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décida, en 1829, à lancer son « Essai historique et critique sur la suprématie temporelle du Pape et de l'Eglise », en le faisant précéder de cet avertissement: « Il y a trois ans que M. de La Mennais essaya de ressusciter au milieu de nous les opinions factieuses de la Ligue; malgré le talent de l'auteur, les prestiges de son style, sa brillante réputation et les efforts de ses disciples, il ne parvint qu'à produire une sensation momentanée. Nous composâmes à cette époque l'écrit que nous publions aujourd'hui ; à peine était-il terminé, que la discussion qui l'avait provoqué commença à s'affaiblir. Il nous parut plus sage de ne pas ranimer une controverse que nous espérions voir tomber dans l'oubli d'où elle n'aurait jamais dù sortir. M. de La Mennais vient de la reproduire dans un ouvrage qui ne contient ni des faits nouveaux, ni des raisonnements plns concluants. Il paraît cependant dans un moment moins opportun; il vient diviser, par une guerre domestique, les défenseurs de la Religion, qui auraient besoin plus que jamais d'union et de concorde. C'est dans l'intérêt de cette cause sacrée, c'est pour ôter à ses ennemis les prétextes d'opposition et de haine, qu'ils ne sont que trop habiles à saisir, que nous venons protester au nom du corps auquel nous avons l'honneur d'appartenir, que M. de La Mennais n'a professé que des doctrines qui lui sont exclusivement propres ; que, loin d'ètre l'organe avoué du Clergé, il n'a fait que dénaturer ses sentiments les plus connus, altérer ses plus constantes opinions. Pénétré de la première de nos obligations, celle de rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu, nous le sommes aussi de nos devoirs envers le trône et le gouvernement du pays. Nous pensons que si c'est un crime aux partisans de l'anarchie, de mettre le pouvoir à la discrétion de la multitude, pour qu'elle en dispose en maître souverain, c'est un excès non moins réel de dire, avec M. de La Mennais, que l'autorité ecclésiastique a le droit d'émanciper une nation et de l'autoriser à changer ses maîtres ».

On a dit que M. de La Mennais avait changé, on a eu tort. Le tribun qui cherchait à diviser l'Eglise en 1821, est bien le même qui, démagogue de 1848, sème le désordre et l'anarchie dans « le Peuple constituant», pour aller mourir ignominieusement dans le plus plat libelle de ces temps-ci, dans la Réforme ». Une puissance mystérieuse le pousse vers le mal, et il semble lié par un pacte à toutes les associations mystiques et malfaisantes de notre époque. — Voici le portrait que M. Affre traçait de ce fameux abbé en 1829; on verra combien il est encore ressemblant : « C'est ainsi que, dans son humeur guerroyante, M. de La Mennais s'attaque à toutes les positions, à tous les partis, à toutes les opinions; lance des traits contre ce qu'il y a de plus humble et de plus élevé, à droite et à gauche, dans les directions les plus contraires : rois, peuples, ministres, évêques, séminaires, libéraux et royalistes, jésuites et jacobins, tous sont rudoyés par cet inflexible censeur, attaqués par ce vigoureux athlète, qui frappe sur tous à coups redoublés, et qui, après avoir combattu tout le monde, finit par se combattre Jui-même ».

Cet ouvrage fut donc destiné à combattre le système alors ultramontain de M. de La Mennais. M. Affre y trace l'histoire complète de l'opinion si répandue dans le moyen âge du pouvoir du Pape de déposer les rois, et i mèle continuellement à sa controverse le récit et la critique des faits. Il a préféré la forme de réfutation à une polémique théologique fort inutile pour repousser une opinion surannée. Engagé à composer cet ouvrage par plusieurs prélats, il en recut une approbation non

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équivoque. L'Ami de la religion » (t. LX, p. 147) en porte le jugement suivant: Le grand nombre de faits qu'embrasse l'auteur, les discussions qu'il y méle, le soin qu'il prend de réfuter ce qu'il y a de plus important et de plus spécieux dans les écrits de ses adversaires, ses jugements sur les hommes et les choses, tout annonce une marche ferme, de vastes recherches et l'habitude de traiter ces sortes de matières. L'auteur venge l'Eglise de France d'une injuste agression : il a même au milieu de ses raisonnements des morceaux écrits avec chaleur. Enfin, dans un post-scriptum plein de force, il résume les contradictions, les inconséquences et les méprises de l'auteur qu'il avait à combattre ». L'ouvrage reçut un accueil bien différent du parti, alors fort exalté, auquel il était adressé : Le Mémorial catholique l'attaqua avec une grande violence.

