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Quis non intelligat hanc Sed illud jam quæro, quum

» (Ad Philippenses, 1, 21, 24) ?»-Sic existimo.-At ista ejus affectio qua nullas adversitates mortemve formidat, quid aliud quam fortitudo dicenda est? Et hoc agnosco. Jam vero ipsa ejus ordinatio quæ nulli servit nisi uni Deo, nulli coæquari nisi purissimis animis, nulli dominari appetit nisi naturæ bestiali atque corporeæ, quæ tandem virtus tibi esse videtur? esse justitiam?? - Recte intelligis. prudentiam superius jam eam esse constiterit inter nos, qua intelligit anima ubi ei consistendum sit, quo sese attollit per temperantiam, id est conversionem amoris in Deum, quæ caritas dicitur, et aversionem ab hoc sæculo, quam etiam fortitudo et justitia comitantur, utrum existimes, quum ad suæ dilectionis et conatus fructum perfecta sanctificatione pervenerit, perfecta etiam vivificatione corporis sui, et deletis de memoria phantasmatum turbis 5, apud Deum ipsum solo Deo vivere cœperit, quum impletum fuerit quod divinitus nobis hoc modo promittitur: « Dilectissimi, nunc >> filii Dei sumus, et nondum apparuit quid erimus. Scimus quia > quum apparuerit, similes illis erimus, quoniam videbimus eum » sicuti est (B. Johannis ep. 1, III, 2). » Quæro ergo utrum existimes has ibi virtutes quas commemoravimus, etiam tunc futuras? — Non video, quum adversa præterierint quibus obluctatur, quomodo aut prudentia ibi esse possit, quæ non eligit quid sequatur nisi in adversis; aut temperantia, quæ amorem non avertit nisi ab adversis; aut fortitudo, quæ non tolerat nisi adversa; aut justitia, quæ non appetit æquari beatissimis animis et inferiori naturæ dominari nisi in adversis, id est nondum assecuta id ipsum quod appetit. Non usquequaque absurda est responsio tua, et quibusdam doctis visum hoc esse non nego. Sed ego, consulens libros quos nulla antecellit auctoritas, ita invenio dictum esse : « Gustate et videte, quo»> niam suavis est Dominus (Psalm., xxxIII, 9). » Quod apostolus etiam Petrus sic interposuit : « Si tamen gustastis quoniam suavis » est Dominus (B. Petri ep. I, 11, 3), » hoc esse arbitror quod agitur in his virtutibus quæ ipsa conversione animum purgant". Non enim amor temporalium rerum expugnaretur, nisi aliqua suavitate æternarum... Contexit deinde cetera et dicit : « In lumine tuo » videbimus lumen. Prætende misericordiam tuam scientibus te » (Psalm., xxxv, 9). In lumine, scilicet in Christo accipiendum, qui

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1 Voy. Enn. I, liv. 1, § 3, p. 55-56. 2 Ibid., p. 56. 3 Ibid., p. 55. Ibid., § 4, p. 57. Voy. ci-dessus, Enn. III, liv. vi, S 5, p. 136, et la Cette expression désigne Plotin et Porphyre. Voy. ci-dessus, p. 305, note 1.-7 Voy. Enn. I, liv. 1, § 4; t. I, p. 57.

note 2.

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Sapientia Dei est et Lumen toties appellatur. Ubi ergo dicitur, videbimus, etc., scientibus te, negari non potest futuram ibi esse prudentiam1. An videri verum bonum animæ et sciri potest, ubi nulla prudentia est? — Jam intelligo. — Quid ? Recti corde possunt esse sine justitia? - Recognosco isto nomine crebrius significari justitiam. Quid ergo admonet aliud Propheta idem consequenter, quum canit: « Et justitiam tuam iis qui recto sunt corde? » — -Manifestum est. Age deinceps, recordare, si placet, satis nos superius tractasse superbia2 labi animam ad actiones quasdam potestatis suæ, ct, universali lege neglecta, in agenda quædam privata cecidisse, quod dicitur apostare a Deo3. - Memini vero. Quum ergo id agit ne ulterius id delectet aliquando, nonne tibi videtur amorem suum figere in Deo, et ab omni inquinamento temperatissime et castissime et securissime vivere ? - Videtur sane.- Restat igitur fortitudo. Sed ut temperantia contra lapsum, qui est in libera voluntate, sic fortitudo contra vim valet, qua etiam cogi quis potest, si minus fortis sit ad ea quibus evertatur et miserrimus jaceat... Tu negabis in illa perfectione ac beatitate animam constitutam et conspicere veritatem, et immaculatam manere, et nihil molestiæ pati posse, et uni Deo subdi, ceteris vero supereminere naturis? Imo aliter eam perfectissimam et beatissimam esse posse non video. Hæc ergo contemplatio, sanctificatio, impassibilitas, ordinatio ejus, aut illæ sunt quatuor virtutes perfectæ atque consummatæ; aut, ne de nominibus, quum res conveniant, frustra laboremus, pro istis virtutibus quibus constituta in laboribus utitur anima, tales quædam potentiæ in æterna ei vita sperandæ sunt. » (De Musica, VI, 13, 15, 16. Voy. encore ci-après, p. 590, note 1.)

