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S'en faire accroire: Il est vray qu'avec quelque gloire L'on me voit paroistre à la Cour; Et sans par trop m'en faire accroire Je sçay faire figure en ce brillant séjour (Le Boulanger de Chalussay, Elom. hypoc., act. I, sc. 3); Jamais homme de Cour, sans trop m'en faire accroire, N'a su si bien que moi tourner tout à sa gloire (Quin., Mère coquette, act. V, sc. 1).

En faire avaler : Ah! ah! monsieur Brocantin, vous voulez done m'en faire avaler (Regn., Hom. à b. fort., act. III, sc. 3).

En faire à sa téte: Et ne suis pas d'humeur d'en faire qu'à ma téte (Montfl., Crisp. gent., act. II, sc. 3).

En faire à deux fois : sans en faire à deux fois, je vous conjure d'embrasser tous vos aimables Grignans (Sév., II, 343).

En faire de belles: Ah! par ma foi, je crois qu'il en fera de belles (Regn., Légat. univ., act. I, sc. 7).

En laisser faire : Je n'ai plus rien à dire et vous en laisse faire (Corn., VI, 324, Sophon., v. 1261).

En mentir: Celuy qui l'a dit en a menty (Hauter., Crisp. méd., act. III, sc. 2); Vous en avez menti. Maugrebleu des parents! (Regn., Le Joueur, act. V, sc. 4); Oh! vous en aurez menti, messieurs les maris (Id., Le Divorce, act. II, sc. 3).

N'en penser pas moins: Vous ne répondez rien! — Je n'en pense pas moins (Montfl., Fille Capitaine, act. III, sc. 8).

En reprocher: Paul-Emile en reprochoit à Persée de ce qu'il ne se tuait pas (Pasc., Pens., art. I, 4 bis, éd. Hav., I, 10).

En revenir: pour en revenir au genereux Alphonse, il se disposa de combatre sur la Capitale (Me de Scudéry, Mathilde, 359); Ma foi, je n'en saurais revenir: voilà une fille bien civile (Regn., Filles err., act. I, sc. 8); Quand on a une fois perdu son credit, on n'en revient pas, on a de la peine à en revenir, je n'en reviens pas, pour dire, je suis fort étonné (Bouh., Entret., 99).

En savoir bien long: En savoir bien long, locution à la mode (de Callières, Du b. et mauv. us., 154).

En tenir (éprouver de l'amour): La Comtesse est jolie? Elle est votre Servante. C'est-à-dire, son coeur en tient déja pour moi? (Th. Corn., Comt. d'Org., act. I, sc. 2);

- (être dupe): La bonne Dame en tient, et n'est pas sans souci (Th. Corn., Feint Astrol., act. II, sc. 2); Par cette invention mon honneur se maintient, Ma faute est réparée et le bon-homme en tient (Quin., Les Rivales, act. II, sc. 5); Si je n'eusse bien sú l'empaumer à propos, Vous en teniez pourtant (Th. Corn., D. Bertr. de Cig., act. V, sc. 1).

En user: Est-ce-là comme en use un Pere raisonnable? (Baron,

L'Andrienne, act. I, sc. 7); Et vous feriez bien mieux d'en user comme moi (Montfl., Ec. des filles, act. I, sc. 5); Je vous dirai, monsieur, pour sortir d'embarras, Comme ordinairement j'en use en pareil cas (Regn., Le Distrait, act. IV, sc. 7); Il en use bien; il en use mal avec moy; il en use le mieux du monde (Bouh., Entret., 98). S'en venir Une Didon, une coureuse, S'en vint en faisant la pleureuse (Scarr., Virg. trav., I, 300).

En vouloir (vouloir du bien, aimer): Léonor méme, en ayant quelque vent, S'en evanouiroit encore plus souvent; Car elle vous en veut, Monsieur (Th. Corn., D. Bertr. de Cig., act. II, sc. 6); On dit qu'il vous en veut et Florame alarmé, Semble craindre aujourd'hui de n'être pas aimé (Th. Corn., Am. à la mode, act. V, sc. 1; cf. Id., Galant doublé, act. II, sc. 7); Vous en voudroit-il point concubinalement? (Id., Comt. d'Org., act. IV, sc. 6);

(viser à) J'en veux à votre cœur, non pas à votre bourse (Montfl., Femme juge et part., act. II, sc. 2).