Un journal ultramontain de l'époque, en annonçant quelques ouvrages qui venaient de paraitre contre M. de La Mennais, s'exprimait ainsi sur celui de M. Affre : Ceci est plus sérieux, comme on voit; l'ouvrage de M. Affre est un gros volume, et ici on prend décidément parti contre M. de La Mennais et tous ses écrits à la fois. Nous n'entrerons pas dans la discussion où s'engage M. Affre; nous lui demanderons seulement si sa conscience est bien tranquille, après la manière pleine de réserve et d'ambiguité dont il a parlé des fatales ordonnances du 16 juin, de ces actes d'oppression par lesquels on a prétendu acheter à prix d'argent la liberté de l'Eglise et son indépendance, de ces actes iniques qui font aujourd'hui rougir ceux même qui en furent d'abord les approbateurs, et sur lesquels on connaît enfin le jugement sévère du grand Pape qui vient de mourir.

Quelques personnes prétendent que l'ouvrage de M. Affre lui vaudra une mitre: cela est possible; nous sommes sûrs, du moins, qu'il ne l'a pas plus composé dans cette espérance, que M. de La Mennais n'a écrit le sien dans la pensée du chapeau de cardinal, comme on l'a dit si misérablement.

67. Sur l'étude des autorités et l'autorité unique de M. de La Mennais... Voy. le no 13.

68. De l'Enseignement philosophique de M. Bautain, dans ses rapports avec la Certitude. Strasbourg, 1833, in-8.

69. De la Raison et de l'autorité en matière de e Philosophie; par M. Nicolas. Metz, 1833, in-12 (1). 70. Essai sur la nature de l'âme, sur l'origine des idées et le fondement de la Certitude; par l'abbé J.-F. Receveur. Paris, Gaume, Hachette, 1834, in-8, 6 fr. 50.

71. Démonstration du Catholicisme... Voy. no 28. 72. Censure (de vingt-propositions) des t. III et IV de l'Essai sur l'indifférence », par les évêques de France, 1835.

Voy. le n° 31.

(1) M. de La Mennais et son école étaient, en 1833, sous le joug de deux jugements ecclésiastiques (l'Encyclique et la Censure). Ils adhérèrent à l'Encyclique, fort bien, c'est-à-dire qu'ils abjurèrent leur politique scandaleuse; mais leur philosophie sceptique, leur théologie erronée restèrent. On y tint plus fortement que jamais; on a dit même l'adhésion à que l'Encyclique était comme un signal, comme un mot d'ordre donnés de proclamer plus hautement que jamais leur système philosophique: témoin l'explosion des ouvrages de MM. Combalot, Gerbet, Nicolas, etc., apologétiques de la raison générale, et tous de la méme

Défense de l'Essai sur l'Indifférence (N° XXIII).

73. Sur un dernier ouvrage de M. l'abbé de La Mennais (le t. II de l'Essai sur l'Indifférence >>); par M. de Bonald.

74. Sur le second volume de « l'Essai sur l'indifférence en matière de Religion; par M. de Genoude.

75. Lettre de M. de Genoude à M. le directeur du ⚫ Défenseur » (sur le deuxième volume de l'Essai sur l'indifférence »).

76. Quelques Observations respectueuses aux adversaires de M. de La Mennais (au sujet du t. Il de l'Essai sur l'indifférence »); par M. R... (M. l'abbé Robrbacher (1).

77. Nouvelles observations respectueuses aux adversaires de M. de La Mennais (sur le même volume); par M. R... (M. l'abbé Rohrbacher).

78. Lettre à M. le rédacteur du Défenseur » (à l'occasion du t. II de l'Essai sur l'indifférence); par M. B..., professeur de théologie au séminaire de N.

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79. Extrait d'une Lettre au même (sur le même volume), par M. l'abbé F..., prof. de théologie au sémi-C

naire de N.

80. Lettre à M. cond volume de

l'abbé de La Mennais (sur le sel'Essai sur l'indifférence »); par M. R... (M. l'abbé Rohrbacher).

81. Lettre à M. l'éditeur du « Défenseur » (sur le t. II de l'Essai sur l'indifférence »). Ornans, 20 janvier 1821; par l'abbé Doney.

82. Lettre à M. l'abbé de La Mennais (sur le t. II de l'Essai sur l'indifférence »); par Cl.-Ignace Busson, prêtre.

83. De la Doctrine philosophique développée dans d l'Essai sur l'indifférence : par l'abbé de

Ces onze derniers écrits étant des apologies du t. II de l'Essai sur l'indifférence», M. de La Mennais a cru devoir en grossir la Défense du livre attaqué.

