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Sed melius, quòd nil animis in corpora juris 140 Natura indulget: steriles moriuntur, et illis Turgida non prodest conditâ pyxide Lyde, Nec prodest agili palmas præbere Luperco.

Vicit et hoc monstrum tunicati fuscina Gracchi, Lustravitque fugâ mediam gladiator arenam, 145 Et Capitolinis generosior, et Marcellis,

Et Catuli Paullique minoribus, et Fabiis, et
Omnibus ad podium spectantibus: his licet ipsum
Admoveas cujus tunc munere retia misit.

Esse aliquos Manes, et subterranca regna, 150 Et contum, et Stygio ranas in gurgite nigras, Atque unâ transire vadum tot millia cymbâ, Nec pueri credunt, nisi qui nondum ære lavantur. Sed tu vera puta. Curius quid sentit, et ambo Scipiada? quid Fabricius Manesque Camilli? 155 Quid Cremeræ legio et Cannis consumta juventus, Tot bellorum animæ ? Quoties hinc talis ad illos Umbra venit, cuperent lustrari, si qua darentur Sulphura cum tædis, et si foret humida laurus.

Illuc, heu! miseri traducimur. Arma quidem ultra 160 Litora Jubernæ promovimus, et modò captas

Orcadas, ac minimâ contentos nocte Britannos. Sed quæ nunc populi fiunt victoris in Urbe, Non faciunt illi quos vicimus: et tamen unus Armenius Zalates cunctis narratur ephebis 165 Mollior ardenti sese indulsisse Tribuno.

Adspice quid faciant commercia; venerat obses. Hîc fiunt homines: nam si mora longior Urbem Indulsit pueris, non umquam deerit amator; Mittentur braccæ, cultelli, frena, flagellum: 170 Sic prætextatos referunt Artaxata mores.

pensent un Curius et les deux Scipions, un Fabrice, un Camille, tant de jeunes Citoyens, tant de Héros moissonnés à Crémere et dans les champs de Cannes? Mancs vénérables, quand l'ombre d'un infame descend parmi vous, vous regrettez sans doute de n'avoir plus ni soufre, ni laurier, pour vous purifier 24. Malheureux que nous sommes! c'est-là qu'il nous faudra descendre. Qu'importe d'avoir récemment soumis la Bretagne et les Orcades à notre empire; d'avoir porté nos armes par de-là l'Hibernie ? les vaincus n'ont point encore à rougir des turpitudes qui souillent les vainqueurs : à moins qu'on ne m'oppose l'Arménien Zalates, qui non moins corrompu que les enfans de nos Sénatcurs, se livra, dit-on, aux fureurs d'un Tribun. Admirez le pouvoir de l'exemple cet enfant vint à Rome en qualité d'otage; à Rome digne école de la virilité. Etrangers, gardez-vous d'y laisser séjourner vos enfans: ils n'y manqueroient point de corrupteurs ; les plus molles voluptés triomphant de leurs premiers travaux, ils ne rapporteroient dans leur pays que la dépravation de nos Patriciens.

NOTES

SUR LA SATIRE IL

1 ARGUMENT. L'Auteur démas que dans cette Satire les prétendus Philosophes qui censuroient rigoureusement les mœurs, tandis qu'ils étoient eux-mêmes souillés des vices les plus odieux. Il introduit Laronia qui fait une vive apostrophe à ces Hypocrites; ensuite il passe à la mollesse des Juges, à la turpitude des Prêtres, à l'infamie des Nobles, et finit par une tirade religieuse.

2 Qui portent en public le masque des Curius. C'est-àdire qui affichent l'austerité, tandis qu'ils vivent dans la licence. Curius Dentatus l'un des plus dignes personnages de la République, fut trois fois Consul, et vainquit les Samnites, les Sabins et les Lucaniens. Il distribua quarante arpents de terre à chaque Citoyen, et n'en retint pas davantage pour lui, disant que celui-là ne méritoit pas le nom de Romain, à qui cette quantité ne pouvoit suffire. Un jour que les Ambassadeurs des Samnites lui rendirent visite, ils le trouverent qui faisoit cuire des raves dans un pot de terre; ils lui offrirent des vases d'or pour l'engager à prendre leurs intérêts. J'aime mieux, leur répondit-il, commander à ceux qui sont riches, que de l'être moi-même.

3 Toi le plus infame cloaque de la bande Socratique. C'està-dire le plus corrompu de tous ces faux Sages qui se disent sectateurs de Socrate; car il faut bien se garder

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