LE, LA SANS ANTÉCÉDENTS, CONSTRUITS AVEC DIFFÉRENTS VERBES. Le bailler: Que vous le baillez doux! (Th. Corn., Gal. doublé, act. I, sc. 4).

Le donner je le donne en six coups aux tailleurs les plus éclairés (Mol., VIII, 93, Bourg. Gentilh., act. II, sc. 5; cf. II, 194, Sgan., v. 367).

Le disputer: Thebes le pouvoit disputer aux plus belles villes de l'Univers (Boss., Hist. Univ., 455).

L'entendre: Vous l'entendez bien peu, me dit-il (Pasc., Prov., V, 72); Bon, qui l'entendra mieux ne l'entendra pas mal (Th. Corn., Charme de la voix, act. II, sc. 2).

Le prendre: Ah! vous le prenez là sur un fort joli ton (Regn., Le Joueur, act. IV, sc. 7).

Le porter: Je vous prie, à quel droit le portez-vous si haut ? (Hauter., Bourg. de qual., act. II, sc. 6).

Le trancher net je suis las d'entendre argumenter, et pour le trancher net, ma fille épousera Philinte dés ce soir (Du Verd., Le Flatt., act. V, sc. 7).

La bailler belle: Tu me la bailles belle avec ta pruderie (Th. Corn., Gal. doublé, act. IV, sc. 1).

La donner bonne : Et du reste, monsieur, Dieu la leur donne bonne (Th. Corn., Feint Astrol., act. II, sc. 5).

L'échapper belle : Jamais homme, monsieur, ne l'échappa si belle (Montfl., Ec. des Jal., act. III, sc. 8).

La garder bonne Mais le Duc vous connoit, et vous la garde bonne (Th. Corn., Charme de la voix, act. IV, sc. 3).

La payer bonne: Elle n'est plus d'humeur à brocarder les Gens. Oui, c'étoit sa coûtume, elle la paye bonne (Poisson, Holl. mal., sc. 1).

La sauver belle: Médaille du vieux temps, on te la sauve belle (Th. Corn., Feint Astrol., act. V, sc. 7).

LES CONSTRUCTIONS CONJONCTIVES. Des phrases bourrées de conjonctifs avaient assurément besoin d'être éclaircies: cet homme, dont on parloit tant de la retraite et des austérités, et que j'ai dit avoir assisté mon père à la mort (Mlle de Montp., Mém., 487); il est celui dont on doute le moins de la mort (Mme de Maint., Lett., I, 18). Cf. Un homme que l'avarice rend effronté ose emprunter une somme d'argent à celui à qui il en doit déjà, et qu'il lui retient avec injustice (La Bruy., I, 52, Car. de Théophr.).

Mais on fit plus que de corriger ces maladresses, et l'usage des conjonctifs, tel que l'avaient connu les époques de latinisme, fut vivement combattu.

I. - Le relatif dépend d'un participe (cf. t. III, 511).

On en trouve encore pas mal d'exemples: Un vieillart courant par tout... pour trouver place, ne fust pas plútost au quartier des Lacédémoniens, que tous les jeunes gens se levérent; ce qui ayant esté reçeú avec de grandes aclamations (Perrot d'Abl., Apopht., 291)1.

Voici une phrase vraiment enchevêtrée : Ils ont des figures de grandeur demesurée, dont ils remplissent d'hommes vivans les membres faits d'osier, ausquels mettant le feu ces hommes meurent environnez de flammes (S' Réal, De la crit., 144).

II. Le relatif dépend du verbe d'une proposition introduite par une conjonction. Andry blâme cette faute, faite à l'imitation du latin: Je souhaite de voir vivre ces armées de bons Citoyens, lesquels s'ils vivoient encore, du moins la République subsisteroit (Refl., 329). On en trouve des exemples chez Bossuet: La source de tous les

