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lumière par le P. Thomassin dans ses Dogmata theologica, t. I, De Deo et Dei proprietatibus, liv. III, où le chapitre 22 est consacré tout entier au parallèle de la doctrine de Platon et de celle de Plotin sur la question de l'Amour. En voici le début :

<< Non potest vel fingi ulla major affinitas quam pulchritudinis et amoris. Ideo et jam non pauca de amore prælibata sunt, quum de pulchritudine supra1 disputaremus. Nunc obiter pauca seligemus, quæ hic intexantur, prius ex Philosophis, post ex sanctis Patribus, ne crimini nobis detur quod, quum Deus charitas sit, hanc ejus laudem, hoc nomen tacuerimus. »>

Voy. aussi Fénelon, Discours philosophique sur l'Amour de Dieu (dans les Entretiens de Fénelon et de M. de Ramsay sur la Vérité de la Religion).

S III. MENTIONS ET CITATIONS QUI ONT ÉTÉ FAITES DE CE LIvre.

Ce livre est cité par Proclus. Voy. ci-dessus, p. 120, note 2. Saint Augustin fait allusion en ces termes à l'explication que Plotin et Porphyre donnent du mythe de Poros et de Penia:

<< Merito Philosophi in rebus intelligibilibus Divitias ponunt, in sensibilibus Egestatem. Quid enim ærumnosius quam minus atque minus semper posse fieri? Quid ditius quam crescere quantum velis, ire quo velis, redire quum velis, et hoc multum amare quod minui non potest?..... Videamus quid sit hoc nescio quid quod suggeritur menti: certe sensibilis mundus nescio cujus intelligibilis imago esse dicitur.» (Lettre Iv.)

Les passages auxquels le P. Thomassin renvoie ici sont le chapitre 25 du livre et le chapitre 19 du livre 111, dans lesquels il commente le livre in de l'Ennéade 1: De la Dialectique ou des moyens d'élever l'âme au monde intelligible.

LIVRE SIXIÈME.

DE L'IMPASSIBILITÉ DES CHOSES INCORPORElles.

Ce livre est le vingt-sixième dans l'ordre chronologique. Il a été traduit en anglais par Taylor, Select Works of Plotinus, p. 122.

Fr. Creuzer pense qu'il se rattache aux deux livres précédents parce qu'une des principales questions qui se rapportent aux démons et aux amours est de déterminer s'ils ont ou n'ont pas de corps, s'ils sont ou ne sont pas impassibles. Il invoque à l'appui de cette opinion un passage de Proclus: « Le caractère des choses > incorporelles est d'agir, celui des choses corporelles est de pâtir. » Les amours sont donc opposés les uns aux autres.... puisque » l'un est actif, l'autre passif, celui-ci immatériel, celui-là maté> riel, etc. » (Commentaire sur l'Alcibiade de Platon, t. II, p. 194, éd. Cousin.)

La première partie de ce livre (De l'impassibilité de l'âme, § 1-5) doit être rapprochée des livres vi et vii de l'Ennéade IV, où est traitée une question analogue; la seconde (De l'impassibilité de la matière et de la forme, § 6-19) doit l'être du livre iv de l'Ennéade II. Voy. les notes des pages 152, 161, 163, 166, 167 de ce volume.

SI. RAPPROCHEMENTS ENTRE PLOTIN ET LES PHILOSOPHES ANTÉRIEURS.

Les sources auxquelles Plotin a puisé sont le Timée, le Phédon et le Sophiste de Platon (Voy. ci-dessus, p. 127, 140, 149-156, 161, notes), la Métaphysique d'Aristote, et surtout son traité De la Génération et de la Corruption (p. 145-147, notes).

Les philosophes que Plotin combat sont les Péripatéticiens (p. 123, 145, notes), et surtout les Stoïciens (p. 123, 131, notes).

SII. RAPPROCHEMENTS ENTRE PLOTIN, PORPHYRE ET PROclus.

Ce livre a été résumé par Porphyre dans ses Principes de la théorie des intelligibles, S v-xi, t. I, p. LIX-LXII, comme nous l'avons indiqué (p. 124, 129, 135, 138, 142, 148, notes).

