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» toutes ces choses n'y entre pas. C'est dans ces jours» là qu'on crée des Galles; le son des flûtes inspire à plusieurs des assistans une espéce de fureur; alors le

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jeune-homme qui doit être initié, quitte ses vêtemens, » et poussant de grands cris, vient au milieu de la troupe » où il tire une épée, et se fait eunuque lui-même. Il » court ensuite par la ville, portant entre les mains les » marques de sa mutilation, et les jette dans une maison, » dans laquelle il prend l'habit de femme ».

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Il y avoit deux Galles à Rome un homme et une femme, pour le service des autels de Cybele, qu'on honoroit sous le nom d'Idaa Mater. Tout méprisables que fussent les Galles ils avoient un chef très-considéré qu'on appelloit Archigalle, ou Souverain Prêtre de Cybele. Il étoit permis à cet ordre de Prêtres, par la loi des douze Tables, de demander l'aumône dans certains jours de l'année, à l'exclusion de tout autre mendiant.

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19 Ce même Gracchus que l'on vit autrefois suer sous le faix des boucliers mystérieux réunis par un secret lien. Ces boucliers s'appelloient Ancilia. Denis d'Halicarnasse raconte qu'un bouclier étant tombé du ciel sous le regne de Numa on consulta les Aruspices, qui répondirent que l'empire du monde étoit destiné à la Ville où ce bouclier seroit conservé ; après cette réponse, Numa craignant que ce précieux gage ne fût enlevé aux Romains, en fit faire onze autres de même figure et de même grandeur, afin qu'on ne pût jamais reconnoître

celui-là ; et les fit mettre dans le Temple de Mars, sous la garde de douze jeunes Patriciens, dont il fit un collége de Prêtres appellés Saliens. Tous les ans on portoit ces boucliers sacrés par la Ville, en dansant, en chantant des vers qui avoient rapport à la solemnité.

20 Sors donc de ce champ formidable. Il fut, selon quelques-uns, consacré à Mars par Romulus; suivant d'autres, par le peuple après l'expulsion de Tarquin le superbe, qui se l'étoit approprié et le faisoit cultiver. Juvénal l'appelle formidable, soit à cause du Dieu, soit parce qu'on y faisoit les exercices militaires, et qu'on y tenoit les comices ou assemblées générales du peuple. Plusieurs grands hommes y avoient leur sépulture. Les statues y étoient en si grand nombre qu'on a dit qu'on les eût prises de loin pour une armée.

21 Vainement l'agile Luperque frappa dans leurs mains. Les Luperques étoient des Prêtres préposés au culte particulier du Dieu Pan, et qui célébroient les Lupercales. Comme on attribuoit leur institution à Romulus, ces Prêtres passoient pour les plus anciens qui eussent été établis à Rome. Leurs cérémonies étoient ridicules, ils parcouroient la Ville comme des extravagans; nuds et armés d'un fouet, ils frappoient tous ceux qui se trouvoient sur leur passage. Les femmes croyoient que ces Luperques avoient le pouvoir de les rendre fécondes ou de leur procurer des couches heureuses en leur frappant dans la

main.

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Nupta quid exspectas? non tu pollentibus herbis,

Nec prece, nec magico carmine mater eris.

Excipe fœcundæ patienter verbera dextræ,

Jam socer optatum nomen habebit avi.

Ovid.

22 Un autre Gracchus surpassa toutes ces horreurs. Cette hyperbole ne doit point surprendre; les vrais Romains avoient encore plus d'horreur de l'avilissement volontaire que du crime: d'ailleurs Juvénal n'exprime ici que l'opinion publique. Lorsque le trident en main et revêtu de la tunique des Gladiateurs. Le rôle de Gracchus dans cette occasion étoit celui de Rétiaire. Les Rétiaires portoient un trident d'une main et un filet de l'autre ; ils combattoient en tunique, et poursuivoient le Myrmillon, en lui criant « ce n'est pas à toi, Gaulois à qui j'en veux, » c'est à ton poisson ». Non te peto, Galle, sed piscem peto. Il parcourut l'arène en fuyant le Myrmillon. Les Myrmillons étoient armés d'un bouclier et d'une faulx, et portoient un poisson sur le haut de leur casque. Les Romains leur avoient donné le sobriquet de Gaulois.

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Lui qui l'emportoit sur tous les spectateurs assis aux premiers rangs. Les Sénateurs, les Magistrats, l'Editeur du spectacle et l'Empereur, occupoient le premier rang, qui s'appelloit Podium. Rien ne ressemble plus au Podium qu'une longue tribune ou qu'un grand péristyle circulaire. Les gradins des Chevaliers étoient immédiatement au dessus du Podium, ils en avoient environ quatorze. Au-dessous du Podium étoient des loges ou voûtes où l'on renfermoit les bêtes qui devoient com

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battre; ces loges s'appelloient cavea, elles étoient de niveau avec l'arène. Sans excepter celui qui payoit sa bassesse. Les Ediles eurent d'abord l'intendance de ces jeux cruels; ensuite les Prêteurs y présiderent: enfin Commode attribua cette inspection aux Questeurs.

23 Qu'il y ait des Manes. Il paroît par la Mythologie des Anciens qu'ils n'avoient pas des idées bien fixęs sur la signification de ce mot: ce qu'on peut en recueillir de plus constaté, c'est que souvent ils prenoient les Manes pour les ames séparées des corps; d'autres fois pour les Dieux infernaux, ou simplement comme les Dieux ou Génies tutélaires des Défunts. Le mot de Manes étoit pris aussi quelquefois pour les enfers en général.

Hæc manes veniet mihi fama sub imos.

De tous les Anciens, Apulée est celui qui, dans son livre de Deo Socratis, parle le plus clairement de la doctrine des Manes. « L'esprit de l'homme, dit-il, après » être sorti du corps, devient une espéce de Démon,

que les anciens Latins appelloient Lemures; ceux d'entre » les Défunts qui étoient bons, et prenoient soin de » leurs Descendans, s'appelloient Lares familiares; mais » ceux qui étoient inquiets, turbulens et malfaisans, qui épouvantoient les hommes par des apparitions nocturnes, s'appelloient Larva, et lorsqu'il étoit incertain » ce qu'étoit devenue l'ame du défunt, si elle avoit été » faite Lar ou Larva, on l'appelloit Mane ». Quoiqu'ils ne déïfiassent pas tous les morts, cependant il étoit reçu

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chez

chez eux que toutes les ames des gens honnêtes devenoient autant d'espèces de Dieux, c'est pourquoi on lisoit sur les tombeaux ces trois lettres initiales D. M. S. qui signifioient Diis manibus sacrum.

24 Vous regrettez, sans doute, de n'avoir plus ni soufre ni laurier pour vous purifier. L'expiation étoit un acte de religion généralement établi dans le paganisme, pour purifier les coupables et les lieux que l'on croyoit souillés, ou pour apaiser la colere des Dieux que l'on supposoit irrités. La cérémonie de l'expiation ne s'employa pas seulement pour les crimes, elle fut pratiquée dans mille autres occasions différentes; ainsi ces mots si fré-. quents chez les Anciens, expiare, lustrare, purgare, februare, signifioient faire des actes de religion pour effacer quelque faute ou pour détourner des malheurs, à l'occasion des objets que la superstition présentoit comme étant de sinistre présage.

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