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11 Ennius. Quintus-Ennius fut le premier des Romains qui composa des vers héroïques; il fit un grand nombre de Tragédies, et les annales de la République romaine. Virgile empruntoit quelquefois des vers de ce Poëte, et disoit que c'étoient des perles tirées du fumier d'Ennius. Il mourut environ 169 ans avant J. C. et fut mis dans le tombeau de Scipion son ami. Il ne nous reste que des fragmens de ses ouvrages.

12 Touchant Cérès et son autel. Voy. Sat. x111, Note 7.

13 Decius et Ménécée. L'un Romain, et l'autre Grec. Tous deux se dévouerent à la mort pour le salut de leur pays. On supprime ici une parenthese de trois vers, qui refroidissent cet endroit : en voici le sens. Ménécée avoit été Roi de Thèbes, et il étoit le dernier rejeton de la race de Cadmus. A cette occasion, Juvénal cite le trait fabuleux des dents du Dragon semées par Cadmus autour de Thèbes, et subitement métamorphosées en guerriers tout armés, qui se livrerent, à ce que disent les Grecs, un horrible combat; et dont la plûpart se donnerent la mort sur le champ même qui venoit d'être témoin de leur naissance miraculeuse. V. Sat. 1x, Note 3.

14 Archigénès. Voyez Sat. VI, Note 22.

15 Afin de se vanter d'avoir vu, sur les confins de l'Océan des Tritons et des monstres marins. Ceux qui échapperent

à la furieuse tempête que la flotte de Germanicus essuya sur les côtes de l'Océan Germanique, raconterent des choses plus merveilleuses à proportion qu'ils revenoient de plus loin. Ils avoient, disoient-ils, éprouvé des coups de vents terribles; ils avoient vu des oiseaux singuliers, des monstres marins, et des corps qui tenoient de l'Homme et de la brute, etc. Ut quis e longinquo revenerat, miracula narrabant, vim turbinum, et inauditas volucres, monstra maris, ambiguas hominum et belluarum formas, etc. Tacit, Ann. L. II. N° XXIV. .

16 Autant de revenù que la loi promulguée par Othon en exigeoit des Chevaliers Romains, Voyez Sat. III, Note 16.

SATIR A XV.

SUPERSTITIO.

Quis nescit, Volusi Bithynice, qualia demens
Ægyptus portenta colat? Crocodilon adorat
Pars hæc; illa pavet saturam serpentibus Ibin.
Effigies sacri nitet aurea Cercopitheci,

5 Dimidio magica resonant ubi Memnone chorda,
Atque vetus Thebe centum jacet obruta portis.
Illic cæruleos, hîc piscem fluminis; illic
Oppida tota canem venerantur, nemo Dianam.
Porrum et cepe nefas violare et frangere morsu.
10 O sanctas gentes, quibus hæc nascuntur in hortis
Numina! Lanatis animalibus abstinet omnis
Mensa: nefas illic fetum jugulare capella;
Carnibus humanis vesci licet. Attonito quum
Tale super cœnam facinus narraret Ulysses
15 Alcinoo, bilem aut risum fortasse quibusdam
Moverat, ut mendax aretalogus: In mare nemo
Hunc abicit, sævâ dignum verâque Charybdi,
Fingentem immanes Læstrygonas atque Cyclopas?
Nam citiùs Scyllam, vel concurrentia saxa

QUI

SATIRE XV.

LA SUPERSTITION 1.

'ur ne sait pas, Volusius, quelles sont les monstrueuses Déités que révère l'Egyptien insensé Les uns adorent le Crocodile; les autres tremblent à la vue d'un Ibis 2 engraissé de serpents. Un Singe d'or à longue queue, brille encore sur les débris de l'ancienne Thèbes 3, ensevelie maintenant sous les ruines de cent portes fameuses, et non loin desquelles on entendoit résonner les cordes magiques de la lyre de Memnon 4 dont la statue est à moitié détruite. Ici tu verrois honorer les poissons de la mer, là ceux des fleuves; tu verrois des Cités entières se prosterner en l'honneur d'un chien, ct personne en l'honneur de Diane. Chez ce peuple, manger des poirreaux ou des oignons, ce seroit un sacrilège. O la sainte Nation qui voit naître ses Dieux dans ses jardins! Ils n'oseroient égorger le petit d'une chèvre, ni manger de l'animal qui porte une toison; mais ils mangent de la chair humaine. Quand Ulysse, assis à la table d'Alcinoüs, racontoit à ce Roi pâlissant, de telles atrocités, on dut s'indigner, ou, du moins, rire de ses fictions absurdes et cruelles. - Personne ne jettera-t-il à la mer cet impudent, digne d'être plongé dans un gouffre plus réel que sa Charybde,

après ce qu'il vient de nous débiter des Cyclopes: et des Lestrigons? Car je croirois plutôt ce qu'il nous a dit de Scylla, des roches Cyanées qui s'entrechoquent, des outres pleines de tempêtes, ou d'Elpénor et de ses Compagnons transformés en pourceaux par la baguette de Circé. Pour qui ce menteur nous prend-t-il donc ? Tel dut être le langage de quelque Phéacien, même avant d'avoir trop bu de vin de son pays. Observe que le Roi d'Ithaque étoit le seul garant des contes qu'il faisoit.

Pour moi, je vais te rapporter un fait étonnant, mais authentique, et dont l'horrible scène se passa récemment près des murs de Copte 6, sous le Consulat de Junius. Il s'agit d'un crime unanimement exécuté par tout un peuple, d'un crime qui surpasse ceux que les Tragiques étalent sous nos yeux. Quand tu feuilleterois toutes les Tragédies depuis Pyrrha jusqu'à nos jours, aucune ne t'offriroit l'exemple d'un pareil complot. Ecoute et frémis d'un trait de cruauté, qui n'appartient qu'à notre siècle.

II

regne encore, entre les habitans d'Ombe et ceux de Tentyra leurs voisins 7, une haine violente et tellement invétérée que l'ulcère en paroît incurable. La fureur de ces deux Cités vient de ce que chacune déteste réciproquement les Dieux de l'autre, persuadée qu'on ne doit rendre hommage

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