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104) il demande si l'on peut appeler épigramme les deux mots que Boileau a rimés assez grotesquement... Et il répond : « C'est insulter et non critiquer le grand Corneille. Je passe condamnation sur Agésilas; mais Attila est une tragédie qui, au milieu d'une foule de mauvais vers, étincelle de beautés fortes et premières. Corneille, impatient de tracer la férocité du caractère d'Attila, peint ce monstre, dès le début, d'un trait sublime, en le faisant parler lui-même :

Ils ne sont pas venus, nos deux rois qu'on leur die

:

Qu'Attila les attend, et qu'Attila s'ennuie.

L'ennui d'Attila est un arrêt de mort. » — M. Lemercier (I, 392) trouve aussi l'épigramme injuste.

1 Br., n. 2; S.-M., n. 2, E.; S.-S., II, 449. — V. 1685 à 1713. Plain (sans s).

2 P. C. O. D'après l'abbé de Brienne :

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Demain arrive la journée.

3 Dans les mêmes éditions (ce qui a été imité dans celles de Brossette, Dumonteil et Saint-Marc) on a mis Desmarais (pour Desmarets) afin, dit Brossette, que la rime fût plus visible.

P. C. O. D'après l'abbé de Brienne: s'armant.

5 P. C. O. D'après le même : me va percer.

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Il se

Desmarets avait écrit contre les religieuses de Port-Royal. Bross. préparait à publier sa critique des œuvres de Boileau (Défense du poème, etc., indiquée au tome I, Notice bibl., § 2, n. 11).

Vers 4 à 6. Inexactitude: pour percer de mille traits, il n'est pas nécessaire d'être armé de la foudre... Rosel, p. 17.

N'ait assez de quoi le confondre :
Mais, cher ami, pour lui répondre,
Hélas! il faut lire Clovis. 1

IX. A un médecin. 2

Our, j'ai dit dans mes vers qu'un célèbre assassin,
Laissant de Galien la science infertile,
D'ignorant médecin devint maçon habile : 3
Mais de parler de vous je n'eus jamais dessein,

4

Lubin, ma muse est trop correcte;

Vous êtes, je l'avoue, ignorant médecin,

Mais non pas habile architecte. 5

10

5

1 Poème de Desmarais, ennuyeux à la mort. Boil., 1685 à 1713. — Dans quelques éditions on lit envieux à la mort, et cette faute d'impression fait une équivoque assez plaisante. Bross. Nous ne l'avons trouvée qu'à 1688 et 1689, A., pet. in-12.

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Cette épigramme ne vaut pas grand'chose, je ne vois pas où est la pointe : il y a de plus beaux vers sans comparaison, dans le Clovis de M. Desmarets, que dans les satires du sieur Despréaux (N. B. ce qui suit est d'une autre encre )... Ce n'est pas qu'il n'y en ait aussi beaucoup de méchans. » Brienne.

2 Br., n. 1; S.-M., n. 7, E.; S.-S., II, 499.

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Il s'agit de Claude Perrault. On peut consulter à ce sujet, au tome IV, la deuxième lettre à Vivonne (1676), et au tome III, la première réflexion critique.

3 Art poét., chant 1v, vers 1 à 24, p. 249.

P. C. O. D'après un manuscrit de la bibliothèque royale.

J'ai dit qu'un célèbre assassin,

Quittant de Galien la science infertile

S'était rendu maçon habile...

V. O. Texte de 1694 à 1713. Brossette y a substitué P**, en quoi il a été imité à 1717, Vest... Depuis l'édition de Dumonteil (1718), on a mis Perrault.

5 Boileau préférait cette épigramme à toutes les suivantes; Racine la xxv ; le prince de Conti, la xxi. Bross.

X. Contre Linière. 1

LINIÈRE apporte de Senlis

Tous les mois trois couplets impies.
A quiconque en veut dans Paris,
Il en présente des copies :

Mais ses couplets, tout pleins d'ennui,

Seront brûlés même avant lui.

XI. Sur une satire très mauvaise,2 que l'abbé Cotin avait faite, et qu'il faisait courir sous mon nom.

EN vain par mille et mille outrages
Mes ennemis, dans leurs ouvrages,

Ont cru me rendre affreux aux yeux de l'univers. 3

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A quoi bon tant d'efforts, de larmes et de cris,
Cotin, pour faire ôter ton nom de mes ouvrages?

5

1 S.-M., n. 13, P.; S.-S., II, 549.- C'est une réponse à des couplets faits par Linière (nous en parlons, p. 93, épît. vir, note du vers 89.). Elle est rapportée par Brossette dans une note sur l'Art poét., ch. 11, vers 194. 2 Br., n. 5; S.-M., n. 16, E.; S.-S., 511.

méchante satire que l'abbé Kautain avait...