84. Refutations de la Défense de l'Essai sur l'indifférence en matière de Religion », de M. de La Mennais; par M. Suremain de Missery, ancien officier an corps royal d'artillerie, etc., Dijon, Gaulard-Marin, et Paris, Deschamps, 1822, in-8 de 64 pages. 85. Rapport sur une Réfutation de la Défense de M. de La Meonais; par M. Jos.-Théoph. Foisset.

86. Réponse au Rapport de M. Foisset sur une Ré-e futation de la Défense de M. de La Mennais; par l'auteur de cette Réfutation, M. Suremain de Missery. Dijon, de l'impr. de Carion, 1824, in-8 de 56 pages.

date que l'Encyclique, et les adhésions qu'on lui acCurde. Et l'un d'entre eux n'a-t-il pas osé invoquer ce jazement doctrinal en faveur de ce pyrrhonisme moderne.

P.-D. Boyer, Examen de la doctrine de M. de La Mennais.

(1) L'ancien bras droit de M. l'abbé de La Mennais, et qui, du sens commun de son maître, a fait un catéchisme dont il a été le principal rédacteur, intitulé • Catéchisme du sens commun ». Paris, 1825, in-12.

M. l'abbé Rohrbacher était, en fait d'outrages, celui des disciples de La Mennais qui l'entendait le mieux : c'est lui, ainsi qu'on sait, qui injuriait le plus grossièrement Louis XIV et Bossuet, M. l'archevêque de Paris et M. Frayssinous. Il comparait Louis XIV à Henri VIII, et Bossuet a Grammer, etc. (Lettres d'un Anglican, etc.)

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87. Rapport lu (à l'Academie de Dijon) par M. de Riambourg, dans la séance du 23 juillet 1823, sur la Refutation qu'à faite M. de Missery, du système de M. de La Mennais. Dijon, de l'impr. de Frantin, 1824, in-8 de 36 pages.

88. M. l'abbé de La Mennais réfuté par M. le comte J. de Maistre, ou Supplément aux Observations critiques sur la Défense et sur les t. II et IV de « l'Essai »; par M. l'abbé Flottes. Montpellier, Auguste Seguin, 1826, in-8 de 44 pages.

89. Résumé de deux écrits contre la Défense de « l'Essai sur l'indifférence »; par l'abbé Bataille. Paris, N. Pichard, 1821, in-8 de 44 pages, 1 fr. 25 c.

90. M. l'abbé F. de La Mennais réfuté par les autorités mêmes qu'il invoque, ou Observations sur la Défense de cet illustre écrivain; par M. l'abbé Flottes, chanoine honoraire, aumônier et professeur de philosophie au collége royal de Montpellier. Montpellier, Aug. Seguin, 1824, in-8 de 120 pages, 1 fr.

Nouveaux Mélanges (No XXIV).

91. Réflexions sur le dernier ouvrage de M. l'abbé de La Mennais (ses Nouveaux Mélanges), suivies de Quelques mots sur M. Fiévée; par M. le comte Arthur O'Mahony. Extrait du Mémorial catholique ». Paris, au bureau du « Mémorial catholique », 1826, in-8 de 24 pages.

Paroles d'un Croyant (1) (No XXVI).

92. Vingt jours de secret, ou le Complot d'Avril, par M. Armand Marrast, rédacteur en chef de « la Tri

(1) A son apparition, ce livre excita l'indignation de toutes les âmes honnêtes et l'admiration de toute la plèbe sociale. Bien que nous citions de ce dangereux livre un assez grand nombre de critiques, nous sommes loin d'avoir pu découvrir toutes celles qui parurent à cette époque. Beaucoup ont été imprimées dans des recueils périodiques et dans les feuilles quotidiennes, et dès lors elle nous échappent. Pourtant nous rappellerons, d'après M. Madrolle, quelques uns des jugements qui furent portés sur cet ouvrage,« peu considérable par son volume, mais immense par sa perversité» (Encyclique, 7 juillet 1834).