1. Vos seuls appas ont d'abondant decreté contre mon cœur, dont ayant eu advis (Fur., Rom. bourg., II, 63-64); où étant entré, il fit une grande révérence au roi (Perrault, Contes, 110); où (à la prison) ayant fait ouvrir les portes, il la trouve qui s'estoit fait mourir de desespoir (Id., Rec., 298) ; Ce que le Mareschal de Grammont ayant appris, il envoya en diligence le Chevalier de Chabot (Bussy-Rab., Mem., 127); il alla trouver Samilcar, à qui, ayant fait mille reproches de sa timidité, il lui fit promettre (Id., Hist. am. des Gaules, I, 28); surprise de laquelle certes, messieurs, ayant été si bien avertis, est-il rien de plus aisé que de l'éviter ? (Boss., Démons, 1660, 3o p., éd. Leb., III, 230); C'est le fruit que je me propose de ce discours, qui étant de telle importance, je ne puis douter (Id., lb., 1er ex., Ib., 215); Ces soldats... appelèrent quelques autres de leurs camarades, qui étant aussitôt montés, ils chargèrent avec de grands cris les assiégés (Rac., V, 344-345, Siège de Namur); Je mets sous ce titre les noms..., lesquels estant de differente nature entr'eux, il ne seroit pas à propos de les traduire tous selon la lettre (De l'Estang, De la Trad., 133). Cf. au chapitre de La Phrase.

maux, c'est qu'ils (les plaisirs) nous éloignent de Dieu, pour lequel si notre cœur ne nous dit pas que nous sommes faits, il n'y a point de paroles qui puissent guérir notre aveuglement (Enf. prod., éd. Leb., V, 68); nous avons un ennemi domestique, avec lequel si nous sommes en paix, nous ne sommes pas en paix avec Dieu (S' Franç. de Paul, 1655, 1er p., Ib., II, 25); Changement vraiment épouvantable, lequel si nous méditons sérieusement, il en réussira cette utilité que... (Démons, 1660, 1er ex., Ib., III, 215).

Je dois ajouter que dans la langue populaire on trouve des traces du vieux tour avec que, qui a survécu à travers les âges: il y a encore plusieurs Ouvriers, que lorsqu'ils rencontrent le nom de S. Pierre, de S. Paul, etc... ils metent cete S seule à la fin de la ligne (Rodil., D. sur l'orth., 127)'.

.....

« Le P. Bou

CONSTRUCTIONS CONJONCTIVES ET CONJONCTIONNELLES. hours dit que si on parloit selon la régle, on diroit, le Soleil que les Mathématiciens disent qu'il est plus grand que la terre »; mais que pour éviter cela on dit : Le Soleil que les Mathématiciens disent estre bien plus grand que la terre. Ménage l'en reprend vertement; il prétend que « cette façon de parler seroit barbare, et irréguliére... le grand usage est pour: Le Soleil que les Mathématiciens disent qui est plus grand que la terre ». Et il cite le propre défenseur du P. Bouhours, l'abbé de Villars: « Devant Dieu soit l'ame de M. le Conte de Gabalis,qu'on vient de m'apprendre qui est mort........ Mais le plus sûr est de tourner autrement : Le Soleil qui comme disent les Mathematiciens» (O., II, 150-151; cf. Bouh., Rem., 511). Ainsi les deux tours sont condamnés. Andry de Bois-Regard admet que le second est conforme à l'usage: La Lune que je vous disois hier qui selon toutes les apparences estoit habitée, pourroit bien ne l'estre point (Refl., 523). D'après Tallemant, l'Académie admettait: Nous ne devons pas faire à autruy ce que nous ne voulons pas qu'il nous soit fait, et aussi : c'est une fille que je croyois qui seroit sage, c'est un fripon que je ne croyois pas qui fût à Paris (Décis., 139-140). On lit du reste dans une lettre de la Compagnie : Nous avons loué l'exactitude avec laquelle vous satisfaites aux conditions que vous avez bien voulu qui vous fussent prescrites par vos lettres d'establissement (Reg., I, 283).

Les exemples sont innombrables, et on ne saurait faire de distinction entre les deux types de cette construction : C'est vous,... Qu'on

4. On pourrait croire à une faute d'impression, qui aurait fait mettre que pour qui. Mais c'est ainsi qu'on parle encore aujourd'hui: il y a des gens que, si on leur disait ça, la peur les prendrait.

