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POÉSIES DIVERSES.'

1

I. Chanson à boire, que je fis au sortir de mon cours de philosophie, à l'âge de dix-sept ans.

2

PHILOSOPHES rêveurs, qui pensez tout savoir,
Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir :
Vos esprits s'en font trop accroire.

Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.
On est savant quand on boit bien :
Qui ne sait boire ne sait rien.

S'il faut rire ou chanter au milieu d'un festin,
Un docteur est alors au bout de son latin :

Un goinfre en a toute la gloire.

Allez, vieux fous, etc. 3

5.

10

1 Nous comprenons sous ce titre toutes les pièces autres que les épigrammes (voy. p. 402). M. Daunou, sous la même série de numéros, les a ainsi distribuées : chansons (n°3 1 à 5), sonnets (no 6, 7), stances (no 8), épitaphes (nos 9 et 22), vers au bas de portraits (nos 10 à 21 et 23), pièces diverses telles qu'énigmes, fables, etc. ( no3 24 à 31 ). On voit qu'une des épitaphes ( celle d'Arnauld, no 22 ) n'est pas à son rang, mais cette faute est de trop peu d'importance pour abandonner l'ordre suivi dans une édition très répandue; et par le même motif, nous l'observerons aussi pour le classement respectif de ces pièces, que M. Daunou a tâché de faire d'après leurs dates quoique quelques-unes de ces dates soient fautives, et sauf à transporter à l'article des Pièces attribuées à Boileau, celles dont l'authenticité nous paraît douteuse.

2

Supprimée au Boil. class. ( est à Br., n. 37; S.-M., n. 7, P.; S.-S., 528). 5 V. E. Texte de 1713... Les vers à 10 ont été omis, non dans quelques éditions, comme le dit M. de S.-S., mais dans plus de trente éditions, telles que 1716, in-4° et in-12, Bross.; 1717, Vest.; 1721, Vest. et Bru.; 1735,

II. Chanson à boire. 1

Soupirez jour et nuit, sans manger et sans boire,
Ne songez qu'à souffrir:

Aimez, aimez vos maux, et mettez votre gloire
A n'en jamais guérir.
Cependant nous rirons
Avecque la bouteille,
Et dessous la treille

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Si, sans vous soulager, une aimable cruelle
Vous retient en prison,

Allez aux durs rochers, aussi sensibles qu'elle,
En demander raison.

Cependant nous rirons, etc.

III. Vers à mettre en chant. 3

Voici les lieux charmans, où mon âme ravie
Passait à contempler Sylvie

5

ΙΟ

1740, Souch.; 1745, P.; 1749, A.; 1750, 1752 et 1757, P.; 1759, Glasg.; 1766, 1767 et 1768, P.; 1770, Barb.; 1775 et 1778, P; 1780, Lon. et Gen.; 1781, Did.; 1782, P.; 1784, Evr.; 1787, 1789, 1793 et 1798, P.; 1801, Ri.; 1803, P.; 1805, Ly.; 1810, Caill.; 1816, Avi. ; 1818 et 1826, Ny.; 1822 et 1824, Jeunesse.

1 Elle est à Br., n. 37; S.-M., u. 11, P.; S.-S., II, 529.

2 Vers 5 à 8. Refrain emprunté d'une chanson du Savoyard, dont Boileau (il fit la sienne pendant des accès de fièvre ) se disait à cette occasion le continuateur, idée qu'il exprima dans le vers 78 de la satire 1x. Bross. 5 Ils sont à Br., n. 36; S.-M., n. 4, P.; S.-S., II, 509.

V. E. Texte de 1701 et 1713. Dans plusieurs éditions modernes on a mis, et sans avis : « Vers sur Marie Poncher de Bretonville, mis en musique par Lambert en 1671. » De sorte que le lecteur est porté à penser que Boileau

Ces tranquilles momens si doucement perdus.
Que je l'aimais alors! Que je la trouvais belle!
Mon cœur, vous soupirez au nom de l'infidèle:
Avez-vous oublié que vous ne l'aimez plus? 2

C'est ici que souvent errant dans les prairies,
Ma main, des fleurs les plus chéries,
Lui faisait des présens si tendrement reçus.
Que je l'aimais alors! Que je la trouvais belle! etc.