C. Nature et notion de la Matière.

Nous avons déjà cité dans les notes (p. 143, 146, 153, 162, 165) plusieurs morceaux de saint Augustin sur la Matière; ils sont remarquables parce qu'ils reproduisent ou développent les idées de Plotin. Nous avons également cité (p. 160, note) un passage dans lequel

1 Comparez les définitions que saint Augustin donne ici de la prudence, de la justice, de la tempérance, du courage, avec celles que Plotin donne des vertus intellectuelles dans l'Ennéade I, liv. 11, § 6; t. I, p. 60. 2 Voy. ci-dessus, p. 545, note 2. — Saint Augustin cite ici, d'après Plotin et Porphyre, l'expression d'Empedocle: puyàs 00. Voy. notre tome I, p. LXXXVI, note 3; et notre tome II, p. 478, 487.

saint Augustin dit comme Plotin que, pour se représenter la matière, il faut faire abstraction des qualités. Cette idée est exprimée plus nettement encore dans le morceau suivant, où l'on retrouve des expressions familières à notre auteur:

<< Il ne faut pas chercher une cause efficiente à cette défaillance (de la volonté], pas plus qu'il ne faut chercher à voir la nuit ou à entendre le silence. Ces deux choses nous sont connues pourtant, et ne nous sont connues qu'à l'aide des yeux et des oreilles; mais ce n'est point par la forme, c'est par la privation de la forme1. Ainsi, que personne ne me demande ce que je sais ne pas savoir, si ce n'est pour apprendre de moi qu'on ne le saurait savoir. Les choses qui ne se connaissent que par leur privation ne se connaissent, pour ainsi dire, qu'en ne les connaissant pas. En effet, lorsque la vue se promène sur les objets sensibles, elle ne voit les ténèbres que quand elle commence à ne rien voir. Les oreilles mêmes n'entendent le silence que quand elles n'entendent rien.» (Cité de Dieu, XII, 7; t. II, p. 344 de la trad. de M. Saisset.)

Enfin, nous avons montré que, selon saint Augustin, comme selon Plotin, l'espace a été créé avec la matière (p. 161, note), de même que le temps l'a été avec le monde (p. 201, note).

4 Nous modifions ici la traduction de M. Saisset. 11 y a dans le texte : non sane in specie, sed in speciei privatione. M. Saisset rend le mot species par des espèces, et suppose que par ce mot saint Augustin entend un intermédiaire entre l'esprit et l'objet, intermédiaire semblable aux espèces sensibles de la Scolastique. Nous ne saurions partager celle opinion. Par species, saint Augustin entend ici la forme ou essence. En effet, dans un morceau que nous avons cité ci-dessus (p. 352, note), ce Père dit expressément qu'il emploie comme synonymes les termes ideæ, formæ, species, rationes, et que ce dernier est la traduction du mot grec do; en outre, comme nous l'avons montré (p. 129, note 2), il explique la sensation de la même manière que Plotin, qui a précisément réfuté la théorie des images intermédiaires entre l'esprit et l'objet; enfin, l'expression specici privatio n'est que la traduction littérale du mot grec duoppiz, employé par Plotin pour rendre la même idée: «Mais comment >> connaissons-nous ce qui est absolument sans forme ? Nous faisons abstrac»tion de toute espèce de forme, et nous appelons matière ce qui reste. Nous ⚫ laissons pénétrer ainsi en nous une sorte de manque de forme (oppiz), » par cela seul que nous faisons abstraction de toute forme pour nous représenter la matière. » (Enn. I, liv. vш, §9; t. 1, p. 132.)