Le mot de M. Michaud sur les « Paroles d'un croyant»« C'est 93 qui fait ses Pâques » ; celui de M. de Châteaubriand: « C'est un club sous un clocher», sont acceptés dans l'ancien parti royaliste. Dans les partis opposés, le Constitutionnel », l'un des premiers, a présenté très-judicieusement les « Paroles d'un croyant » comme la seconde édition du projet de Munster, qui fit aussi son Evangile et sa Terre de paix, l'an 1534, trois cents ans avant les « Paroles d'un croyant », et l'auteur comme le pire des hommes, un fmauvais prêtre. « Le Courrier français », la feuille la plus remarquable qu'il y ait eu dans ce moment, par son indépendance et la gravité de son genre d'opposition, le Courrier français >> n'a point hésité, dans son article ad hoc, du jour de la Pentecôte, en avouant d'ailleurs l'ancienneté de la formule de l'ouvrage, de présenter sa doctrine, qu'il reconnaît plus radicale que celle des saints-simonniens », comme « sapant le peu qui reste de croyances dans la Société », et ne constituant rien moins que « des excitations aux exterminations! » Enfin, un journal dans lequel M. de La Mennais écrit : La Révolution démocratique et

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bune ». Paris, Guillaumin, 1834, in-8 de 76 pages. IVe édit. Paris, le même, 1834, in-8 de 80 pages, 1 fr. 25 c.

Il est beaucoup question de l'ouvrage de M. de La Mennais dans cet écrit de M. Marrast, dès lors représentant d'une majorité républicaine honorable, parce qu'elle était jeune, généreuse ou de bonne foi. Or M. Marrast nous apprend que les « Paroles d'un croyant », attachées à une corde, lui arrivèrent, au moment de leur nouveauté, comme par miracle, vraiment tombé du ciel pour lui, en ajoutant qu'il a dévoré ce volume et béni le Prophète », et que... « jamais, depuis Samuel, plus rude coup ne fut porté à la béte qui fait sa pâture de chair et de sang ». Et M. Marrast se résume ainsi, après avoir expliqué tous les précédents travaux de M. de La Mennais : « Ce qu'il n'a pu accomplir par le Pape, il l'essaie malgré le Pape ». « Il faut que l'argent du budget ne sonille plus la majesté des autels ». — C'est un foudre lancé contre les foudres du Vatican, etc., etc.

93. Le Livre. Vision! (A l'occasion des « Paroles d'un croyant »). Par Barthélemy Bouvier, pasteur de l'Eglise de Genève. Genève, de l'impr. de L.-A. Viguier, 1854, in-8 de 24 pages.

Cet écrit est la reproduction d'un article du « Protestant de Genève », avec quelques développements que les bornes d'un journal avaient interdits à l'auteur.

En tête de cet opuscule, on trouve ces Quelques mots sur le présent ouvrage :

Un livre a paru, petit pour l'étendue, mais colossal de génie et de renommée. Avec le double instinct du génie et de la méchanceté, l'auteur prévoyait qu'il serait lu d'un bout du monde à l'autre, et il l'a été. Le nombre inouï des réimpressions, des traductions, et surtout des réponses qui l'ont suivi coup sur coup, fait foi de l'enthousiasme comme de l'indignation qu'il a fait naître. Pour moi, en insérant le présent jugement dans le Protestant de Genève » (15 juin), je n'ai pas eu la prétention de me mesurer avec La Mennais; je n'ai fait que céder au besoin de déposer quelque part mes impressions telles quelles, et voilà sans doute pourquoi cette réponse a été honorée de plus de faveur que je n'en attendais: dans la candeur de mon exposé je m'étais rencontré avec tout le monde, j'avais exprimé à haute voix ce que chacun s'était dit; je n'ai pas eu d'autre mérite.

Je reproduis aujourd'hui cette courte analyse, avec quelques développements que les bornes d'un journal m'avaient interdits, et en vue de lui donner plus d'essor. Ce n'est pas que je ne sente qu'entre un La Mennais et la simple conviction, surtout entre La Mennais et la droiture, les armes sont inégales, toutes n'étant pas bonnes à la dernière; mais aussi j'aurai de mon côté la sympathie des cœurs honnêtes, et la force de la vérité : j'entends de cette vérité commune aux gens de bien de toute secte et de toute opinion, et par laquelle ils se tiennent et se répondent à quelque distance qu'ils soient d'ailleurs; de cette vérité qui se sent, qui a son siège dans le cœur, et non dans les partialités de telle ou telle doctrine.

Puissé-je aller où ira le livre, et verser quelque goutte d'antidote où il a versé à plein bord les poisons!

sociale du 19 novembre 1848, nous révèle que M. Jules Lechevalier a dit, en 1837, dans ses « Vues politiques sur les intérêts moraux et matériels de la France... que les « Paroles d'un croyant » étaient I''Evangile diabolique de la science sociale ».

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94. Paroles d'un voyant, en réponse aux Paroles d'un croyant », de M. La Mennais; par J.-Augustin Chaho (de Navarre). Paris, Dondey-Dupré, 1834, in-8 de 184 pages, 4 fr. 50 c. - Nouv. édit. Paris, Laisné, madame Goullet, Dondey-Dupré, 1839, in-32.

