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Gouvernement Bulgare, dont la franchise même est un témoignage de sa loyauté, convaincre la Sublime Porte que la Bulgarie n'est pas responsable des troubles survenus en Turquie et qu'il est temps de mettre fin à une situation qui, si elle se prolongeait, pourrait aboutir à une catastrophe également désastreuse pour les deux pays.

Veuillez agréer, &c.

III.

Note verbale addressed by the Turkish Commissioner at Sophia to the Bulgarian Government.

Le 24 Août, 1903.

Le Commissariat Impérial apprend et relève des journaux Viennois que certains Tchataloff et Grégoroff ont réussi à expédier de Vienne en destination de Sophia soixante caisses de cartouches, en les déclarant comme étant des clous, mais que les autorités de Semlin ayant découvert le contenu réel des caisses, elles en ont inderdit la réexpédition. || Ce fait étant de nature à démontrer que les malfaiteurs ont des complices parmi les autorités douanières de Zaribrod ou de Sophia, le Commissariat Impérial croit devoir attirer l'attention sérieuse du Ministère Princier sur le transport d'armes et de munitions, auquel les agitateurs se livrent sans cesse en vue de les faire passer ensuite au delà de la ligne de démarcation, ou d'armer les malfaiteurs qu'ils rassemblent dans le même but. Ainsi, le Commissariat Impérial vient d'apprendre que dans la nuit du 7 (20) Août courant, trente individus recrutés par un certain Dr. Kostoff ont quitté la ville de Philippopoli pour se rendre à Ahi-Tchélébi et qu'ils sont tous armés et pourvus de bombes de dynamite. La maison de ce docteur aussi servirait, comme celle des Kertchicoff, de dépôt de dynamite. || Le Commissariat Impérial est de même informé que certains Pascoff, Arnaoudoff, et le Pharmacien Tchiff s'occuperaient à Philippopoli de la fabrication de cette matière d'explosion, et qu'au village de Topolove, entre Stanimaca et Kirdjali, il y eut dernièrement une nouvelle explosion accidentelle, qui a causé la mort d'une femme et d'un enfant. || Le Commissariat Impérial regrette de constater en outre qu'à Bourgas aussi les préparatifs et les irruptions des malfaiteurs continuent toujours sur une grande échelle, par suite de l'arrivée de quelques chefs de bandes qui s'y sont rendus dernièrement. Lundi dernier, une bande de quatre-vingts personnes serait partie, les armes à la main et en prenant congé de leurs consorts, sans compter ceux qui partent de cinq à dix pour rejoindre les autres. Des informations dignes de foi établissent en outre que les transports d'armes et de munitions aussi se font sans aucun obstacle, et qu'en

Staatsarchiv LXX.

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dehors des charges de chevaux et de voitures, il y a même des barques qui en transportent vers Suzéboli, Ak-Liman, et Tehinguéné Skélé. || Cet état des choses ne pouvant que confirmer la nécessité de redoubler la vigilance des autorités, le Commissariat Impérial réitère ses précédentes démarches à ce sujet et demande instamment que des mesures promptes et énergiques soient prises pour interdire ces agissements intolérables.

IV.

Note verbale addressed by the Bulgarian Government to the
Turkish Commissioner at Sophia.

ont des

Le 16 (29) Août, 1903. Dans la note verbale du Commissariat Impérial Ottoman en date du 24 Août le Ministère des Affaires Etrangères regrette d'avoir à relever, à propos de tous les faits sans exception qui y sont exposés, une série d'affirmations gratuites, d'informations tendancieuses, et d'accusations sans preuves. En premier lieu, de ce qu'une expédition de cartouches, avec fausse déclaration de marchandise, aurait été effectuée dernièrement de Vienne à destination de Sophia, le Commissariat Impérial croit pouvoir affirmer que ce fait est de nature à démontrer que les expéditeurs qu'il qualifie de ,malfaiteurs' pour les besoins de sa cause complices parmi les autorités Douanières de Tzaribrod ou de Sophia. Or, sans avoir à rechercher les mobiles d'un acte commis à l'étranger et dont il n'a pas été appelé à connaître en ce qui le concerne par les voies d'usage, le Ministère Princier prie instamment le Commissariat Impérial de donner des preuves à l'appui de son accusation contre l'Administration Douanière Bulgare, à défaut desquelles il ne saurait admettre un pareil procédé de diffamation et il se réserve d'en demander satisfaction. | Relativement à la fabrication d'explosifs, il est résulté de l'enquête qu'aucune des personnes mentionnées dans la note ne s'est livrée à cette fabrication et que toutes réclament le nom de leur accusateur pour le poursuivre en justice. S'il y a eu dernièrement un cas d'explosion à Philippopoli et celui de la prétendue machine infernale à Zibeftché dont la provenance est encore à démontrer, peut-on en conclure que les bombes de dynamite employées par les révolutionnaires ont été fabriquées en Bulgarie et transportées par voie de terre dans les vilayets voisins, lorsque les autorités Impériales elles-mêmes ont constaté que c'est par les Douanes de Salonique et de Dédéagatch que les matières explosives ont été introduites en Turquie? Et il convient de noter que cette constatation a été faite lors des attentats de Salonique, il y a plus de quatre