Proclus cite ce livre de Plotin (Voy. ci-dessus, p. 135, note). Il paraît lui avoir beaucoup emprunté. Nous avons déjà fait voir, dans les Éclaircissements du tome I, p. 484-485, que ce philosophe avait dans ses écrits développé sur la matière la même théorie que Plotin. Il nous reste à montrer qu'il explique de la même manière la participation de la matière aux idées dans son Commentaire sur le Parménide de Platon (t. V, p. 72-75, éd. de M. Cousin). Voici le résumé de la doctrine qu'il enseigne sur ce sujet :

<< Comment a lieu la participation? Représentons-nous un miroir qui reçoit l'image des objets sans que les objets s'altèrent ou qu'il arrive le moindre changement dans la nature même du miroir. Représentons-nous les êtres, tournés en quelque sorte vers le Démiurge, aspirant à lui et remplis de ses émanations. Représentonsnous enfin l'empreinte du cachet sur la cire, avec cette différence, toutefois, que la cire est modifiée par le cachet, tandis que la matière ne l'est pas par l'idée. Chacune de ces images, prise à part, ne donnerait de la participation qu'une idée incomplète: la comparaison du miroir suppose des dispositions physiques tout à fait étrangères à ce qui a lieu dans la participation. L'empreinte du cachet sur la cire pourrait être admise par les Stoïciens, qui n'envisagent les causes que comme ordonnant la matière, et la matière comme n'éprouvant de la part de la cause qu'une simple modification; mais, précisément parce qu'elle ne représente qu'une action extérieure de l'agent, un changement extérieur de l'être qui participe, elle ne fait pas comprendre la puissance de l'idée qui, au sein même du sujet qui la reçoit, présente à toutes ses parties, accomplit son œuvre créatrice. Ni l'image (poisos), telle que le miroir nous la suggère, ni l'émanation (pass), telle que nous la supposons s'échapper du Démiurge, ni l'empreinte (tris), analogue à celle du cachet sur la cire, n'expliquent suffisamment la participation. Mais, en les admettant toutes trois, en se figurant qu'il y a, dans la participation, quelque chose de semblable à chacune d'elles, on aura non une explication scientifique, mais un commencement d'intelligence du fait qui nous occupe. » (M. Berger, Exposition de la doctrine de Proclus, p. 66.)

$ III. RAPPROCHEMENTS ENTRE PLOTIN ET SAINT AUGUSTIN.

A. Impassibilité de l'âme.

Dans ses traités De l'Immortalité de l'âme, De la Quantité de l'âme, De la Musique (liv. VJ), saint Augustin a développé sur l'impas

sibilité de l'âme des idées analogues à celles de Plotin. Or il parait n'avoir pu s'inspirer que de lui (comme on en peut juger par les rapprochements importants que nous avons faits dans les notes, p.125-133): car c'est dans les Ennéades qu'on trouve pour la première fois exposée d'une manière systématique la théorie de l'impassibilité des essences incorporelles.

C'est sans doute l'exemple de saint Augustin qui a déterminé le P. Thomassin à consacrer un chapitre entier de ses Dogmata theologica (liv. V, ch. 7) à l'analyse et à l'examen des idées de notre auteur sur l'impassibilité de l'âme. Il termine son travail par ces réflexions remarquables:

<< Sentio nonnulla esse in his philosophorum decretis, quæ nostris forsan hominibus minus arrideant. Fidei periculum penes eos sit; horum decretorum nec auctor ego sum nec fidejussor. Ut ea referrem impulit me non dubia, ut reor, fiducia et voluptatis et utilitatis plurimæ hinc ad lectores redundaturæ, citra ullum aberrandi periculum. Quæ mox enim e Sanctis Patribus et ex ipsis Scripturarumoraculis de hac eadem re corrasuri sumus, ea instar erunt regulæ indeflexæ, ad quam probentur et exigantur philosophica illa omnia decreta. Non potest autem interim non perfundi aliquo sensu voluptatis lector, dum perpendit homines ab omnibus fidei et religionis veræ adminiculis destitutos tam alte in ejus arcana coelestia penetrasse; dum advertit, inquam, penitissima fidei et religionis arcana in ipsis hominum præcordiis descripta esse, ubi possent et ceteri ea perlegere, et in schola pectoris sempiternæ veritatis vocem audire legemque addiscere, si dissipatam per sensibilia mentem revocarent seque in se reciperent. Non potest non et voluptatis et utilitatis plurimum conferre ea res, in qua tantum momenti tantumque præsidii ad fidei et Theologiæ christianæ veritatem illuminandam confirmandamque. >>