LIVRE SEPTIEME.

DE L'ETERNITÉ ET DU TEMPS.

Ce livre est le quarante-cinquième dans l'ordre chronologique. Il a été traduit en anglais par Taylor: Select Works of Plotinus, p. 177.

SI. RAPPROCHEMENTS ENTRE PLOTIN ET LES PHILOSOPHES ANTÉRIEURS.

Dans ce livre, Plotin paraît s'être proposé comme but principal de commenter ce que Platon dit de l'éternité et du temps dans le Timée, ainsi que nous l'avons déjà montré dans les notes (p. 172, 176, 201, 202, 206). Il soumet en même temps à une critique pénétrante les opinions de Pythagore (p. 172), d'Epicure (p. 195), des Stoïciens (p. 187, 189, etc.), et surtout celle d'Aristote (p. 179, 180, 191194, 208).

S II. RAPPROCHEMENTS ENTRE PLOTIN ET SAINT AUGUSTIN, Boece, Fénelon.

Quoique saint Augustin ait, dans le livre XI de ses Confessions, traité avec une véritable originalité la question de l'éternité et du temps, cependant il est facile de reconnaitre, par les rapprochements que nous avons faits (p. 172, 175, 177, 183, 186, 187, 191, 201, 203, 207, 208), qu'il a dû s'inspirer de la théorie de Plotin, tout en la développant avec une grande liberté.

Boëce, comme on peut également en juger par nos citations (p. 181, 185, 199), a reproduit fidèlement dans son traité de la Consolation de la philosophie les définitions que notre auteur donne de l'éternité et du temps.

C'est sans doute par l'étude de saint Augustin et de Boëce que Fénelon est arrivé, dans son traité De l'Existence de Dieu, à exposer sur ce sujet des idées si conformes à celles de Plotin qu'il semble quelquefois le traduire plutôt qu'écrire une œuvre originale (Voy. 175-179, 181-184, 198, 199, notes).

On peut expliquer de la même manière les ressemblances que

nous avons signalées sur certains points entre Plotin, Bossuet (p. 180, 201, 202) et Leibnitz (p. 200, 205), qui ont pu d'ailleurs connaitre la doctrine néoplatonicienne par la tradition scolastique.

Après eux, le P. Thomassin a consacré un chapitre entier de ses Dogmes théologiques (liv. V, ch. 11) à l'exposition de la théorie de Platon et de celle de Plotin sur l'éternité et le temps. Nous avons donné deux passages de cette exposition, aussi claire que fidèle, p. 182, 186.

S III. AUTEURS QUI ONT CITÉ OU MENTIONNÉ CE LIVRE.

Ce livre a été souvent cité par Simplicius, comme nous l'avons indiqué dans les notes (p. 198, 204, 205, 209) et par Proclus (p. 180, 181, 198, 199).

Simplicius remarque que Plotin est le premier qui ait donné une théorie complète de Péternité et du temps: ἐν δὲ τοῖς νεωτέροις Πλωτίνος φαίνεται πρῶτος τὸν πρῶτον ἐπιζητήσας τὸν χρόνον, κ. τ. λ. (Commentaire sur la physique d'Aristote, p. 187.)

Proclus va plus loin; il dit, et avec raison, que Plotin se montre vraiment inspiré dans ce livre : όγε Πλωτίνος, ἐνθεκστικώτατα τὴν αἰῶνος ἀϊδιότητα κατὰ τὴν τοῦ Πλάτωνος θεολογίαν ἐμφανίζων, ζωὴν ἄπειρον ἀφορίζεται τὸν αἰῶνα, κ. τ. λ. (Théologie selon Platon, IIΙ, 18, p. 149.)

L'opinion de Leibnitz sur le temps et l'espace est conforme à celle de Plotin, de saint Augustin, de Bossuet, comme on le voit par les citations que nous venons de rappeler, et elle est contraire à celle de Clarke et de Newton, qui identifient le temps et l'espace avec l'éternité et l'immensité de Dieu (Voy. Newton, Principia philosophiæ naturalis, Scholium gen.). Quant aux passages de Leibnitz qui se rapportent à l'idée d'espace, Voy. ci-dessus, p. 164, note 4.

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