95. A M. l'abbé de La Mennais, auteur des « Paroles d'un croyant »; par M. J. Hubert. (En vers). Paris, Cherbulies, Barba, 1834, in-8 de 26 pages.

La couverture imprimée porte pour titre: Lequel de nous est le croyant? » du dernier vers de l'opuscule.

Nous reproduisons cet écrit parmi les Stigmates de l'apostat, poésies qui terminent la Notice bibliographique de M. de La Mennais.

96. Contre-paroles d'un croyant; par Elzéar Ortolan. Paris, Gouas, Ledoyen, 1834, in-8 de 108 pages, 2 fr. 50 c.

97. Histoire secrète du parti et de l'apostasie de M. de La Mennais; où l'on dévoile, par la logique d'un fidèle, la perfidie des « Paroles d'un croyant »; suivie d'une Lettre au clergé sur ses devoirs à l'occasion de la chute d'un de ses membres; par A.-M. Madrolle. Paris, P. Baudouin, imprimeur; ParentDesbarres, 1834, in-8 de xv et 128 pages,

3 fr.

Le faux-titre et le titre courant portent Logique d'un fidèle.

C'est l'une des critiques les plus acerbes qui aient été publiées contre les Paroles d'un croyant, mais elle est aussi d'un écrivain religieux qui a lu attentivement non seulement les «Paroles d'un croyant », mais encore les ouvrages que le même auteur a publiés auparavant : il a pu les apprécier tous. C'est donc une sorte d'histoire littéraire de M. de La Mennais (4), dans laquelle M. Madrolle s'est attaché à signaler les contradictions flagrantes du fameux abbé.

Quoique peu volumineux, cet écrit est divisé en huit parties ainsi intitulées: I. Dédicace aux électeurs de tous les partis sur la candidature de M. de La Mennais. II. Avant-propos sur l'importance occasionnelle de la dernière publication de M. de La Mennais, et l'urgence d'en faire justice. III. Table analytique IV. Exposition de la

des Paroles d'un croyant ». — lettre et de l'esprit de ces Paroles.

V. Exposition de la philosophie, de la politique, de l'école et du parti Lamennaisiens depuis 1818 jusqu'aux « Paroles d'un croyant » exclusivement. VI. Lettre au clergé de France sur sa dignité et ses devoirs, à l'occasion de la chute de l'abbé La Mennais. VII. Précédents des deux partis. Les « Paroles d'un croyant » de 1819, réfutées, comme de Diderot, par l'abbé La Mennais, dans « le Conservateur ». — VIII. Les Paroles d'un croyant » de 1834, et la chute de leur auteur, annoncées, dès 1825, dans la « Défense de l'ordre social » (par M. A. M. Madrolle).

M. Madrolle a publié, en 1837, une seconde édition de son livre, augmentée d'un chapitre, à l'occasion de la publication des Affaires de Rome. Ce chapitre est intitulé La Rechute de l'abbé de La Mennais.

Cette seconde édition porte pour titre: La Logique du fidèle », où l'on présente l'histoire du parti et la réfutation des ouvrages de M. l'abbé de La Mennais.

98. Paroles d'un mécréant. Antithèse sur l'ordre et le plan de l'œuvre de M. de La Mennais. Avec conclu

(1) Nous en avons tiré un grand profit pour notre travail.

son. (Par M. le comte A.-A.-J. Milon de Villiers). a résistance opiniâtre eût été maladroite; il fallait paraîParis, Dentu, 1834, in-8 de 236 pages. Seconde édition. Paris, le même, 1834, in-8 de 236 pages, 4 fr.

99. Epître de Lucifer à l'auteur des Paroles d'un croyant ». Paris, 1834, in-8 de 8 pages.

L'exiguité de ce piquant opuscule nous engage à le donner ici complet, persuadé qu'on le lira avec plaisir. Aux Enfers...

Longtemps je t'ai regardé, La Mennais, comme un de mes plus cruels ennemis, et tu avais mérité par certains écrits ma haine diabolique. Les colonnes de mon empire s'étaient ébranlées; les puissances infernales avaient frémi; mes démons, refoulés dans leurs sombres cachots, exhalaient en burlant leur rage et leur fureur ; j'ai vu le moment où ma cour allait devenir presque semblable au désert, lorsque ta voix faisait retentir son tonnerre contre l'indifférence; lorsque, doux et humble de cœur comme le Christ qui fut ton maître, ta proclamais l'obéissance. C'en était fait de mon sceptre et de ma couronne si les peuples t'avaient cru alors, et les portes de mon ténébreux séjour allaient se refermer, croyais-je, pour jamais. La philosophie vain-¦ cue fuyait en rugissant et s'enfonçait dans les éternels alimes! Mais voilà que tout à coup, changeant de reate, tu es revenu vers moi quand on te croyait dans le chemin du Ciel. Je t'ai envoyé un guide habile, le Démon des Libertés (1), que tu as pris, comme tant d'autres, pour un ange de Dieu, et que tu as suivi avec ardear, entrainant après toi une foule innombrable. Je n'esais espérer une réussite aussi complète, et les enfers ont retenti de cris de joie à la vue des maux que tu vas attirer sur la race humaine.