mois! || Tant à propos de la fabrication d'explosifs que pour les transports d'armes et de munitions ou les mouvements de bandes révolutionnaires, le Ministère des Affaires Etrangères a le regret de voir le Commissariat Impérial persister à donner créance aux faux rapports de gens intéressés à calomnier les autorités Princières, soit en inventant des histoires de toutes pièces, soit en exagérant le moindre fait qui se passe sur un point quelconque du territoire Bulgare. || Le Commissariat Ottoman n'est pas sans connaître, à la suite des constatations faites par les autorités Impériales, que presque toutes les bandes insurgées dans les vilayets sont armées de fusils Gras, dont il n'existe pas d'exemplaire à titre même de curiosité en Bulgarie. Il se peut bien que des fusils Mannlicher ou autres modèles aient été clandestinement transportés de ce pays dans les provinces limitrophes, à l'insu des autorités Princières; dans ce cas, que faisaient-ils de leur vigilance à la frontière les postes militaires et douaniers Ottomans pour empêcher la contrebande d'armes et de munitions? Quoiqu'il en soit, le Ministère Princier proteste énergiquement contre l'allégation du Commissariat Impérial „que de semblables transports se feraient actuellement par charges de chevaux, de voitures et de barques, sans aucun obstacle de la part des autorités Bulgares." || Le Commissariat Ottoman n'ignore pas que, depuis plusieurs mois, plus de 3000 Bulgares du Sandjak de Kirk-Kilissé se sont réfugiés dans les arrondissements de Kyzil-Agatch et de Bourgas, que le nombre de ces réfugiés augmente de jour en jour et surtout depuis que l'insurrection a éclaté dans le Vilayet d'Andrinople. Et pendant que le Gouvernement Princier s'efforce d'apaiser et de contenir ces milliers d'hommes exaspérés, le Commissariat Impérial s'occupe d'une bande de quatre-vingts personnes, qui lui aurait été signalée comme partie en armes de Bourgas; ,,sans compter," ajoute-t-il, „ceux qui partent de cinq à dix pour rejoindre les autres." Et pourtant, cette information du Commissariat a été également démentie en termes catégoriques par le Préfet de Bourgas. || Dans cet état des choses, ce n'est pas au Gouvernement Bulgare que le Commissariat Impérial devrait s'adresser pour stimuler la vigilance des autorités Princières et pour préconiser les mesures promptes et énergiques, mais sages et salutaires toute à la fois, qu'il importe de prendre en égard du mouvement révolutionnaire qui se développe dans les provinces de l'Empire. En se réservant de revenir sur cette question, qui préoccupe le Gouvernement Princier autant que le Gouvernement Impérial, le Ministère des Affaires Etrangères a l'honneur de prier le Commissariat Ottoman de vouloir bien faire la preuve de l'accusation portée contre l'administration des douanes Bulgares au sujet de l'expédition des cartouches de Vienne.

V.

Note verbale addressed by the Turkish Commissioner at Sophia to the

Bulgarian Government.

Le 24 Août, 1903.