IV. Chanson à boire, faite à Bâville, où était le père Bourdaloue.

QUE Bâville me semble aimable,
Quand des magistrats le plus grand

5

10

lui-même a indiqué cette personne comme l'objet de sa chanson, quoique, ainsi qu'on va le voir, le fait soit au moins incertain. Il faut aussi observer que le premier auteur (Brossette) qui a cité cette personne, la nomme Bretouville, et non pas Bretonville.

1 Marie Poncher de Bretouville, que Boileau aima étant jeune, et dont il paya dans la suite (elle se fit religieuse ) la dot avec les revenus d'un bénéfice qu'il avait demandé sur son conseil, et dont il se démit aussitôt... Tel est le récit de Brossette, contredit par de Boze et par Louis Racine (Voy. t. I, Essai, no 122 et 136). Les vers ci-dessus, dit ce dernier (p. 115), furent faits pour une Iris en l'air.

* Vers 5 et 6. Deux vers d'amour que Boileau a eu le malheur de faire, dit d'Alembert (III, 75, note 17). On pressent, par la tournure de son observation, qu'il les trouve trop recherchés, et cette remarque est appliquée par Marmontel (Encycl., I, 172, mot anacréontique ) à tout le couplet. « Le sentiment, dit-il, ne connut jamais ces recherches métaphysiques... C'est un madrigal où il n'y a que de l'esprit. Selon M. Amar, au contraire, ily a dans ces vers de la sensibilité et une mélancolie douce.

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Quoi qu'il en soit, ils furent mis en musique par Lambert en 1671 (Brossette), et ils l'ont été encore il y a quelques années par plusieurs artistes ou amateurs, entre autres par madame du Chambge et M. Panseron.

Ils sont supprimés au Boileau classique, et à celui de la jeunesse.

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V. Vers dans le style de Chapelain, que Boileau chantait sur un air fort tendre. 6

DROITS et roides rochers dont peu tendre est la cime, De mon flamboyant cœur l'âpre état vous savez:

1 Il est question de cette chanson au tome IV, lettre de Boileau, du 15 juillet 1702 (est à Br., n. 38; S.-M., n. 2, P.; S.-S., II, 495).

2 V. ( même lettre) Chalucet, Helyot, Laville.

5 Gentilhomme parent de M. le premier président. Boil., 1701 et 1713. V. O. D'après Bayle (Critique du Calvinisme, Lett. IV, no 7 ), Dit que c'est trop de volupté.

5 v. O. (ibid)... Nous le permet.

6 Titre de l'édition de M. Daunou...Chacun a pu en mettre un différent, ces vers, dont on doit la connaissance à Brossette, n'étant rapportés que dans une note (sat. iv, v. 91).... Perrault ( Parallèles, III, 245) les avait déjà donnés, mais avec quelques différences, et en ajoutant qu'aucun de ces vers

TOME II.

55

Savez aussi, durs bois, par les hivers lavés,

1

Qu'holocauste est mon cœur pour un front magnanime.

VI. Sonnet sur la mort d'une parente. 2

PARMI les doux transports d'une amitié fidèle,
Je voyais près d'Iris couler mes heureux jours;
Iris que j'aime encor, et que j'aimai toujours,
Brûlait des mêmes feux dont je brûlais pour elle:

Quand, par l'ordre du ciel, une fièvre cruelle
M'enleva cet objet de mes tendres amours;
Et, de tous mes plaisirs interrompant le cours,
Me laissa de regrets une suite éternelle.

Ah! qu'un si rude coup étonna mes esprits!
Que je versai de pleurs! que je poussai de cris!
De combien de douleurs ma douleur fut suivie;

Iris, tu fus alors moins à plaindre que moi;
Et, bien qu'un triste sort t'ait fait perdre la vie,
Hélas! en te perdant j'ai perdu plus que toi.

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ne se trouve en entier dans la Pucelle, mais qu'il peut y en avoir quelques mots çà et là (c'est aussi à-peu-près ce que dit Brossette).

1 V. Vers 1 à 3 (d'après Perrault, même page 245).

Rochers roides et droits dont peu tendre est la cime,
De mon barbare sort l'âpre état vous savez :
Savez aussi, durs bois, qu'ont cent hivers lavés...

I "

2 Publié dans des recueils en 1663, 1665 et 1666 (tome 1, Not. bibl., SI, nos 3 et 6). Brossette (I, 434) l'a joint sous le titre ci-dessus à son édition (est à S.-M., n. 10, P.; S.-S., II, 505).— P. C. O., du moins d'après ces recueils, car Boileau ne se souvenait pas d'en avoir donné copie.

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