Quelques écrivains qui me sont tout dévoués travaillaient depuis longtemps à l'émancipation des peuples; déjà, grâce à leurs écrits, la paix du monde était troublée, la Discorde agitait ses brandons, les trônes chancelaient, les peuples, aveuglés, se ruaient sur les rois, le sang coulait, et des millions de victimes arrivaient chaque jour dans mon empire... Mais leurs efforts n'étaient que des jeux d'enfants, comparés à ton ouvrage : la religion du Christ venait bientôt arrêter le cours de ces dévastations et amener la paix au milieu, des hommes. L'unica régnait encore parmi les enfants du Christ; ses ministres avaient une seule foi, une seule doctrine; ils préchaient l'obéissance, la soumission, le respect aux lois ! J'avais cependant déjà suscité Châtel et quelques autres comme lui, qui me servaient avec zèle, mais sans talent et surtout sans adresse; il me manquait dans le sacerdoce un homme d'une imagination ardente, d'un talent supérieur, d'une brillante réputation, capable d'exercer sur l'esprit des autres prêtres du Christ une puissante influence. J'avais frappé à plus d'une porte, et pour toute réponse on me montrait d'une main le Christ, et de l'autre l'autorité de l'Eglise ; en me disait - Retire-toi, Satan! » et je me retirais confus. Enfin, je t'ai trouvé, La Mennais, et tu as en

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tre docile pour conserver tes partisans. On a cru à ta bonne foi c'était un piége dans lequel beaucoup de gens sont tombés; j'en ai souri et tous mes démons aussi, comme bien tu le penses.

La tranquillité commençait à renaître; les passions politiques s'apaisaient; les idées d'une folle indépendance disparaissaient devant le besoin du repos; tout se calmait... A l'œuvre! t'ai-je dit. Les torches de l'anarchie s'éteignent, il est temps de les secouer de nouveau!... Aussitôt, fidèle à mes inspirations, tu as lancé au milieu du monde tes « Paroles d'un croyant »>, ouvrage digne de moi, et dans lequel tu t'es surpassé. Foi de Satan, je n'ai rien vu de mieux! Ni les obscénités de Parny, ni les turpitudes de Voltaire, ni les folies de J.-J. Rousseau, ni les absurdités de Dupuis et de Volney ne m'amèneront autant de monde que les

Paroles d'un croyant ». Quel assemblage admirablement monstrueux de charité pour les uns et de haine pour les autres, de désirs du bonheur public et d'appels à la guerre civile, de douceur et d'amère exagération, de sentiments religieux et de parodie de l'Ecriture!...

J'admire tes ingénieuses pensées pour exciter les peuples à sortir de l'esclavage, à secouer le joug des rois, à lever l'étendard de la révolte, à s'unir pour la conquête de leur liberté. Comme ce républicain d'odieuse mémoire, tu proclames, mais en termes plus pompeux, que l'insurrection est le plus saint des devoirs ! Moi, Lucifer, je n'aurais pas dit autre chose; tu t'es identifié avec moi! Plus de sujets, plus de distinction dans les rangs et les fortunes, plus de supériorité, plus d'obéissance, plus de maîtres, plus de serviteurs, plus d'autorité paternelle, plus de tribunaux, parce qu'il n'y daura plus de lois, plus de religion, surtout parce que toute religion suppose quelque supériorité; plus rien enfin... que des frères !!! Quelle confusion! quels troubles! quel chaos !... Je m'en réjouis d'avance, car voilà où ton système conduira les hommes ! C'était aussi le mien, quand le Dieu que je suis forcé de reconnaître pour mon maître me précipita dans les abîmes infernaux ! J'avais, comme toi, voulu l'égalité !...

teadu ma voix : je t'ai fait journaliste, je t'ai dit def

créer l'Avenir », et tu m'as obéi. C'était un achemiBement pour faire de toi un petit prophète... Tes doctrines ont été condamnées : elles devaient l'être parce qu'elles émanaient de moi. Tu as paru te soumettre à la décision du Pontife romain, tout en résistant quelque pea: c'est encore moi qui t'ai dicté cette règle de conduite, parce que l'heure n'était pas venue, parce qu'une

(4) Qu'il ne faut pas confondre avec une juste et sage

et liberté.

