debite, pendant que les plus grands efforts d'esprit et les plus nobles travaux nous demeurent sur les bras (Fur., Rom. bourg., I, 119).

Le possessif est naturellement remplacé par un article, quand un personnel accompagne le verbe.

Quand il ne s'agit pas des parties du corps, on rencontre encore assez souvent des possessifs: le Soleil continue en lui adressant sa parole (Corn., VI, 347, Tois.); il a été à deux doigts de sa mort (La Rochef., III, 273); Je revins au logis mes habits tout couverts de boue, et le visage plein de sang (Mol., VIII, 446, Fourb. de Scap., act. II, sc. 3); la douceur de sa maison paternelle (Boss., Enf. prodigue, début, éd. Leb., V, 64)1.

POSSESSIFS ET PERSONNELS EN CONCURRENCE.

A MOI ET MIEN.

On substitue de plus en plus à moi à l'adjectif mien: Cette maison est à moi. La règle est désormais dans la plupart des Manuels. Et de Callières ne considère plus l'ancienne phrase que comme un parler bourgeois (Mots à la mode, 73; Du b. et mauv. usage, 27; ef. 171).

Aussi est-on étonné de trouver les possessifs encore fréquents dans les textes: Ainsi ce rang est sien, cette faveur est sienne (Corn., III, 505, Pol., v. 401); Dieu prodigue ses biens A ceux qui font vœux d'être siens (La Font., II, 108, v. 11-12); cf. nous errons dans les temps qui ne sont pas nostres (Pasc., Pens., éd. Molin., I, 110; cf. Prov., 344, éd. Havet); D'une façon ou d'autre, il faut qu'elle soit vótre (Mol., I, 414, Dép. am., v. 181).

Avec les verbes faire, rendre, l'adjectif possessif attribut d'objet se conserve nécessairement: Táchant de rendre mien cet air d'antiquité (La Font., IX, 202, Ep. à l'év. de Soissons, v. 32), De même, avec d'autres verbes: Trufaldin maintenant vous reconnoit pour sienne (Mol., 1, 235, Et., v. 2004); Qu'elle garde toujours l'ardeur de me voir sien (Id., I, 123, Et., v. 258)*.

1. Faut-il noter que Thoynard déc'are tirer l'épée plus français que tirer son épée (Disc.. 106)?

2. Duez, Guidon, 242; Raillet, Triomphe, 1664, 177.

3. Mirabeau donne une théorie pour enseigner à ne pas confondre mien avec le mien: A qui est ce livre ? On répond: A moi. Quel est ce valet-la ? On répond: c'est le mien. Il est plus élégant du reste de dire: Ce livre est à moy (Gr., 51′; Chifflet, Gram., 1700, 48).

4. Chevreau a condamné le vers où Malherbe a employé le tour: Je veux mourir sien (Ms. Niort, 154, dans Boiss.).

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DE LUI ET SON. C'est le moment où finit la concurrence entre le génitif du pronom personnel et le possessif. L'âme de lui disparait devant son áme.

I. A la première et à la deuxième personne, on trouve encore quelques exemples, justifiés par le sens: il poursuivit l'alliance De vous et de son fils (Mol., II, 254, D. Garc., v. 367-368); J'assembleray les iniquités de vous et de vos peres (Pasc., Pens., éd. Molin., I, 224). Mais de façon générale le triomphe du possessif est complet. Regnier-Desmarais donne toutes les précisions nécessaires : « De moi au genitif s'emploie seulement: 1o A la suite d'un autre genitif: ce que je vous dis est le sentiment de mon frere et de moy. Encore faut-il que ces deux genitifs soient de mesme nature. Ainsi on ne diroit pas: c'est le sentiment de toute la Compagnie et de moy. D'ailleurs il est plus ordinaire, en conservant le premier genitif, de se servir ensuite du pronom possessif, C'est le sentiment de mon frere et le mien; 2° Devant un autre genitif, dans certains cas. On pourroit dire: aprés cela, l'avis de moy et de mon frere fut, pour rendre compte de l'ordre dans lequel on a déliberé. Mais il seroit encore mieux tourné de dire: aprés cela mon avis et celuy de mon frere fut que; 3o Dans certaines phrases où on ne peut le remplacer par le possessif: Pour l'amour de moy, à cause de moy, je serois homicide de moy-mesme » (Gr., 235-236). De nous se met: «1° Avant un autre Genitif, dans certaines formules: en presence de nous et des tesmoins soussignez; 2° Aprés un autre Genitif: l'avis de ces Messieurs et de nous; 3° Quand enfin suivent les mots tous ou mesmes : Ex. L'avis de nous tous estoit; nous ne pouvons pas estre juges de nous mesmes » (Id., Ib., 247).

II. A la troisième personne, la difficulté était un peu plus grande. Un vers comme celui de Malherbe: A la mercy d'elle et du sort, ne pouvait guère être traduit: à sa mercy et du sort. D'autre part la langue répugnait encore à introduire là un démonstratif: à sa merci et à celle du sort. On répétait le nom à sa mercy et à la mercy du sort (Chevr., Rem. s. Math., I, 289).

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Dans certains cas, analogues à ceux que nous avons vus pour les deux premières personnes, on garde le personnel: Je ne la vais presser que pour la voir rebelle, Que pour aigrir les cœurs de son amant et d'elle (Corn., V, 527, Nic., v. 351-352); elle se trouva bien embarrassée pour faire l'entrevue de luy et de la maistresse qu'elle luy destinoit (Fur., Rom. bourg., I, 91).

EN ET SON. C'est avec en que le possessif reste surtout en concurrence. Les théoriciens ont là-dessus une idée fausse, mais

très nette.

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