B. Purification de l'âme.

Nous avons déjà établi dans les notes (p. 136-138) que saint Augustin reproduit sous des formes diverses la théorie de Plotin sur la purification de l'âme. Il nous reste à prouver que saint Augustin s'est en cela inspiré de Plotin, et non de Platon, comme on pourrait le croire au premier abord. Pour dissiper toute espèce de doute à cet égard, nous allons faire voir qu'on retrouve dans ce Père toute la théorie des vertus purificatives et des vertus intellectuelles telle qu'elle est exposée dans le livre п de l'Ennéade I. Voici comment saint Augustin s'exprime sur ce sujet :

< Quæro quonam iste ab hujusce modi rerum [divinarum] contemplatione discedat, ut illum ad eam necesse sit memoria revocari : an forte in aliud intentus animus tali reditu indigere putandus est?.. Hæc igitur affectio animæ vel motus, quo intelligit æterna, et his inferiora esse temporalia, etiam in se ipsa, et hæc appetenda potius quæ superiora sunt, quam illa quæ inferiora sunt, novit, nonne tibi prudentia videtur?? -- Nihil aliud videtur. — Quid illud num minus considerandum putas quod nondum in ea simul est æternis inhærere, quum jam in ea sit nosse his esse inhærendum? Imo maxime ut id consideremus peto et unde accidat scire cupio.— ...Amor agendi adversus succedentes passiones corporis sui avertit animam a contemplatione æternorum, sensibilis voluptatis cura ejus avocans intentionem... Avertit etiam amor de corporibus operandi, et inquietam facit... Generalis vero amor actionis, quæ avertit a vero, a superbia proficiscitur, quo vitio Deum imitari, quam Deo servire anima maluit... Quum enim per se anima nihil sit (non enim aliter esset commutabilis et pateretur defectum ab essentia), quum ergo ipsa per se nihil sit, quidquid autem esse illi est a Deo sit, in ordine suo manens ipsius Dei præsentia vegetatur in mente atque conscientia. Itaque hoc bonum habet intimum. Quare superbia intumescere, hoc illi est in extima progredi, et, ut ita dicam, inanescere, quod est minus minusque esse. Progredi autem in extima, quid aliud est quam intima projicere, id est longe a se facere Deum, non locorum spatio, sed mentis affectu 3 ?...

» Sed hæc actio qua sese anima, opitulante Deo et Domino suo, ab amore inferioris pulchritudinis extrahit, debellans atque interficiens adversus se militantem consuetudinem suam, ea victoria triumphantem in semetipsa de potestatibus aeris hujus, quibus invidentibus et præpedire cupientibus, evolat ad suam stabilitatem et firmamentum Deum, nonne tibi videtur ea esse virtus quæ temperantia dicitur?-Agnosco et intelligo. — Quid porro, quum in hoc itinere proficit, jam æterna gaudia præsentientem ac pæne prehendentem, num amissio rerum temporalium aut mors ulla deterret jam valentem dicere infirmioribus sociis: Bonum est mihi dissolvi et esse > cum Christo; manere autem in carne, necessarium propter vos

1 S. Augustin a précédemment expliqué comment l'âme peut, par l'étude de la Musique, opérer son retour à Dieu. C'est une idée empruntée à Plotin. Voy. t. 1, p. 64. - Il y a ici une réminiscence de l'Ennéade V (livre 1, § 1). Superbia est la traduction de τόλμα. - 3 Ces lignes sont tirées textuellement de Porphyre. Voy. notre tome I, p. LXXXV-LXXXVI. Voy. Enn. I, liv. 11, S 3; t. I, p. 55.

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