J'aime surtout les sept rois foulant aux pieds le Christ, buvant le sang humain dans les crânes humains... Quand Diderot voulait étrangler le dernier des rois avec les entrailles du dernier des prêtres, il n'en faisait pas une aussi belle peinture que toi! Dans ces temps de désordre et de calamité où le vent de la persécution soufflait avec violence, où les têtes roulaient sur les échafauds, où les représentants d'un peuple libre faisaient couler à grands flots le sang innocent, et se torturaient à inventer des genres de mort plus expéditifs, où tout ce qui pouvait rappeler le Christ et sa doctrine étant banni avec la dernière rigueur, où la calomnie semblait avoir tout inventé, tout dit sur le compte des rois, on n'avait pas encore songé à les représenter buvant le sang humain dans des crânes humains. Ce progrès l'était réservé, illustre La Mennais; maintenant tu peux cesser d'écrire... On ne saurait aller plus loin!!!...

Tant de zèle pour mes intérêts mérite une récompense, et tu l'obtiendras. L'or ne saurait te suffire: tu es le loup ravisseur couvert d'une peau de brebis; ta place est réservée près de moi; tu seras mon premier ministre, et cependant tu demeureras l'égal des hommes dont tu auras fait le bonheur ! A bientôt ; je t'attends nous nous embrasserons en frères!.. LUCIFER.

100. Paroles d'une croyante; par mademoiselle

Aimable Lebot. Paris, Gaume frères, 1834, in-8 de | a | tombé ! j'ai bien pitié de ton malheur; aie pitié de toi88 pages.

101 Réfutation de l'Avenir, selon La Mennais et Châteaubriand; par J.-C.-B. Bonnin. Paris, Havard, 1834, in-8 de 32 pages.

102. Réplique de M. La Mennais. (Par M. Alph. Viollet). Paris, Duvernois, 1834, in-8 de 24 pages.

103. Deux mots sur la Réplique de M. l'abbé de La Mennais; par H. F. J****. Paris, Duvernois, 1834, in-8 de 16 pages.

La Réplique n'est point de M. de La Mennais, mais de M. Alph. Viollet.

104. Paroles d'un catholique, ou Défense de l'Ordre social; par l'abbé O. Vidal. Paris, Méquignon junior, 1834, in-8 de 248 pages, 4 fr.

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Palabras de un catolico (impugnacion de las Palabras de un creyente), o Defensa del orden social, su autor el sr 0. Vidal; traduccion libre, por el dr Fray D. Antonio Guillem de Mazon. Perpiñan, de la impr. de Alzine, 1835, in-12.

105. Deux mots de l'abbé de La Mennais, extraits des Paroles d'un croyant ». Paris, de l'impr. d'Herhan, 1834, in-8 de 4 pages.

Signé F.-D. Demay, officier destitué, mais non encore assommé ni aux galères, quoique combattant et décoré de juillet.

106. Réponse d'un chrétien aux « Paroles d'un croyant »; par l'abbé Bautain. Strasbourg, Février, et Paris, Derivaux, 1834, in-8 de 96 pages, 2 fr.

107. Lettres de monseigneur Tharin, ancien évêque de Strasbourg, à M. le comte de S***, sur l'ouvrage de M. l'abbé de La Mennais, intitulé: « Paroles d'un croyant ». Lyon, Rusand, 1834, in-8 de 88 pages.

Dans un petit livre du même prélat, intitulé « Méditations religieuses et politiques d'un exilé », 2e édit. (Paris, Gaume frères, 1835), in-18, on trouve un chapitre, le 26e, intitulé Un Génie tombé. C'est une allusion très saisissante à M. de La Mennais, et fort juste.

a Où vas-tu, génie brùlant, coursier fougueux ? tu ne sens plus le frein, tu cours aux abîmes ».

« Tu voulais être doux et docile, comme l'agneau sous la houlette du berger, et tu rugis comme le lion; mais ta voix se perdra dans l'Eglise, ainsi que la voix du lion dans le désert ».

« Tu veux être le flambeau de l'Univers; et depuis ta révolte, je ne vois sortir de ta belle intelligence que les ténèbres de l'erreur, et de ton cœur passionné que les fumées de l'orgueil ».