m'a dit qui viviez inconnu dans ces lieux (Mol., I, 234, Et., v. 19571958); Nous verrons si c'est moi que vous voulez qui sorte (Id., V, 189, Mis., v. 742; cf. Id., III, 204, Ec. des Fem., v. 583; VI, 272, Le Sic., sc. 15; VIII, 489, Scap., act. III, sc. 1 ; IV, 429, Tart., v. 446-447); j'ai fondé un caractère que je puis dire qui n'a point déplu (Rac., III, 19, Mithr., Préf.); l'humeur de la fille, qu'on dit qui aime le faste (Id., VII, 281, Lett.); votre règne, que le ciel a voulu qu'il fút un règne de merveilles (Id., V, 362, Harang.); La Vie de Marcellius... qu'il a voulu qui est passé par mes mains (Chap., Lett., II, 263); laquelle je commençois à craindre qui ne se fust perdüe chés le messager (Id., Ib., II, 280); Elle chante victoire d'un ton audacieux que je crains qui n'attire quelque punition (Sév., VII, 224); Voilà une bouffée de mal qui dure longtemps,... que je comprends qui doit être bien triste (Ead., VI, 205) '.

Cependant il faut bien reconnaitre qu'on trouve aussi très couramment le tour par l'infinitif. Furetière s'en servait fort souvent : De sorte que ce grand ouvrage, qu'on próne si haut, et qu'on fait croire étre le travail d'un grand nombre de personnes illustres (Fact., I, 216)2; Il semble mesme que l'Hymenee que vous témoignez souhaitter quelquefois si ardemment, vous chasse de tous les lieux où il vous rencontre (Perrault, Rec., 39); il semble toujours rire en

1. Et que pourra faire un épour Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous ? (La Font., II, 405, v. 43-44; cf. Id., III, 235, v. 46-47); Ne dites rien à Philon que vous ne vouliez qui soit sû de tout le monde (Belleg., Refl. sur le rid., 430); sans nulle circonstance que j'aie cru qu'il lui pût déplaire (La Rochef., III, 17); Il s'est fait valoir par des rertus qu'il assuroit fort sérieusement qui étaient en lui (La Bruy., I, 336. De la cour); Ce n'est rien présentement de la gaïeté qu'on dit que j'ay dans mes maux (Menagiana, I, 298); en présence de la Comtesse et du Marquis qu'il apperçut qui marchoient sur le rebord du Pont (Ib., II, 358); huit phrases qu'ils disent que j'ai malicieusement obmises (Fur., Fact., I, 218); la Pasque légale... que plusieurs tiennent qu'il ne put manger cette année (Boss., Expl. Messe, 138); Il crut néanmoins qu'il ne devoit pas s'exposer lui-même aur premiers transports de colère, qu'il sçavoit bien qu'elle feroit éclater (Le Gr. Ale. frustré, 15; cf. Ib.. 28-29); Sur quelques pleurs forcés qu'ils auront soin qu'on voie (Boil., Sat.. X, v. 85); M. Clément a fait une devise pour lui que je suis assurée qui vous plaira (Melle Dupré, dans Bussy-Rab., Corr., IV, 28); Qu'on l'avoit avertie qu'elle devoit recevoir (Id., Ib., IV, 31); votre style a cette bonne qualité que veut notre maître qu'on ait (Id., Ib., IV, 35; cf. 56, 145, 145, 155, 166; cf. Id., Mem., I, 32, 58, 217, 380); Cet endroit si galant que tu dis qui te plaît (Bours., Sat. des sat., sc. 6); il avoit fait mettre à ses Drapeaux l'orgueilleuse Devise que vous êtes cause que j'ay retorquée contre luy (Id., Lett. nouv., I, 8); et renouveller une douleur que je voudrois que vous n'eussiez plus (Id., Ib., 34); Je vous rendrai compte du succès, que j'espère qui sera bon (Mme de Maint., Lett., I, 74); sur tout la sainte Trinité, que l'on ne peut nier qui ne soit assez clairement contenuë dans ses écrits (Fontenelle., Hist. Or., 23; cf. Id., Ib., 49 et 163); Ces Chevaur du Soleil qui marchent, qui bondissent, Et qu'au rapport des yeux, on croiroit qu'ils hannissent (Hist. poet. de la G. entre les A. et les M., 48).

2. Celles.. que j'ay crû pouvoir s'accommoder plus aisément à nos mœurs (Par. de l'Evang.... préf.); Quant à la joye qu'on dit icy estre plus grande dans le Ciel pour la conversion (Ib.. 90); aprés la mort de leur Maistre, qu'on leur venoit de dire estre fort prochaine (lb., 129); aux Anges et aux hommes, qu'on ne peut pas dire ne faire qu'un mesme corps (lb., 90).

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