Le Commissariat Impérial vient d'être informé qu'une réunion, tenue à la mairie même de Philippopoli, a décidé de former une Commission spéciale dans le but de recueillir des collectes en faveur des malfaiteurs, et qu'elle a nommé comme membres de cette Commission les Sieurs Djévizoff, Maire de la ville, Abadjieff, négociant, et le Dr. Ch. Guénadieff, qui, se mettant aussitôt à l'oeuvre, ont publié et fait afficher dans les rues une Proclamation séditieuse, par laquelle ils invitent la population à prêter leur concours moral et matériel aux révolutionnaires. Le Commissariat Impérial, qui a déjà protesté contre la formation de pareilles Commissions de souscriptions dont la plupart, voire même toutes, receuillent les collectes par force- fera remarquer au Ministère Princier que la convocation de la réunion à la mairie, la participation du Maire comme membre actif de la Commission, et enfin la distribution des Proclamations par des sergents municipaux, sont des faits qui donnent à ces Commissions un cachet incontestablement officiel, et contribuent, à ce titre, à encourager et à appuyer les agitateurs et les perturbateurs de l'ordre et de la tranquillité des vilayets de l'Empire. || Aussi, le Commissariat Impérial ne peut-il rester indifférent à l'égard de ces procédés encourageants des autorités Princières, et rejette sur le Gouvernement Princier toute la responsabilité des conséquences fâcheuses qui pourraient découler de cette situation, au cas où il n'y met pas un terme par les mesures promptes et énergiques qu'elle nécessite.

VI.

Note verbale addressed by the Bulgarian Government to the
Turkish Commissioner at Sophia.

Le 28 Août (10 Septembre), 1903. Le Commissariat Impérial Ottoman sait parfaitement, comme tout le monde, sans que le Ministère des Affaires Étrangères ait besoin de lui rappeler certaines circonstances qui s'y rapportent, que des souscriptions et collectes d'argent se font depuis longtemps en Bulgarie et à l'étranger en faveur des milliers de familles restées sans pain et sans abri dans les vilayets limitrophes, ou réfugiés sur le territoire Bulgare pour des causes qui lui sont aussi parfaitement connues. En particulier, il doit se souvenir de ses propres démarches auprès du Gouvernement Princier en vue

d'obtenir le rapatriement des réfugiés. || Dès lors, comment s'expliquer sa note verbale du 24 Août, qui a trait pourtant au même ordre d'idées et de faits? | C'est que les circonstances ont changé et, avec elles, le Commissariat Impérial a cru devoir modifier son attitude. Il ne trouve plus intérêt à se préoccuper du sort de ces milliers de malheureux dont le triste dénuement sollicite la charité publique; il fait semblant d'ignorer aujourd'hui que c'est à eux que sont destinés les secours recueillis: il ne voit plus en eux aujourd'hui, comme par une sorte d'obsession, que des fauteurs de désordres et des malfaiteurs, et il attribue à des actes méritoires de charité des intentions criminelles, en y impliquant la responsabilité d'hommes honorables et de représentants de l'autorité, ainsi que celle du Gouvernement Princier. || En vérité, si le Commissariat Impérial Ottoman ne s'est pas rendu compte de ce que sa démarche a d'offensant pour l'infortune humaine, il ne reste au Ministère des Affaires Étrangères qu'à exprimer sa profonde tristresse de l'avoir vu ternir les nobles. et généreuses manifestations de la charité envers les malheureuses victimes des événements survenus dans les provinces de l'Empire.

Nr. 13295. TÜRKEI. - Note an die Mächte über das Dynamitattentat der Bulgaren.

Konstantinopel, 17. September 1903.

L'Attentat à la dynamite qui vient de causer la perte du bateau Vascapou," de la Compagnie Hoffman, et qui s'ajoute à un semblable méfait perpétré il y a quelque temps à bord du „Guadalquivir", des Messageries Maritimes, ne laisse plus de doutes sur l'un des moyens adoptés par les Comités Bulgares en vue de parvenir à leurs fins repréhensibles. Ceux-ci cherchent indubitablement à causer des explosions dans le port de Constantinople, aussi bien que dans certains ports de la Turquie d'Europe, dans le but d'y troubler l'ordre public et d'alimenter dans les esprits une inquiétude et une agitation préjudiciables au maintien de la tranquillité publique et au libre cours du commerce international. Quoique le retard survenu au cours du voyage du „Vascapou" ait empêché son explosion dans le port de Constantinople et qu'il ait ainsi fait manquer en partie le plan de ces malfaiteurs, le fait qu'on doit à un hasard tout à fait fortuit de prévenir l'explosion et l'incendie d'un bateau dans le port de la capitale ou amarré aux quais et d'éviter ainsi les conséquences fâcheuses d'un tel malheur, démontre amplement la nécessité urgente où l'on se trouve de prendre des mesures efficaces pour empêcher la perpétration à nouveau de pareils actes criminels. Il y a

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