« Tu veux être un grand arbre sous lequel les oiseaux du ciel trouvent un abri salutaire au moment de la tempête, et tu n'as plus de racines qu'à la surface du sol, et il ne faut qu'un coup de vent pour t'abattre ».

« La mer mugit contre le roc assis au fond de ses abîmes; mais en vain elle le frappe jour et nuit; ses flots se brisent en écume contre la pierre, et se dissipent comme les nuages. Pauvre génie tombé! tu ne seras qu'une vague légère, qui se brisera contre le rocher de l'Eglise ».

Entends-tu sortir des entrailles de la terre ces mille voix confuses et funèbres qui t'appellent? Ce sont les voix des enfants rebelles de l'épouse du Christ qui n'ont pas dit avant leur dernière heure: Je me suis trompé, je me repens ».

Jette un regard vers les collines éternelles ; et tu verras ton ange effacer, lentement, d'un air triste, ton beau nom sur le livre de vie. Arrête sa main par un cri de repentir. Il est temps encore. Ah! pauvre génie

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même ».

108. Lettre encyclique de notre saint-père le pape Grégoire XVI à tous les patriarches, primats, archevêques et évêques, du 25 juin 1834. Paris, impr. d'Adrien Leclère et Comp., 1834, in-8 de 15 pages.

Portant condamnation des « Paroles d'un croyant ». (Voy. la note du no XXVI.)

109. Lettre circulaire de M. l'évêque de Chartres (Claude-Hippolyte Clausel de Montals) au clergé de son diocèse, au sujet de l'encyclique de Grégoire XVI, portant condamnation des « Paroles d'un croyant ». Paris, de l'imprimerie d'Adrien Leclère et Comp. (8 sept.) 1834, in-8 de 63 pages.

110. Les «Paroles d'un croyant », revues, corrigées et augmentées par un catholique (l'abbé Wrindts). Paris, Jeanthon, 1834, in-8, 4 fr.

Le texte de M. de La Mennais n'est pas reproduit dans cette glose ou critique; et pourtant, lorsque ce livre parut, l'éditeur de l'ouvrage de M. de La Mennais, présumant que le public pourrait être trompé par le titre et acheter l'un pour l'autre, intenta un procès à M. Jeanthon, et le tribunal le condamna à supprimer ce titre. Il fut remplacé par celui-ci : Réfutation des Paroles d'un croyant, selon l'Eglise romaine; par un catholique.

111.Paroles d'un conciliateur catholique, ou de l'Esprit religieux au dix-neuvième siècle; par Victor Lagracerie. Paris, Dérivaux, 1834, in-8 de 268 pages, 2 fr.

112. Deux lettres à l'auteur des « Paroles d'un croyant », avec le fac-simile d'une lettre de M. de la Mennais. (Par M. le marquis de La Gervesais). Paris, madame Goullet, 1834, in-18 de 108 pages.

Voy. plus bas le no 114.

113. Paroles de providence; par madame Clarisse Vigoureux. Paris, Bossange père, 1848, in-8 de 236 pages, 5 fr.

114. Examen critique de l'ouvrage de M. l'abbé F. de Lamennais, intitulé: « Paroles d'un croyant b. Paris, Pihan-Delaforest, 1834, in-8 de 36 pages. L'auteur termine cet écrit par ce paragraphe :

Il ne nous reste qu'à prier Dieu de rappeler à l'humilité, au repentir, le cœur de M. l'abbé François (lisez Félicité) de La Mennais, et de lui faire miséricorde, s'il revient de son orgueilleuse frénésie ».

A la suite, et remplissant les pag. 33 à 36, est le post-scriptum que voici :

Les derniers mots de l'opuscule qui précède exprimaient un vœu sincère, de notre part, pour la guérison mentale de M. l'abbé F. de La Mennais ».

« Mais voilà qu'au moment où nos pages sont sous presse, il nous tombe entre les mains une petite brochure toute récente, ayant pour titre Deux lettres à l'auteur des Paroles d'un croyant », avec le facsimile d'une Réponse de M. de La Mennais etc. (Voy. le no 112) ».

« Cette brochure est l'ouvrage d'un homme dont nous respectons l'âge et le nom, d'un homme qui a beaucoup écrit depuis quarante ans, mais qui n'a pas toujours su se préserver des écarts fréquents de son imagination ». « Cet homme est M. le marquis de (La Gervesais); et M. le marquis de ......... dit, dans sa sa seconde lettre : « Si le sort m'avait donné à débattre les conditions de l'existence, j'aurais récusé et d'être homme et d'ètre Français, et d'être noble, (1),

(4) M. de La Gervesais était très orgueilleux de sa noblesse elle n'était pourtant pas ancienne. Son père

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