V. O. 1685 à 1698. Sur une

3 Ce vers, qui paraît d'une longueur démesurée, est par trop lâche, surtout pour un vers épigrammatique. Le Brun.

4 V. O. 1685. Kautain.

5 Voy. tome I, Essai, no 159, et Notice bibl., § 1, no 20.

6 Br., n° 6; S.-M., n° 17, E.; S.-S., 512.

7 V. O. 1685. Kautain.

Cette épigramme, selon Brossette, avait été faite contre Quinault parce

TOME II.

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Si tu veux du public éviter les outrages,
Fais effacer ton nom de tes propres écrits.

XIII. Contre un athée. 1

ALIDOR, assis dans sa chaise, 2
Médisant du ciel à son aise,
Peut bien médire aussi de moi. 3
Je ris de ses discours frivoles :
On sait fort bien * que ses paroles
Ne sont pas articles de foi. "

5

XIV. Vers en style de Chapelain, pour mettre à la fin de son poème de la Pucelle.

MAUDIT soit l'auteur dur, dont l'âpre et rude verve, Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve;

qu'il demandait au roi que son nom fût ôté des satires; mais s'étant réconcilié avec l'auteur, ce dernier supprima le nom de Quinault et mit Cotin à sa place. Il eût été mieux, dit un écrivain moderne, de supprimer l'épigramme, la couronne poétique de l'auteur n'aurait perdu, dans ce sacrifice, qu'une fleur sans éclat... Semaine, décembre 1824, 206 et șuiv.

1 Br., n° 7; S.-M., no 18, E; S.-S., II, 512.

2 P. C. O. D'après un recueil de pièces contre Despréaux (B. R., Y., 5893, f. 3) Saint-Pavain guindé sur. D'après Brossette, grimpé.

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Il était tellement goutteux qu'il ne pouvait marcher. Boil., 1713.

5 Choqué de se voir cité comme un incrédule dans la première satire (vers 128), Saint-Pavin avait critiqué Boileau, dans un sonnet qui, selon SaintMarc et M. Daunou, est meilleur que l'épigramme ci-dessus, et dont voici les trois derniers vers:

En vérité je lui pardonne :

S'il n'eût mal parlé de personne,

On n'eût jamais parlé de lui.

4 P. C. O. Même recueil: chacun sait bien.

5 L'incrédulité de Saint-Pavin est assez prouvée par des vers que rapporte M. Daunou (I, 68).

6 Br., n° 8; S.-M., n. 24, E; S.-S., 522.

Et,

de son lourd marteau martelant le bon sens, 1 A fait de méchans vers douze fois douze cents. 2.

XV. Le débiteur reconnaissant. 3

Je l'assistai dans l'indigence:
Il ne me rendit jamais rien.

4

Mais quoiqu'il me dût tout son bien,
Sans peine il souffrait ma présence.
Oh! la rare reconnaissance! 5

XVI. Parodie de Chapelle (Voy. ci-après les Pièces attribuées, no 1v).

5

1 Harmonie imitative. M. Thiébaut, Traité du style, part. 1, p. 96. 2 La Pucelle a douze livres, chacun de douze cents vers. Boil., 1713. Boileau ne savait pas que ce grand homme (Chapelain) en fit douze fois vingtquatre cents, mais que par discrétion il n'en fit imprimer que la moitié. Voltaire, Pucelle, ch. I, note b. Cette moitié, on l'a dit (tome I, Essai, n°3 62 à 66), avait eu pourtant beaucoup de succès (on en fit six éditions en dix-huit mois. La Harpe, Lyc., VI, 222).

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Ces vers sont d'un homme qui faisait admirablement des vers : ils sont durs avec intention; combien d'auteurs en font tous les jours de plus durs encore, sans le faire exprès! » Le Brun.

3 Br., n° 32; S.-M., n° 1, E; S.-S., II, 488.

4 Il s'agit ici de Patru, dit Brossette... Nous répondrons avec d'Alembert (III, 174, note 37 ) et MM. Amar et Saint-Surin, que cela est improbable. Boileau fut toujours l'ami de Patru, et long-temps après la mort (1681) de celui-ci, dans une correspondance où rien ne l'obligeait à de la réserve (tome IV, lett. des 3 juill. et 2 août 1705), il en parlait encore dans des termes fort honorables.

5 Ce dernier vers nous paraît bien dur : la rare re.....

Saint-Marc dit que cette épigramme est bonne, mais qu'elle serait beaucoup meilleure, si l'auteur avait supprimé ce même vers. Nous répondrons avec M. Daunou, et en connaissance de cause, Que ce vers exprime une vérité importante. C'est une reconnaissance bien rare en effet que de souffrir sans peine la présence d'un bienfaiteur. Les francs et parfaits ingrats en sont incapables. Il y a une ingratitude qui consiste moins à oublier les bienfaits qu'à s'en trop souvenir, et à en garder le ressentiment comme d'une injure. »

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